2024, films (+ avis)
Une année 2023 encore prolifique pour moi (160 films découverts), avec beaucoup de cinéma français et malheureusement toujours beaucoup d'américains.
Dans les objectifs, des petits cycles de réalisateur, afin de découvrir des cinémas différents.
Couverture : Chronique ...
156 films
créée il y a 11 mois · modifiée il y a 3 joursSuzume (2022)
Suzume no tojimari
2 h 02 min. Sortie : 12 avril 2023 (France). Animation, Aventure, Fantastique
Long-métrage d'animation de Makoto Shinkai
Cerell a mis 7/10.
Annotation :
Vu le 01/01.
Avis : Si les films d'animation japonais ne m'ont jamais plus attiré que ça (en dehors de ceux du regretté Satochi Kon), c'est vraiment à cause de ces scénarii à rallonge qui ne sont jamais vraiment intéressants, avec un rythme bien souvent mauvais. Heureusement pour eux, leur technique sont imprenables, les univers sont formidables et j'ai toujours un côté émerveillé devant ces films.
Les films de Makoto Shinkai rentrent totalement dans cette catégorie, à ceci prêt que cette fois, je me suis pas emmerdé une seule fois. Shinkai change son dispositif de narration au bon moment (ben oui, fermer des portes, au bout de la deuxième fois c'est assez redondant).
L'animation est parfaite, les couleurs magnifiques, et l'univers cool, entre la chaise, le chat, une mignonnerie générale se dégage de ce film, et la romance nulle habituelle n'aura pas réussi à m'agacer.
Inu-Oh (2022)
1 h 38 min. Sortie : 23 novembre 2022 (France). Animation, Biopic, Musique
Long-métrage d'animation de Masaaki Yuasa
Cerell a mis 8/10.
Annotation :
Vu le 01/01.
Avis : Belle surprise de l'année, et je ne m'attendais pas du tout à ça. Inu-Oh est un mille-feuilles digne du Paprika de Satochi Kon. Ambitieux, et d'une esthétique folle, le film d'animation de Yuasa est assez hypnotique. Le fait de changer très réglulièrement de thèmes est intéressant, même si avec cette narration un peu en retrait, il est difficile parfois de comprendre les choix de vie de Tomona. On passe d'une quête vengeresse, à la piété d'un moine, jusqu'à suivre coûte que coûte son acolyte Inu-Oh. Si les enjeux qui entourent Inu-Oh sont clairs, ceux de Tomona le sont moins, mais c'est ce qui fait la richesse du film.
Le point fort réside dans la scénographie et les contes chantés lors des films, j'ai totalement été pris dans le délire.
Une sacré surprise, un peu un OVNI, très loin de l'animation japonaise incarnée par des Shinkai, Hosoda, voire Miyazaki. Ca fait du bien.
How to Have Sex (2023)
1 h 31 min. Sortie : 15 novembre 2023 (France). Drame
Film de Molly Manning Walker
Cerell a mis 6/10.
Annotation :
Vu le 02/01.
Avis : Un film, qui après les retours et son prix cannois me donnait vraiment envie. J'aime beaucoup les films d'étés, tout ce qui tourne autour des amours éphémères me happe totalement. Si la réalisatrice sait vraiment dépeindre la jeunesse actuelle, ses codes. Ça fait plaisir de ne pas avoir un film voyeuriste et boomer autour de petites nanas qui veulent faire la soirée avec des habits qui montrent leurs formes. Le fait que ce soit une femme à la réalisation joue beaucoup, elle semble complètement en empathie avec ses personnages. Elle arrive à montrer aussi que les abus sexuels sont un peu plus fins qu'on veut le croire.
Malheureusement, je trouve que le film ne réussit pas totalement son pari. Tout d'abord, je pense que le film aurait été beaucoup plus fort en ne quittant jamais des yeux le personnage de Tara, et jouer sur des petites remarques, regards, gestuelles des autres personnages autour afin de montrer la pression sociale autour de ce spring break et la fameuse première fois.
Le film manque un poil de finesse dans son écriture globale, les personnages sont tous fonctions et n'ont qu'une utilité tout le long du film. C'est un film intéressant en tout cas, il marque l'arrivée d'un cinéma féminin fort et intéressant, mais je pense qu'on ne doit pas se contenter de ça.
Babysitter (2021)
1 h 28 min. Sortie : 27 avril 2022 (France). Comédie
Film de Monia Chokri
Cerell a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Vu le 03/01.
Avis : Quelle grande réalisatrice. Après un premier La femme de mon frère que j'avais trouvé foiçonnant d'idées, mais qui ne tenait pas sur la durée, Monia Cokri nous livre un Babysitter plus convaicant.
Déjà, sa durée (1h28 contre 1h57 précédemment) permet de ne pas se lasser de la générosité de sa mise-en-scène (cuts, cadres, angles de caméra : Monia Chokri nous livre sa patte jusqu'au bout).
Ses personnages, tous bien écrits, sont à l'image de sa réalisation : jamais dans la retenue, même dans l'excès. S'ils sont caricaturaux, ils n'en sont pas moins bien écrits, et Chokri foisonnent d'idées, comme cette scène chez le pédiatre qui résume à peu près tout ce qu'on trouvera dans le film.
Il reste ces vingt dernières minutes où Chokri change complètement de genre, flirtant presque avec l'épouvante-horreur. J'avoue avoir été un peu décontenancé et le film m'a un peu perdu. Reste de belles idées de mise-en-scène, et on retrouve quand même de quoi picorer.
Une réalisatrice talentueuse, qui progresse à chaque long-métrage, Simple comme Sylvain en est le témoin, et Chokri est déjà une des plus grandes cinéastes de sa génération.
Le Cercle des neiges (2023)
La sociedad de la nieve
2 h 23 min. Sortie : 4 janvier 2024 (France). Drame, Historique
Film de J. A. Bayona
Cerell a mis 7/10.
Annotation :
Vu le 05/01.
