2022, bruits en fanfare

Annotation :

Ramassis impeccable de techno (???) chaleureuse, minimale ; une phrase musicale pour durer sur des minutes, ressassant et altérant sa proposition initiale, quelques échauffourées. Beats pour de belles contre-soirées et se remettre à danser autrement, à enchaîner avec Fuck Buttons ou le Daft Punk d'Homework (Burnin', Rock'n Roll).

Over the Ice : https://www.youtube.com/watch?v=Wobxiik9z2s
Everday : https://www.youtube.com/watch?v=hvDt7XFhwHg
Sun & Ice : https://www.youtube.com/watch?v=tlEinFS01lk

Annotation :

Montagne écrasée sous son propre poids : 6 heures de Natural Snow Buildings (toujours ébahi par la créativité sans fin de la période 2008-2009 du duo, combien d'albums pour combien d'heures), donc bien des sommets et détours, mais bien aussi des choses plus embourbées et qu'on oublie, noyées dans la totalité.
J'ai été - forcément - moins attentif aux dernières pistes, moins réécoutées, ou qui venaient en fin de journée de travail, en fond sonore ; du reste, toujours on creuse la veine mystique, spirituelle, animique pleines de flûtiaux, de percussions sourdes, d'invocations en drones, fumées, brumes, avec l’occasionnellement courte chanson-mélopée entre deux pics (ici, la magnifique Carnal Flowers notamment). Sur la durée, le temps de défricher de très nombreuses atmosphères : mortuaires, infernales ou célestes, paisibles ou tourmentées. Sans faire de catalogue, quelques indices et traces qui me viennent à l'esprit : l'introduction déjà inquiète de ces "filles de l'obscurité" (ou toute autre meilleure traduction), en reflets aigus venant s'estomper devant des choses qui pincent et échotent plus et plus encore ; Carnal Flowers donc, et l'idée d'une ronde de sorcières autour du feu, d'une incantation ; Her Face is Not Her Real Face et ses voix qui se soulèvent au cours du temps, ses accords qui reparaissent là et là ; Santa Sangre I & II et les percussions plus bestiales, insensées, l'intensité du mauvais sang ; Devil's Fork et son étrange apaisement d'harmoniums tristes qui vire au noise.

Daughters of Darkness : https://www.youtube.com/watch?v=Hiy3Qbw-oFo
Carnal Flowers : https://www.youtube.com/watch?v=S-X-iYk8nak
Her Face is Not Her Real Face : https://www.youtube.com/watch?v=rEOnZXseQFc
Santa Sangre I & II : https://www.youtube.com/watch?v=-eoOARr-0Ro
Devil's Fork : https://www.youtube.com/watch?v=liE7HwBahb8

Annotation :

Le meilleur revival eurodance de l'année (mais est-ce que ça signifie quoi que ce soit ?). Danny Harle veut tout immense, chargé, épuisant et bondissant (ce n'est pas tout à fait vrai, il y a DJ Ocean mais c'est le plus chiant) : quelques prouesses dans le lot, puis de l'agacement là et là.

On a Mountain : https://www.youtube.com/watch?v=nwcyjGoGV-w
Take My Heart Away : https://www.youtube.com/watch?v=qHLga_XZe-E
Interlocked : https://www.youtube.com/watch?v=_GQWMnEskrY
Boing Beat : https://www.youtube.com/watch?v=5EpnYQW8XWY

Annotation :

Shannon Wright à son plus tranchant sur quelques chansons, impulsives et courtes, sortes de précipitations vers la tension au plus haut, la raideur, l'agressif. Toute une dernière partie d'album bien moins mémorable cependant, qui peine plus à créer une ambiance, une rage, la même ravine.

