2024

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Janvier

Une suite supérieure au premier volet, qui décale habilement son discours sur la masculinité en se centrant cette fois-ci sur un groupe de filles tout en ayant la bonne idée d'intégrer une sous-intrigue avec un duo de bourreaux, l'un sûr de lui et l'autre plus nerveux à l'idée du meurtre. C'est bien filmé, parfois glaçant et malgré la représentation du pays toujours très problématique, je trouve que c'est souvent jubilatoire - l'intro, la rencontre fortuite avec le bourreau avant la torture, la vente aux enchères. Sincèrement, j'aimerais bien un revival de cette saga, surtout que ça marcherait sans doute d'un point de vue commercial, avec le retour en force des slashers et de Saw ces derniers mois/années.

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Janvier

Beaucoup apprécié la mise en scène très flottante de De Sica ainsi que ce propos sur une famille aristocrate juive qui devient progressivement une sorte de jardin d'Eden déconnecté du reste du monde en proie à la montée du fascisme. Seulement, c'est tout de même un peu dispersé et je trouve le dénouement trop programmatique et assez décevant.

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Janvier

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Janvier

Très programmatique et un peu long mais dans l'ensemble, c'est tout de même finement écrit et délicieusement interprété.

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Janvier

Pendant 1H10, le film est un thriller de haute volée, jouant de nos politesses et de nos normes de bienséance pour créer des moments de malaise et de tension assez fous. Malheureusement, le long-métrage échoue complètement en bout de course, le réalisateur refusant de jouer le jeu du genre et sombrant dans une fin facile et peu satisfaisante, en plus de dévoiler le manque de sous-texte du projet. Dommage mais je dirais que c'est quand même à voir.

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Janvier

Il y a quelques soucis de caractérisation de personnages ainsi qu'une poignée d'effets que je trouve discutables mais dans l'ensemble, c'est un film assez merveilleux, qui part d'un fait divers sordide et monstrueux pour en ressortir une certaine grâce, il y a une forme de croyance en l'humain qui se dégage du récit que je trouve absolument déchirante, et contrairement à ce j'ai lu ici et là, ce n'est pas du tout un film religieux, au contraire. Le plus beau film de Bayona et sans doute l'un des meilleurs films produits par Netflix.

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Janvier

Je pensais ne pas être fan du cinéma de Coppola, avec un vague souvenir de Lost In Translation et le dernier Priscilla qui ne m'a convaincu qu'à moitié, mais ici c'est un coup de cœur total, un film qui décline l'ennui à travers des saynètes merveilleuses de justesse et de drôlerie, l'histoire d'un homme complètement passif par rapport à sa propre existence qui pourra peut-être trouver le salut auprès de sa fille. Il y a juste une ou deux scènes en trop sur la fin, j'aurais aimé que les seules paroles sincères du personnage soient limitées à cette confession inaudible recouverte du vrombissement de l'hélicoptère, ça c'était une fin parfaite.

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Janvier

Très intéressant de voir comment Visconti semble à la fois collé de très près au déroulement de la nouvelle tout en allongeant radicalement le rythme. En tout cas, le cinéaste a bien cerné l'intérêt de cette déambulation funéraire et voyeuriste, qui mène un artiste rigoureux et exemplaire à sa déroute en le confrontant - pour la première fois ?- à une véritable passion du cœur. J'ai adoré l'idée de faire du personnage principal un compositeur et non un écrivain, ce qui permet d'accoler les symphonies de Mahler sur les images sublimes, comme un surgissement des pulsions enfouies qui résonnent mélancoliquement dans la tête de Dirk Bogarde, d'ailleurs parfait dans le rôle. Je suis simplement un peu sceptique de l'ajout de la thématique du deuil, là c'est peut-être trop en revanche.

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Janvier

Je ne pensais pas Sturges - plutôt reconnu pour ses fresques d'aventure comme les Sept Mercenaires ou O.K Corral - capable d'une telle tension et d'une telle férocité politique. Et en fait, ce n'est même pas un western.
Film très finement écrit sur la question du lynchage, d'une collectivité livrée à elle-même, en proie au racisme et aux rancœurs, avec au milieu ce beau personnage de Macreedy qui vient éveiller les consciences et remettre la culpabilité au centre des mentalités.

