2020 : Films (avec annotations)
Dans l'ordre chronologique de visionnage, les moyens et longs-métrages que j'ai vus du 1er janvier au 31 décembre 2020.
+ œuvres absentes de la base de données :
- Concert de Gorillaz à la Manchester Opera House en 2006 : 8/10
- Concert de Gorillaz à Glastonbury ...
97 films
créée il y a presque 5 ans · modifiée il y a plus de 2 ansBatman Begins (2005)
2 h 20 min. Sortie : 15 juin 2005 (France). Action, Aventure, Policier
Film de Christopher Nolan
Geographeur a mis 5/10.
Annotation :
Malgré la réalisation ultra-soignée de Nolan, ce Batman Begins n'échappe à aucun poncif du genre : entraînement Ninja, questions mielleuses sur la justice et méchant vu et revu (l'annihilation du monde décadent pour reconstruire l'idéal), jusqu'aux personnages secondaires stéréotypés (Gary Oldman en side-kick dépassé et marrant, ou Ruger Hauer en businessman rival cynique, Caine pour la dose d'humour british) et à la musique omniprésente, placée partout pour que le spectateur n'ait pas à faire l'effort d'être ému par des images qui se suffiraient à elles-mêmes.
Pas besoin de s'éterniser sur la psychologie du personnage, Nolan, ne s'embarrassant pas de subtilité, explicite tout, soit par des explications verbeuses (ce qui vaut également pour le moindre enjeu de l'histoire), soit par des effets pas créatifs pour un sou (des distorsions visuelles aux chuchotements mystérieux, tout y passe en termes de clichés).
Un divertissement efficace mais ni assez original, ni assez sérieux pour être mémorable.
The Dark Knight - Le Chevalier noir (2008)
The Dark Knight
2 h 32 min. Sortie : 13 août 2008 (France). Action, Policier, Thriller
Film de Christopher Nolan
Geographeur a mis 7/10.
Annotation :
Au-delà de son statut de blockbuster Nolanien dont la complexité du scénario est un peu trop explicitée au long du film pour ne pas avoir l'air pompeuse, The Dark Knight est tellement sombre et habité par un 'Villain' cauchemardesque (extraordinaire Chant du Cygne de Heath Ledger), qu'il provoque chez le spectateur un véritable malaise et un profond désespoir, dont on ne prend conscience de l'ampleur qu'au lendemain du visionnage.
Une autopsie du terrorisme : "Some men just want to watch the world burn".
7.5/10
Quo Vadis ? (1913)
1 h 42 min. Sortie : 1912 (France). Péplum
Film de Enrico Guazzoni
Geographeur a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Voir critique
The Dark Knight Rises (2012)
2 h 44 min. Sortie : 25 juillet 2012 (France). Action, Policier, Thriller
Film de Christopher Nolan
Geographeur a mis 5/10.
Annotation :
Trop long, trop de poncifs du genre qui reviennent, et une B.O qui ne tient pas la comparaison avec les deux précédents : le 'Villain' a beau être impressionnant (quoique massacré par le twist final), le désespoir crédible et l'aspect politique vaguement intéressant (mais carrément fasciste), on fatigue ...
Cléopâtre (1912)
Cleopatra
1 h 40 min. Sortie : 13 novembre 1912 (États-Unis). Péplum, Drame, Historique
Film de Charles L. Gaskill
Geographeur a mis 4/10.
Annotation :
Ce qu'il y a à sauver de ce péplum convenu et ennuyant ? La performance de Helen Gardner, qui malgré une piètre qualité d'image parvient à exprimer clairement les émotions qui traversent son personnage, une Cléopâtre passionnée.
Les Derniers Jours de Pompéi (1913)
Gli ultimi giorni di Pompeii
1 h 28 min. Sortie : août 1913 (France). Péplum
Film de Eleuterio Rodolfi et Mario Caserini
Geographeur a mis 6/10.
Annotation :
Une jolie histoire, de belles idées de cadrages (avec un jeu d'ombres expressioniste avant l'heure et une utilisation maligne de la profondeur de champ, notamment pour le dernier plan), des costumes et des décors réussis (l'obligatoire scène de l'arène, tout en verticalité, est plutôt originale) : on regrette que la scène de l'éruption du Vésuve et la destruction de Pompéi ne dure pas plus longtemps, pour rendre le film réellement mémorable.
Berlin, symphonie d'une grande ville (1927)
Berlin, die Sinfonie der Grosstadt
1 h 05 min. Sortie : 1927 (France). Expérimental, Muet
Documentaire de Walter Ruttmann
Geographeur a mis 8/10.