Less Than a Moment : https://www.youtube.com/watch?v=oVD1MejvA2c
Hinterland : https://www.youtube.com/watch?v=zNYhBJj_3Tg
Dyed in the Wool : https://www.youtube.com/watch?v=3Bft4qZd9Do

Annotation :

Pas tout à fait ce que je préfère chez Thomas Méry - on sent encore la pâte Purr et moins les travaux solo qui suivront, plus grandis de paroles et moins de morcèlements ; toujours un talent de grand crayonneur à la guitare bien sûr, façonner quelque chose dans rien (les bateaux, les fantômes et tutti quanti), mais j'aime encore mieux avec le liant du chant, qui s'éparpille pareil que la guitare.

Annotation :

Échos Kate Bush à balle, dans ces ballades synthétiques qui errent sans toujours savoir où, un peu trop longues pour ce qu'elles portent, kitcheries et guitares vieillies, chants lunaires, problèmes des productions d'alors (les surbrillances, batteries qui cognent plat) mais pourtant tout s'aligne parfois.

The White Tent the Raft : https://www.youtube.com/watch?v=nknj3uH5UO8
The Walking : https://www.youtube.com/watch?v=UXCyM7FlVyY
The Bird in the Gravel : https://www.youtube.com/watch?v=zBqmRm2SwxE

Annotation :

Forcément un peu l'impression que tout ne surgit plus autant, après l'incroyable première piste qui essouffle tout le meilleur du disque - quelle première piste, escalades et arrachées, chahuts, mystères du jardin et quelque chose entre art pop, jazz. Mais ne boudons pas non plus notre plaisir du reste - peut-être un peu plus convenu, moins chatoyant, presque trop touffu pour rien quelques fois, grandiloquent plus que grandiose : on s'y fait aussi, après tout.

Welcome to the Garden : https://www.youtube.com/watch?v=VAE5c5k7Ug4
Back to Earth : https://www.youtube.com/watch?v=UP2eV3lwVhA
Sorry : https://www.youtube.com/watch?v=xXy329mgOkI

Annotation :

Richard Dawson qui lentement s'éloigne de ce que je préfère chez lui (choses plus brisées, cabotines, de Peasant ou Nothing Important, ou même avant) pour aller vers quelque chose de plus affirmé, ici mêlant prog ou krautrock, l'influence de Circle se fait fort sentir, et pas pour me plaire malheureusement. Beaucoup d'errances qui ne me plaisent pas, quelques gimmicks, et là et là la façon de conter caractéristique qui m'accroche tout de même des sourires, des hochements.
Pas mes accrocs, soit.

Silene : https://www.youtube.com/watch?v=qOmSHLZkKqM

Annotation :

Une myriade de mignardises qui gagneraient à s'allonger, se développer, qui restent à l'état de jolies choses disparues comme apparues : les morceaux les plus marquants sont les plus "singles", proches des 3/4 minutes plutôt que les annonces d'une minute qui n'arrivent plus nulle part. Je retrouve un peu le bonheur du Sufjan Stevens d'Illinoise, mais sans les développements qui semblent promis : maximalisme musical, cordes, pianos, clavecins, xylophones, et chant très porté, marqué, emphasé, qui donne envie de faire de grands gestes pour accompagner la voix... Mais sitôt fait sitôt défait, donc.

Four Words : https://www.youtube.com/watch?v=J3SXWANktFk
Unmentionables : https://www.youtube.com/watch?v=0Sw-g0Dtvkc
A Song For Ellie Greenwich : https://www.youtube.com/watch?v=h19KnjDqS5M

Annotation :

Puisque le Purple Mountains était beaucoup revenu dans mes oreilles, et que Bill Callahan et Will Oldham ont sorti une reprise du "Wild Kindness" très chouette, il fallait bien venir jusqu'ici à rebours. David Berman n'est pas mon musicien préféré, je n'ai jamais trop été blues, country, ce n'est jamais aussi noisy que Sparklehorse, ni aussi précis que Smog, jamais aussi fragile que Molina, mais parfois tout file à la perfection, et le lyrisme réaliste, sombre mais très drôle de Berman (Honk if you're lonely tonight !), et les percussions, cuivres, cordes : selon selon.
Là, l'évidence quelques fois, c'est surtout les bouts qui dépassent ; tout le centre de l'album m'indiffère un peu, alors qu'il commence et finit parfaitement, comme j'espère : Smith and Jones, et Wild Kindness pour le mieux, toujours.

