Cover 2022, pièges de cristaux

2022, pièges de cristaux

Pour se rappeler et causer un peu de ce qu'on a vu cette année.

En priorités : fouiller chez Wiseman, voir As I was Moving Along, revoir du Fassbinder ou du Tsui Hark, Kiarostami aussi, puis ce qui passera par-là (je n'ai rien tenu ou presque des idées de 2021, on verra bien cette ...

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40 films

créee il y a presque 3 ans · modifiée il y a presque 2 ans
Blade Runner 2049
7.4

Blade Runner 2049 (2017)

2 h 44 min. Sortie : 4 octobre 2017 (France). Science-fiction, Drame, Policier

Film de Denis Villeneuve

Rainure a mis 5/10.

Annotation :

01 janvier 2022
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Un film essoufflé et à sabots, qui n'invente rien de plus que le premier, et consacre le plus clair de son temps à venir passer à un filtre encore plus marqué les couleurs et détails du premier. Villeneuve fait de la technique, a un bon cadreur, et j'ai du mal à voir plus d'intérêt que ça (vrombissements, choses retro, synopsis questionnant superficiellement ce qui fait humanité, et scènes-sommets sans bien d'intensité : je ne suis jamais tendu)

Cléo de 5 à 7
7.4

Cléo de 5 à 7 (1962)

1 h 30 min. Sortie : 11 avril 1962. Comédie dramatique, Musique

Film de Agnès Varda

Rainure a mis 6/10.

Annotation :

02 janvier 2022
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Je suis ennuyé : il y a ce milieu de film merveilleux avec Michel Legrand au piano et Corinne Marchand qui se met à chanter, qui est proprement magnifique, et à partir de là, toute la personne de Cléo (qui jusque-là semblait complètement superficielle, paranoïaque et égoïste, superstitieuse à l'excès) se met à montrer quelque chose de bien plus inquiet, profondément angoissé à l'idée de finir ou de montrer la faiblesse, et à ce moment toute une chose qui était endormie semble se réveiller : tout m'accroche plus, questionne et jette d'autres regards, sublime les écarts et les doutes... Mais tout le début et la toute fin m'ennuient profondément, dialogues et scénographies, m'est transparent - qu'est-ce que j'attendais en fin de compte ?

West Side Story
7.1

West Side Story (2021)

2 h 36 min. Sortie : 8 décembre 2021 (France). Comédie musicale, Drame, Romance

Film de Steven Spielberg

Rainure a mis 7/10.

Annotation :

08 janvier 2022
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Préféré à l'original - notamment pour un côté social plus appuyé, autant au niveau des motivations des deux bandes que du contexte d'éviction de quartiers, rappelant qu'en fin de compte même cette rivalité ne défend que peau de chagrin. Dramaturgie réorchestrée, avec quelques enjeux qui diffèrent (le rôle de Valentina, merveilleuse interprète de Somewhere), une question de la langue plus centrale, marquant l'appartenance et le rejet, des flics mauvais et détestés, et la force tranquille de la réalisation de Spielberg, sur ce qui reste un hommage réussi à la comédie de base. (et toujours, la force des compositions, "Gee, Officer Krupke", "Maria", le "Tonight (Quintet)" en polyphonie formidable)

Peaux de vaches
6.9

Peaux de vaches (1989)

1 h 25 min. Sortie : 31 mai 1989 (France). Drame

Film de Patricia Mazuy

Rainure a mis 6/10.

