2025

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Janvier

Commencer l'année avec l'histoire d'une fille perdue dans sa vie qui fait tous les mauvais choix. Check.

(C'est le ciné indé U.S que j'adore, plein de vivacité, de charme, de précision et de finesse).

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Janvier

Je m'attendais à voir une version plus sociale du Trésor de la Sierra Madre, à savoir une amitié masculine progressivement corrompue par l'appât du gain et l'avidité, mais Duvivier propose quelque chose de plus mélodramatique et moins cynique.

Ici, c'est davantage la fatalité qui s'abat sur notre bande. Comme si, malgré leur chance à la loterie, l'émancipation des classes populaires demeurait impossible, illusoire. Le film est fort, excellement interprété, d'une merveilleuse élégance dans ses plans d'ensemble et ses mouvements d'appareil, mais je trouve l'écriture un peu forcée. J'ai l'impression que Duvivier n'a pas eu le courage ou l'envie de nuancer sa peinture de la solidarité masculine . De fait, les obstacles rencontrés par notre belle équipe sont presque toujours extérieurs à eux - une femme manipulatrice, un accident malencontreux, une malchance avec la gendarmerie. Cela déforce quelque peu la tragédie, sans compter les relents misogynes de l'époque.

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Janvier

Je suis plus sensible au pastiche de film de monstres du précédent mais j'ai préféré le sous-texte et le méchant de celui-ci.

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Janvier

Une mécanique peut-être trop bien huilée par instant mais l'incroyable interprétation du comédien et surtout le face-à-face final m'ont complètement emporté. Au final, c'est un vrai thriller, précis, émouvant, tendu et hautement cinématographique.

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Janvier

Un thriller à suspense sous forme de duel théologique. Pas mal, même si l'ensemble vire un peu à la démonstration facile et au one-man-show.

Je reconnais que je ne pensais pas le duo derrière 65 capable d'une telle précision dans la réal.

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Janvier

De quoi être hypnotisé de bon matin.

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Janvier

Rossellini qui adapte Zweig, sur le papier ça ne relève pas de l'évidence. À l'écran non plus.

Étonnant choix de la part du cinéaste, qui après avoir posé les bases du cinéma moderne avec Stromboli et Voyage en Italie, revient à un film beaucoup plus conventionnel dans son déroulé et son approche. Il y a évidemment une dimension psychologique dans l'intrigue et c'est sans doute ce qui a motivé Rossellini, mais je trouve que le film reste en surface dans l'écriture, sans non plus être doté des mêmes élans esthétiques que les précédents.

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Janvier

Moins cruel que la nouvelle de Maupassant mais c'est aussi la force de John Ford de garder espoir malgré la lucidité avec laquelle il décrit cette humanité saturée de veulerie et de préjugés.

Très beau film. Une balance miraculeuse entre étude de mœurs et pure aventure. Et quelle course poursuite finale !

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Janvier

Beaucoup plus classique et franchement moins attachant que Wallace et Gromit mais ça quand même sympa.

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Janvier

Il y a quelque chose d'incroyablement bancal dans ce projet qui tente de concilier romance queer, approche ultra formaliste, récit méta sur la vie de l'auteur, trip psychédélique, pur film érotique...Au final, Guadagnino n'en tire qu'un drôle de bric-à-brac, très peu incarné, trop chargé esthétiquement, d'où ne se dégage qu'une seule vraie belle idée : décrire l'accès au désir d'autrui comme une quête vertigineuse et mystique.

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Janvier

Charmant, malin, et même sensuel, mais je préfère Bergman quand il se questionne sur la foi, la mort et la rédemption. Ici, c'est un peu gentillet et théâtral pour moi.

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Janvier

Fort joli, j'ai bien apprécié cette caméra aérienne et immersive, même si dans l'ensemble je n'ai pas été époustouflé par le voyage.

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Janvier

Comme souvent avec Bergman, je suis à la fois sidéré et perplexe face à l'âpreté de la démonstration.

Conte dont la morale reste à définir, La Source fascine par sa sécheresse narrative, ses portraits blafards et ses cadrages sublimes d'austérité. Il fascine aussi pour son rapport tourmenté à la religion : le paganisme et le christianisme co-existent dans cet univers médiéval, sans que Bergman n'en repousse ni n'en loue un des deux. Les lâches sentiments de Karin et le sortilège du crapaud ont-ils réellement conduit à la mise à mort d'Ingeri ? Le jaillissement de la source est-il un signe de Dieu, après que Töre ait gardé la foi après avoir commis l'irréparable meurtre d'un enfant innocent ? Le film conserve une aura d'incertitude, comme si Bergman ne tranchait pas, se contentant de livrer le sombre portrait d'une humanité en lutte perpétuelle contre la primalité de ses pulsions.