Avis : Un film par le remarqué Bayona dont j'avais apprécié l'Orphelinat il y a très longtemps, et qui adapte sur petit écran l'histoire vraie d'une équipe de rugby uruguayenne qui a survécu à un crash d'avion dans la Cordillère des Andes en 1972. Je ne connaissais rien de ce drame jusqu'à hier, et je suis content d'avoir découvert cette histoire avec un film comme celui-ci, et ce pour plusieurs raisons.
Déjà, l'histoire est suffisamment extraordinaire pour que Bayona se concentre sur sa mise-en-scène, et il lui suffit de parfaitement représenter le froid, les montagnes qui entourent le lieu du crash pour déjà faire un survival efficace. Pas besoin de grands discours, on est directement dedans, en empathie avec les personnages.
Et Dieu sait qu'il sait en faire de la mise-en-scène : le crash est vraiment bien foutu, j'étais limite à retenir ma respiration pendant les longues secondes de la catastrophe. Tout ce qui arrive aux personnages est d'une simplicité sur le papier, et tout est décuplé à l'écran. Le froid se fait ressentir, j'avais pas ressenti ça depuis Le Sommet des Dieux, la faim également, on le voit dans les regards, les personnages sont bien filmés et cadrés. Que dire du décor... de la neige, des montagnes à perte de vue, que c'en est déboussolant.
Assez content aussi de voir enfin un film de 2h20 qui les justifie, tout est bien monté, on ne s'emmerde pas une seconde.
Le gros bémol du film pour moi, c'est le fait de le voir sur petit écran. Y a vraiment aucun autre producteur que Netflix pour sortir ce film en salles ? Le nom est remarqué, le sujet est cool, merde quoi. Ça fait vraiment pas la même expérience dans son salon.
Une jolie surprise en tout cas, le film est généreux, il veut te divertir avec un survival efficace, j'ai signé pour ça, et je l'ai.
The House of the Devil (2009)
1 h 35 min. Sortie : 8 septembre 2010 (France). Épouvante-Horreur
Film de Ti West
Cerell a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Vu le 06/01.
Avis : Quand j'ai entendu parler de Ti West, c'était avec X et Pearl ses deux derniers films de sa trilogie, et j'avoue qu'il a piqué ma curiosité. Je commence l'exploration de sa filmographie avec ce film, The House of the Devil déjà pour voir ce qu'il vaut avant d'aller plus loin. Le pitch est simple, une babysitter va tenter de survivre dans une maison dans laquelle elle est certainement bloquée. Ce qui est cool avec ce genre de scripts idiots, c'est qu'on peut assez vite juger le réalisateur à sa mise-en-scène et son écriture, car tout a déjà été fait dans le genre.
Déjà, les personnages sont bien écrits, et tous sans exception. J'y crois, je suis avec eux, et je dirais presque qu'à certains moments, l'héroïne flippe, prend un couteau, quand moi je n'aurais même pas eu peur à sa place. Certes, il y a des trucs bizarres, mais j'ai tellement été habitué aux têtes brulées, que ça fait bizarre de voir un personnage comme ça.
Sinon, le travail de l'ambiance est vraiment cool. On est plongé dans les années 80, et on dirait un film des années 80. Y a du grain partout, un peu comme The Holdovers sorti le mois dernier. J'ai bien aimé le côté posé du début du film, même si au milieu du film je voulais que ça avance un peu plus vite, on est vraiment transposée à la place de l'héroïne, et quand arrive un évènement "hors du commun", on se prend un parpaing dans la tronche.
Si le film au bout d'une heure patauge depuis 15 bonnes minutes dans la semoule, il y a un changement de genre, de rythme assez radical qui s'opère. On a passé une heure à monter les montagnes russes, on trépignait d'impatience car on sentait qu'on arrivait au sommet, et le voilà, le déclic : 20 minutes de kiff, qui certes ne réinvente pas le genre, mais qui fait sacrément plaisir tant ça tranche avec l'heure précédente.
Assez curieux de voir X et Pearl désormais.
La Beauté du diable (1950)
1 h 37 min. Sortie : 16 mars 1950. Fantastique, Drame
Film de René Clair
Cerell a mis 7/10.
Annotation :
Vu le 08/01.
Avis : Je commence mon exploration du cinéma français des années 50 avec ce film de René Clair, avec l'immense Michel Simon.
Déjà, je connais que très peu le conte de Faust et tous ses dérivés au cinéma. J'ai vu Phantom of the Paradise de De Palma, mais j'avoue ne pas avoir fait le lien avant de lire des choses sur le film.
Le visionnage partait plutôt mal, avec Michel Simon, la cinquantaine, qui cabotine comme pas possible pour jouer un grabataire. L'arrivée de Gérard Philipe d'un charisme dingue renverse le récit, et quand le personnage joué par Simon pactise avec le Diable, son jeu change tout de suite, et sa capacité à changer de gestuelle, de voix et de diction est assez bluffante. Quel acteur quand même ce type, il arrive à voler la vedette à Gérard Philipe, qui pourtant joue très bien.
Niveau réalisation, je trouve le film plutôt propre, et j'ai beaucoup aimé les jeux de montage afin de montrer deux Michel Simon en parallèle. Je ne me rends pas assez compte du niveau technique que ça demandait à l'époque, mais ça me semble très bien foutu, surtout pour l'époque.
On s'emmerde pas vraiment dans le film, le seul point noir c'est le scénario vers la fin, la conclusion visiblement imposée à René Clair par ses producteurs fait tâche et malheureusement le personnage de Faust ne "gagne" que lorsque Mephistopheles fait des erreurs durant le récit. La réécriture du conte par contre, est intéressante par rapport à ce qui se fait habituellement (ici nous avons une période d'essai, et le but n'est pas d'atteindre la connaissance ultime d'un sujet mais plutôt une cure de jouvance).