Annotation :

19 janvier 2022
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(avec présence de Patricia Mazuy pour des questions, remarques, à la fin)

Pour le plaisir de retrouver les collines d'Artois, les briques rouges des bâtisses de ces coins là et la boue abondante des cours de corps de ferme. Bouillon brouillon par moments, musique type 16 Horsepower, pleine de poussière et de banjo, et nuits surnaturelles qui m'auront fait penser à Passe-Montagne (ça, et la présence de Stévenin, la réalisatrice dira après le film qu'elle aimait beaucoup ce film justement).
Dans ce décor, la naissance du malaise, la quasi-horreur des moissonneuses-batteuses (un spectateur comparera, peut-être avec raison je ne connais pas l'autre film, ce film avec Massacre à la Tronçonneuse pour les outils fermiers, les couleurs jaunes). Surtout, les tensions qu'amènent le retour du paria, du rejeté, du quasi-maudit frère qu'incarne Stévenin (les "que veut-il", la peur de le voir faire mal, l'incompréhension de ne voir aucune réaction ou quasi), et qui courent sur les nerfs de tout ce nœud familial (j'ai pensé, d'une manière détournée hein, à Pialat et A nos Amours, sûrement la présence de Sandrine Bonnaire en femme éprouvée).

Autrement, Patricia Mazuy était très drôle, pleine d'anecdotes, d'histoires de difficulté de tournage, d'équipe op qui va boire des coups.

Le Vent se lève
7.3

Le Vent se lève (2013)

Kaze tachinu

2 h 06 min. Sortie : 22 janvier 2014 (France). Drame, Biopic, Historique

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki

Rainure a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

22 février 2022 (revu)
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Sacré animation de débris et de cauchemars - monstruosités de la guerre comme violence des cataclysmes naturels (la séquence du tremblement de terre, puis incendie de Tokyo, implacable). Il est assez fascinant et terrible d'avoir la vision de ce Japon d'avant-guerre, déjà pour les sentiers et paysages, les habits et coutumes, mais aussi pour le travers du regard ingénieur : tout est une course aux matériaux, à la performance, à la vitesse des avions mais aussi à la possibilité qu'ils portent plus de bombes, plus facilement, et plus loin ; et de même que la passion de Caproni pour ses gigantesques aéronefs vient prendre gant dans le fascisme italien et le machinisme, et que le rêve de transporter foules et de les fasciner n'est qu'un lendemain, Jiro obnubilé par ses idées et rien d'autre ne conçoit jamais ses actions que limitées dans son rêve, sans la portée impérialiste, guerrière, meurtrière qui suinte. Passif, borné, il ignore toute la réalité qui l'entoure pour se consacrer entièrement à tout ce qu'il considère son art - et en fait pâtir ses proches, sa sœur, son épouse (elle aussi entièrement dévouée, qui s'oublie et sa santé, prête à faire passer Jiro devant elle). Bref, Miyazaki à son plus pessimiste, son plus cruel, sans doute, qui tente encore des gestes poétiques là et là, écrasés dans la réalité sinistre de la guerre.

Jane Eyre
6.5

Jane Eyre (2011)

2 h. Sortie : 25 juillet 2012 (France). Drame, Romance

Film de Cary Joji Fukunaga

Rainure a mis 4/10.

Annotation :

28 février 2022
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Au moins le mérite de précéder ma lecture (qui viendra peut-être un jour) du livre, au cas où l'histoire m'échapperait. Du reste, une récitation sans souffle.

Barry Lyndon
8.1

Barry Lyndon (1975)

3 h 04 min. Sortie : 8 septembre 1976 (France). Drame, Historique, Aventure

Film de Stanley Kubrick

Rainure a mis 7/10.

Annotation :

01 mars 2022
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Évidemment, les magnifiques scènes captées comme des tableaux de Vermeer, évidemment, le plaisir de voir cette destinée décoller puis s'aplatir dans deux beaux, implacables, mouvements, très Conradien. Du reste, la perfection de chaque scène, chaque plan, laisse parfois tout figé, à tord ou à raison (la pauvre remariée Lyndon qui n'a plus rien à faire que l'illusion, acte de présence, poupée dépourvue de toute permission de vie extérieure, alors que Barry fanfaronne), finit par éloigner des personnages - on reste à aimer le chevalier de Balibari plus que tout, sourire de toute l'ironie des situations, de la bêtise de ces choses d'honneurs et d'absolus qui poussent les personnages à leurs apogées comme à leurs chutes.