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Janvier

Kieslowski chez moi, ça ne rate jamais, ou presque. Ici, le cinéaste prend comme point de départ l'idée glauque d'un voyeur qui surveille sa voisine mais le déroulé de l'intrigue prend complètement à rebours ce pitch, évacuant étrangement la donnée sexuelle pour cerner davantage quelque chose de la passion indescriptible, passion qui va progressivement contaminer la femme, d'abord objet du désir avant que le récit n'adopte son point de vue, jusqu'à l'inversion des rôles inévitables et la possibilité d'accéder à de véritables sentiments.

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Janvier

Depuis 2018 et Jusqu'à la garde, Xavier Legrand avait disparu des radars. Autant dire qu'il n'est pas revenu. Que s'est-il donc passé, pour qu'un réalisateur aussi doué nous sorte ce petit thriller bien gênant, dont l'élégance occasionnelle de la mise en scène ne parvient jamais à élever l'invraisemblance d'un récit franchement stupide, voire ridicule. Reste le malaise de la dernière partie, pas inintéressant mais Legrand en fait trop une fin en soi pour que se dessine un véritable propos sur l'héritage familial.

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Janvier

Le casting s'éclate et il y a quelques moments loufoques plutôt marrants mais dans l'ensemble, c'est quand même fade et peu incarné, sans être fondamentalement désagréable.

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Janvier

Très beau film, d'une grande tristesse, où Andrew Haigh plonge dans le surnaturel pour faire l'état des lieux du vécu homosexuel, comparant deux époques pour souligner les différences mais aussi faire ressortir les cicatrices dans lesquelles ont grandi les protagonistes. Tout le propos sur le deuil et la résilience, avec le risque de sombrer dans l'escapisme, m'a beaucoup touché, à l'image de la dernière scène.

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Janvier

Ah la grossesse, moteur de scènes traumatisantes au cinéma depuis 1968.

(Sinon, c'est plutôt bien, avec quelques moments crispants et un sujet bien traité, malgré une mythologie timide).

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Janvier

C'est fou comme All of us strangers est un prolongement de celui-ci, en fait tout était déjà là : l'immeuble rectangulaire, la solitude, le mal-être, la rencontre qui dépasse bien vite le désir pour toucher à des sentiments plus profonds...Sauf que tout ce que vit le personnage d'Andrew Scott dans All of us strangers -notamment dans le rapport aux parents- ici, on se contente de l'évoquer, lors de longues discussions d'une justesse imparable.

Et si Weekend est évidemment moins abouti formellement que All of us, il est d'une puissance émotionnelle encore supérieure. J'ai rarement ressenti une telle impression d'intimité dans une œuvre, comme si le temps d'un film, j'expérimentais aussi cette réalité pourtant très éloignée de mon quotidien et de mon vécu. Un long-métrage d'une grande importance au niveau de la représentation.

Et puis il y a ce plan quasi final, tout en simplicité, avec la caméra qui traverse lentement la grille, jusqu'à donner l'illusion de s'en libérer, en tout cas le temps de quelques secondes, enfin... De la pure magie.

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Janvier

Je m'attendais à un polar stylisé dans la veine de To Live and die in L.A. alors qu'en fait, c'est presque un film social sur le travail de flic. Un peu trop écrit sur la fin cela dit.

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Janvier

Beau film sur les rôles de genre, où la masculinité déficiente d'un homme va entraîner sa chute sociale ainsi que celle de sa famille, avec ce dernier plan très cruel, qui nous dit que le système est à jamais vicié, quand bien même on finit par avoir un bon rôle en son sein.

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Janvier

Ça faisait longtemps que je n'avais pas maté un John Woo et c'est toujours un plaisir. Plus que les gunfights, impressionnantes mais en-dessous de ce qu'accomplira Woo dans The Killer et Hard Boiled, c'est l'emphase avec laquelle sont traitées l'amitié et la fraternité qui emporte, quitte à en faire trop mais c'est ça aussi qu'on aime chez le cinéaste.

