2021 en albums

Annotation :

Mon premier Lagwagon, malgré mon attachement aux albums solos de Joey Cape. Et c'est une immense claque, mon album de punk rock préféré depuis bien longtemps. Je le trouve incroyablement bien structuré et écrit, clairement le talent de songwriter de Cape sait aussi s'exprimer dans cette configuration et ce style de musique. Le ton est grave et mélancolique, les mélodies sont enjouées. Le discours sur l'époque est très juste et actuel, difficile de croire que cet album est sorti en 2014 , et donc période pré-Trump quand certains morceaux semblent parler ouvertement de lui ("Reign"). L'alternance entre passage calme et énervé est hyper bien ajusté, et il y a même quelques touches rock 80 où les guitares sont à l'honneur et où Cape s'en sort encore une fois incroyablement bien ("Cog in the machine"). Je garderai les deux morceaux d'ouverture, le formidable "Poison in the well", le très touchant "One more song" (qui met une claque à NOFX dans le registre de l'hommage à Tony Sly) et le final ébouriffant "In your wake". En fait je retiens tout il n'y a rien à jeter putain.

Annotation :

Impressionant de fluidité, de maitrise et d'homogénéité. Certes la monotonie n'est pas loin sur certains passages mais c'est tellement bien écrit qu'il n'y a que très peu de temps mort. L'ambiance est carrée et les instrus sont simples, c'est débarassé de toutes lourdeurs inhérentes au rap français, Alpha Wann se permet quand même quelques variations de tons dans le dernier tiers , qui se veut plus calme et introspectif et moins démonstratif. L'album me fait penser à une nuit dehors, gonflé à bloc au début et plus mélancolique quand on tire vers le matin. Le flow est clair et précis, certains passages restent ancrés. Je n'écoute quasiment jamais de rap français, mais ce côté un peu vintage qui met en avant les textes et la personnalité de l'artiste sans jamais être gnangnan ou bouffon, c'est proprement admirable.

Annotation :

L'intro m'avait gonflé à bloc, je pensais avoir affaire à un genre de folk-punk jouissif, mais la transition vers le deuxième morceau fait vraiment office de soufflé qui retombe. Cet album est en fait une sorte de power-pop assez fâde où deux voix alternent en fonction des passages calmes et énervés. Le tout a l'air réfléchi et n'est pas désagréable à écouter , mais rien ne ressort vraiment et à la fin des quelques écoutes aucun morceau ne reste malheureusement. Au final j'aime surtout l'intro et l'outro.

Annotation :

ça faisait un moment que je tournais autour du groupe , pas mécontent de m'être enfin lancé. Les influences sont limpides, il y a une base Ramones flagrante , tendance Screeching Weasel dans la manière d'aligner des morceaux énergiques, carrés, simples et très mélodiques. C'est un album très fun et dansant , qui enchaine les perles punk mélodique , dont les points d'orgue sont probablement "Everything to me" et "Stupid song", même si le reste des morceaux reste sur une qualité vraiment similaire (excepté la timide tentative hardcore de "The first time I did acid (...)", un cran en dessous). Même si tout est sur la même tonalité on ne s'ennuie pas une seconde, et on sent un groupe qui fait les choses bien sans se prendre trop au sérieux.

Annotation :

Pur album de confinement, qui fait la part belle aux balades douces amères avec une utilisation omniprésente des cordes, toujours à bon escient. Le résultat est une bulle de douceur dans la disco de Weezer , mais toujours avec cet humour à froid qui caractérise Rivers Cuomo, et il n'y a quasiment rien à jeter.

Annotation :

J'étais un peu inquiet de voir la manière avec laquelle DKM allait évoluer, le côté traditionnel irlandais étant susceptible de vite se répéter si il continuait d'être utilisé comme un simple gimmick au sein de leur punk bourrin. Ce "Turn up that dial" , comme les 2 albums précédents est là pour me faire mentir. Le style est devenu bien plus homogène, et les instrus traditionnelles se font omniprésentes et donnent à l'ensemble un côté très festif qui colle à merveille avec l'identité du groupe, qui malgré l'âge ne semble toujours pas se prendre au sérieux avec des morceaux rigolards et énergiques qui passent super bien. A noter que le groupe sait toujours aussi bien clôturer ses albums, avec 2 superbes morceaux qui sentent bon le sel marin, le whisky et les souvenirs qui nous donnent les yeux embués. Mon groupe préféré, encore et toujours.