Mes voisins les Yamada
7.1

Mes voisins les Yamada (1999)

Hōhokekyo tonari no Yamada-kun

1 h 44 min. Sortie : 4 avril 2001 (France). Animation, Comédie

Long-métrage d'animation de Isao Takahata

Rainure a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

02 mars 2022
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Takahata qui offre déjà toute l'excellence et la variété de son animation pastel, d'estampes, ukiyo-esque, qu'il retrouvera avec Kaguya. Comme souvent, il référence son travail de folklore nippon (La Grande Vague de Kanagawa, entre autre), auxquelles s'additionnent les choses plus pop, colorées (le "Qui sera sera" chanté en chœur drôlatique). Après ça, le matériau d'origine (un manga 4-cases de gags) est largement dépassé : les fous rires se succèdent sans cesse, les situations familiales surexposent les défauts de la famille traditionnelle-mais-loufoque Yamada, la lâcheté du père (scène incroyable du motard au croissant de Lune), l'extravagance "tête brûlée" de la grand-mère, etc, etc. Un grand rafraîchissement, débordant d'imagination, de trouvailles graphiques, d'interludes colorées.

Maternité éternelle
7.5

Maternité éternelle (1955)

Chibusa yo eien nare

1 h 50 min. Sortie : 16 février 2022 (France). Drame, Romance

Film de Kinuyo Tanaka

Rainure a mis 6/10.

Annotation :

05 mars 2022
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Tout aussi impressionné par la modernité de la première moitié du récit, les désespoirs exprimés, le cadre de l'atelier de poésie qui n'est que de bien d'importance, l'évidence qu'une autre forme d'amour existe, qu'ennuyé (pour ne pas être poli, je me suis quand même sacrément emmerdé) par toute la seconde partie, qui ressemble plus à une accumulation de scènes mélodramatiques qu'à une poursuite des gestes esquissés jusque-là : moins d'ironie, moins d'importances, de détachement, plutôt une sorte de torpeur qui n'attend qu'à mourir.

Trois couleurs : Bleu
7.2

Trois couleurs : Bleu (1993)

Trzy kolory: Niebieski

1 h 34 min. Sortie : 8 septembre 1993 (France). Drame, Romance, Musique

Film de Krzysztof Kieslowski

Rainure a mis 6/10.

Annotation :

27 mars 2022 (revu)
---
Malheureusement beaucoup moins subtil que dans mes lointains souvenirs ; d'un peu faciles images soulignées par la nuance bleue tout du long, des sabots de musique pour les trous noirs, les retours en soi, ce qui est d'autant plus dommage que toute cette histoire de reconstruction, de faire face au traumatisme et retrouver quelque chose pour soi et à soi se suffit largement, parait souvent honnête, avec de belles solidarités, doutes, craintes et laissez-aller. Toujours me faire avoir, en revanche, par la belle partition de Preisner (surtout cette sorte de lamentation au piano, rappelée régulièrement par d'autres instruments).

Doukyuusei
7.3

Doukyuusei (2016)

1 h. Sortie : 20 février 2016 (France). Animation, Romance

Long-métrage d'animation de Asumiko Nakamura et Shōko Nakamura

Rainure a mis 7/10.

Annotation :

06 avril 2022
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Un bonbon parfait : acidulé et coloré juste comme il faudrait, presque piquant par moment, fondu juste à temps pour ne pas être écœurant. Il se passe deux, trois choses vraiment drôles dans Doukyuusei, pour relever un rien la romance gay autrement pas folle (pas en mal, hein, parfait pour sa durée de moyen-métrage) : quelques sursauts dans l'animation (le coup de poing sur la tête du prof) qui en soulignent la qualité globale (palette de couleurs, tracés alliant précision et une sorte de rebond, de souplesse).

Ponyo sur la falaise
7.4

Ponyo sur la falaise (2008)

Gake no ue no Ponyo

1 h 41 min. Sortie : 8 avril 2009 (France). Animation, Aventure, Fantastique

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki

Rainure a mis 7/10.