Random Rules : https://www.youtube.com/watch?v=bPD0JLwpc3k
Smith and Jones Forever : https://www.youtube.com/watch?v=ONbooypFSd4
Honk if You're Lonely : https://www.youtube.com/watch?v=e8nnCMig1ro
The Wild Kindness : https://www.youtube.com/watch?v=cIKVJRMv1T4

Bonus, version Callahan, Prince Bily, Cassie Berman : https://www.youtube.com/watch?v=-Xug9Ty0FD0

Annotation :

L'héroïsme bruitiste / no wave (???) / post-punk qui a donné toutes les clefs pour Swans (il faut réécouter Oxygen après Lesson 2, forcément) ou Sonic Youth plus tard ; de grands sursauts d'accélérations et d'énervements dans ces guitares, le surplace toujours heureux, de concision et d'écorchure. Forcément parfois énervant d'exigence, dans son jusqu'au-boutisme qui donne peu à grignoter, juste à escalader lentement pour mieux être une boule de nerfs.

Lesson No. 2 : https://www.youtube.com/watch?v=z5Aflvdl6cI
Light Field (In Consonance) : https://www.youtube.com/watch?v=gXj80mm_Rgw

Annotation :

Comme souvent chez Leyland Kirby et ses pseudos, une fascination certaine pour ses triturations, épopées froides, pleines de spectres et d'effacement, de questionner le passage du temps et la mort qui surviendra toujours. C'est assez loin de ses travaux avec The Caretaker, mais des impressions se retrouvent, quelques émotions voisines : plus d'étoiles et moins de phonographes, c'est très bien aussi.

The arrow of time : https://leylandkirby.bandcamp.com/track/the-arrow-of-time
My dream contained a star : https://www.youtube.com/watch?v=bka-ly0rTQE

Annotation :

Quelque chose d'une folie qui manquerait toujours au coin des chansons ; j'ai un faible pour les envolées très "chanson française" de violons, pianos et le tintouin, et ça y arrive très bien, mais reste toujours cette impression de trop affecté, de trop appuyé sur tout, maximaliste à plus en pouvoir, qui laisse peu respirer, s'atteler à saisir la phrase, l'ensemble, le mot juste - et je lis qu'apparemment c'est produit, arrangé, écrit en partie par Babx, et ça ne m'étonne qu'à moitié donc, puisque je retrouve chez lui les mêmes choses qui m'emportent et me tracassent.

Mon Frère : https://www.youtube.com/watch?v=PmG7l0Dm0mQ
Initiale : https://www.youtube.com/watch?v=Gy_FMpXIjeA

Annotation :

Pas la même spontanéité que leur premier album, et mes oreilles ne trouvent plus toujours leur compte dans ces expérimentations criées, slam, héritiers divers de Diabologum et autres broutilles, qui semblent souvent porter le brouillon en insigne, sans jamais être vraiment loin de beaucoup de canons musicaux déjà entendus finalement, aux paroles limite boomerisantes - bref, plus ma came, sauf deux, trois refrains à hocher la tête comme il faut.

Annotation :

Bien moins fasciné par la tendre tristesse de Marie Laforêt que celle de, disons, Barbara ou Anne Sylvestre - une impression un peu plus scolaire, moins à la peau, saisissante. Resterons de belles, ou très belles, chansons là et là (les évidents succès en font partie). Parfois des impressions "boîte à musique" certes jolies, parfois une sensation un peu "Doors" même, mais pas les paroles piquantes d'Anne ou le frémissement de Barbara.