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Janvier

J'aime bien les films de Lafosse mais là je trouve qu'il s'est mal débrouillé sur un sujet en effet délicat. Le problème principal c'est le manque d'un point de vue fort, on navigue laborieusement entre tragédie familiale, critique des médias et thriller de l'intime mais je trouve que l'empathie n'est pas au bon endroit, surtout par rapport au personnage de Devos qui est très condamnable mais avec lequel Lafosse semble compatir, le tout avec des tics de mise en scène trop systématiques et une manière de diluer les infos en début de film franchement malhonnête, j'y ai vu un faux suspense mal placé.

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Janvier

Magnifique romance, dont la simplicité n'a d'égale que la délicatesse, ou comment remonter le fleuve du temps pour chanter le caractère éternel des premiers émois.

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Janvier

À la fois moderne et vieillot, drôle d'impression, le film est d'une importance évidente mais la narration manque un peu de consistance, enfin je n'ai vraiment apprécié que certaines scènes, dont la fin.

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Janvier

On parle pas mal de Demiàn Rugna pour son dernier film, When Evil Lurks, primé à Gérardmer. J'avais donc envie de rattraper son précédent essai dans le genre. Ce n'est pas mauvais, il y a un travail de mise en scène indéniable, de belles inspirations - on pense à Fulci - et quelques chouettes moments de frousse mais dans l'idée, le scénario demeure maladroit, dépourvu de personnages forts, avec une sale impression de "tout ça pour ça" à la fin. On sent un talent en germe, mais rien d'abouti.

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Janvier

Un des Argento les plus réussis, avec de belles fulgurances gores, une intrigue mieux ficelée que la moyenne (pour du giallo j'entends) et une réflexion méta pas inintéressante entre le personnage et le réalisateur, dans le rapport aux femmes notamment, j'y ai vu un début de remise en question. Dans le fond, Argento nous raconte toujours la même histoire - encore un tueur aux mains gantées, encore un flash-back qui inaugure le traumatisme, encore une scène dont il nous manque un détail essentiel pour la saisir dans son entièreté- mais il ne l'a peut-être jamais aussi bien fait qu'ici. Et quel plan de dingue qui grimpe autour de la villa, sorte de vision omnisciente du tueur qui annonce sa maîtrise totale lors du meurtre, wow.

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Février

Super film sur le sensationnalisme, où l'arrivée de Natalie Portman, sous couvert de "chercher" l'humain, va remettre une couche de voyeurisme sur une histoire déjà bien sordide. On ne trouve finalement pas grand chose pour dédommager les personnages, ne reste plus qu'un vaste jeu d'imitation stérile d'où n'émerge aucune vérité, entre une femme incapable d'affronter sa déviance et une actrice qui vise une performance totale mais dévitalisée, la fascination pour l'abjection domine. Todd Haynes connaît son sujet et n'hésite pas à travailler sa forme au diapason des téléfilms qu'il conspue, ne lésinant pas sur quelques effets volontairement grossiers, un peu comme si le film adoptait par instant les excès du personnage de Moore, on est loin de l'approche lénifiante de Carol. Reste que la vraie victime dans tout ça, c'est bien Joe, qui est d'ailleurs le seul personnage qui échappe à la caricature généralisée, sa prise de conscience progressive est franchement émouvante, jusqu'à ce dernier plan libérateur au-delà de la grille. Et quelles interprétations, wow.

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Février

Second film et déjà, on constate le regard de Varda qui annonce ses futurs documentaires, cet intérêt pour toutes les petits choses du quotidien, les discussions des tables voisines, sa façon de toujours décaler sa caméra sur ce qu'il se passe à côté, et puis filmer Paris, le vrai Paris, celui des autobus et des petits parcs.

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Février

"J'étais venue pour me séparer de toi, mais il y a mieux à faire. J'étais venue pour faire du bruit, mais c'est le silence qui gagne."