Annotation :

10 avril 2022 (revu)
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Visuellement, le Nausicaä des fonds marins (bestiaires étranges sortis de périodes préhistoriques, semblant de ruine de l'univers, laboratoires antiques dans des sortes de bulles). Beaucoup d'émotions sur quelques passages - notamment l'explosion de couleur centrale, sorte d' "Apprenti sorcier" à l'envers où le bonheur est le débordement de choses, myriades, bestiaire cambrien, inondation (We are the flood !), et l'incroyable course-poursuite de la vague qui s'ensuit ; un puits d'où sortent les faisceaux irisés, tout un passage très Fantasia. De la surprise aussi à voir ce graphique légèrement différent, ces fonds très crayonnés, pastels, se mariant très bien au ton plus enfantin du tout. Reste tout de même un dernier tiers assez pénible, qui vient tout juste filer la conclusion très attendue, et un manque d'enjeu constant palpable tout du long, un conte simpliste qui reste en deçà d'autres choses qu'à pu faire Miyazaki.

Night Moves
6

Night Moves (2014)

1 h 52 min. Sortie : 23 avril 2014 (France). Drame, Thriller

Film de Kelly Reichardt

Rainure a mis 7/10.

Annotation :

18 avril 2022
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Pour observer toutes les obsessions de la paranoïa, les objets et signaux qui prennent d'autres valeurs, les contrôles comme autant de haut-le-cœur, et de même les mains qui se tordent façon Bresson. De la pesanteur / de la hantise dostoïevksienne détruisant toute échelle de valeur, toute attente oublié suite à l'acte initial, l'élément déclencheur, le tout tissé sur la toile de l'activisme écologique érigé en idéal et ses pièges, et son poids : des personnes incapables de porter ce qu'elles créent, trop lâches pour en considérer les conséquences pour ce qu'elles sont, et s'en font leur chute, tout ça porté par la réalisation souvent sobre (parfois plus hésitante, voire étrange - la scène dans les bains chauds sur la fin qui ne ressemble que peu au ton du reste). Tout ça pour donner envie de creuser chez Kelly Reichardt.

Le Voyage de Chihiro
8.4

Le Voyage de Chihiro (2001)

Sen to Chihiro no Kamikakushi

2 h 05 min. Sortie : 10 avril 2002 (France). Animation, Aventure, Fantasy

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki

Rainure a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

24 avril 2022 (revu)
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Revenir sur les traces des films de l'enfance : c'est hallucinant de voir comment en quinze minutes, Miyazaki raconte une foule de choses ; donne une idée du fonctionnement du monde de spectres se rendant aux bains, donne à voir tels et tels yōkais, donne corps à ses personnages principaux, inquiétudes, rythmes et couleurs du film (la tombée de la nuit et toute la foule de spectres au milieu des lanternes, tout ce qui surgit de l'eau pour y replonger, les foules immenses). Au-delà de ça, j'avais oublié la simplicité élégante de la bande-son de ce Ghibli là (presque tout que de piano, pour quelques des plus belles ballades de Hisaichi, pas trop loin de quelques bouts d'Hana Bi - l'air de la sixième station !). Du reste, la recette miyazakienne fait merveille ici, les faux-semblants, les règles qui se doivent d'être respectées, les bestiaires et leurs intérêts, cupidités, faiblesses et rigueurs, et tout qui s'attelle à faire un grand chemin d'apprentissage plein de réjouissances, dans et hors l'immense pagode.

Gemma Bovery
5.9

Gemma Bovery (2014)

1 h 40 min. Sortie : 10 septembre 2014 (France). Drame

Film de Anne Fontaine

Rainure a mis 3/10.

