2021, l'odyssée du cinéma

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Un mélange de film d'horreur et de chronique judiciaire, qui utilise astucieusement le mythe de La Llorona pour parler des fantômes du génocide au Guatemala. Le film brouille les frontières entre le réel et le fantastique, on regrette juste que le film reste justement un peu trop ancré dans le réel, et n'assume pas pleinement son statut de film de genre.

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Un premier film français de seulement 1h15, d'une simplicité qui lui confère une très grande force émotionnelle, bien servi par deux très bons comédiens. On regrette quelques maladresses, et une fin qui laisse beaucoup d'éléments de l'intrigue sans explication ni résolution franche.

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Un film roumain très plaisant avec une intrigue à tiroir, à mi-chemin entre film d'espionnage et film de mafia. On se perd un peu dans la temporalité du récit, éparpillée façon puzzle par un montage avec de multiples flashback dont la chronologie reste à l'appréciation du spectateur. Les multiples rebondissements rendent les motivations réelles de chaque personnage et les liens qu'ils entretiennent assez flous.

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Un film indé américain assez simple sur deux mecs un peu paumé, au sens figuré comme au sens propre, au milieu d'une forêt texane ravagée par un incendie. Si le film réserve quelques beaux moments, l'ensemble peine à décoller, et on ne s'attache aux personnages qu'un peu tardivement. Dommage!

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le film dépasse les clichés grâce à un dispositif très intéressant. Un film important sur le fonctionnement interne du Front National et les raisons de l’engagement de ses militants, qui souligne aussi un certain nombre de faille de la société française.

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Séance de rattrapage de mes profondes lacunes en animation japonaise. Un film d'une grande simplicité, et avec une certaine poésie. J'imagine à quel point j'aurais pu apprécier le film si je l'avais découvert étant enfant. Mais je n'ai pas eu cette chance, et sa très grande naïveté a fait passer l'adulte que je suis un peu à côté du film.

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Un film de sorcière pour la journée des droits des femmes, quelle bonne idée!
Je n'ai pas vu l'original de Dario Argento. Mais cette version-là, quel bordel! Un film fourre-tout, tant sur la forme que sur le fond. Le film agrège plein d'intrigues et d'éléments de mise en scène qui n'apporte rien à l'ensemble. Le contexte historique semble important mais n'est pas traité, on n'obtient jamais de vraies réponses pour comprendre où le film veut nous mener. Et puis ça devient long, et puis on s'ennuie ferme, et puis on finit par ne plus rien comprendre.
On reste vaguement interloqué par le grand bain de sang final et sa mise en scène grandiloquente, avant de s'endormir définitivement devant un épilogue inutile et inintéressant. Passez votre tour!

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Une chronique judiciaire adaptée du très bon film argentin "Acusada" de Gonzalo Tobal, lui même très vaguement inspiré de l'affaire Amanda Knox.
Lise est accusé du meurtre de sa meilleure amie. Au fil du procès, qui s'ouvre deux ans après les faits, on découvre les circonstances du meurtre et les nombreuses zones d'ombre qui entourent l'affaire.
Là où "Acusada" interrogeait le rôle des médias dans les faits divers et leur négation de la présomption d'innocence, "La fille au bracelet" se veut résolument plus intimiste, se concentrant sur l'impact de l'accusation sur la vie de Lise, et sur celle de sa famille, qui découvre peu à peu un visage de la jeune fille qu'ils ne soupçonnaient pas.
Cette version française reste malheureusement en dessous de l'original, les comédiens peinant à égaler leurs homologues argentins, et l'ensemble manquant un peu de souffle et de mystère.

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A travers le quotidien d'un pensionnat pour jeune fille, le film plonge dans les tensions communautaires latentes au Rwanda, 10 ans après l'indépendance, et 20 ans avant le génocide. Le film questionne aussi la place des impérialistes blancs, très ambiguës, entre instrumentalisation et exacerbation plus ou moins volontaire des tensions pré-existantes. Un film très intéressant et subtil, qui manque malheureusement un peu d'émotion.

