2021 Lectures

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Probablement l'une des lectures 2021 dont l'écriture m'a le plus rendue dingue, bien, bien après la dernière page du livre, tellement le truc est ciselé. J'avais vu, il y a une éternité, l'adaptation par James Ivory, avec Anthony Hopkins et Emma Thompson, et j'en avais gardé le souvenir d'un ennui incroyable, une histoire où il ne se passait rien. J'étais bien trop jeune à l'époque pour saisir cette histoire. C'est le deuxième roman d'Ishiguro que je lis après le bouleversant "Auprès de moi toujours", et je ne peux que saluer l'incroyable subtilité de cet auteur, qui utilise une retenue démentielle pour construire un récit et des personnages d'une extrême finesse. Et comme dans "Auprès de moi toujours", c'est dans les dernières lignes que l'émotion perce et nous bouleverse, au détour d'une phrase toute simple et apparemment anodine, et que je finis en larmes. L'image qui me vient quand je pense à cette écriture, c'est celle d'une toile d'araignée minutieusement conçue, parsemée de gouttelettes de rosée qui diviseraient les rayons du soleil en de multiples prismes. Quelque chose de fragile, extrêmement léger et fin, mais redoutable. Et qui soudain s'effondrerait sous nos yeux. Un évènement des plus ordinaires, une toile d'araignée qui se déchire, mais assister à la fin de tant de beauté est insupportable.

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Gros coup de coeur. Un peu foisonnant au départ, j'avais peur de m'y perdre, et puis la langue de Timothée de Fombelle, ce merveilleux récit sur plusieurs mondes et plusieurs époques, ces personnages comme des aquarelles, sous l'écriture légère une belle profondeur. Et une très très belle histoire, diable.

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Magnifique livre de montagne. Une lecture formidable pour les vacances ou le confinement.

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Je suis très bon public. Et j'ai rien contre les twists. Donc le rebondissement final de "Nickel Boys", ben moi j'ai trouvé ça bien, bien pensé, bien fichu, même que ça m'a tout émue.

J'ai beaucoup beaucoup aimé la pudeur de l'écriture de Colson Whitehead pour certaines scènes, je n'ai pas besoin d'en savoir plus, ce que j'imagine est déjà suffisamment éprouvant comme ça, et non je n'ai pas trouvé cette écriture sèche et dénuée d'empathie. Au contraire, j'ai adoré les personnages, j'ai trouvé de la part de l'auteur une tendresse folle pour les garçons, pour la grand-mère et même pour des personnages de second plan, tel Mr Marconi. Colson Whitehead donne dans l'efficacité, il n'y a certes pas grand-chose qui dépasse, mais à part le sentiment amer que les choses n'évoluent pas, vraiment une très belle lecture.

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Toujours un plaisir de retrouver Bruna. Rosa Montero réutilise habilement la trame de "Blade Runner" et aborde dans ce troisième tome des questions aux accents très actuels (le mécontentement de la démocratie, les inégalités sociales grandissantes, les désastres écologiques, l'impact des sectes, etc). C'est aussi le récit le plus touchant, car Bruna doit sérieusement envisager sa propre fin, ce qui donne un bel accent métaphysique à cette ultime aventure.

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Une lecture qui m'a emmené loooooooooin dans la nuit, un format original, une narration intéressante à plusieurs voix , et un livre qui fait la part belle à l'action, qui connaît ses classiques et qui offre de jolies relectures de "2001", de "Battlestar Galactica" et de "28 jours plus tard". Je l'ai dévoré.

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La première fois que je l'ai lu, c'était il y a presque 20 ans, coincée sur une chaise longue dans une station de sports d'hiver avec une entorse au genou. Ça m'avait retourné la tête, tout simplement parce que je ne savais pas qu'on pouvait parler de son enfance comme ça. Après toutes ces années, ça n'a rien perdu de son acuité, de cette écriture-scalpel qui examine les pensées, les émotions, les paroles plus ou moins blessantes, tous nos silences en famille. Annie Ernaux est tellement forte à ce jeu-là, elle devrait se reconvertir en médecin légiste. Heureusement que le livre est court, parce que ça en devient un peu glaçant.

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C'est assez enthousiasmant d'éditer un livre qui raconte à la jeunesse actuelle une autre jeunesse, la génération Sida, celle qui n'avait pas le droit de s'aimer comme elle le voulait. Nazemian évite bon nombre de chausse-trappes du roman young adult, les personnages ne sont jamais caricaturaux, les parents jamais les grands méchants, on la joue beaucoup plus subtil, bref un livre qui fait confiance à l'intelligence de ses lecteurs, qui contient une foultitude de références pop et queer, et qui vous brise le cœur dès le départ avec Tonton Stephen et sa jarre de bonbons... Chouette lecture.

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Je ne lis pas de poésie. Mais j'en avais entendu le plus grand bien, et c'est mérité. Beaucoup beaucoup d'énergie et de sincérité. C'est une lecture que je n'ai pas oubliée de sitôt.

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Elle est fortiche, quand même, cette Margaret.
Je ne voyais pas le moindre intérêt à faire une suite au brillant "Servante Écarlate" (dont j'adore la fin), et pourtant je suis retombée dedans tête la première et avec délectation. Le personnage de Tante Lydia dans "la Servante" était l'un des plus intéressants, et c'est donc une très bonne chose qu'Atwood lui offre véritablement une voix dans cette suite, surtout que son testament olographe est le plus intéressant des trois récits. Le livre s'achève un peu trop dans le happy end à mon goût, mais je ne suis finalement qu'une vieille cynique qui croit plus à la prophétisation des dystopies qu'aux fins heureuses...