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Janvier

Un film nostalgique dans le bon sens du terme, où cette plongée intime dans les 70's prend d'abord la forme d'une idylle, sublimée par la caméra solaire et fluide de Walter Salles, avant que la dictature militaire menace puis s'infiltre dans le foyer.

La suite m'a semblé plus sage et programmatique, jusqu'à un triple épilogue laborieux qui me fait croire que Salles ne savait pas comment conclure.

Mais dans l'ensemble, c'est un beau film, qui propose un regard pertinent sur la mémoire et la famille.

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Janvier

Hélas, on est plus proche du film à concept de plateforme que de la série B retorse et radicale à la Barbarian.

Le film passe à côté de son grand sujet - l'objectivation des corps - pour préférer un jeu de massacre assez plat et trop facile, d'où ne ressort que quelques situations amusantes.

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Janvier

Un film qui baigne dans un univers de cinéma absolument dingue, où les décors lunaires et post-industriels de la Chine offrent une atmosphère proche du post-apo et du western, sans compter ce personnage de loner taciturne et ces hordes de chien sauvages. Dès le premier panoramique, assez sidérant, j'étais immergé.

Pourtant, sur le papier, Black Dog ne pourrait être qu'un énième portrait de cette population chinoise déshéritée, vivant péniblement entre démolitions et crises en tout genre, mais la forme est tellement cinématographique qu'on reste captivé tout du long, malgré une deuxième moitié un peu plus éparpillée.

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Janvier

Derrière sa forme très plate et un humour parfois facile, je trouve que le film ménage quelques belles réflexions sur la place de la douleur et de la tristesse dans nos sociétés. Au final, c'est assez touchant et parfois très bien dialogué, à défaut d'être franchement inspiré.

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Janvier

Un film qui pourrait symboliser la célèbre réplique de Zola provenant du Ventre de Paris : "Quels gredins que les honnêtes gens !".

Grémillon filme sans doute ici l'un de ses meilleurs scénarios, une méditation sur la culpabilité, la place du mal et la rédemption, qui se déploie le long d'une intrigue policière fort bien ficelée.

Raimu impressionne dans ce rôle réellement négatif mais pourtant touchant.

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Janvier

On commence à connaître cette veine de film indépendant historique, très sombre, très âpre, austère, à la lisière entre l'horreur et l'étude anthropologique, comme Bruno Reidal ou évidemment The Witch (le maître-étalon incontesté du genre).

Ici, le sujet ne manque pas d'intérêt : la dépression d'une femme et ses conséquences terribles au sein d'une communauté religieuse misérable de la campagne autrichienne. Saisissant dans quelques scènes, le film demeure empesé par sa langueur et son programmatisme, au point qu'on se demande parfois où est le cinéma dans ce défilé étrangement prévisible de souffrances et de malheurs.

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Janvier

Sans doute à cause du Trou et de Touchez pas au Grisbi, dont je connais la réputation sans les avoir vu, j'avais catégorisé Jacques Becker comme réalisateur de films policiers, ou du moins de films de genre. Qu'elle ne fut pas ma surprise de me retrouver face à une comédie dramatique presque dénuée d'intrigue, toute en légèreté, dont l'ancrage social assez affirmé rappelle le néo-réalisme italien. C'est un petit film, certes, mais un beau petit film, qui ravit par son attention aux détails et la chaleur de ses personnages.

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Janvier

Depuis ce film, on a évidemment beaucoup vu cette structure en flash-back mais elle n'a sans doute jamais été aussi bien utilisée qu'ici. Dès le premier retour en arrière, quand on voit Gabin, avec sa gouaille, sa tendresse, sa douceur, on oublie instantanément le récit encadrant...Est-ce possible qu'un homme aussi doux soit capable de tuer ? Le film est sublime dans ses scènes d'intimité, transcendés de concert par les dialogues imagés de Prévert et le découpage très précis de Carné. Même Jules Ferry, pourtant une canaille de première, a réussi à m'émouvoir dans une scène !

C'est ici ma première incursion dans le réalisme poétique du duo et je comprends totalement la fascination du genre. Il y a quelque chose d'incroyablement lyrique qui se dégage de la narration, sans jamais que le fond social soit éludé ou diminué. C'est très fort, un vrai univers de cinéma comme on en fait plus.