Nous sommes en 1954 et Varda invente la Nouvelle Vague dans le plus grand des calmes. Un premier film forcément un brin maladroit par instant, mais qui témoigne à mon sens déjà de nombreuses qualités que l'on retrouvera par la suite. La Pointe Courte est un double projet : d'abord c'est ce couple qui est là pour se séparer, du moins on le pense, et qui se perd en dialogues très bien écrits sur la notion d'amour et de routine, transcendés par le jeu flegmatique de Phillipe Noiret. Ensuite La Pointe Courte, c'est aussi l'histoire de...La Pointe Courte, ce quartier pêcheur de la ville de Sète, et toutes ses traditions, ses petites gens, mais aussi sa misère et ses tragédies ordinaires. Déjà Varda est curieuse, ne peut pas s'en tenir à son histoire d'amour, sa caméra furète, se décale, explore ce quotidien qu'elle connait bien avec candeur, créant un film hybride, entre le néo-réalisme à l'italienne et le romantisme littéraire à la Truffaut. C'est beau.

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Février

Comme souvent avec Dupieux, beaucoup d'idées, certaines très chouettes, d'autres moins. Il recycle un peu Réalité et y'a toujours cet aspect gratuit qui me gêne chez lui mais le film a de beaux moments, notamment du côté de la direction d'acteurs et quelques envolées surréalistes assez funs. Demoustier, Duris, Cohen et Baer impeccables, Lellouche et Marmaï miscast par contre. L'idée la plus forte reste que c'est Dali lui-même qui amène le surréalisme dans le scènes, comme si l'identité du peintre contaminait tout ce qu'il touchait, peut-être la seule trace de vraie poésie dans le film.

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Février

Film parfaitement immoral et détraqué, à l'image de son protagoniste, qui n'évoque pas la moitié d'un remord dans sa sombre entreprise ; ce n'est même plus grinçant à ce niveau-là, on est dans la pure comédie noire. Pietro Germi passe sa société traditionnelle italienne au lance-flamme, on sent tous ces gens empêtrés dans des valeurs vieillottes et contraints de céder au pire pour s'extirper de leur couple. Après, je dirais que le film n'est pas tendre non plus envers son personnage principal, le dernier plan ne fait pas illusion longtemps, il n'a réussi qu'à passer d'un mariage à un autre mais c'est tout le rapport à l'amour qu'il faudrait repenser, c'est d'un cynisme redoutable. Et j'ai adoré Mastroianni dès le premier plan, quelle dégaine hahaha.

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Février

Orson Welles nous rejoue Citizen Kane, mais une version plus grandiloquente et excessive, y'a presque un aspect cartoon dans l'intrigue menée tambour battant et l'omniprésence du personnage d'Arkadin, icône carnavalesque qui semble se téléporter d'un bout à l'autre du globe. J'ai rarement vu un film noir aussi frénétique, à part peut-être le Kiss me deadly d'Aldrich. Le souci, c'est qu'on s'y perd parfois, je serais incapable de résumer efficacement l'intrigue, et même le propos général me paraît un peu abscons, si ce n'est une énième déclinaison sur la toute puissance et l'égo de certains magnats. C'est toujours le problème avec Welles, ses films ont tellement été charcutés par les studios qu'on ne sait jamais trop ce qui tient de sa volonté d'auteur ou de conséquences malheureuses liées à la production. En tout cas, formellement c'est un festin, chaque scène est une débauche de cadrages incongrus et de démonstration de force, souvent articulée autour d'une idée forte - les masques du bal, la houle du yacht, la foire aux puces, l'antiquaire débordé. Sur ce point de vue, Welles demeure à mille lieues de ses contemporains, c'est évident.

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Février

Vu en projection presse...Euh...Que dire ? On pourrait résumer ce "film" à son climax : un non-affrontement, visuellement immonde, sans la moindre tension ni chorégraphie, qui se déroule...Dans une usine de Pepsi Cola. Rarement vu un placement de produit aussi honteux.