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Une adaptation du roman dystopique magistrale de Cormac McCarthy, qui est retranscrit toute la noirceur. Ici, point d'espoir, point de grande quête. Chacun des personnages sait que la mort approche, et n'a pour autre objectif que de la repousser un jour après l'autre. C'est ce qui fait du film (et du livre) une oeuvre radicale. Dommage que le film se termine sur un happy end très américain qui démystifie un peu l'ensemble (j'avoue ne pas me souvenir de la fin du livre).

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Un portrait de mère courage en Colombie, avocate célibataire élevant seule son fils, s'occupant de sa mère gravement atteinte d'un cancer et faisant face à un procès pour corruption dans le cadre de son travail. Le tout est un peu caricatural, et le personnage principal, dans un registre très monocorde, peine beaucoup à susciter l'empathie.

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Un trip cinématographique hallucinant, allégorie d'une jeunesse colombienne traumatisée par la violence au sein du pays, et d'une société (colombienne, mais pas que) dégénérée, revenue à des instincts primaires, où les rapports sociaux ne répondent plus qu'à des pulsions de violence et de sexe.
Un peu comme si Apocalypse Now rencontrait Sa Majesté des Mouches, avec la réalisation sous acide d'un Mad Max Fury Road.

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Kore-Eda arrive en France, mais garde son thème de prédilection, les tourments familiaux. Mais là où ses (excellents) précédents films doublaient ce thème d'une critique des inégalités sociales ("Tel père, tel fils", "Une affaire de famille"), il laisse cet aspect de côté pour se concentrer sur les tourments familiaux d'une dynastie bourgeoise du monde du cinéma français qui peine à susciter l'empathie. Malgré quelques beaux moments, le film se perd en cours de route et on ne comprend plus trop de quoi il est question : rancoeur d'une fille pour sa mère, critique du milieu du cinéma, intrigue autour du supposé suicide de la veille amie-rivale de la matriarche antipathique incarnée par Deneuve, et même une trame narrative incompréhensible autour du père censé être mort mais qui revient à la vie pour une soirée... au point de laisser le spectateur sur le bord de la route.

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Le film se veut le portrait de la jeunesse de notre époque, de ses aspirations et de son engagement. Les témoignages recueilli dans le film traversent les classes sociales et font effectivement le portrait d'une jeunesse en lutte sur bien des aspects. On parle beaucoup de combats pour l'égalité, de violences policières, de volonté d'oeuvre pour un monde plus juste et égalitaire. Le discours est donc très ancré à gauche. Mais peut-on vraiment saisir l'époque en ne donnant pas la parole aux 30 à 35% de jeunes qui grossissent les rangs des électeurs d'extrême droite ? Le portrait est-il vraiment sincère et représentatif ? On en doute. C'est bien là la limite de l'approche très parisiano-centrée du film.
Sur le plan cinématographique, on regrette aussi une construction un peu désordonnée, et des vraies longueurs dans un film qui se répète beaucoup passé les 45 premières minutes.

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Un film très singulier, une tragédie romantique ponctuée d'envolée lyrico-fantastique, qui flirte parfois avec le thriller psychologique. La mise en scène sobre n'enlève rien à l'atmosphère mystérieuse du film, aussi très bien servi par les deux acteur.rice.s principaux.

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Auréolé de 7 Césars, et pas des moindres, pour la réouverture des salles après plus de six mois privé de grand écran... que d'attentes qui ne seront pas tenues. Le film part dans tous les sens, accumule les lourdeurs, aborde quinze sujets de société sans en traiter aucun. Que dire de l'image pas franchement belle (et je ne parle pas des effets spéciaux). Le film finit par toucher sur le tard lorsqu'il arrête de courir après le gag à tout prix pour devenir un peu plus sérieux. Trop tard pour laisser un grand souvenir dans ma mémoire.

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Le film nous plonge au coeur de la psychée d'un vieil homme atteint d'Alzheimer, et le spectateur expérimente réellement avec lui ses troubles : perte de mémoire, des repères temporelles, hallucinations visuelles et auditives... Les effets de mise en scène, très réussis au départ, mais aussi très appuyés et répétitifs, finissent par lasser sur la fin.

