24 pendant la D4 (rime riche)

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(janvier)
des mois que je résistais à l'achat, c'est Le vent se lève qui m'a fait céder en urgence chez Coiffard ces neuf pauvres euros. débuté dans la nuit de premier janvier en Morbihan (preuve ici). fini dans le train retour du Bourbonnais. vingt heures, l'estomac vide.
l'effet d'identification est massif. même âge. même stade du cursus (ce moment bien précis où tu joue au docteur parce que t'en es pas encore vraiment un, mais t'arrives déjà à te faire passer pour tel et c'est pas un hasard). appréhension bien similaire de ce qu'est le voyage. rien que ça. et pour la reste, pas le même tempérament pour sûr mais je me le représente bien comme un pote sacrément agaçant. puis on me traitera de groupie comme on voudra mais on pardonne beaucoup à un beau brun pareil.
semaine dernière, me faut-il retomber sur un souvenir de l'été 2018, où j'ai beaucoup porté ce t-shirt paternel, à l'emblématique photo du che, mais barrée ici. c'est ça qu'on appelle virer sa cuti ? (poke l'abbé Barthes).
pour en venir à l'oeuvre même (traduction quoi ...). le style m'a immédiatement accroché. mordant, des ellipses ironiques, descriptions cabotines, d'eux comme des autochtones ou colons. le charme tient pour beaucoup au duo Granado Guevara qu'il décrit, naïveté alternant avec perfidie, opportunisme mesquins doublé de bonhommie désintéressée. bien que parcellaire, l'intérêt historique et documentaire est évident. ses observations comme médecin rejoignent les miennes.
Hugo n'avait pas menti. énorme banger. je te lirai volontiers encore, Che.

« C'est dans ce genre de cas qu'un médecin, conscient de son infériorité absolue face au milieu, souhaite un changement, quelque chose qui supprime l'injustice »
« l'espoir de rentrer vite pour reprendre mes études et obtenir une bonne fois pour toutes le titre d'habilitation »
« je savais qu'au moment où le grand esprit directeur porterait l'énorme coup qui diviserait l'humanité en à peine deux factions antagonistes, je serais du côté du peuple »
que sait-on ? que peut-il donc bien s'enchaîner en de grandes vacances et quelques trois ans tout juste ? pour une suite de décisions, auxquelles emboitent le pas des rencontres, qui mènent à d'autres décisions et ainsi de suite. tu t'embarques, comme médecin encore, dans une révolution, tu te fais combattant, ministre, ... quel chemin prendre pour arriver jusqu'à la mort ? sait-on déjà en l'empruntant s'il sera, pour les autres comme pour soi, raccourci plutôt que détour ?

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(octobre)
achat compulsif conjoint à celui d’une grammaire bretonne. j’en ai réprimé une paquet d’autres en cette aprem post concours où nos errances immotivées nous poussaient à nous protéger de la pluie de fripes en librairies.
j’ai comme le sentiment que c’est le genre de lecture qu’on fait plutôt en fanatique d’un auteur dont on a saigné déjà toute l’œuvre, pas mon profil qui ai pour seul antécédent Que ma joie demeure.
en l’occurrence mon cerveau farci de bruit et de mots n’avait envie que de ça et c’est donc avec ce titre que j’ai commencé mon dégrisement. entamé dans le train, poursuivi à l’abri de la flotte parisienne, achevé face à la mer bretonne. ça racontait assez peu de choses pour que je sois capable d’enchaîner les pages, j’ai marché avec lui. et malgré le peu d’effort manifeste mis dans ces lignes, j’y ai trouvé des mots qui me parlaient juste comme bivouaqueuse. je n’en citerai pas un, je n’étais pas d’humeur pour la moindre note.
quelques bribes de méta discours anecdotiques, là encore c’est sans doute plus riche d’enseignement pour un connaisseur, mais j’y ai pris plaisir.
le contexte du manuscrit questionne, abordé succinctement en annexe. des pistes sur les impasses du pacifisme, dans le genre de ce que dénonce Weil, des questions sur le penchant réactionnaire inévitable du tempérament (pas que) anti moderne. je suis concernée.