Plutôt content de commencer cette exploration avec un film bien rythmé, solide sur ses appuis avec quelques petits défauts mineurs qui n'ont pas entaché mon appréciation globale du film.
La Cravate (2020)
1 h 37 min. Sortie : 5 février 2020. Politique, Société
Documentaire de Étienne Chaillou et Mathias Théry
Cerell a mis 7/10.
Annotation :
Vu le 12/01.
Avis : Documentaire qui suit un militant FN de la Somme durant la campagne de 2017. Passionnant sociologiquement : comment ces gens en arrivent-là, qui sont-ils, qu'est-ce qui les anime ? Si le sujet a déjà été évoqué, le voir en documentaire entremêlé de brefs entretiens avec le militant en question est assez passionannt.
Au-delà de l'intérêt qu'on peut avoir pour un sujet, ce qui rend ce documentaire très sympathique, c'est son format : la narration d'Etienne Chaillou avec le militant qui lit le texte, et l'approuve, surtout quand Chaillou lui prête des pensées (ambitions et déceptions).
J'aime beaucoup le côté démonstratif sans jamais dénoncer ni juger les personnes à l'écran. Le film n'est jamais militant, et ne prend pas les partisans de l'extrême-droite française de haut, il y aurait presque de l'empathie pour certains personnages.
Un pincement au cœur (2023)
38 min. Sortie : 2023 (France). Société
Moyen-métrage de Guillaume Brac
Cerell a mis 7/10.
Annotation :
Vu le 12/01.
Avis : Trop court, comme d'habitude
Un métier sérieux (2023)
1 h 41 min. Sortie : 13 septembre 2023. Comédie dramatique
Film de Thomas Lilti
Cerell a mis 5/10.
Annotation :
Vu le 12/01.
Avis : Quelle déception ! J'ai beaucoup de sympathie pour Thomas Lilti, il a une capacité à montrer à l'écran avec une facilité déconcertante un travail densément documenté, que ce soit dans son thème de prédilection (le monde hospitalier) et aujourd'hui le monde des profs.
Ses acteurs sont toujours bons, ils s'amusent et leurs personnages sont bien incarnés. Je n'ai pas grand-chose à redire sur la réalisation, toujours propre, avec cette caméra épaule qui nous immerge dans ce monde.
Ici, l'immense problème du film est son écriture, son scénario, et par conséquent son montage. C'est vraiment pas un très bon film... Il y a beaucoup trop de personnages différents, avec des arcs différents, et compliqué de rentrer tout ça en 1h40. Du coup : on a des personnages comme celui de Lucie Zhang qui n'existent que pendant 2min30 dans le film, une romance nulle entre deux professeurs de sport avec une scène ridicule de surf.
Ainsi, tout est survolé, de manière plus ou moins superficielle en fonction des arcs, mais rien n'est abordé en profondeur. Le montage en souffre, les scènes durent au + 5 minutes, et tout ce que veut aborder de manière intéressante Lilti, on l'a déjà vu et en beaucoup mieux dans Entre les murs. La difficulté de tenir sa classe, de faire cours à des élèves réfractaires, les conseils de discipline, les réunions parents-profs... Tout ça, bah ça a déjà été fait et bien mieux ailleurs.
Reste les à côté des profs, ils sont parents, enfants, frères, soeurs... Mais bon, est-ce vraiment intéressant ?
Le film aurait dû durer 30 minutes de plus pour approfondir certaines scènes, et virer complètement certains personnages pour avoir un film plus complet et consistant.
La Loi de la jungle (2016)
1 h 39 min. Sortie : 15 juin 2016. Comédie
Film de Antonin Peretjatko
Cerell a mis 8/10.
Annotation :
Vu le 14/01.
Avis : Une comédie française absurde et succulente avec le très bon Vincent Macaigne et l'insolente de charisme Vimala Pons.
On y suit Macaigne qui part en Guyane superviser un chantier de piste de ski indoor, et avec ce petite idée de base, tout y passe : de l'absurdité des règles métropolitaines appliquées aux DOM-TOM, le gaspillage d'argents publics (ce fameux pont entre la Guyane et le Brésil...). Toute l'absurdité de certaines décisions font écho avec cette comédie absurde en elle-même.
C'est un film hyper inventif, y a toujours quelque chose à regarder, qui fait sourire, dur de rester hermétique face à une telle débauche d'énergie pour faire rire le spectateur !
Il faut aussi que je revienne à Vimala Pons, quel charisme, quel flegme. Je découvre cette actrice (je ne l'avais vu que dans Elle de Verhoeven), qu'est-ce qu'elle attire le regard. Une énergie assez rare, c'est assez bluffant.
Une surprise totale, je découvre le cinéma de Peretjatko et j'ai déjà hâte de voir La Fille du 14 juillet, déjà avec Vimala Pons et Vincent Macaigne.
La Ronde (1950)
1 h 33 min. Sortie : 27 septembre 1950. Drame, Romance, Sketches
Film de Max Ophüls
Cerell a mis 6/10.
Annotation :
Vu le 15/01.
Avis : Première déception de mon aventure dans les années 50. J'attendais beaucoup de ce film, un truc léger, avec plein de petites histoires reliées entre elles. Si le principe est tenu, avec beaucoup de succès grâce au très bon Anton Walbrook en narrateur, qui place les personnages, narre et commente les saynètes.
Malheureusement, je trouve qu'elles sont très inégales, et pour certaines j'ai eu un ennui poli mais soutenu. Quel régal de voir Anton Walbrook arriver dans le décor, pour pousser la chansonnette pour amener une nouvelle situation.
Je trouve qu'un gros défaut du film, c'est qu'il y a beaucoup trop de personnages, et qu'elles ne sont pas assez approfondies. La prise de son est aussi très inégale, et parfois catastrophique. Difficile de distinguer clairement les dialogues de certains acteurs.
