2023

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Janvier

Les ressorts utilisés sont indéniablement plus mélodramatiques que dans Le Voleur de bicyclette mais l'émotion finit heureusement par l'emporter, notamment grâce à la performance des comédiens et à la justesse du regard de De Sica.

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Janvier

Quel enfer ce film.
Mais aussi : quel plaisir. Plaisir de voir un cinéma français capable de se pencher sur le vrai quotidien des gens sans pour autant tomber dans une démarche auteurisante ou misérabiliste. Grâce à un montage vif et une narration impeccable, Eric Gravel propose un film aussi accessible qu'universel sur les travers d'un système au bord de l'implosion. Laura Callamy est encore une fois excellente.

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Janvier

Je n'ai personnellement jamais vraiment réussi à entrer dans l'histoire, notamment à cause d'enjeux assez faibles et de personnages à mon sens peu incarnés. Il reste heureusement la superbe mise en scène d'Orson Welles. Le jeune réalisateur fait encore une fois preuve d'une inventivité et d'une modernité de tous les instants, notamment dans son usage des longs plans. De quoi faire passer aisément cette heure et demi.

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Janvier

Après Antlers, Scott Cooper déçoit à nouveau.
Les interprétations des deux comédiens ainsi que la mise en scène soignée ne peuvent sauver une écriture médiocre, particulièrement dans la seconde partie où le scénario gère très mal ses ruptures de ton et s'embourbe dans une explication finale laborieuse. Dommage, parce que sur le papier, on avait là le chainon manquant entre le whodunit façon Agatha Christie et le romantisme noir de Poe.

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Janvier

Avec Les Banshees d'Inisherin, Martin McDonagh semble franchir un cap. Si on retrouve évidemment le style du metteur au scène, à savoir une écriture ciselée et cruelle qui navigue perpétuellement entre la comédie et le drame, le film s'avère plus modeste dans ses enjeux et moins spectaculaire que ses tentatives précédentes. Là où Three Billboards brossaient le portrait de sa petite communauté via un enchaînement croissant d'excès dans les péripéties, Les Banshees préfèrent distiller un étrange poison, qui fait progressivement basculer le film vers une forme de mysticisme inattendu. En tout cas, on oubliera pas de si tôt cette fable humaine et macabre sur la vacuité de nos existences.

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Janvier

Un superbe film doté d'une intrigue qui se contente pourtant de décrire simplement l'amitié entre deux hommes, de l'enfance à l'âge adulte. Alors certes, le long-métrage aborde certaines thématiques, notamment l'opposition modernité et campagne, mais celles-ci ne sont qu'une toile de fond, un contexte, dans lequel le récit de vie se déploie sobrement. L'émotion est notamment apportée par la mise en scène, qui transcende chaque lieu que les personnages visitent grâce à un important travail sur la verticalité et la profondeur de champ, donnant à la relation entre les hommes des proportions dantesques. Très beau, bien que peut-être un peu long.

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Janvier

J'ai trouvé ça particulièrement réussi. Saim Sadiq ne se contente pas d'une simple romance et prend ainsi la rencontre entre Haider et la femme transgenre Biba comme point de départ pour une vaste déconstruction de la société patriarcale pakistanaise. Ambitieux, le film se concentre sur différents personnages et s'avère notamment très pertinent sur la question du désir et de la sexualité. En plus de ça, alors qu'on pouvait s'attendre à un "film à sujet", Saim Sadiq fait preuve d'une véritable inventivité derrière la caméra, avec des moments musicaux envoûtants et un format carré judicieux pour retranscrire l'enfermement des personnages. Là où le film m'a un peu déçu, c'est dans ses vingt dernières minutes - un très beau flashback mis à part. La conclusion m'a parue excessivement sombre par rapport à ce qui précédait et je trouve que le scénario ne conclut pas vraiment l'arc narratif de Biba.