Mon amour mon ami : https://www.youtube.com/watch?v=oxnX23_494U
Ivan Boris et Moi : https://www.youtube.com/watch?v=ueTm7aNyqJY

Annotation :

Brouiller tout de plus en plus dans l'abstraction électronique, l'accumulation de glitchs et syncopes, qui cache et admet là et là ses nappes étranges, beats entêtants, de quoi perdre la tête un instant. Quelque chose de magmatique (rochers, boues, formes incompréhensibles et pleines de matières sous leur surface), d'éruptif, qui complexifie la forme plus ambiante d'Amber et en obtient quelque chose d'autant plus surprenant, déroutant, inquiétant ; presque des sons d'usines de jeux vidéos, froides et répétitives, aux gestes déroulés sans hésitation, robotique et tordu.

Clipper : https://www.youtube.com/watch?v=FLK70Ipe-tI
Rotar : https://www.youtube.com/watch?v=KFuIB9hsI1s
Eutow : https://www.youtube.com/watch?v=coPcRW1Xm2g
C/Pach : https://www.youtube.com/watch?v=mRxM81JP5L4

Annotation :

La pâleur jusqu'à plus en pouvoir - je préfère le Burial plus expressif, moins "en dedans", d'Untrue ou des EP de 2012/2013. Ici, toutes les voix retournées, les bruits de fond, bourdonnements, m’accaparent peu ; je reste plus fixé sur la pochette (on dirait Taiyou Matsumoto, non ?) que les errances brumeuses, polaires.

New Love : https://www.youtube.com/watch?v=2eg9QJAxcig

Annotation :

Jenny Hval se prend un peu pour Laurie Anderson le temps d'un album en duo (avec l'inconnu qu'est pour moi Håvard Volden), avec des morceaux qui s'amusent à éterniser leurs élans électroniques, laisser la présence à Jenny en conteuse étonnée, surprenante, lancinante, pour des choses prenant le temps de s'emporter comme il faut - tout pour me faire dire qu'elle me manquait, cette voix.

Losing Something : https://www.youtube.com/watch?v=AAYEWpQWr30
Love, Lovers : https://www.youtube.com/watch?v=iT5innrMz0k

Annotation :

Plaisir léger du math-rock sans entrave ni enjeu des japonais de toe : pour des accords majeurs sans fin sur tout autant de coups de cymbale, un peu Tortoisien dans l'espèce d'interpellation acoustique ou l'électronique qui intervient là et là (c'est flagrant sur Last Night surtout), deux trois inspirations Hisaichi-esques dans les moments les plus doux. Des sourires béats, presque mous, mais sourires quand même.

Shoushitsu Tenyo Fue : https://www.youtube.com/watch?v=Mef8TqWG_aQ
After Image : https://www.youtube.com/watch?v=omPJDq0Z_j4

Annotation :

L'écoute par EP de quatre chansons marchait malheureusement beaucoup mieux que l'album d'une traite, qui s'estompe de plus en plus vers la fin, sans substance, diaphane, sans aucune mélodie qui gonfle comme le peuvent quelques-unes au début. Ennui poli, et envie de retourner écouter l'usine à tubes qu'était Bloom.

Superstar : https://www.youtube.com/watch?v=T84FZgvvr6I
Masquerade : https://www.youtube.com/watch?v=WPzhBLO3gkU

Annotation :

Un peu de tristesse brouillée, des chagrins à la voix pincée, un peu Velvet Undergroundien, un peu Current 93-ien période Thunder Perfect Mind, mais à vrai dire je n'en retiens jamais rien d'autre que Jerusalem en (très) belle pièce centrale.

Jerusalem : https://www.youtube.com/watch?v=dn9hqrgQA_A

Annotation :

Revenir commenter les choses qui passent par là, instants et étendues.

Je crois que je préfère Adrianne Lenker en solo qu'en groupe - je n'ai pas l'affection immense que je vois là et là pour le (tout de même) bel équilibre country, folk, que trouve là et là Big Thief dans peu d'épure ; j'y trouve mon compte quand même, avec ça de morceau sur le fil, ça d'expérimentation (le très chouette "Blurred View"), ça d'énergie qui vrombit pour rien, ça de complainte pleine de chœurs qui s'emportent (Sparrow), ça même de morceau au cordeau, à l'écriture parfaite (Simulation Swarm !), mais jamais la même émotion que pour le très simple, pluvieux "songs" de 2020. Déjà ça, disons.