Annotation :

28 avril 2022
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Luchini luchinise, et Gemma n'apporte rien de plus qu'à ce qui préexistait avec Emma, toute la foule de personnages ne fait que jeu de pantomime pour faire souligner combien la "réalité" relative du film reproduit la fiction de Flaubert quand on veut la regarder sous les angles qui nous arrangent. A peu près aucune idée autre que ça, faire mentir ou pas le livre avec ce point de vue du Luchini presque omniscient sauf pour se planter, et l'ennui total de mise en scène : à bailler tout du long.

Huit et demi
7.8

Huit et demi (1963)

Otto e mezzo

2 h 18 min. Sortie : 29 mai 1963 (France). Drame

Film de Federico Fellini

Rainure a mis 9/10.

Annotation :

08 mai 2022
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Grande et belle confusion incessante - encore une foule de personnages et de paysages dont on ne sait pas l'origine, le nom, qu'on replace juste dans leur cadre imaginé - enfance, fantasme, souhait rêvé, ou souhait tiré de la fatigue et l'ennui. Encore une fois, prendre et peser avec force sur le désirant-désiré, les questions de réalité jouée, filmée, tout ce qui pèse et pèse bien peu finalement, qui est contredit et rabâché, comme un grand règlement de compte qu'on fait via ses personnages, ses errants en soutanes et en costumes. Et encore une fois, multiplier les labyrinthes (phrases dont il manque un bout, puzzles aux pièces manquantes, hors cadre ou script, outrepasser le cinéma), les béances et les trappes, les ruines et les nuits (toujours la splendeur de ces phares par centaine, sur l'immense maquette ridicule de grandeur) ; et puis, la grande scène du sauna, toutes les vapeurs et les voiles qui s'y échangent, dans l'impression constamment fluide de la mise en scène, personnes marchant / mécaniques / inhabitées ; mouvements en danses souvent, en musique aussi. Pour finir sur le cirque, pour retrouver la joie de ce chaos, et la grande liesse finale, soulagé.

L'une chante, l'autre pas
7.5

L'une chante, l'autre pas (1977)

2 h. Sortie : 9 mars 1977 (France). Drame

Film de Agnès Varda

Rainure a mis 7/10.

Annotation :

11 juin 2022
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Belle fausse naïveté des deux héroïnes et du texte général, retraçant les luttes féministes des années 70s (la contraception, Gisèle Halimi qui apparaît, la superbe chanson à Amsterdam), sous l'angle de la solidarité, de la longue amitié de celle qui chante et donc de l'autre, et leur parcours de vie (cartes postales, tout ce qu'on aimerait pouvoir dire tout de suite à la personne à qui on tient et qu'on revoit trop peu souvent, tout ce qu'on oublie, tout ce qu'on ne sait pas dire), essayer de trouver sa voix revendicatrice, son émancipation. Bref, un grand optimisme, et beaucoup de sourire à voir s'étendre cette grande amitié d'années.

La Maman et la Putain
7.9

La Maman et la Putain (1973)

3 h 40 min. Sortie : 17 mai 1973. Drame, Romance, Comédie

Film de Jean Eustache

Rainure a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

12 juillet 2022 (revu)
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Veronika splendide et Alexandre méprisable, rien n'a changé. La même fascination pour l'espèce de monologue qui tourne à vide et ose tout du second, la cristallisation des rôles de beau parleur de Léaud en un moulin à paroles ridicule et fantoche, belles phrases et beaux mots, aucune estime de l'autre, pour en fin de compte s'enrayer, se bloquer, ne rien oser de vraiment beau, de joyeux. Quand Veronika elle n'amène quasi que ça, la bulle d'air, l'attention la vraie, la tendresse aussi, et parle droit et vrai au fur et à mesure, en récupère la possibilité et la force - magnifique monologue final aux balbutiements, répétitions affirmant tout le vrai de ce qu'elle pense, Veronika, en fin de compte, ce qu'on peut dire de tout ce petit bonhomme sordide d'Alexandre, "je ne joue pas la comédie" glaçant.