Annotation :
Quelle intelligence du montage ! Quelle science du plan ! Que de modernité dans ce documentaire fascinant ! Une journée berlinoise filmée avant les temps de la Bête nazie ...
J'ai perdu mon corps (2019)
1 h 21 min. Sortie : 6 novembre 2019. Drame, Fantastique, Romance
Long-métrage d'animation de Jérémy Clapin
Geographeur a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Magnifique. Un récit non-linéaire très poétique qui convoque les souvenirs d'enfance de deux personnages liés : un jeune homme et sa main, arrachée lors d'un accident. Les séquences sur la main sont impressionnantes : en vue subjective ou non, le cadrage donne au membre perdu une identité forte (à la manière du pneu de Rubber : des plans fixes où le drôle de personnage, immobile, semble regarder le spectateur) et occasionne des vrais moments d'angoisse et de suspense tout en évitant sagement tout sentimentalisme (mis à part certaines scènes avec les parents, notamment celle de l'accident, un peu trop attendue). Ancré dans le contexte tristement réaliste d'une banlieue parisienne, en émane une douce mélancolie : une perle du cinéma d'animation français.
On notera le superbe dialogue de l'interphone, moment suspendu au milieu de barres d'immeubles déprimantes et détrempées, et la B.O, extraordinaire.
Mad Max (1979)
1 h 33 min. Sortie : 13 janvier 1982 (France). Action, Aventure, Thriller
Film de George Miller
Geographeur a mis 5/10.
Annotation :
Une série B artisanale qui alterne entre courses poursuites sympatoches (pour la plupart) et niaiseries chiantes. Accompagnées d'une B.O pompière souvent à côté de la plaque, ce sont ces dernières qui, malheureusement, prennent toute la place, avant une vengeance finale certes jouissive mais carrément expédiée. Quelques emprunts au sadisme baroque des Droogs anarchistes d'Orange Mécanique ainsi qu'aux Western (revisité à la sauce futuriste 80s), un bon Villain et 1 morceau de bravoure (le meurtre de vous-savez-qui) ne justifient sans doute pas son statut culte ... Mais, allez savoir pourquoi, je sens que la suite va me régaler.
On notera quand même le pessimisme du film, univers où les héros crèvent dans d'atroces souffrances et où des hommes dégénérés règnent (intéressante scène du commissariat où un psychopathe est relâché, faute de plainte). Les Bons n'ont qu'une issue : devenir bourreaux eux-mêmes. Un thème du retour à la bestialité assez bien exploré.
Footloose (1984)
1 h 47 min. Sortie : 9 mai 1984 (France). Drame, Comédie musicale, Romance
Film de Herbert Ross
Geographeur a mis 6/10.
Annotation :
Sympathique comédie musicale qui réalise l'exploit d'éviter le manichéisme en dotant l'antagoniste d'une profondeur assez rare pour un film de ce genre. Une profondeur également accordée aux personnages secondaires qui leur permet de dépasser la platitude de leur rôle ... Footloose dénonce surtout l'effrayant puritanisme intégriste de l'Amérique profonde, semblable à la fois au fascisme (les autodafés) et aux mortifères lois coraniques n'autorisant que la musique "qui élève l'âme" (l'Iran n'avait rien à envier aux habitants de Bomont !), mais le vent de rébellion qui semble souffler dans les premières 20 minutes est rapidement éteint et Kevin Bacon en faux rebelle finit dans un renoncement gentillet (on ne nous offre aucune vraie révolution : le bal final est lui-même autorisé par le gourou du village, donc pas de sentiment de victoire).
Reste la scène géniale de danse dans une gare de triage à moitié abandonnée où chaque espace, chaque grue, chaque escalier est exploité par la chorégraphie dans un joli clair/obscur.
6.5/10
Ricky Gervais : Humanity (2018)
Humanity
1 h 18 min. Sortie : 13 mars 2018.
Spectacle de Ricky Gervais et John L. Spencer
Geographeur a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Après les Golden Globes, pas pu m'empêcher de me refaire le meilleur stand up de tous les temps (bon, j'en ai pas vu beaucoup), par le maître de l'humour noir Ricky fucking Gervais, en croisade contre la bien-pensance de notre époque.
Groom Service (1995)
Four Rooms
1 h 38 min. Sortie : 3 juillet 1998 (France). Comédie, Sketches
Film de Allison Anders, Alexandre Rockwell, Robert Rodriguez et Quentin Tarantino
Geographeur a mis 5/10.