Par contre quelle inventivité dans les décors et les interventions de Walbrook, que ce soit le découpage de la pellicule qui dénonce à la fois la censure qu'Ophüls a subi, et le fait de ne pas montrer un rapport sexuel. La panne du manège sous-entendant la panne sexuelle est aussi plein de malice, comme tout le film.
Une petite déception, et même si je lui trouve d'énormes qualités, je n'ai pas réussi à pleinement m'investir dans le récit. Heureusement que la mise-en-scène est riche.
Les Feuilles mortes (2023)
Kuolleet lehdet
1 h 21 min. Sortie : 20 septembre 2023 (France). Comédie, Drame, Romance
Film de Aki Kaurismäki
Cerell a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Vu le 19/01.
Avis : Découverte plus que réjouissante pour moi du cinéma d'Aki Kaurismäki, et même du cinéma finlandais tout court. Une envie depuis quelques temps suite au Prix du Jury lors de la dernière édition cannoise du festival, et apparemment une excellente porte d'entrée dans le cinéma de ce réalisateur.
Et bien, c'est plutôt le cas. C'est court, très bien rythmé et tenu par deux personnages très charismatiques. Un cinéma très référencé qui le rend très accessible, Kaurismäki n'hésite pas à citer de manière plus ou moins appuyée ses maîtres (Godard, Bresson, Visconti, Chaplin...).
J'ai adoré cette photographie, ça m'a rappelé d'une certaine façon l'ambiance du cinéma de Kieslowski que j'avais eu l'occasion de découvrir en mars dernier. Avec une bande-son magnétique, notamment le son de Maustetytöt (je ne m'aventurerai pas à écorcher le nom du titre).
Un film envoûtant, qui pourrait me donner envie de creuser la filmographie du réal, mais j'ai déjà tellement à faire... Mais c'est déjà un premier pas très appréciable.
Reality (2022)
1 h 22 min. Sortie : 16 août 2023 (France). Drame, Thriller
Film de Tina Satter
Cerell a mis 6/10.
Annotation :
Vu le 19/01.
Avis : Un thriller court et plutôt efficace qui se base sur l'histoire vraie de Reality Winner, une jeune femme qui en revenant du supermarché, se fait cueillir par le FBI.
Le film se veut une reconstitution assez fidèle des faits puisque les personnages jouent, miment les vraies interactions qui ont eu lieu en nous superposant notamment l'image avec la voix des vrais protagonistes. Le dispositif nous ancre assez rapidement dans un réel déconcertant.
Le côté home invasion est plutôt cool, avec cette bonhomie exagérée des agents du FBI pendant que certains collègues fouillent la maison de fond en comble. Le côté mystérieux est appréciable, qui au fur et à mesure de l'interrogatoire donne un thriller politique un peu surfait mais quand même agréable car le film est court.
La mise-en-scène qui accule Reality au fur et à mesure du film donne vraiment un côté angoissant et anxiogène.
Un bon moment, même si je trouve certains dispositifs un poil artificiel. Et si j'ai trouvé le long-métrage agréable, je pense pas qu'il m'en restera tant que ça au fil du temps... Note qui évoluera peut-être positivement dans quelques mois, on verra.
Godzilla Minus One (2023)
2 h 05 min. Sortie : 7 décembre 2023 (France). Action, Science-fiction, Aventure
Film de Takashi Yamazaki
Cerell a mis 7/10.
Annotation :
Vu au cinéma le 22/01.
Avis : Mon premier Godzilla, et un très bon moment. Voir quasiment la totalité du film à hauteur d'hommes, c'est à dire des fourmis par rapport à Godzilla, donne un rendu assez anxiogène.
C'est du bel artisanat, que ce soit dans les effets spéciaux, la construction des cadres, avec un rythme plutôt maîtrisé, je me suis pas emmerdé. J'ai adoré le climax du film, bien amené avec le thème de Godzilla qui résonne à fond, pfiou. Quelle scène.
Ceci dit, aussi réjouissant que puisse être le film, il ne reste toutefois pas un chef d'oeuvre absolu. Il me rappelle un peu le dernier Top Gun. Plutôt très bon à côté des blockbusters américains de ces dernières années, mais ça reste ce que j'attends d'un film d'action : en prendre plein les yeux avec un film tenu et une mise-en-scène intéressante. Et Godzilla fait parti de ces bons divertissements.
Pauvres Créatures (2023)
Poor Things
2 h 21 min. Sortie : 17 janvier 2024 (France). Comédie, Drame, Fantastique
Film de Yórgos Lánthimos
Cerell a mis 7/10.
Annotation :
Vu au cinéma le 23/01.
Avis : J'ai beaucoup de mal à poser des mots sur les films de Lanthimos. Sur le papier, c'est toujours intéressant, que ce soit ceux que j'ai vu (Canine ou The Lobster) ou ceux que je dois voir et qui me font envie (Kiliing of the Sacred Deer, Alps...). Malheureusement je n'ai jamais été pleinement convaincu, Canine était très froid et j'avais eu beaucoup de mal avec le rythme du film. The Lobster lui était avait une partie qui marchait moins bien que l'autre.. Mais j'avais bien aimé quand même.
Là, cette sorte de créature de Frankenstein / Pinnocchio ne me donnait pas trop envie, peur de voir un film clinique, froid, mais les retours dythirambiques de Venise m'ont fait sauter le pas. Et bien c'est une surprise, je lui trouve beaucoup plus de maîtrise dans sa réalisation. Son rythme est plutôt bon, malgré quelques scènes un peu plus anecdotiques que d'autres même si on y trouve toujours de quoi picorer, et surtout des décors fantastiques. C'est plein de détails, ce sont des peintures, on a envie de faire pause et regarder partout !
Mais le point fort du film, c'est vraiment les personnages et les interactions. C'est un film éninément féminim, d'une Emma Stone qui campe avec brio une femme qui possède, maîtrise sa sexualité, et dont le comportement n'est jamais dicté par une société, car elle n'en maîtrise pas les codes, un peu comme quelqu'un qui souffrirait d'autisme.