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Un véritable ovni cinématographique qui mélange les genres. La première partie du film, qui nous immerge dans le quotidien de ce village étrange et de ses habitants, sans aucun didactisme, est très réussie. La deuxième, qui voit arriver une horde de chasseur occidentaux considérant ces villageois brésilien comme du gibier tombe un peu à plat, trop manichéenne, trop longue aussi.

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Céline Sciamma ne pouvait faire plus différent que son extraordinaire Portrait de la Jeune Fille en Feu. Malgré la courte durée du film, on s'ennuie un peu. Les enjeux de l'histoire peinent à émerger et à intéresser, les acteurs sont très moyens, le film est un peu léger. On sort en se demandant ce que Céline Sciamma a vraiment voulu raconter.

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Pas complètement neutre, puisque je connais le réalisateur et travaille sur son prochain film depuis plus de trois ans.
Un film tourné en 11 jours, avec à peu près aucun moyen et des comédiens non professionnels, au résultat assez phénoménal. Le film réussi à capter la détresse de la jeunesse colombienne, sans avenir, mais prête à inventer de nouvelles façons d'être au monde. Un film fondamentalement positif, d'autant plus pertinent dans le contexte colombien du moment.

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Un film déroutant, avec une construction labyrinthique dont on ne comprend pas immédiatement où elle veut nous emmener, mais qui s'avère refléter la difficulté de se confronter à un passé refoulé. Le film parvient finalement a sonder le traumatisme que représente la guerre d'Algérie, autant intimement pour ceux qui l'ont vécu, qu'à l'échelle de la société.

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Un film émouvant, mais qui aurait pu l'être plus s'il avait été un peu moins typiquement américain. D'abord sur le choix de la comédienne principale : pourquoi choisir Frances McDormand pour le rôle principal alors que tous les autres personnages sont joués par des non-professionnels avec une approche quasi documentaire ? Sur le fond ensuite : on a du mal à adhérer aux grands discours sur la liberté de ces déclassés sociaux. Ils n'ont à l'évidence pas choisi leur style de vie nomade, mais y ont été contraint par les aléas de leur vie, alors pourquoi faire croire que c'est une quête de liberté qui les a poussé à vivre cette vie là ?

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Deuxième film de Brandon Cronenberg après le très bon Antiviral. Alors qu'on s'attendait à voir un film à mi-chemin entre thriller psychologique et science-fiction, la réalisation étonnamment sobre par rapport au postulat de départ en fait un film très intimiste, refusant tout effet spectaculaire pour se concentrer sur ses personnages et leur psychologie (littéralement). Les 15-20 dernières minutes sont cependant un peu poussive, et m'ont laissé sur ma faim.

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Le film démarre comme un film de genre féministe et subversif hyper décomplexé, une série B sarcastique bien servie par une mise en scène de très haut niveau. Puis après 30min, le film change complètement de sujet pour se transformer en drame familial, en réflexion sur le paternité et la filiation. Ça aurait pu marcher si on avait pu s'attacher aux personnages... Mais en conservant une mise en scène très démonstrative plutôt que de se concentrer sur l'intime, Ducournau maintient une distance qui rend difficile une réelle empathie avec ses personnages-monstres.
Le film s'avère finalement être une expérience de cinéma très singulière et osée dans sa mise en scène (certainement le film le plus étrange que j'ai vu au cinéma), très bien servie par des performances d'acteur assez incroyables (tant Vincent Lindon qu'Agathe Rousselle). Mais en privilégiant la mise en scène sur l'écriture, le film s'éparpille, et on finit par se demander de quoi la réalisatrice a vraiment voulu parler.

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Deuxième film se Leos Carax pour moi, après "Holy Motors" et avant "Annette". Si le film démarre comme un film social ultra-réaliste et poisseux sur des SDF perdus dans Paris, il s'en éloigne petit à petit pour se transformer en fable onirique sur l'amour. Le film culmine dans une scène hallucinante de fête du 14 juillet, qui marque le climax... à à peine plus de la moitié du film. Après cette scène, c'est une longue redescente, un peu trop longue, jusqu'à une scène finale triste mais extrêmement poétique.