Tout sur ma mère
7.4

Tout sur ma mère (1999)

Todo sobre mi madre

1 h 41 min. Sortie : 19 mai 1999 (France). Drame

Film de Pedro Almodóvar

Rainure a mis 6/10.

Annotation :

17 juillet 2022
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Le mélodrame ultime - Almodovar accumule les situations précaires, minoritaires, crises et larmes, aggravations de situations avec beaucoup de coups de pinceaux, grands effets sans trop de subtilité, flambant de couleurs éclatantes et de phrases sans gants, et toute cette façade pop, mièvre, appuie pourtant formidablement bien les vécus, les sororités, les passions et leurs déchirements, autant de chaleur que de froid. Une poésie à coup de marteaux.

Tralala
6

Tralala (2021)

2 h. Sortie : 6 octobre 2021. Comédie musicale

Film de Arnaud Larrieu et Jean-Marie Larrieu

Rainure a mis 4/10.

Annotation :

18 juillet 2022
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Flemme large - j'avais déjà pu voir des extraits d'un autre film des Larrieu (Les derniers jours du monde) déjà très pénible, et rebelote avec celui-là. Il y a une grande maladresse permanente qui me laisse sans cesse hors des relations des personnages, ne me fait jamais croire ni à l'attachement ni aux surprises, sans compter le traitement des femmes presque uniquement sous le prisme de l'apparition, gros sabots du film à Lourdes qui recherche sa vierge Marie (sa Virginie). Certains diront : "décalage", le trait est grossier. Belin fait son Belin, parle comme rond, tête droite comme un rapace. Quelques belles chansons (la reprise de "Jésus Christ mon Amour" de Katerine, deux trois autres choses), mais tout de même un tout bien répétitif. Aussi : qu'est-ce qu'est venu faire Sylvain Joasson dans cette galère (aux fûts de batterie dans sans doute la plus belle scène du tout, "Le Mot Juste" de Belin sur fond de lac et de fuite). Enfin.

Et puis nous danserons
7.3

Et puis nous danserons (2019)

Da chven vitsek'vet

1 h 50 min. Sortie : 6 novembre 2019 (France). Drame, Romance

Film de Levan Akin

Rainure a mis 5/10.

Annotation :

19 juillet 2022
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Surtout pour les très belles scènes de danse, aux corps très expressifs, et un des longs travellings final (le mariage du frère) où l'on accompagne un peu plus les personnages (leurs errances) que le reste du film, très flottant. Voire lisse - par étapes sans surprises des éveils de sensualités, questionnements, colères à côté, cercle familial et politique lieu à l'inconfort, découverte de l'homosexualité du personnage par d'autres et rejets, violences lui succédant (pas fondamentalement ennuyeux, disons très convenu, souligné avec brio par la performance de l'acteur principal).

Inland Empire
6.6

Inland Empire (2006)

3 h. Sortie : 7 février 2007 (France). Drame, Fantastique, Thriller

Film de David Lynch

Rainure a mis 9/10.

Annotation :

24 août 2022
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Détourner les codes et rompre avec le "bien filmer", étirer et brouiller les pistes, fausser les dialogues et rejouer à de multiples intervalles les mêmes gestes, répéter les mots approximativement par les personnes, leurs doubles, leurs ombres, ou leurs personnages. Jusqu'au-boutisme des perspectives de Mulholland Drive (rêves et spectres et doubles, passé-présent-futur intervenant chacun les uns avec les autres, les troublant et affectant les corps et leurs nerfs), et errance perdue de Laura Dern qui parcourt d'innombrables couloirs tortueux, des espaces liminaux mentaux, des décors de cinéma devenus réalité, des faits divers sordides et anciens ressurgis - remords, craintes, épouvantes surgissant au sein du réel comme réalité apparaissant parmi les fantômes, les spectres. Quelques dialogues surviennent et ressurgissent, le fantasque prend des circonstances troublantes, horrifiques, tout vient à perturber la perception qu'on peut en faire, prétexte à tension, déroutement ; bref, sommet de l'angoisse lynchienne, de l'horreur même, où on ne se surprend finalement pas à trouver la source d'un sample de Burial (l'ouverture de Untrue, la scène du briquet, "I saw your lighting"), et réinvention totale des angles et gros plans (sans compter les magnifiquement cauchemardesques lumières de l'ensemble, et un générique final des plus beaux). Grand, grand film.