Les dialogues entre les personnages sont souvent bons et font mouches. Même si certaines lignes sont attendues, le film sait couper au bon moment et passer vite à autre chose tout aussi marrant. Je pense notamment à la scène où quatre personnages conversent de ce qui est bon ou non d'avaler. On passe vite à une autre idée, frapper un bébé. Après tout, pourquoi pas : Poor Things ne se refuse rien, n'est jamais glaucque.
J'ai un peu plus de problèmes avec la fin mais globalement un bon moment.
Manèges (1950)
1 h 31 min. Sortie : 25 janvier 1950 (France). Drame
Film de Yves Allégret
Cerell a mis 6/10.
Annotation :
Vu le 24/01.
Avis : Le naïf et concon Bernard Blier va voir sa femme, Simone Signoret sur son lit de mort suite à un accident. Puis, une quinzaine de minutes interminables de ses souvenirs auprès de sa femme, avec des fondus ignobles, une voix-off lourdes et c'est monté avec un sacré mauvais goût.
Vient la belle-mère incarnée par Jane Marken qui lui raconte le pot-aux-roses : c'est un immense pigeon, sa femme et elle se sont bien foutues de sa gueule.
Le film devient tout de suite plus plaisant, on adopte le point de vue de la femme, narrée par la belle-mère et on voit ce sugar daddy se faire dépouiller par sa femme. Quand il voit sa femme à cheval, il pense qu'elle s'intéresse à ses chevaux : elle ne fait ça que pour son amant. Tant d'exemples qui montrent un certain manichéïsme et ce personnage ne sera que fonction, un porte-monnaie sur patte dont la destinée est d'être pauvre. On ne dérogera jamais de cette route toute tracée. La femme et la belle-mère resteront perfides tout le long, c'est un peu compliqué.
Il restera quelques subtiles et légères critiques de l'argent et de sa place dans la société, la culpabilité d'un survivant de la guerre qui veut se faire pardonner en donnant tout à une femme dont il est amoureux transit.
Un film plutôt méconnu, qui se regarde mais je n'y ai pas vu de grands défauts, ça reste convenu et bien incarné par ses personnages. Il aurait cependant pu être tellement plus, surtout quand on voit Rashōmon sorti la même année qui aborde tellement mieux la multitude de points de vue.
Iron Claw (2023)
The Iron Claw
2 h 13 min. Sortie : 24 janvier 2024 (France). Biopic, Drame, Sport
Film de Sean Durkin
Cerell a mis 8/10.
Annotation :
Vu au cinéma le 26/01.
Avis : Production A24, sport de "ring" toujours très cinématographique, des jolis retours, il ne m'en fallait pas plus pour foncer voir cette petite production. L'histoire tragique et vraie de la famille Von Erich, a priori très connue dans le milieu du catch. J'y connais rien au catch, ça ne m'a jamais intéressé plus que ça : moi ma culture catch se résume à faire semblant d'aimer ça au collège devant mes parents, pour avoir réussir à voir le film érotique sur NT1 qui était programmé ensuite. Des minutes douloureuses qui me rappellent les quinze minutes interminables d'Assemblée Nationale sur France 3 avant Détective Conan à 16h30 quand j'étais encore plus jeune.
Enfin bref, je ne parle pas du film, mais ça m'a rappelé ces souvenirs. The Iron Claw est un biopic plutôt classique, même si l'histoire tragique était faite pour le cinéma. Mais au-delà de son histoire, je trouve que c'est vraiment l'écriture très fine des personnages qui est notable. Ils sont tous admirablement caractérisés, avec beaucoup de langage non-verbal, écrasé constamment par la figure du père qui en prend de la place dans le cadre. C'est bien campé par ses personnages, surtout Zac Efron, habituel insupportable de Disney Channel.
La photo est plutôt cool, avec ce grain à l'image, entouré de cette ambiance 70s. Les corps sont bien filmés, avec ces coupes de cheveux très marquées. Ca suite, c'est le Texas, et surplombe encore une fois tout ça le paternel, avec son ranch imposant, ses médailles, et sa poigne de fer.
Un film très bien rythmé, même si plus le film avance, moins j'ai envie de regarder. Plus le visionnage avance, plus la tragédie s'installe. Si le destin de cette fratrie adorable était conditionné à mon visionnage, j'aurais arrêté au bout de 45 minutes.
Pacifiction - Tourment sur les îles (2022)
2 h 45 min. Sortie : 9 novembre 2022. Drame
Film de Albert Serra
Cerell a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Vu le 27/01.
Avis : Enfin, enfin, enfin... Un film rare ! Comment être insensible face à ce film ? Un film hypnotique, avec un Magimel qui joue un haut-commissaire dont on se demande constamment ce qu'il fout. C'est hilarant. Je pense à cette scène de Magimel dans sa bagnole qui passe cinq à dix minutes à parler de son plan où il va arriver dans une boîte de nuit, allumer la lumière, couper la musique et fixer tout le monde avec un air vénère. Son acolyte sur le siège passager tape sa meilleure sieste, ils sont interrompus et quelques minutes plus tard, on le retrouve en train de regarder danser les marins. J'adore.
Y a une forme de génie sur beaucoup de scènes, c'est toujours entre deux eaux, c'est admirable de tenir le film sur la durée comme ça. La photo est magnifique, mais j'ai surtout noté la bande-originale, qui joue beaucoup. Y a une fausse tension constamment dans le film.
Voir Magimel se justifier, rappeler son rôle constamment aux gens autour de lui qui s'en foutent, c'est du génie. Avec ces répliques de Magimel "tu vas arrêter avec tes "mon ami", on est pas si ami que ça", et l'autre en face qui continue à lui parler de la même façon.
En dehors de ces scènes de comique et de tension, on voit notre personnage en dilettante, profiter de la vie dans un cadre fantastique. J'ai adoré la scène avec les surfeurs, quelle claque.