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Janvier

Dinguerie. Damien Chazelle donne tout dans une odyssée de toutes les grandeurs qui se révèlent très vite beaucoup moins lisse que prévue. Grotesque, satirique, excessif : Bablyon n'est jamais aussi jubilatoire que quand il s'affirme dans la comédie, qui prend ici des proportions frénétiques absolument démentielles. La réalisation de Chazelle est merveilleuse de bout en bout, aussi à l'aise dans la peinture de la démesure que dans la comédie visuelle, tout en ayant le bon sens de se calmer lors des passages plus sombres. Le scénario, quant à lui, prend la transition du muet au parlant comme point de départ du traitement de divers problématiques, comme le puritanisme américain, la nostalgie ou encore le racisme de l'industrie. Alors certes, le film n'est pas dénué de défauts : le long-métrage est plus attendu lors des moments sérieux, la conclusion est un brin laborieuse et on pourrait reprocher au film un certain classicisme dans sa structure. Il n'empêche qu'on avait pas vu une telle énergie au cinéma depuis Le Loup de Wall Street et que Babylon pourrait bien être le véritable héritier de Boogie Nights. Une ode au cinéma follement excessive, jouissive et obsédante.

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Janvier

Un premier film inabouti mais assez passionnant dans sa démarche de mettre en parallèle le travail de censure de l'héroïne avec son propre traumatisme personnel. Le film ne transcende pas tout à fait ses ambitions - notamment à cause d'un déroulé trop simpliste - mais dans l'ensemble c'est plaisant, bien joué, bien dialogué et très cinéphile.

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Janvier

Un film très surprenant, qui évacue très rapidement l'opposition entre urbanisme et campagne pour offrir quelque chose de beaucoup plus atmosphérique et sensoriel, avec notamment un basculement très doux vers le fantastique. Je recommande l'expérience, qui est à la hauteur de son pitch absurde ; c'est l'histoire d'un gars qui fait juste un petit tour en haute montagne et qui décide de rester là.

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Janvier

Dix ans après la débâcle de Diên Biên Phù, Pierre Schoendoerffer revient au Viet-nam pour offrir un témoignage saisissant de la guerre d'Indochine. Ici, pas d'intrigue, pas d'héroïsme, juste une poignée de soldats qui tentent de survivre quelques jours avant l'annonce de l'inévitable défaite. Bruno Crémer et Jacques Perrin donnent beaucoup de force à un film qui tire toute sa justesse de la simplicité de sa démarche. Joli film.

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Janvier

Personnellement, j'ai toujours du mal à rester concentré sur ce genre de documentaire très contemplatif, avec peu de voix-offs. Il n'en reste pas moins que cette Section Anderson est un témoignage précieux de la guerre du Viet-nam et qu'il s'inscrit parfaitement dans la filmographie militaire et humaniste de Schoendoerffer.

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Janvier

Pas aimé du tout. Quelques jolies images mais sinon c'est juste une énième chronique sur l'enfance, qui s'avère particulièrement superficielle dans ses thématiques et franchement embarrassante dans ses scènes plus fantaisistes.

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Janvier

Expérience de cinéma très singulière, entre moments d'ennui et de fascination absolue, j'ai rarement senti une telle atmosphère dans une salle de cinéma, certains spectateurs n'en pouvaient plus tandis que d'autres semblaient complètement hypnotisés par l'écran. Visuellement, Albert Serra propose des images sidérantes, presque jamais vues, bien que la caméra ne bouge presque jamais, les tableaux s'imposent d'eux-mêmes. Le récit, beaucoup plus obscur, suit donc le cheminement de Benoit Magimel vers l'acceptation de la futilité de ce qu'il entreprend et l'impuissance générale du pouvoir politique face au désastre à venir, il y a clairement une atmosphère de fin du monde qui plane sur ces dernière scènes où paradoxalement les personnages semblent finalement atteindre une forme d'osmose absolue. Pour le reste, le film m'échappe un peu, il est vrai, et je mentirais si je disais que je n'avais pas déroché à certains moments - à titre personnel, l'improvisation est parfois trop visible - mais Pacifiction demeurera une séance mémorable pour ma part. Pas impossible que j'y retourne.

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Janvier

J'ai l'impression que pour véritablement aimer ce film - et pour la filmographie de Schoendoerffer en général d'ailleurs - il faut préalablement entretenir une certaine sensibilité pour la chose militaire. Personnellement ce n'est pas mon cas et j'ai eu beaucoup de mal à cerner ce récit décousu et sans enjeux, qui ne dit absolument rien de la guerre d'Algérie. J'ai l'impression que la fascination de Schoendoerffer pour l'armée française est nettement supérieure à sa passion du cinéma : sa mise en scène et son écriture ne sont jamais pensées à un niveau dramaturgique. Bref, un film plutôt ennuyeux qui tourne à vide dans son fétichisme sans borne pour les hauts gradés. Dommage, il y a des images superbes.