Le Royaume des chats
6.7

Le Royaume des chats (2002)

Neko no ongaeshi

1 h 15 min. Sortie : 30 juillet 2003 (France). Aventure, Comédie, Fantastique

Long-métrage d'animation de Hiroyuki Morita

Rainure a mis 4/10.

Annotation :

30 août 2022 (revu)
---
Relativement pénible Disney-like du studio Ghibli - personnages fadasses et clicheteux, manque absolu de direction et de trop de sens, méchant très méchant et gentils très gentils, péripéties faiblardes voire gênantes (l'espèce de dîner au château du roi avec les dirigeants chats très caricaturaux), précipitations, et métaphores pénibles, appuyées, enflées. Quelques choses rigolotes dans le début du film, vite passées - bien un des plus faibles du studio, tout de même.

Les Cinq Diables
6.6

Les Cinq Diables (2021)

1 h 35 min. Sortie : 31 août 2022. Drame, Fantastique

Film de Léa Mysius

Rainure a mis 5/10.

Annotation :

01 septembre 2022
---
Des ingrédients sans recette : l'espèce de tension de l'arrivée de l'intrus dans la demeure, la personne du passé qui reparaît et qu'on n'espérait plus voir ; les trous du temps (grossier plan final au passage, parfaitement ridicule) ; la tension molle d'un couple qui s'emmerde ; élever son enfant dans les moqueries et avec son comportement étrange. Tout pour ne pas suffire à faire rien qui s'emporte vraiment, qui dépasse son matériau (sans compter qu'au final : à quoi sert donc ces présentations du passé convenues, ces étourdissements, ce surnaturel pour dire d'en apporter - presque que tenir l'histoire de fil blanc)

Daniel Darc : Pieces of My Life
6.9

Daniel Darc : Pieces of My Life (2019)

1 h 45 min. Sortie : 24 juillet 2019.

Documentaire de Thierry Villeneuve et Marc Dufaud

Rainure a mis 5/10.

Annotation :

02 septembre 2022
---
J'aime bien la personne qu'était Daniel Darc - très paumée et honnête dans son errance, son balbutiement, ses addictions qui l'ont malmené, sa vision tranchante de la musique, son étrange conversion au protestantisme. Il parle un peu d'artistes qui l'animent là : Artaud, Patty Smith, Virginie Despentes, les Sex Pistols, rien de trop surprenant ; puis fait des vannes (droit comme un i-grec ; regarder son reflet plutôt que lui en citant Debord). Mais bon, un type intéressant ne fait pas un bon film - on a juste un espèce d'exercice de glorification, d'iconisation, même de rock-starisation de Daniel (creusée par Taxi Girl - "on voulait être les Sex Pistols et on était Duran Duran), quelques témoignages, des images éparses pour revenir là et là sur plusieurs périodes. Rien de fascinant.

Le Roman d'un tricheur
7.8

Le Roman d'un tricheur (1936)

1 h 21 min. Sortie : 18 septembre 1936. Comédie

Film de Sacha Guitry

Rainure a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

04 septembre 2022 (revu)
---
Pince sans rire et méta, mais pas aussi fin ni drôle que dans mes souvenirs ; oui, quelques jeux de mots et de caméra, oui, quelques situations, oui, abattre la morale (être honnête l'aura puni, être malhonnête l'aura récompensé), mais bon, ça finit par ronfler un peu malgré tout (une vie rodé, présentable car romancée, sans véritable heurts, très guindée).

Diabolo menthe
6.4

Diabolo menthe (1977)

1 h 37 min. Sortie : 14 décembre 1977. Comédie, Drame

Film de Diane Kurys

Rainure a mis 7/10.