Annotation :
2 sketchs fadasses, 1 génial, et le dernier (de Tarantino) à la fois trop long, pas assez inspiré et excellent sur la fin. Très oubliable, mais au moins j'ai terminé la filmo de QT.
Quand passent les cigognes (1957)
Letyat zhuravli
1 h 35 min. Sortie : 11 juin 1958 (France). Drame, Romance, Guerre
Film de Mikhail Kalatozov
Geographeur a mis 7/10.
Annotation :
Au cinéma.
Sous le vernis de la mise en scène virtuose, l'émotion peine à poindre. Heureusement, Tatyana Savoylova est brillante et finit par nous arracher une larmichette, sur les quais d'une gare en liesse.
(Toujours un peu honteux de ne pas être aussi enthousiaste que les autres pour un classique !)
The Mist (2007)
2 h 06 min. Sortie : 27 février 2008 (France). Épouvante-Horreur, Science-fiction, Thriller
Film de Frank Darabont
Geographeur a mis 6/10.
Annotation :
Voir critique
Mad Max 2 - Le Défi (1981)
Mad Max 2: The Road Warrior
1 h 35 min. Sortie : 11 août 1982 (France). Action, Science-fiction, Aventure
Film de George Miller
Geographeur a mis 7/10.
Annotation :
Mad Max 2 est un Western : scénario simple (mais pas simpliste), dialogues réduits au minimum (choix on ne peut plus cohérent, dans un monde dé-civilisé), décor aride légendaire et héros myth(olog)ique, silhouette tragique et mutique.
Mais c'est aussi un film d'action à l'esthétique baroque et punk, hystérique, d'une énergie folle et au character design fabuleux. Un portrait sans concession d'une humanité addict à un confort énergétique qui va provoquer sa chute, réduction des derniers Hommes à des bêtes sauvages brutales (terrible scène de viol où le voyeurisme se transforme en dégoût).
Le plan qui marque : une bataille épique autour d'un puits de pétrole, filmé sur les hauteurs d'une colline rocailleuse.
Le Silence des autres (2018)
The Silence of Others
1 h 36 min. Sortie : 13 février 2019 (France).
Documentaire de Robert Bahar et Almudena Carracedo
Geographeur a mis 8/10.
Annotation :
De l'importance du devoir de mémoire ...
Un documentaire émouvant mais pas tire-larme, qui a l'intelligence de souligner les honteuses lois d'Amnistie Générale de 1977 plutôt que les horreurs du franquisme : en cela, il montre du doigt, sans sensationnalisme malvenu, les salopards qui ont permis aux fascistes de continuer paisiblement leur vie ou leur carrière après la transition démocratique, tout en mettant en valeur les combats (dont il montre la diversité) des survivants, des victimes et de leurs descendants. L'intérêt réside donc dans l'exposition des conséquences plutôt que des causes.
1917 (2019)
1 h 59 min. Sortie : 15 janvier 2020 (France). Drame, Guerre
Film de Sam Mendes
Geographeur a mis 8/10.
Annotation :
Le principal reproche qu'on peut faire à 1917, c'est de proposer une vision très édulcorée (voire artificielle) d'une des guerres les plus violentes de l'Histoire, en témoigne la séquence de course perpendiculaire à l'assaut final dans un champ au gazon impeccable, pourtant pilonné avant l'attaque.
Sinon, c'est une belle immersion qui réussit à exploiter l'espace avec intelligence, qui fonctionne avec un scénario anorexique et capable de fulgurances esthétiques comme de grosses ficelles de blockbuster qui jurent avec le sérieux du parti-pris formel (la caméra est un personnage, à la fois comme le 3e soldat de la mission et comme un spectateur invisible de l'Histoire).
Quelques instants de poésie (les cerisiers deux fois, la femme dans la cave, l'incendie du village, le chant dans la forêt) ajoutent une couche d'émotions qui permettent au film de sortir de sa froideur technique et aux personnages de générer l'empathie. Et, contrairement à ce qu'on pouvait en attendre, il dépasse la performance qui est ici complètement justifiée.
7,5/10.
Mad Max - Au-delà du dôme du tonnerre (1985)
Mad Max Beyond Thunderdome
1 h 47 min. Sortie : 25 septembre 1985 (France). Action, Science-fiction, Aventure
Film de George Miller et George Ogilvie
Geographeur a mis 4/10.