Puis entre deux scènes anodines, un nouveau plan presque absurde, une nana en pelote une autre au bord d'une piscine... Magimel regarde ça de haut, puis part ailleurs. Il veut toujours être au-dessus de la mêlée, avec son costume quand tous les autres sont presqu'à poil tellement il fait chaud. Et lui, bah il transpire.. Ça peut paraître anodin, mais c'est d'une justesse folle. Je n'oublie pas Shanna, créature hybride et hypnotique, mais je dois abréger.
Une belle expérience, même si à mon sens le film aurait été plus fort avec une demi-heure en moins. César mérité en tout cas.
Wonka (2023)
1 h 52 min. Sortie : 13 décembre 2023 (France). Aventure, Fantastique, Comédie musicale
Film de Paul King
Cerell a mis 6/10.
Annotation :
Vu le 28/01.
Avis : Première déception pour un projet qui avait tout pour me réjouir. Une comédie musicale, portée par Paul King dans l'univers coloré et fantastique de Charlie et la Chocolaterie.
Pour commencer, Wonka est très loin du niveau des deux Paddington du même auteur, quel dommage. Si l'univers reste coloré, les acteurs très bons, et que le tout se regarde sans déplaisir, avec la patte de Paul King, on pouvait attendre beaucoup mieux.
Déjà, les musiques : si elles sont sympas, aucune n'est mémorable. L'air des Oompa Loompa est toujours entêtant, mais c'est pas une création originale.
Thimothée Chalamet est toujours juste et reste une bonne version jeune du Willy Wonka de Mel Stuart, mais je le trouve un peu seul. Les trois chocolatiers sont écrits un peu à la va-vite, tout comme les personnages retenus prisonniers dans la buanderie. Les meilleurs personnages secondaires restent pour moi ceux d'Olivia Colman et de Tom Davis, mais encore une fois on pouvait en attendre beaucoup plus.
Bref, un film pas désagréable, qui se regarde, mais qui est loin d'être mémorable. Je reste sur ma faim vu le talent déployé par Paul King dans ses deux Paddington. Eux, ils pétillaient constamment, il y avait toujours une idée super originale.
Le Gang des Bois du Temple (2022)
1 h 53 min. Sortie : 6 septembre 2023. Policier, Drame
Film de Rabah Ameur-Zaimeche
Cerell a mis 7/10.
Annotation :
Vu le 28/01.
Avis : Découverte du cinéma de RAZ avec le plutôt estimé Le Gang des Bois du Temple qui avait jouit d'un retour critique plutôt enjoué lors de sa sortie.
Film de casse, drame social, thriller, film noir... Difficile d'estimer le genre de ce film tant il change régulièrement de registre.
Une première scène mémorable, qui touche au sublime avec ce corps enlevé dans une pudeur extrême dans cette barre de HLM. C'est conclu par un chant d'une émotion dingue avec cet orgue, polala. On ne sait même pas qui est mort et enterré, qui est le personnage, mais qu'importe, on est dans un univers.
Et après, on switch, on assiste à un casse halletant dans une autoroute. C'est brillamment mis-en-scène, on comprend tout de suite qui est qui, et surtout quelle voiture on suit, car c'est pas indiqué par les personnages.
Et on rechange de genre, on est maintenant dans un film au plus proche du réel avec ces mecs dans un PMU qui discutent avec Monsieur Pons, d'une stature incroyable, avec un fond de policier car des gens veulent récupérer leur argent... Je trouve que c'est un film d'une richesse folle.
Ce qui m'a également marqué, c'est la façon dont RAZ arrive à faire ressentir la population de cette cité. On dirait une petite ville, y a des immeubles partout, avec ce terrain de foot en bas... Et ce mec qui surplombe le tout, cherche les coupables du casse. Brillant.
A voir comment il restera, mais hâte de regarder Terminal Sud.
Justice est faite (1950)
1 h 45 min. Sortie : 20 septembre 1950. Drame
Film de André Cayatte
Cerell a mis 7/10.
Annotation :
Vu le 31/01.
Avis : Justice est faite est un film de procès qui est une vraie photographie de son époque. Chaque personnage incarne avec succès une vision que chacun a de la France post-guerre. On retrouve le militaire à la retraite qui justifie l'ordre, le petit con qui n'a pas connu la guerre, le catholique pour qui la justice doit se conformer à sa religion...
Ce qui est assez "choquant", c'est qu'on est presque 75 ans après la diffusion du film, et les arguments sont pour beaucoup identiques à ce qu'on aurait aujourd'hui concernant l'euthanasie.
Au-delà des arguments des jurés, et du film de procès en lui-même, ce qui est le plus intéressant, et qui est différent des autres films du genre, c'est la vie des jurés en dehors des salles d'audience.
Cayatte arrive à montrer avec beaucoup de succès comment leur façon de vivre va influer sur leur vote, et au final, qu'importe les arguments des uns et des autres, tout est déjà joué lors de la constitution de ce jury.
Pour ce qui est de la mise-en-forme du film en lui-même, j'ai trouvé le découpage assez sommaire, un montage sobre et efficace. Des plans pas forcément marquants si ce n'est Cayatte qui arrive à donner une belle profondeur dans la salle d'audience. On voit bien le non-verbal, les réactions de personnages en arrière-plan par rapport au discours au premier plan. L'écriture des personnages elle, est assez manichéenne, mais pas forcément désagréable pour autant. Quelques petits arcs sur des personnages sont pas assez développés, là où d'autres le sont peut-être trop, mais encore une fois c'est un défaut assez mineur.
Une belle découverte.
Le Départ (1967)
1 h 29 min. Sortie : 6 décembre 1967 (France). Comédie dramatique
Film de Jerzy Skolimowski
Cerell a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Vu le 02/02.