Dragon New Warm Mountain I Believe In You : https://www.youtube.com/watch?v=5xi0K83fnnA
Sparrow : https://www.youtube.com/watch?v=wBc-yGE7IkU
Blurred View : https://www.youtube.com/watch?v=K9QO9XTVVfk
Simulation Swarm : https://www.youtube.com/watch?v=RnatkV_92Bw

Annotation :

Sans doute le meilleur Godspeed depuis Allelujah (ce qui veut dire beaucoup moins de choses pour moi que ça aurait dit il y a quelques années) ; tout est finalement très poli, sans grosse cassure, surprise, même, on peine à trouver la colère d'il y a quelques années (plutôt une sorte de majesté molle, fade, pâle) ; il n'y a qu'à écouter la fin paresseuse dans tout ça. N'y a que "Fire at Static Valley" où les choses râlent, pleines de bourdons, d'ampleur, et où je retrouve quelque chose de ce que j'aimais.

Fire at Static Valley : https://www.youtube.com/watch?v=hUkJk7eRFLc

Annotation :

Un beau pont entre Super et 2000 : toujours le son un peu dub sur les bords du premier, la gaieté exubérante là et là (La Bombe, Sens), l'humour pince-sans-rire (la reprise fredonnante, l'air de rien, de Billie Jean / Beat It), mais déjà la mélancolie se paie une plus grosse part, rythme atténué, malgré la place toujours là de la batterie qui n'a de cesse de tapoter / papoter, quelques cuivres qui pouffent. Pour dodeliner et voilà.

J'Trouve pas l'Pôle : https://www.youtube.com/watch?v=WCKQTfPm7Dg
La Bombe : https://www.youtube.com/watch?v=YnzoEk_AoFY
Le Papier C'Est Léger : https://www.youtube.com/watch?v=08P9oTAY5yk
Beat It / Billie Jean : https://www.youtube.com/watch?v=rOHBkHTmzeo
J'en ai marre d'être Bleu : https://www.youtube.com/watch?v=StNxd3muO98

Annotation :

Pour me rappeler le plaisir autrefois à écouter "Reaching For Indigo", pour des explorations similaires - soit, une excellente surprise en retard pour 2021.
Là encore, voix féminine très ample, très jouée, qui tour à tour amplifie, tait ses mots, sait ralentir et reprendre un tempo et pas juste faire ces (étranges) phrases chantées en 4/4 ou 6/8 sempiternellement. Dans le côté fantomatique de la voix, parfois le Buckley de Lorca revient en tête aussi : là on est aussi joueur, à vaciller, vibrer (même si oui, l'accompagnement musical n'a ensuite pas grand chose à voir). Là, quelque chose d'histoire racontée avec l'accompagnement soulignant les mots, l'introspection (un côté Jenny Hval, avec qui elle a tourné) - plaintes lentes, confiance d'ex-amants, ou la très drôle/belle histoire d'Anna s'imaginant en train d'écrire une suite au "Chelsea Hotel" de Leonard Cohen en se retrouvant dans la même situation que le premier ("You were giving me head on an unmade bed").
Soit : parmi les plus belles chansons incarnées - j'insiste sur la chair - de l'année, pleines d'enluminures.

(on remerciera indirectement William Doyle - encore une fois cette année - pour la découverte indirecte de l'album, qu'il a produit et dont il a fait un peu la pub forcément)

Corncrakes : https://www.youtube.com/watch?v=Wb_KDIDE09s
Baby Grand : https://www.youtube.com/watch?v=_uBbRcVktzA
Chelsea Hotel #3 : https://www.youtube.com/watch?v=Aqq4dKIR_VY

Annotation :

Shannon encore impeccable quand elle joue sur ses cordes les plus tendues, moins lancinantes - des chansons en uppercut quand les passages plus mélancoliques servent plus à tempérer l'ardeur qu'à imprimer un fort sentiment, et du coup sur toute la fin de l'album je m'ennuie gentiment - toujours loin du live magistral, sans être ronflant pour autant.