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(octobre)
on est sur un choix de complaisance, il faut satisfaire le paternel par des lectures rassurantes, des auteurs qu’il connaît, et des pas révolutionnaires. les mois lui ont fait oublier avoir déposé sur ma table de chevet ce bouquin. peu importe, il me fallait à moi un roman, ce sera celui-ci.
«si tu n’es pas capable de faire mieux que mon silence, alors rends-moi mon silence»

«venaient d’être saisi par le paradoxe, l’arbitraire et le non-conformisme transcendantal, bref, par le bon sens qui baignait ces sommets de la montagne bourguignonne et entraient ainsi dans cette chronique grandiose et singulière de Montfranc-le-Haut» drôle association de mots, qu’ont-ils de synonyme.
quelle est donc son idée des femmes ?
je n’aurais pas cru être si facilement ulcérée par une narration si basiquement réactionnaire, rien de neuf pourtant sous mon soleil. ce livre aurait-il pu me botter comme pas deux il y a quelques années de ça ?
onomastique.
pourquoi ça me hérisse ici alors qu’on me trouve première cliente des récits pastoralistes et déclamations anti modernes. Giono m’a botté, Bernanos ou Bloy je les bois. Thibon j’ai quelque distance mais j’y goûte sans peine. je sens que ma lecture de Tesson sera un supplice similaire, il faut que j’en choisisse un court.
il me faudra bien un jour élucider mes affections différenciées. je partais pourtant bien disposée.

bilan : certaines pages horripilantes, d'autres accèdent à ma faveur sans me transporter pour autant, de jolis mots appris tout de même, historiette globalement facile à lire, pas complètement déplaisante, je la donnerais à un jeune ado.

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(octobre ... janvier)
Papa sursaute en voyant le A rouge cerclé de la couverture (Payot). le livre je l'ai laissé traîner, pas d'humeur à cacher mes lectures (ça ne suffirait pas à m'acheter la paix).
voilà que je reprends du début un an après avoir entamé ma lecture, pour m’apercevoir que mon étourderie m’avait privé de noter que je n’ai qu’un extrait de l’œuvre en ma possession, les chapitres 7 et 8 (deux derniers), qui semble difficile à acquérir dans son intégralité, point trop de regrets alors, je verrai bien si elle me tombe dessus un jour ou l’autre.
inégal.
salutaire démarche que d'opposer au darwinisme social mortifère ce récit antagoniste. se perd, il est vrai, dans quelques banalités et un soupçon de romantisation de la condition de pauvre, que je tolère un brin plus chez des mystiques (évoquons subtilement Bloy). j'ai noté : P90 énorme mécompréhension de la Charité, qu'on a du mal à lui reprocher vu le mauvais usage qui put en être fait par les religieux eux-mêmes. «la charité qui prend un caractère d'inspiration divine et en conséquence implique une certaine supériorité de celui qui donne sur celui qui reçoit ».

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(novembre ...)
prêt marraine, visite Paris 17 octobre.
introduction alléchante. Suarès dont Millet-Gérard évoquait la correspondance avec Claudel.
lecture ardue, c'est mon avis.

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(décembre Noël)
kdo bp bm.
Bainville, Thierry, Michelet : téléologie.
de la cécité des historiographes du sacre d'Henri II, 1154.
mon père : "tu fais de l'histoire comme un chroniqueur et non historien". Bainville vs Marx, rires.
beaucoup de répétitions entre parties et sous-parties. on en sortira en ayant intégré la ribambelle de noms c'est ça de pris.

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(décembre Noël)
intro facile à lire, qui l'eut cru. vu que me voilà québlo entre 3 lectures poussives depuis la reprise des stages, pas tant la faute à mes lectures qu'à mon quotidien, mais un peu quand même. craqué-je donc à de nouvelles sirènes.
poursuivi au retour de la ferme : non je ne l'ai pas avalé comme prédit aux premières pages. style et forme tout compte fait très scolaires. pas autant de plaisir de lecture qu'anticipé.

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Encyclique aux Français (pas là mais flemme de ficher) _ "nous indigner contre cette espèce de neutralité gardée par l'Eglise, au début du XIXe, entre l'Etat oppresseur et la masse opprimée () or, pour condamner en temps utile cette Société moderne () où la Liberté n'était déjà que le masque de la soumission la plus abjecte à l'économique () ce n'est pas la Charité qui fit défaut à l'Eglise, mais la Force" _ la bourgeoisie une "classe déjà vaincue" ben voyons mon Georges. _

La chrétienté français, fidèle, fière et libre _ "le jour où nous ferons autant d'efforts pour édifier les impies que nous perdons de temps à les sermonner, la force déchaînée du mal sera bien près d'être vaincue" "je n'ai pas le goût de détruire, mais je ne suis pas né non plus pour conserver tout ce qu'on me donne à conserver, je ne me crois pas forcé de couver n'importe quel œuf, même si c'est un œuf de serpent"

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(novembre ...)

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du même auteur, à ajouter : Redécouvrir Sankara - Martyr de la liberté

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on espère bien mieux que les inepties de Dora et Marguerite

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(janvier)
un ami observateur me mettrait en garde contre ce douzième ajout à la liste. qu'il se rassure, je ne projette d'en lire que le chapitre premier sur Drumont, et ce au service de lectures déjà entamées (on citera La grande peur des bien-pensants). de plus, ce bouquin me fut offert à la Pentecôte 2022, n'a pas été corné depuis, c'est presque œuvre de justice que je fais ici.