2024

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Une de ses meilleures. Tout y est : Hercule guide touristique, Dionysos déguisé en Hercule, le déjà traditionnel tacle à Euripide (avec à peine un soupçon de mauvaise foi) et le forfait aller-retour à deux oboles chez Charon.

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Édition lue : LdP Lettres Gothiques, édition de Gabriel Bianciotto, traduction de l'ancien français des manuscrits C et M de la branche γ.

Des aventures toujours impayables, dont les derniers volumes sont à la littérature médiévale ce que la saison de trop est aux séries télévisées.

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Spin c'est de la SF accessible et plaisante. On est loin de la hard SF, pour quelque-chose de plus intime, plus vague. Plus que de la SF, c'est un roman.

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Solide et injustement méconnu. Le sens du récit est là, la mise en bouche et les fulgurances aussi. Et surtout, pour une fois, je remercie l'auteur d'avoir mis des personnages qui réfléchissent de manière logique et analysent leurs erreurs ! Sans que tout soit réaliste, c'est globalement crédible et l'univers est cohérent.

La cerise sur le gâteau : tous ces refus de fusil de Tchekov.

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Simple, efficace. Tout ce qu'il faut de mise en contexte de présentation des divers récits que les anciens égyptiens nous ont laissés.

J'aurais juste aimé la présence d'un texte plus littéral à côte pour saisir leur manière d'écrire. Le côté narration dans le style d'un conteur oriental rend très bien mais on est un peu éloigné des textes originaux, surtout que certains proviennent de fresques dans des temples et des monuments funéraires.

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Lire les écrits de Mallory plongeant vers l'abîme et sa légende est à la fois plaisant et perturbant. On avance en sachant ce qu'il va se passer, que l'homme derrière la plume va finir par remonter une dernière fois sur l'arrête et disparaître 75 ans dans les brumes de l'Everest.

Le jeu entre Mont Blanc et Montenvers laisse place aux lourds expéditions himalayennes et se tend jusqu'à la rupture.

A compléter avec le dernier tome du Sommet des Dieux, bien évidemment.

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Analyse plus qu'intéressante. Tout se tient, l'auteur n'avance rien de trop hasardeux et applique une méthode rigoureuse pour donner un cadre et une vision de la Grèce homérique.

En fait l'approche est d'une limpidité : on ne peut pas raisonnablement estimer que les poèmes sont des documents historique au premier degré. Il faut donc chercher derrière, ce qui peut être retenu, ce qui doit être laissé de côté, à quelle époque il faudrait situer ces traditions. Cela laisse donc une série de suppositions plutôt que des théories asertives et professorales. Cet approche fine et humble, toute socratique, est un exemple.

Mose I. Finley ne sait pas. Il fait ressortir ce qui est possible. L'archéologie mycénienne a découvert qu'on inhumait les nobles dans des tombeaux alors que les héros de l'Illiade sont brûlés ? Alors cela décrit probablement une tradition du présent ou plus probablement d'un passée moins lointain que les poèmes pour en respecter l'archaïsme intrinsèque. Limpide.

Que dire également de son approche de la convention ? Les héros nommés ne sont qu'une convention pour décrire un certain type de rois pré-homériques. La guerre de Troie est une convention pour décrire l'éthique des conflits à l'époque homérique. Le palais d'Ulysse est une convention pour décrire l'habitat et l'okois de l'époque homérique/pré-homérique, une fois les diverses exagérations épique expurgées.

Dommage que ce soit un peu trop fouillis.

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Bel ouvrage de mythologie comparée. La démonstration, plutôt convaincante quand il s'agit de comparer les mythologies des Ossètes et des Scandinaves anciens, l'est nettement moins dès qu'il rajoute l'Inde et l'Iran dans l'équation.

J'aime en tout cas le raisonnement, si logique et pourtant si visionnaire à son époque : les liens de parenté linguistiques remontent probablement à une racine commune, pourquoi pas les structures des mythes ? Cet analyse vient à la fois appuyer l'existence d'un socle commun indo-européen par l'exemple et se place dans un contexte global d'étude par Dumézil qui permet d'en dégager des caractéristiques.

Le plus satisfaisant est de voir depuis quelques années que le raisonnement était globalement bon : les études génétiques confirment ce que les linguistes et les historiens des religions pressentaient.

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Intéressante et instructive collation et réorganisation de textes de Dumezil pour en saisir l'esprit. J'en tire à peu près les mêmes conclusions que pour Loki, avec une différence de taille : l'analyse structurelle globale se défend aussi très bien en incluant la mythologie indo-iranienne, ce qui était peut être un peu prématuré pour le cas de Loki.

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Une seconde partie moins percutante, bénéficiant toujours de la très bonne traduction de Victor-Henry Debibour. Sinon, même analyse : manque de notes en grec et mise en contexte hasardeuse.

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Encore une fois, réjouissant. Dommage que la structure soit aussi répétitive.

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Probablement du bullshit historique complet sur encore plus de points que je ne l'imagine déjà mais d'un style incomparable.

La méthode narrative des débuts est à la fois poétique et édifiante. J'ai un peu plus de mal avec les descriptions spectaculaires de ces procès un peu tardifs de sorcières, une disgression sympathique mais prématurée, qui aurait eu sa place dans un recueil plus complet. Disons que mettre plusieurs histoires de procès des XVIIe et XVIIIe siècles qui occupent la moitié du récit c'est beaucoup trop.

Pour résumer, si ce n'est absolument pas à prendre au sérieux historiquement (vu que je n'ai rien pour débunker une partie va quand même insidieusement squatter mes réprésentations mentales), la première partie vaut tous les éloges et a fait naître le mythe contemporain de la sorcière.