Annotation :

Une bulle de fraicheur et d'énergie pure qui m'a fait beaucoup de bien. Loin du côté lourdaud qui peut accompagner le hardcore NYC, H2O semble ne pas se prendre spécialement au sérieux comme le montre les extraits parlés entre chaque chanson, qui aurait pu être pénible à force, mais perso j'ai trouvé ça très cool. Les morceaux sont bruts, mais avec également un côté enjoué et positif, c'est très court et certains refrains donnent vraiment envie de revenir régulièrement (le fantastique "5 year plan", mention spéciale aussi pour "Here today" et "Family Tree"), il n'y a ni tache ni temps mort, c'est une vraie bonne découverte.

Annotation :

"Leche con Carne" fait partie de ces albums dont je connais et aime la plupart des morceaux, sans jamais avoir pris le temps d'écouter la galette en entier. Dans les morceaux que je ne connaissais pas , aucun n'a réellement retenu mon attention, je reste concentré sur l'impression laissée par les "Justified Black Eye", "Soulmate", "Straight From the Jacket" et autres "Fatal Flu", un punk mélodique, énergique et rapide. Le talent de compositeur de Tony Sly me fascine, mais je reste parfois perplexe par la manière dont il traduit ses compositions pour les faire coller au style "No use..." , qui leur fait perdre une bonne partie de leur émotion (l'exemple parfait est leur reprise de "Redemption song", cool à écouter, mais sans grand intérêt dans ce format). Sinon c'est dans la veine du Nofx de l'époque et il n'y a pas vraiment de tache dans l'album.

Annotation :

Stapleton arrive à chercher ce qu'il y a de plus passionnant dans la country, cette noirceur teintée de tradition, de religion, d'alcool et d'amour, et propose quelques balades assez poignantes relevées par un bon south rock des familles ("Outlaw state of mind")

Annotation :

Orelsan m'a toujours fasciné par son honnêteté. Sa trajectoire de vie et d'artiste est clairement lisible dans ses albums (la jeunesse anonyme, le début de la célébrité, la période des Casseurs et la digestion de la célébrité). Comment enchaîner et rester intéressant dans ce cas? Comment continuer d'avoir des choses à dire autre que "c'est dur d'être célèbre" ? Orelsan a compris l'astuce, il se pose, observe et parle des autres. Il parle de la société (en particulier celle vue via le prisme des réseaux sociaux), de sa meuf , créé des morceaux scénarios ("Manifeste") , distille des petites touches plus expérimentales par-ci par-là, il se fait clairement plaisir en évitant la caricature comme il peut (à part sur "Shonen") et sans jamais vraiment se prendre trop au sérieux. La quarantaine approchant, on le sent apaisé et ça se ressent sur ce "Civilisation", même si il arrive à envoyer le bois quand il faut (l'excellent "Du propre"). Il n'atteindra probablement plus jamais le niveau ou l'intensité du "Chant des sirènes", mais son évolution reste très propre , et toujours fascinante à suivre, tous médias confondus.

Annotation :

Un albums avec strictement rien à jeter. Il y a une énergie pure et jouissive sur chaque morceau, et surtout des vrais putains de bons refrains ("Title holder", "Got each other", "Broken world") et une écriture clairement influencée par Rancid qui me va droit au coeur ("Gave you everything"). Meilleure surprise de l'année.

Annotation :

Le flow est énergique, clair et les textes sont vraiment réussis, avec quelques perles vraimesnt émouvantes ("la Celle-St-Cloud", "les anges déchus", "Anatole", "Héros"). Le problème c'est que sur la durée ça devient un peu lourd, voire difficilement soutenable dans le fond ("Malik" et son histoire trop glauque pour être agréable à écouter") comme dans la forme ("des mots durs...", bien trop larmoyant pour moi). c'est quand même une belle découverte.

Annotation :

Même si il dit lui même ne pas être satisfait par cet album, je trouve que c'est très louable de la part de Gringe d'avoir essayé de trouver et d'exprimer sa propre identité en s'éloignant d'Orelsan et des Casseurs. Je trouve même que les morceaux les moins réussis sont ceux qui essayent de faire des ponts avec cet univers (les 2 feats avec orel entre autre). Sinon il donne vraiment une impression d'élégance dans ses textes comme dans son flow, et la manière dont il disperse une mélancolie franche, mais aussi contenue et pudique sur ses morceaux me touche particulièrement. Après même si l'écoute est interessante et agréable, il y a quand même un manque de morceaux marquants qui l'empêchera surement de dépasser le stade de découverte sympa pour moi (à part "Je la laisse faire" et "Pièces détachées")