2024, en films...

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J'y allais presque à reculons... Flairant le petit film malin, mi-indé mi-poseur, polarisé par son filtre Instagram pour venir écraser nos cordes sensibles...

Et je dois dire que, comme presque tout le monde, j'ai été moi aussi cueilli par le film. Car Charlotte Wells sait y faire pour filmer la langueur des vacances et surtout ces échanges estivaux, amères et tendres entre une fille et son père.

Et si oui parfois certains effets sonnent toc, forcent l'émotion, le film laisse bel et bien derrière lui une épaisse mélancolie.

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La banalité du mal d'un point de vue "domestique."
Le travail sur le hors-champ et bien sûr ce fameux sound design rendent en effet ce film aussi glaçant que placide. Néanmoins, quelques coups de semonce implacables viennent nous ramener, nous spectateurs, à ce que nous observons véritablement.

Un film intelligent, minutieux, parfois ambigu, qui s'insère dans cette longue liste de la question de la représentation de l'horreur au cinéma.

À défaut d'y répondre, il prolonge la réflexion.

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Si le premier film m'avait laissé relativement froid, cette seconde partie relâche la bride de l'exposition studieuse initiale pour déployer son space-opera colossal et primitif.

Mystique et politique font bon ménage sur Arrakis. Dune 2 n'hésite pas à imposer son faux rythme afin de mieux les marier. On passe ainsi de scènes d'ethnologie cosmique chez les Fremen, intimistes et ralenties, aux palabres tellement solennelles mais jouissives sur le sort des étoiles à venir, le tout entrecoupé de batailles à petite et grande échelle encore plus impressionnantes que dans le premier film. Le jaune va bien au fond vert chez Denis Villeneuve.

Alors oui, l'épice manque encore un peu de substance, mais le spectacle proposé - puisqu'il n'est question que de cela - embrasse tant de choses avec conviction pour nous épater qu'il est difficile de lui résister. Et puis, dans le paysage morne du blockbuster US actuel.. Dune 2 ferait presque figure d'anomalie.

Usul, prophète en son pays.

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La conviction palpable des acteurs lorsqu'ils déclament leur texte tend à rendre le film parfois trop systématique. Une sorte de concours à la meilleure prestation. Sensation amplifiée évidemment par le dispositif du film qui accumulent les plaidoiries.

L'ambition néanmoins d'aller retrouver une époque, un contexte historique en filigrane du procès fonctionne bien. Cédric Kahn sans se laisser déborder retrouve une France d'après-guerre avec tout ce que cela draine.

Un film reserré, austère et engagé.

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Dommage que ça soit si mal joué... La frontière avec le navet téléfilmique n'est jamais loin. Mais, mais... Tout dans ce film respire l'envie de bien faire et de recréer une ambiance horrifique désuète et absorbante, empruntant ses effets à des décennies de films d'horreur.

Pas la pépite espérée, un petit film à cheval entre poncifs et codes du genre, avec en supplément cette french touch originale.

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Une nouvelle tentative réussie d'un cinéma français hybride et audacieux. Audacieux, il l'est notamment dans son premier degré assumé, revendiqué, militant par moments, même si le message nous est parfois balancé au forceps.

Dommage également cette fin accélérée pour jouer le tire-larmes pesant.

Mais c'est un film qui a du cœur sous la carapace.

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Je suis toujours réticent à faire un procès en "prétention" pour un film, tant celui-ci est facile d'une part, et tant finalement, peut-on sincèrement lui reprocher de multiplier ses effets pour juste "fonctionner", pour enclencher cette peur en nous, plutôt que de jouer au petit malin comme on semble aisément le dire... Il est difficile d'arriver à distinguer les intentions premières.

Ce qui est certain c'est que Longlegs conjugue l'Histoire entière du cinéma d'horreur, tout y passe, tout... Et là réside certainement son principal problème... Cette surenchère déconstruit le film constamment, l'arrête dans son élan pour proposer (gratuitement ?) un nouveau leitmotiv d'horreur à chaque fois.

Parfois ça fonctionne - et je dois reconnaître que j'ai vécu quelques moments de pure terreur - mais souvent ça tombe à plat car on assiste à une démonstration qui accentue le coté décousu du film. Comme s'il ne commençait jamais vraiment.

Du reste, du cabotinage, des contresens, un scénario perdu mais des effets tranchants, entre deux ritournelles horrifiques aseptisées. Longlegs à petits pas.

Meilleur rôle de Mickey Rourke depuis longtemps par contre.

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Si le Fury Road frappait sans prévenir et mystifiait tout le monde sur place, celui-ci s'avère en effet bien plus "classique" dans sa démarche.