Avis : Un film que j'avais un peu zappé lors du festival de films polonais de l'année dernière... à tort je dois dire. Le départ est un film assez fou, une comédie absurde, toujours dans un exquis excès, qui nous assommerait presque, avec un Jean-Pierre Léaud qui donnera l'urticaire à ses détracteurs les plus affirmés. Il est complètement en roue-libre, et Skolimowski lui laisse une place dingue dans ce film : il cabotine, il a sa voix stridente quand il crie, mais il a toujours cette gueule de la Nouvelle Vague qui m'avait fait apprécier les Antoine Doinel.
En termes de réalisation, Skolimowski, caméra épaule de temps en temps est donc dans l'excès, avec sa bande-son jazzy qui donne parfois un côté film d'espion à ce film électrique. Le polonais maîtrise plutôt son récit pourtant fou, avec un rythme assez dingue. Il s'amuse avec les genres, en donnant un côté action avec ce plan dans la voiture dans le tunnel, mais il convoque aussi un érotisme assez dingue malgré un absurde constant avec un Jean-Pierre Léaud qui fait un shampoing à une riche cougar.
Ce film est un pêle-mêle d'idées, quoiqu'un peu fouillis, mais il est tellement dans la générosité qu'il est difficile de lui en vouloir... Je pense à cette scène dans la rue avec le miroir entre Léaud et Duport, super dingue.
J'ai du mal à ne pas croire que Paul Thomas Anderson ne s'est pas inspiré de ce film en faisant son Licorice Pizza, avec l'insouciance et impertinence de son protagoniste. J'y ai surtout pensé dans la scène au défilé de lingerie, j'ai trouvé ça presque flagrant.
Pour revenir à la bande-son, c'est assez dingue, on boucle et on re-boucle, les scènes sont des ping-pongs constants intra et inter-scènes, avec une fluidité extraordinaire. Si au début la musique accompagne, elle dictera bientôt le tempo du film.
Skolimowski dans ce film est d'une contagion... Avec lui, ça a l'air si simple de faire un bon film.
La Zone d’intérêt (2023)
The Zone of Interest
1 h 45 min. Sortie : 31 janvier 2024 (France). Drame, Historique, Guerre
Film de Jonathan Glazer
Cerell a mis 5/10.
Annotation :
Vu au cinéma le 03/02.
Avis : Grosse attente et grosse déception. Au bout de 30 minutes le concept est déjà éculé. Certes, le quasi hors champ est bien travaillé, l'ambiance sonore sympa, et je retiens quelques plans très cools (la fête avec la fumée du train derrière), mais au bout d'une demi-heure, tout est déjà dit. Je suis resté très hermétique au récit, à la performance des acteurs que j'ai trouvé assez anecdotique (je comprends pas du tout la hype autour de Sandra Hüller sur ce film, qui certes joue bien, mais pas plus que n'importe qui, et je lui trouve rien de bien spécial).
C'est bien simple, une heure après le film j'avais déjà oublié la moitié des scènes... Quand j'entends dire "film choc", "insoutenable", et bien, il en faut si peu ? Il y a un côté assez malsain mais bon vu qu'on est jamais en empathie avec ces personnages, ça ne m'a pas fait grand-chose. Le soucis principal du film, c'est qu'en connaissant le pitch avant, on s'imagine beaucoup de choses, et ce que le film nous montre n'est qu'un dixième.
Très oubliable pour ma part, il est déjà digéré et loin derrière moi. Ce n'est même pas que je le trouve mauvais, je le trouve juste terriblement moyen. Quel dommage.
EO (2022)
1 h 27 min. Sortie : 19 octobre 2022 (France). Drame
Film de Jerzy Skolimowski
Cerell a mis 7/10.
Annotation :
Vu le 05/02.
Avis : EO qui avait fait son petit effet à Cannes en 2022, avec ce film sur un âne qui va vivre des aventures... Et bien le pari est totalement réussi. Les "acteurs-ânes" sont géniaux, beaucoup de scènes très douces, notamment celle où un cheval se fait laver et on voit ce pauvre âne qui rage littéralement d'être à côté comme un con, tout sale, et qu'il n'est pas estimé. Ne nous inquiétons pas trop pour lui, il saura se venger en partant et en renversant tout sur son passage (et en hors-champ également !).
Si des moments de douceur et de joyeuseté sont présents tout au long du récit, il y a aussi son lot de violence inouïe. Je pense surtout à celle en rapport avec le match de foot. Je n'en dirais rien mais l'humain est abject, et cette scène sonne terriblement vraie. C'est aussi pour cette raison que je ne recommande pas du tout ce film aux personnes sensibles aux violences animales plus ou moins montrées.
Le dernier quart d'heure avec Isabelle Huppert est un peu raté à mon sens (on voit beaucoup moins notre âne aussi), mais ça n'entache pas trop ce très bon film qu'est EO. Un film par un amoureux de la nature et des animaux, d'une tendresse brute teintée de réel.
Trois couleurs : Bleu (1993)
Trzy kolory: Niebieski
1 h 34 min. Sortie : 8 septembre 1993 (France). Drame, Romance, Musique
Film de Krzysztof Kieslowski
Cerell a mis 6/10.
Annotation :
Vu le 07/02.
Avis : Je retrouve la même sensation que face à La double vie de Véronique, une très belle photographie, un film envoûtant mais qui me laisse assez de marbre. Juliette Binoche est magnifique, je suis face à un film intelligent, sans qu'il fasse le petit malin, avec beaucoup de poésie. Mais c'est fou, je rentre jamais complètement dedans. Il y a des scènes que je trouve très fortes (la scène avec les souris, dans le strip-club...) mais d'autres pour lesquelles je suis resté à coté. Un film qui me prend et me redépose constamment, assez déroutant.
Je ne pense pas regarder le reste de la trilogie comme ça, et peut-être me concentrer sur le décallogue avant, avec des téléfilms de 45 minutes à 1h, en plus concentré, ça me permettra sûrement de mieux embrasser l'oeuvre de Kieslowski.
Les Cinq Diables (2021)
1 h 35 min. Sortie : 31 août 2022. Drame, Fantastique
Film de Léa Mysius
Cerell a mis 6/10.