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C'est dommage, cette dys-u-topie en toute fin. Sinon, ça reste incroyablement agréable à lire, avec des personnages tellement réels qu'on a l'impression de pouvoir les croiser demain matin dans les rues de la capitale. Et je suis toujours admirative des auteurs qui essaient de comprendre, d'expliquer les attentats de 2015, surtout si tôt après. Une bonne lecture, mais surtout la découverte d'une autrice.

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Je lui mets 7, comme un prof écrirait "bien mais peut mieux faire". En réalité, cette tempête des échos veut trop en faire et m'a souvent perdue dans ses explications et ses rebondissements, même si, comme toujours chez Christelle Dabos, on est en admiration devant sa capacité à nous faire entrer dans ce monde, à créer des lieux magnifiques dans lesquels on a envie de vagabonder à l'envi, et à développer un grand (trop grand, même) nombre de personnages très attachants. C'est dommage, quand même, cette volonté de tout expliquer rationnellement dans un univers de fantasy, c'est un défaut qu'on retrouve malheureusement assez fréquemment dans ce genre de saga. C'est regrettable parce que ça ne fait pas suffisamment confiance au lecteur. Ce qu'il y a de beau dans la lecture, c'est que chaque lecteur aura des visions différentes de cette histoire, il y attachera son expérience et cette volonté de tout expliquer en lui donnant ces clés-là et pas son propre trousseau, c'est un peu lui dire ce qu'il doit penser, au final. Pour une saga qui critique aussi fort le déterminisme et les représentations sociales, c'est ballot. Ça me désole d'autant plus que j'apprécie beaucoup la fin ouverte choisie par Christelle Dabos, qui laisse à chacun faire sa propre fin.

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On recommande souvent aux inconditionnels de Jane Austen les romans d'Elizabeth Gaskell, alors que ça n'a pas grand'chose à voir. L'une est née quand l'autre disparaissait, mais au-delà de ça, leurs romans mettant souvent en scène de jeunes héroïnes ont un style résolument différent.

Jane Austen fait dans la comédie de mœurs, je n'ai pas lu toute sa biblio, mais sa plume est toujours piquante, nombre de ses personnages secondaires sont tournés en dérision, et elle adore se moquer de cette gentry du 18ème qu'elle connaît si bien.

Elizabeth Gaskell fait dans le réalisme social, avec de loooongues descriptions consacrées aux industries qui font vivre la communauté dans laquelle se déroule son intrigue. Par ailleurs, elle ancre souvent de façon très précise ses romans dans d'autres évènements historiques. C'est souvent intéressant, mais parfois tout cet arrière-fond est un brin longuet.

Enfin, l'autre différence majeure avec Austen, c'est qu'Elizabeth Gaskell, fille et femme de pasteur, balance des références religieuses à tour de bras, sans jamais un soupçon d'ironie par rapport à la religion, et parsème son récit de petites leçons de morale pour son lecteur, bref elle est le reflet de son époque victorienne.

Outre ces petites remarques, ce roman est remarquablement bien construit, avec une héroïne moins éclairée et moins fine que celles d'Austen mais qui reste néanmoins attachante. L'intrigue est assez palpitante, bien au-delà du triangle amoureux, et les personnages secondaires sont souvent mieux écrits, plus nuancés que Sylvia.

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Tous les ans, ma lecture-doudou. Toujours bluffée par M-A Murail.

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Je sais pas comment elle fait, cette MAM-là, mais en deux minutes, c'est emballé, tu adores les personnages, l'histoire est sincère, et au détour d'une phrase, tu as le cœur au bord des yeux... Sans le moindre effort apparent. Chapeau!

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(Voix chevrotante de grand-mère)
Quand j'avais 14 ans, laissez-moi vous dire, mes petiots, que dans mon CDI, on n'avait pas tant de choix ni tant d'inventivité qu'aujourd'hui. Ah ça non, mes mignons! Et les livres avaient rarement une belle couv' rose et argent qui pète, faut dire. Drôle, fin, héroïnes tellement mignonnes qu'on a envie de leur faire un câlin toutes les 3 pages (mais on se retient parce que ça abîmerait sacrément le livre et on aurait ensuite des problèmes avec la dame du CDI), "Les Petites Reines" est encore un bel exemple de bonne lecture jeunesse. Je vous laisse, la jeunesse, j'ai un boudin sur le feu.
Gros bécots de Mamie Elosezhello.

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Ça reste très emballant, comme lecture, toujours le même format intéressant et des rebondissements en pagaille, mais l'effet de surprise du premier tome est passé.

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Dernier tome, toujours prenant, même si la recette est désormais bien assimilée et qu'on voit venir certaines choses, forcément, du coup. Illuminae, en termes de SF, ne révolutionne pas du tout le genre, se sert de tout ce qui a bien marché ailleurs, mais le fait avec beaucoup d'énergie, d'enthousiasme et une mise en page qui participe vraiment aux enjeux dramatiques. 3 tomes de +/- 700 pages sur 3 mois et au final, un très bon moment de lecture.

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Merci la fille du 6ème.
Une lecture pas désagréable, fluide, une narration intéressante, des personnages bien écrits, mais je ne comprends pas tout le foin autour de ce livre, j'essaie d'imaginer l'intérêt que ça peut avoir en série (multirécompensée, de ce que j'en ai lu), mais ça ne me donne pas envie de la voir pour autant.