Annotation :
Cacophonie chaotique qui permet d'étendre l'univers de Mad Max mais sans utilité ni créativité (par rapport aux autres aventures post-apo de l'époque) : cité bric-à-brac qui fait de la violence un spectacle encadré pour qu'une prêtresse garde son pouvoir en prônant la re-civilisation, puis cité d'enfants perdus (relativement réussie) en attente d'un mythique sauveur ... Du vu et revu aujourd'hui.
C'est, en plus, assez mal réalisé pour du George Miller, visuellement moins marquant que les deux premiers (ici c'est seulement kitsch, plus le punk du précédent mais une sorte d'esthétique fantasy peu efficace), c'est chiant malgré la succession de péripéties, et les situations s'enchaînent à une vitesse qui ne permet jamais de s'attacher aux personnages un poil archétypés, et parfois même désagréables.
Quelques bonnes idées (le Thunderdome, l'enfer porcin du Monde d'En Bas -sous-exploité -, le MasterBlaster - rapidement évincé - ou le mythe des enfants racontés avec des peintures "rupestres"), 2-3 jolis plans (l'avion dans le désert, les colonnes de fumée de véhicules détruits derrière Mad Max à la fin, l'ultime séquence de survol de la civilisation détruite) et l'obligatoire scène de course-poursuite ne font qu'éviter la catastrophe. Surtout qu'il faut attendre les 20 dernières minutes pour cette séquence, assez jouissive mais finalement plutôt vaine en comparaison du souvenir mémorable de celles du précédent opus.
Mad Max - Fury Road (2015)
2 h. Sortie : 14 mai 2015 (France). Action, Aventure, Science-fiction
Film de George Miller
Geographeur a mis 8/10.
Annotation :
La même recette explosive que le 2e, mais avec la technologie d'aujourd'hui : une parade de Freaks cinglés dans une photographie criarde, un peu de CGI moche mais surtout des dizaines de bagnoles délirantes lancées dans une course-poursuite hystérique.
Planète interdite (1956)
Forbidden Planet
1 h 38 min. Sortie : 22 août 1956 (France). Science-fiction, Action, Aventure
Film de Fred M. Wilcox
Geographeur a mis 6/10.
Annotation :
Première fois dans l'Histoire de la SF qu'on offre au genre un cadre plus sérieux que la Série B ou Z. Préfigurant Alien, Star Trek, Star Wars, Forbidden Planet se paie même le luxe d'une scène hallucinante dans un labyrinthe de 33 000 km3 et d'un excellent twist psychanalytique. Réflexion sur la soif insatiable de pouvoir et de connaissance de l'Homme, métaphore de la course à l'armement nucléaire des années 50, le film (qui connait de sacrées longueurs mais dont le kitsch ne gêne étonnamment pas du tout) renvoie l'Humain à son état primitif original à la fois avec le twist final, mais aussi avec ces personnages secondaires du cuistot alcoolique stupide et de l'officier prédateur sexuel. On notera aussi l'intelligence de l'inversion scénaristique : ce sont les Hommes hostiles qui arrivent en soucoupe volante troubler la paix du vieux sage reclus confortablement sur une planète presque hors de portée de l'espèce humaine.
En plus, l'OST (première de l'Histoire à être intégralement électronique) est géniale, exacerbant le mystère autour de l’ermite et du monstre.
Et puis un film de SF sans extraterrestre dans les années 50, c'est pas banal!
Who's That Knocking at My Door ? (1967)
1 h 30 min. Sortie : 15 novembre 1967. Drame, Romance
Film de Martin Scorsese
Geographeur a mis 7/10.
Bertha Boxcar (1972)
Boxcar Bertha
1 h 28 min. Sortie : 4 octobre 1973 (France). Drame, Thriller, Romance
Film de Martin Scorsese
Geographeur a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
1984 (1984)
1 h 53 min. Sortie : 14 novembre 1984 (France). Drame, Science-fiction
Film de Michael Radford
Geographeur a mis 5/10.
Annotation :
Mise en scène pauvre pour une adaptation certes très fidèle et jolie mais jamais inventive. Une simple retranscription du chef d'œuvre à l'écran, sans éclat, qui appauvrit d'ailleurs le personnage du bourreau, devenu un monstre aux motifs sans conviction (alors que l'original se voyait immortel à travers son oeuvre pour le Parti dans un présent éternel), quoique sa transformation en figure paternelle ne soit pas dénuée d'intérêt.
Rush (2013)
2 h 03 min. Sortie : 25 septembre 2013 (France). Action, Biopic, Drame
Film de Ron Howard
Geographeur a mis 7/10.