Annotation :

05 septembre 2022
---
Grande surprise de retrouver ce film loin des images kitchs que j'imaginais de film d'adolescente pour adolescents ; au contraire, c'est loin d'être naïf et gai, plutôt froid, cruel, méchant presque, on chahute, on blesse, on fait bande et on ragote, on parle politique et métro Charonne. Grands espaces vides de la caméra, dans des ensembles béton pâles, presque inhumains, Wes Andersonien - pris à revers par les discussions des sœurs, vraies, chairs et sangs, les confessions, les danses et chansons, les coups de sangs, rompre avec le rang. Un monde de chahut, d'incompréhensions, de rares consolations. Puis, la terrible scène des ciseaux pour le vernis...

(enfin, la très belle chanson d'Yves Simon pour conclure, évidemment)
https://www.youtube.com/watch?v=yH2aqAuyxSg

Patti Smith : Dream of Life
7.5

Patti Smith : Dream of Life (2008)

1 h 49 min. Sortie : 2 avril 2008 (France).

Documentaire de Steven Sebring

Rainure a mis 6/10.

Annotation :

11 septembre 2022
---
La meilleure chose que peut faire un film documentaire sur une artiste : n'être pas une biographie. "Dream of Life" évite au moins ce carcan là ; on comprend Patti plutôt que se voir raconter ça et ça, elle qui raconte ses façons de penser, cite des auteurs, autrices, musiciens qu'elle aime bien, des anecdotes de vie. La pellicule éclipse, sature et se brouille, on n'est pas surpris de trouver Jonas Mekas au générique. Quelque chose de la trace, du rêve et de lutter, de trouver sa forme et son écriture, son créneau, tout en une immense sympathie de retours chez les parents (le père extrêmement sympathique, qui nourrit puis cesse de le faire les écureuils), ou de backstages avec Michael Stipe, Tom Verlaine. En filigrane, sa carrière tout de même, sa création, ce qui brûle : puis, quelques imageries surlignées (trop facile marche sur les rails de train), quelques bouts de live, quelques mots sur les défunts et le leg, ce qui reste alors.

Rashōmon
7.8

Rashōmon (1950)

1 h 28 min. Sortie : 18 avril 1952 (France). Policier, Drame

Film de Akira Kurosawa

Rainure a mis 7/10.

Annotation :

19 septembre 2022
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Habile retranscription quadruple d'un même événement, qui vient à chaque fois répéter et varier la mise en scène, le jeu des acteurs - effectivement "rejouant" leur rôle, embellissant leur part pour salir celle des autres, avec un manque de naturel qui vrille à la défroque, à la bassesse universelle. Après, pas subtil pour un sou dans ce qui est souligné par le jeu marqué (quasi indigent, mais allons), répété par la mise en scène, puis par les mots - souligner la méchanceté, la honte, la frayeur plus d'une fois. Restent des vagues d'espoir devant toute une fin d'humanité (une histoire "sordide", "terrible" comme ils disent), la pluie torrentielle sur la porte Rashô en ruine qui finit par se dissiper, l'enfant recueilli parmi les brumes.

Certaines femmes
6.5

Certaines femmes (2017)

Certain Women

1 h 43 min. Sortie : 22 février 2017. Drame, Sketches

Film de Kelly Reichardt

Rainure a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

20 septembre 2022
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Film très dur à commenter - portraits sans pathos, lents et simples en trois parties de quatre femmes ; autant de vies sans lien (enfin sauf pour deux d'entre elles), que le fait de vivre la routine, sa solitude et son lot de peines, et ce qu'on tente d'y réaliser. Entre impossibles relations, projections amicales par manque total d'amis, et petit projet qui prend forme sans l'appui des proches ou presque ; des manques de reconnaissance, des cris très silencieux, de la fatigue et jamais de la plainte. (autrement, magnifiques grands espaces inhabités, et Laura Dern toujours bluffante)

Rainure

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