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Petite saga simplette avec ses quelques moments de bravoure. On reste tout de même loin de la qualité du développement dramatique et pittoresque, tant fin que drôle, des sagas islandaises. Disons que c'est fondateur.

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Paraquel arthurien intéressant, usant bien de tous ses artifices pour nous ramener dans l'univers de la chevalerie, de la quête du Graal et de la magie.

Quel dommage que l'appareil critique soit si limité et que le traducteur se soit permis de couper des passages entiers du texte. Est-ce à lui de décider pour nous si telle aventure de Lancelot présente dans le manuscrit est digne d'intérêt ou non ?

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Je ne souhaite retirer à Pierre Vidal-Naquet ni son talent, ni sont érudition. Seulement, ce livre n'a pas le développement qu'il mérite et son premier chapitre est d'une aridité peu commune.

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Intéressant. La restitution de l'affaire est un peu répétitive, les explications sont logiques et relativement plausibles. On sent quelques faiblesses mais il serait de toute manière difficile de prouver quoi que ce soit après plus de 200 ans.

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Sympathiques gauloiseries mais pas bien plus.

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On ne peut pas dire, malgré quelques grosses âneries sans grande incidence sur la démonstration, qu'il ait tort. On ne peut pas non plus dire que sa vision ne soit pas un brin naïve et relativiste à l'insu de son plein gré. Enfin, après tout, on peut bien refuser son héritage.

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Plus structuré que la majorité, gentiment burlesque mais un peu timide. On sent qu'Aristophane se couche un peu face au trouble politique. Mais qui lui en voudra après tout ce qu'il a fait ?

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Aristophane nous démontrait déjà au IVe siècle av. J.-C. que le communisme ne pouvait pas fonctionner. Sinon : drôle sur le principes mais les sketchs manquent de liant et de variété. On sent la panne créative et donc une légère difficulté à se renouveler.

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La plus terne pièce d'Aristophane malgré un canevas prometteur. Victor-Henry Debibour montre bien dans son introduction à quel point son potentiel est sous-exploité et sa verve partie.

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Tout ça pour une GAV ?

Quoi qu'il en soit, c'est mieux quand il n'écrit pas trop n'importe quoi. Il en arrive même parfois à être émouvant et à sortir quelques remarques sensées sur la liberté ou la société.

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Un troisième volume qui n'a plus grand chose à raconter mais qui a le mérite de clôturer relativement convenablement le cycle. Wilson nous fait plus de SF que de roman, à rebours de son cheval gagnant Spin, qui s'illustrait en développant plus longuement ses personnages principaux. Or dans Vortex il n'y ni la place, ni l'ambition pour cela.

Bref, j'ai assez peu de goût pour cette lourdingue hard SF finale et son ressort démiurgique éculé.

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Personnages moins riches, trame plus condensé. C'est différent, on retrouve assez peu l'ambiance du roman d'avant. S'il peut être salutaire d'apporter du changement entre différents romans d'un cycle, lâcher ce qui fonctionnait le plus et le distinguait des autres est au mieux un pari risqué. Je suis donc logiquement plus mitigé sur le résultat.

Les idées sont présentes mais la réalisation est moins convaincante. La fin n'est pas meilleure, partant dans la surenchère d'étrangété et évidant quelques poncifs malvenus de la SF.

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Tesson est effectivement plus pertinent quand il a de la place pour gratter. Il n’évite pas le melon ni les banalités mais c’est assez minime en regard de ce qui était attendu.

Loin d’être mauvais plume en main, il ne peut s’empêcher de sortir la petite phrase de trop pour se regarder écrire.

Enfin, au moins on voyage.

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Il s'écoute parler, on voyage, pourquoi pas.

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Aussi souvent réjouissant qu'inégal. On apprend à surmontrer la frustration de ces possibles entrevus mais la deuxième partie ne franchit que trop les limites du laborieux pour que l'exercice de style puisse convaincre.

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S'il est possible d'en retenir quelques bonnes analyses, encore souvent d'actualité (sur la démocratie, l'impact occidental, la pratique idiotement rituelle de la religion, le matérialisme de nos sociétés...), sur le reste il faut se calmer sur le haschich monsieur.

Son erreur principale est de porter un jugement purement moral sur le monde qui l'entoure tout en se revendiquant de la plus haute spiritualité. Spiritualité aussi ésotérique que les principes qu'il évoques. Spiritualité fumeuse et souvent fantasmée.

L'islam souffi qu'il a été embrasser n'est qu'un mysticisme élitiste et marginal d'une religion globalement aussi bêtement rituelle, scolaire, machinale, formelle que possible.
Sans oublier que la majorité de ses règles absurdes ne renvoient à aucune notion un tant soit peu spirituelle. La religion coranique est un code pénal.

Il a donc tout de l'occidental féru d'exotisme et mal dans son époque, qui invente des distinctions imaginaires entre civilisations. Qu'il se rassure, au fond la majorité est toujours bassement matérialiste, surtout quand l'assiette est vide.

Sinon, je ne sais que penser de ses phrases interminables et circulaires, comme des petits tourbillons de sable qui finissent par aller se reposer laborieusement sur le sol une fois la bourrasque passée.

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Histoire intéressante. Le pathétique de ceux qui ont commis les pires atrocités est bien amené, au point que l'on s'attacherait presque au vieil oncle Pedro. On voit l'hubris de Mengele lentement brisé, le ramenant vers des soucis bien plus triviaux que ses idéaux grandioses. Cela reste évidemment bien trop doux mais non pas sans saveur.

Le soucis est que l'on ne sait pas vraiment ce qui est fictionnel de ce qui ne l'est pas dans ce vrai faux roman historique, par ailleurs très bien documenté. De plus, trop rares sont les fulgurances qui traversent ce style un peu trop plat, presque documentaire.

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Un roman français mais en pas terrible.