Annotation :
Vu le 07/02.
Avis : Un film de genre malheureusement imparfait, mais qui arrive quand même à avoir d'immenses qualités pour contrebalancer tout ça. On suit cette petite Vicky avec une sorte d'odorat absolu, qui à l'arrivée de sa tante, va voyager dans le temps. On va découvrir avec elles le drame qui a traversé sa famille et toute la petite bourgarde de province en même temps.
L'ambiance est vraiment cool, on sent beaucoup de malaise dans cette ville, autour de beaucoup de personnages, y a des non-dits constants qui sont assez bien retranscris. La photo du film est magnifique, y a une vraie patte, et les acteurs rayonnent. Parmi les scènes marquantes, y a celle du karaoké qui est le point culminant du film. Adèle Exarchopoulos est fantastique (comme toujours désormais), aussi convaincante dans un corps d'adolescente que dans celui d'une mère qui a la tête sous l'eau.
L'énorme point négatif du film, c'est vraiment l'écriture du film, et c'est assez étonnant quand on sait que Léa Mysius est d'abord connue pour son travail de scénariste dans beaucoup de productions françaises.
Adèle Exarchopoulos qui découvre au début du film que sa fille a une sorte d'odorat absolu alors qu'elle collectionne des pots avec des odeurs différentes... elle a même une Dymo quoi ! Puis t'apprends ça, tu vas asap en Dordogne pour trouver des truffes...
Les voyages dans le temps sont assez faibles en terme d'écriture et de cohérence globale ; on ne sait rien de l'huile qui permet de voyager dans le temps et on ne sait pas pourquoi elle arrive...
Ce que j'aime beaucoup par contre, c'est le fait d'être avec la petite fille lors des apparitions. Dans tous les autres films avec une dimension fantastique, on aurait été du côté de la tante et on aurait eu un pseudo-twist qui révèle que c'est sa nièce. Ah oups... elle termine son film comme ça...
Después de Lucía (2012)
1 h 43 min. Sortie : 3 octobre 2012. Drame
Film de Michel Franco
Cerell a mis 8/10.
Annotation :
Vu le 08/02.
Avis : Découverte totale de ce réalisateur même si j'ai quelques films dans le viseur, comme celui-ci et Sundown. Et bien c'est une sacré claque.
Déjà le choix de réalisation, une succession de scènes avec une caméra fixe, qui emprisonne nos personnages dans un cadre, et donne un côté documentaire et donc une belle dose de réel au récit. Michel Franco joue avec le hors-champ grâce à ce dispositif, je pense à cette scène très forte de la chambre avec sa salle de bain attenante. Après un premier acte presque hydillique, le deuxième acte devient suffoquant, et loin les évènements sont dépeints avec une dureté glaçante. Michael Haneke a accouché de son fils, Michel Franco. Les scènes sont impactantes autant pour le personnage d'Alejandra que pour le spectateur, c'est très fort.
Au-delà du hors-champ dans le dispositif filmique, j'aime aussi le découpage, on se demande souvent ce qu'il s'est passé entre les scènes, on essaye de reconstruire le récit. Et l'imaginaire est souvent plus fort que les images, c'est effroyable.
Malheureusement, je trouve le troisième acte moins fort, le soufflet retombe un peu, on se concentre plus sur le père dont je trouve l'écriture plus faiblarde, même si assez touchant par instant. Sa conclusion reste par contre très forte.
Une expérience très forte, que je ne recommande pas à tout le monde, les gens de mauvais goût qui n'aiment pas Haneke ne devraient pas y trouver leur compte, pour moi c'est une réussite...
Dream Scenario (2023)
1 h 41 min. Sortie : 27 décembre 2023 (France). Comédie, Fantastique
Film de Kristoffer Borgli
Cerell a mis 5/10.
Annotation :
Vu le 08/02.
Avis : Film A24, Nicolas Cage, concept fort sur le papier... pas besoin de beaucoup plus pour me convaincre de m'intéresser à Dream Scenario. Malheureusement après 45 premières minutes plutôt bonnes, le soufflet retombe complètement et ne tient qu'à l'excellente performance de Nicolas Cage.
Commentaire sur la cancel culture raté, et une vingtaine de minutes assez interminables.. Le film manque vraiment d'écriture sur son dernier acte, c'est dommage. C'est un peu ce que je reproche souvent à ces films basés sur un concept, on dirait un film écrit sur une serviette dans un bar après deux pintes. Au début les idées fusent, c'est inventif et drôle, puis après on se rappelle qu'on veut faire un film et pas un court-métrage d'une trentaine de minutes, donc on étire... et inévitablement on rate.
Les Diaboliques (1955)
1 h 57 min. Sortie : 29 janvier 1955 (France). Drame, Policier, Thriller
Film de Henri-Georges Clouzot
Cerell a mis 7/10.
Annotation :
Vu le 10/02.
Avis : Je prends un peu d'avance dans mon incursion au sein des années 50 en passant de 1951 à 1955 juste pour ce film qui me donne envie depuis longtemps. Séduit par le cinéma de Clouzot, ce quatrième long que je vois de lui est toujours aussi qualitatif : les acteurs sont au diapason, le scénario est ficelé et le tout n'a pas pris une ride en termes de réalisation ou de rythme.
J'ai beaucoup aimé ce duo de femmes et les personnages qui gravitent autour de ce meurtre mystérieux et de tout ce qui entoure ce thriller hitchcockien. La présence de cette piscine, qui agit comme un véritable personnage durant une belle partie du long-métrage, comme ce panier en osier.
Beaucoup aimé cette fin qui fait glisser un peu le film dans un thriller paranoïaque, un sous-genre que j'apprécie plutôt.
Si le film m'a convaincu comme les autres films que j'ai pu voir du réalisateur, je lui trouve quand même quelques temps faibles et à côté des autres films de la filmographie, je ne suis pas sûr qu'il me marquera plus que les autres.