Annotation :
Mise en scène dynamique & créative, excellence narrative, reconstitution authentique et bons acteurs masquent (presque) le surlignage et les exaspérants poncifs du genre qui parsèment ce biopic sur la passionnante dualité de ces deux personnalités qu'étaient James Hunt et Nikki Lauda, dont la profondeur psychologique n'est heureusement pas bâclée par Ron Howard. Un peu déçu cependant par la brièveté des scènes de courses (mais je suis peut-être influencé par le souvenir de la longueur de celles du récent "Le Mans 66").
(6,5/10)
Lost Highway (1997)
2 h 14 min. Sortie : 15 janvier 1997. Drame, Thriller, Film noir
Film de David Lynch
Geographeur a mis 8/10.
Annotation :
Surprise : pour la première fois de la filmographie de Lynch, je ne suis absolument pas "rentré" dans le film.
Et ce n'est pas la faute à l'incompréhension, d'abord parce que j'aime énormément l'incompréhension au cinéma (de Lynch à Dupieux), et parce que le film n'est pas si incompréhensible que ça : par-ci, par-là, on ramasse des indices, fusils de Tchekhov et passerelles entre la première et la seconde partie. On comprend l'intelligence du scénario et de la mise-en-scène (intéressante idée que cette première partie au ton très fantastique soit la réalité de l'histoire, et que la deuxième, ancrée dans le décor bien plus réaliste et commun de la banlieue pour classe moyenne américaine, soit la partie fantasmée par le personnage de Bill Pullman), sans pour autant qu'elle nous fascine. Etrange.
[EDIT] À la lumière de ma lecture de l'excellent livre de Guy Astic consacré à Lost Highway, je saisis mieux le génie de Lynch dans ce film ; toutefois il m'apparaît aussi que ce génie est à l'origine de, selon moi, son plus grand défaut : à force d'intellectualiser ses films (dans leur création comme dans la malicieuse liberté d'interprétation qu'il donne aux spectateurs), Lynch risque l'anéantissement de l'émotion ou de notre intérêt (c'est un peu mon cas pour Lost Highway).
Mean Streets (1973)
1 h 52 min. Sortie : 12 mai 1976 (France). Policier, Drame
Film de Martin Scorsese
Geographeur a mis 8/10.
Alice n'est plus ici (1974)
Alice Doesn't Live Here Anymore
1 h 52 min. Sortie : 30 mai 1975 (France). Drame, Romance, Comédie
Film de Martin Scorsese
Geographeur a mis 7/10.
16 levers de soleil (2018)
1 h 58 min. Sortie : 3 octobre 2018 (France).
Documentaire de Pierre-Emmanuel Le Goff
Geographeur a mis 6/10.
Un grand voyage vers la nuit (2018)
Di qiu zui hou de ye wan
2 h 18 min. Sortie : 30 janvier 2019 (France). Drame, Film noir
Film de Bì Gàn
Geographeur a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Intrigue Lynchienne, nous n'aurons pas toutes les réponses. Fragments de souvenirs, vrais ou faux, fantasmes cinéphiles ? Quête Œdipienne, reflets et miroirs féminins, rêve en double plan-séquence d'1h (!), mais "les rêves sont des souvenirs oubliés". Jusqu'au-boutiste.
The Majestic (2001)
2 h 32 min. Sortie : 8 mai 2002 (France). Comédie dramatique
Film de Frank Darabont
Geographeur a mis 7/10.
Annotation :
Joli film jonché de stéréotypes et de lourdeurs (patriotisme, romance un poil niaise), mais qui parvient presque à nous les faire oublier grâce à un scénario original (dans ses grandes lignes au moins ; le film en lui-même est prévisible de bout en bout, ou presque), avec la belle idée de faire de l'arrivée d'un amnésique la renaissance d'une ville endeuillée, de nouveau prête à faire face à sa Mémoire collective. Jim Carrey, dans un rôle d'anti-héros intéressant (un homme sans conviction qui passe pour un héros de guerre mort pour la patrie), est assez bon, et son jeu se laisse rarement parasiter par ses mimiques habituelles. La critique du McCarthisme reste gentillette (mais elle est de toute façon secondaire et la Chasse aux Sorcières sert plus de prétexte qu'autre chose), la fin est un peu con mais peu importe au final : The Majestic est d'abord une belle déclaration d'amour au cinéma, en témoigne la rénovation et réouverture de la salle de projection, l'un des plus beaux moments du film. Et Frank Darabont a toujours été très bon pour fournir, passé le remplissage de l'inévitable cahier des charges hollywoodien, de l'émotion facile mais sincère.