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Janvier

Moi je l'aime bien Shyamalan, malgré ses fréquents dérapages artistiques il y a toujours quelque chose de singulier dans son cinéma. Ici, on retrouve certains défauts habituels, à savoir une certaine naïveté dans le propos, un manque d'intensité générale et quelques scènes vraiment stupides. Pourtant, Knock at the Cabin reste surprenant dans son déroulé, justement car Shyamalan déjoue astucieusement le piège du film à twist. Le long-métrage assume sa modestie et se transforme rapidement en véritable conflit idéologique où le suspens va passer au second plan. Ici, ce qui compte, c'est de croire ou non, soit un thème récurrent chez Shyamalan qui est cependant particulièrement bien exploité par la drôle de situation que Knock at the Cabin met en place, jusqu'à même réussir à susciter une vraie émotion (en tout cas chez moi). Le film peut aussi compter aussi sur la prestation ambigüe et émouvante de Dave Batista, qui donne beaucoup de vie à cette assaillant déterminé et fragile. Bref, pour ma part, c'est un joli petit film fantastique qui a parfaitement sa place dans la filmographie de Shyamalan.

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Janvier

Outre la justesse du regard sur le métier sous-représenté de strip-teaseur, Magic Mike est un bon film car il réunit tout simplement toutes les qualités qu'on a plaisir à retrouver chez Soderbergh : intelligence de la mise en scène, spontanéité des dialogues, finesse dans la caractérisation des personnages. Bref, c'est très bien et très loin éloigné de l'étiquette "film pour minettes" qui lui colle à la peau.

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Janvier

Immense. André Cayatte évacue très vite la question de la vérité ou du suspens et livre une autopsie parfaite des mécanismes sociologiques et politiques à l'œuvre dans ce théâtre des approximations qu'est le système judiciaire. Les dialogues atteignent des sommets, la mise en scène est d'une précision chirurgicale et chaque arc narratif s'avère parfaitement géré. Tout ceci aurait cependant pu tourner à la démonstration un peu froide ; c'est sans compter sur la justesse des interprètes, qui font de chaque personnage des figures émouvantes et humaines, jamais réduites à de simples archétypes. Pour moi, un des plus grands films sur le système judiciaire, avec 12 Hommes en colère et Autopsie d'un Meurtre.

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Février

Anecdotique, laid, peu inventif, sans magie, sans enjeux...Je sauve simplement Paul Rudd, toujours capable de m'arracher quelques sourires.

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Février

J'étais plutôt circonspect après le visionnage : il faut dire qu'entre sa structure inattendue, son héroïne antipathique et la fausse inconséquence de ses péripéties, Retour à Séoul n'est pas facile à cerner. Avec le recul, je trouve quand même que Davy Chou cède à une certaine artificialité par moment, étouffant un peu l'émotion à cause de sa mise en scène léchée, mais cela n'empêche pas le film d'être remarquable dans sa représentation d'une quête identitaire sans fin, le tout à travers une intrigue déconcertante qui préfère une succession de moments fugaces qu'une trajectoire balisée. Pas mal, pas mal.

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Février

On sent que le film était destiné d'abord à HBO Max...Toujours à l'aise pour filmer les chorégraphies et leur érotisme, Steven Soderbergh se montre au contraire assez décevant dans sa gestion du récit. Sans axe fort, sans véritables enjeux, Last Dance se révèle être un objet particulièrement inconséquent, à défaut d'être désagréable. Soderbergh très mineur.

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Février

Le film est indéniablement trop long, notamment dans son dernier tiers où l'intensité dramaturgique faiblit à cause d'une mauvaise gestion du rythme. J'aurais personnellement retiré vingt bonnes minutes. Cependant, il ne faudrait pas négliger TÁR pour ces seules raisons car le film de Todd Field demeure une exploration assez virtuose des mécanismes de domination dans le milieu artistique, le tout porté par une Cate Blanchett redoutable qui réussit toujours à insuffler ce que la caméra ne montre jamais. Le film est également remarquable dans sa dimension presque fantastique, figurant la déchéance comme un cauchemar inéluctable qui ne cesse de se rapprocher de l'artiste - à ce titre, la scène avec la voisine nécrosée est terrible. Bref, c'est très bien et je suis curieux d'en apprendre plus sur ce Todd Field.