Violent Colors : https://www.youtube.com/watch?v=kpqwaf6fmPQ
Fractured : https://www.youtube.com/watch?v=qsWnFjbhZvg
Commoner's Saint : https://www.youtube.com/watch?v=VBoU3Zrjgyw

Annotation :

Pas mes sonorités favorites que Jenny ait pu explorer - un côté très New Wave, ou Alt Rock/Pop qui s'éloigne de ses orientations sonores électroniques, ses sons embryonnaires et corporels - et par la force des choses, des morceaux qui s'égarent moins, tous dirigés comme vers ce refrain qui prend en force, ces instrumentations qui éclatent, mais comme avec un manque de spontanéité. Petite déception - je retiens surtout le très chouette premier morceau.

Year of Love : https://www.youtube.com/watch?v=2i2oJJwgLTk
Year of Sky : https://www.youtube.com/watch?v=3nZlQLSCzAs
The Revolution Will Not Be Owned : https://www.youtube.com/watch?v=WxQe6s0D0ds

Annotation :

J'ai une distance avec Will Oldham sans savoir d'où elle viendrait exactement - tous les ingrédients pourraient être des trucs parfaits pour mon tempérament pourtant, la rondeur, la saccade, l'espèce de folk triste. Questions d'alchimie, sans doute, mais la mixture tape un peu à côté : trop blues, ou la voix qui ne m'emporte pas vraiment, les paroles dont je me fiche un peu la plupart du temps, bref - plutôt envie de retourner vers mon Bill Callahan, ou même chez David Bernham, pour d'autres tristesses.

Brute Choir : https://www.youtube.com/watch?v=v_JIHVicWsI
New Partner : https://www.youtube.com/watch?v=nhqAfSzFDgs

Annotation :

Équilibre parfait. Je ne compte pas le nombre de moments où je bée de tant de splendeur sur l'album - les violons à se damner bien souvent, les guitares en arpèges soulignant tout en écrin la tristesse du chant, voire les effets très "effacés", fantômes (sur "Le martien", où je pense même à des disques plus récents de Matt Elliott). Des chants pour s'abandonner, et reprendre à voix frêle, en penchant la tête et fermant à moitié les yeux.

Viens : https://www.youtube.com/watch?v=j7vX3s9Kd3I
Même sous la pluie : https://www.youtube.com/watch?v=qL2R-lf3h4g
La mer : https://www.youtube.com/watch?v=WbCO9pKHZgE
Oui je dis adieu : https://www.youtube.com/watch?v=z0RoRcsTris
Sí mi caballero : https://www.youtube.com/watch?v=QoZZvMsuHpw

Annotation :

Toujours découvrir, à très petits pas, quelques choses de la discographie de Bowie, et toujours avec beaucoup de belles surprises - j'en attendais beaucoup de celui-là, depuis "Lost Highway" et l'ouverture incroyable sur "I'm Deranged", et de fait, c'est à la limite du trop-plein, du mauvais goût, à beaucoup d'endroits, à force de lorgner sur le côté indus. Mais non, Bowie en garde la force de frappe, maintient tout ça, et juste à sa voix, ce grand conte, ces rythmes, reste à la lisière, réussit à tromper les mélodies et refrains, les retarder, conserver une mélancolie noire en creusant un peu (même si de toute, ma préf reste "I'm Deranged" hein, les rythmiques les plus intenses, le chant hanté comme pas deux, les images de route de nuit qui restent).

Hallo Spaceboy : https://www.youtube.com/watch?v=91efm5G8OVk
No Control : https://www.youtube.com/watch?v=JJkUWJ8xdC0
The Voyeur of Utter Destruction (As Beauty) : https://www.youtube.com/watch?v=eC9Sfy6qjmc
I'm Deranged : https://www.youtube.com/watch?v=IzIXlttNCyo