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Janvier

Classique récit de passage à l'âge adulte néanmoins transcendé par la pudeur de l'écriture et la chaleur apporté par le contexte rural. Très joli.

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Février

Un film qui se plaît à se performer lui-même (le VistaVision, la durée, l'intermède) mais qui tresse néanmoins un nœud thématique captivant entre l'immigration, l'art et le capitalisme. Outre la réalisation grandiose et intime de Corbet, la plus grande réussite du film réside immanquablement dans le personnage de László Toth, génie traumatisé, radical et souvent antipathique, interprété avec une fragilité saisissante par Adrien Brody. L'acteur tient sans nul doute son meilleur rôle et l'un des plus beaux héros de cinéma de ses dernières années.

Face à lui, Guy Pearce paraît forcément plus caricatural mais je trouve néanmoins que son personnage demeure convaincant, parfois même glaçant, avec quelques scènes qui cernent avec finesse cette bourgeoisie inculte et opportuniste.

Le film a quelques faiblesses, notamment une scène de confrontation vers la fin que je trouve très démonstrative, ainsi qu'une certaine tendance à marteler ses ambitions...Et en même temps, à d'autres moments, je trouve que Corbet touche véritablement à la grâce - ce plan-séquence dans l'escalier qui termine sur le visage apaisé de Toth, par exemple.

SPOIL

L'épilogue quant à lui peut paraître déceptif mais demeure à mes yeux assez fort, dans la mesure il adjoint au geste artistique auquel on vient d'assister une dimension historique nouvelle : là où le mécène capitaliste semble avoir été collectivement oublié, englouti on ne sait où dans le mausolée de béton, l'artiste a finalement triomphé dans la mémoire collective.

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Février

Un périple érudit, passionné, savoureux, nostalgique, émouvant, instructif...Bref : y'a de rien de mieux qu'écouter Bertrand Tavernier parler de cinéma.

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Février

J'avais lu pas mal d'avis jugeant le film académique et j'avoue ne pas vraiment être d'accord. Pour moi, Mangold livre un biopic étonnamment sous-dramatisé, très proche de la chronique dans sa première partie, où il s'attache à restituer avec sobriété et modestie, un certain climat musical des années 60. La beauté du grain, l'intimité qui se dégage de certaines scènes et l'excellence des comédiens (Chalamet en tête), très loin des performances outrancières du genre, rendent le projet attachant, comme une balade musicale dans laquelle on se laisse doucement bercer.

Par la suite, je dirais que la simplicité de l'écriture se retourne un peu contre le film, surtout lorsqu'il se sent obligé de créer de la tension dans son climax alors que les enjeux liés au contexte social sont très survolés. Dommage, j'aurais aimé un film encore plus libre, même si franchement c'est tout de même de bonne facture, j'ai pensé (un tout petit peu hein) à Leto.

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Février

Drame romantique déguisé en film policier - ou bien l'inverse ? - où un flic obsessionnel devient le truand qu'il traque, victime de ses propres sentiments. C'est sobre, c'est élégant, c'est musical, c'est du Claude Sautet.

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Février

Un portrait très à charge de la célèbre cinéaste, qui insiste avec des preuves nouvelles sur ses contradictions, ses mensonges et son opportunisme. J'aurais cependant aimé en savoir davantage sur son art.

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Février

J'ai rarement eu autant l'impression de voir un brouillon de scénario mis en image.

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Février

Très beau projet mais je crois que je préfère les intentions que le résultat, qui me parait un peu bancal.

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Février

Un film qui souffre indéniablement des démêlés entre les producteurs et Branagh, on sent les nombreuses coupes dans le montage, ce qui donne à cette version un rythme effréné parfois absurde, surtout au vu de l'histoire contée. On aurait cependant tort d'ôter toute responsabilité à Branagh, dont le style trèèèèès emphatique accumule les lourdeurs sans parvenir à véritablement donner de la chair à ses personnages.

Malgré tout, le film m'a plu. L'ambition se sent à l'écran, avec une direction artistique à tomber, une musique trop présente mais néanmoins sublime ainsi que quelques scènes franchement impressionnantes (les deux naissances des monstres, assez démentes). Et si je trouve Victor trop plat, la créature interprétée par Robert De Niro s'avère être une grande réussite, on y sent parfaitement ce mélange de mélancolie et de rage hérité du roman. Même Branagh semble être conscient qu'il tient quelque chose car sa réalisation virevoltante a tendance à se calmer lorsque De Niro est à l'écran, laissant enfin tout l'espace aux acteurs. C'est sans doute ma version préférée de la créature.