Furiosa, autour de son héroïne, développe le monde de Mad Max, cartographie le désert et place ses pions sur une carte avant de jouer les scènes de batailles.
Afin de grossir sa propre mythologie, il en appelle autant au péplum qu'au western, parfois avec lourdeur. Le film trouve néanmoins un équilibre dans sa volonté d'être plus universel et moins radical que son prédécesseur. Il ralentit la célérité du moteur, l'éteint parfois, donnant au film moins de personnalité que Fury Road mais davantage de cœur peut-être, tout en plombant son récit de codes et d'informations pour déployer un lore du désert.

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C'est complètement loupé.

Seul François Civil, de tous les plans, semble intéresser le réalisateur. On ne croit à rien car le scénario est comme construit au forceps pour illustrer la chute de ce professeur.

Difficile de ne pas penser au film "La Chasse" de Thomas Vinterberg qui lui n'oubliait pas d'être subtil et nuancé dans la mise en place de ses éléments.

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La production typique tragico-comique moderne aussi inoffensive qu'agréable à regarder. Rien ne tient vraiment dans ce film, qui est d'ailleurs davantage une enfilade de situations redondantes, si ce n'est Tom Hanks qui s'amuse à jouer l'acariâtre en fin de parcours.

Tendre oui, mais trop gentillet.

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Une belle copie.

Studieuse, cohérente, mais peut-être plus appliquée à ne pas déborder du cadre qu'à véritablement proposer un contenu nouveau.

Pourtant le début du film démarrait mal... Cette resucée version Disney en rajeunissant - en aseptisant - son casting et en rushant son postulat de départ... Le pire était à craindre.

Alien Romulus trouve ensuite son propre rythme, à défaut de trouver sa propre voie tant il est surveillé par ses pairs, de la première créature de 1979 aux ingénieurs albinos. On sentirait presque leur regard accusateur tout le long des deux heures de film. Ce poids du passé (syndrome Star Wars ?) le réduit à démontrer son savoir-faire petits bouts par petits bouts, des scènes ça et là innovantes et haletantes. Notamment les facehuggers qui volent la vedette dans ce film aux xénomorphes ou la gravité, nouveau motif de tension avec lequel Fede Alvarez joue pour donner de l'élan à son film qui sinon, en manquerait cruellement.

En résulte un remake/reboot/suite typique, calibré et propret.
La parfaite matrice pour initier une nouvelle série de films à venir sur la franchise Alien, puisqu'évidemment, tout le projet qui sous-tend Alien Romulus se situe dans sa capacité à brasser large pour multiplier les opportunités.

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Assez déçu vu les retours parfois dithyrambiques que je pouvais lire.

Le film déjoue avec originalité et souvent malice les poncifs du film de possession mais jamais ne parvient à créer une atmosphère propre. Pas aidé par un jeu aléatoire, il faut bien le dire, des acteurs du film.

Gore mais pas trop, oppressant à dose homéopathique, When Evil Lurks tient plus du thriller surnaturel d'une série B 1ere classe que de la sensation horrifique qu'on nous vendait. Dommage.

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Assez efficace je dois dire.

Comme souvent avec des versions hollywoodisées de films originaux, l'adaptation semble plus light que la première version - selon ce que j'ai pu en lire, je n'ai pas vu le film original - et on aimerait que le film prolonge la durée de ses scènes malsaines et ambigues. Car les idées sont bonnes ! Oppressantes et tiennent toutes plus ou moins la route. Mais le film passe trop vite dessus... Le sordide est dans la durée...

Cette fin ala "home invasion", certes plus classique et moins prenante, s'avère également réussie.

Une réussite donc. Essentiellement due au jeu d'acteur, même si la roue libre est proche pour certains. Et à cette réalisation sobre, tout en gros plans serrés sur les mâchoires cadenassée et autres regards concupiscents.

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Après l'immense déception de son "Downsizing" qui promettait tant sur le papier... Alexander Payne revient à ce qu'il sait faire de mieux: poser sa caméra au milieu d'être cabossés par l'existence.

Alors oui c'est convenu, les ficelles sont grosses parfois, les rebondissements attendus, mais son film vibre tellement... Ce mec a le feu sacré pour pouvoir, sans l'air d'y toucher, donner une consistance à sa galerie de personnages. Ils sont remplis, pleins de vie. On sent une direction d'acteur précise, développée par des dialogues simples et percutants, une gestuelle qui trahit constamment un état d'âme. Les interactions entre les personnages les font avancer, ils cheminent, avancent, tâtonnent, et rien que cela, déjà, mérite les louanges. Tant de films malgré tous les effets du monde peinent à incarner des idées et des émotions.

Et même dans sa restitution d'une époque, il épingle magnifiquement cette Amérique alternative à l'ombre des festivités de fin d'année et d'un Vietnam si loin; si proche...

Mettre sa caméra à hauteur d'homme, beaucoup le revendiquent, peu finalement dans le cinéma américain arrivent autant à ce calibrage parfait.

Un beau film.