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Janvier

L'univers résolument kitsch et la présence imposante de Jonathan Majors en Kang font presque de ce Ant-Man 3 un divertissement correct, malgré les indéboulonnables défauts du MCU.

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Février

Je ne connaissais pas Robert Altman avant ce film pourtant j'ai tout de suite senti la modernité de son regard, rien à qu'à la spontanéité des dialogues et le caractère cru des sujets abordés, on est loin de l'âge d'or. En résulte un anti-western qui nous raconte une autre histoire de l'Amérique, le tout heureusement saupoudré d'une atmosphère mélancolique qui donne corps aux personnages. Par contre, quel dommage pour ce titre français qui supprime Mrs Miller, alors que son personnage est tellement essentiel au film.

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Février

Vrai plaisir de voir tout le savoir-faire de Spileberg dans le montage, la mise en scène et le rythme cette fois mis au service d'une histoire intimiste et personnelle. La première heure est sans aucun doute la plus réussie, Spielberg étant toujours aussi fort pour capter l'enfance, avec en plus ici une manière de lier le cinéma à la tragédie familiale particulièrement émouvante. Je trouve que le virage vers le teen-movie pur est moyennement bien négocié, on sent Spielberg moins à l'aise, avec une tendance un peu facile à se cacher derrière la comédie. Heureusement, le film se rattrape sur la fin, la principale qualité du long-métrage réside dans ses personnages et les relations nuancées qu'ils entretiennent les uns avec les autres. En tout cas, malgré quelques maladresses, ce Fabelmans reste un très joli film.

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Février

Gros manque d'ambition dans le déroulé : les enjeux de Creed sont faiblards, Drago et son fils sont intéressants mais sous-exploités, la présence de Rocky n'est pas justifiée...Bref, une suite très moyenne, en plus d'avoir une tenue visuelle plus quelconque que le film de Coogler.

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Février

Je pense cerner ce que les gens trouvent de charmant à ce film, à savoir une dualité quasi absurde entre des enfants amoureux qui jouent aux adultes et des adultes au contraire hagards et désillusionés, ce qui annonce la suite de la carrière de Roy Andersson si j'ai bien compris. Pour ma part, j'ai tout de même eu du mal à entrer dans le rythme, il y a d'indéniables belles scènes mais je dirais que la relation entre les personnages ne passe pas suffisamment par l'écriture à mon goût. De plus, j'ai fini par assimiler la pudeur de la caméra à une forme de distance un peu problématique sur deux heures de film.

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Février

Un film tout mignon, évidemment davantage destiné aux petits mais qui bénéficie cependant d'une chouette animation en stop-motion.

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Février

La structure du film est peut-être un peu bancale, avec une première partie trop longue pour ce qu'elle raconte et une seconde qui aurait au contraire mérité davantage d'approfondissement. Peu importe : Remorques reste emprunt d'une véritable force lyrique, avec comme sommet absolu de romantisme la longue balade dans la maison vide en bord de mer, où les masques tombent finalement entre Gabin et Morgan. Un beau film, soutenu par des beaux personnages et une mise en scène très emphatique de Grémillon.

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Février

C'est toujours intéressant de voir le cinéma américain retirer ses oripeaux glamours pour s'essayer à des œuvres plus sociales. Ici on sent l'influence de la mise en scène corporelle des frères Dardenne sur Aronofsky et The Wrestler a le mérite de prendre le temps de filmer le quotidien de son héros. Malheureusement, le reste de l'écriture ne suit pas, notamment en ce qui concerne les personnages féminins. La relation père-fille n'est qu'un empilement embarrassant de cliché tandis que la romance est plombée par Marisa Tomeï, bonne actrice mais qui reste trop belle pour faire croire à ce personnage de strip-teaseuse vieillissante que le scénario essaye de nous vendre, pour le coup on reconnaît les travers du ciné U.S incapable de prendre une actrice "laide". Même le personnage de Mickey Rourke s'avère décevant, le film n'osant jamais nous montrer sa part d'ombre, tout ceci reste franchement manichéen, on est très loin du cinéma social et ambigu de Sean Baker. Bref, ce n'est pas mauvais - la dernière scène est vraiment intense par exemple - mais dans l'ensemble, j'ai été déçu.