2 O 2 I

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On commence l'année avec Wim Wenders. Les Ailes du désir est un film sublime d'une poésie à couper le souffle, et j'adore le fait que l'on croise plusieurs histoires assez secondaires mais suffisamment bien écrites pour être touchantes (le suicide est magnifique), ce qui nous met bien à la place de l'ange, avec un sound-design hypnotisant. Toutefois, je suis moins convaincu par le squelette du film : je ne comprends pas ce que l'ange trouve chez cette femme, et toute la partie où il est humain m'a laissé assez indifférent. J'ai un peu de mal à savoir quoi penser de toute la partie avec Columbo, mais le personnage m'est assez sympathique pour que je l'apprécie. Je retiens des plans sublimes où l'invisible côtoie le visible, notamment la scène de la bibliothèque.

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Premier contact avec Yann Gonzalez, et c'est plutôt pas mal mais assez décevant. Dès que le film m'entraîne, il m'en fait sortir aussitôt avec des choix d'assez mauvais goût. Par exemple, je déteste la conclusion qui est d'un kitsch assez légendaire alors que j'adorais les séparations du groupe. C'est plutôt joli, mais la mise en scène est bien trop sage, pour accompagner la beauté de la photographie et des décors. Certains concepts sont sous-utilisés, je pense à la junkbox sensorielle qui ne sert à rien. Le phrasé des acteurs est insupportable, j'aurais aimé que Gonzalez ajoute une touche de réel en abandonnant ces dialogues récités par cœur (là où Mandico est assez subtil). Malgré tout, le film dégage une certaine mélancolie qui me touche beaucoup, bien que j'aurais aimé un peu plus d'érotisme.

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Troisième contact avec Lynch, et c'est ce que je préfère pour l'instant. Lynch est un maître du suspens, il arrive à nous faire suer en étirant les scènes au maximum et en créant un véritable danger à chaque séquence. L'érotisme fonctionne bien, et j'aime beaucoup ce héros qui fréquente deux femmes qu'il semble aimer toutes les deux, mais d'une façon assez différente. C'est assez onirique mais très proche du réel, on est plus dans un réel déformé que dans un rêve. Le méchant est terrifiant ! Je trouve néanmoins que le film a un petit creux lors de la balade avec Frank, où son côté fêtard et la longueur de la séquence le rendent moins effrayant. Mais sinon, Blue Velvet est un très bon film.

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Bon concept, bons acteurs, belle photo, belle musique hypnotisante, mais j'aurais voulu en voir plus ! Ça aurait gagné à durer quinze minutes, à avoir une véritable progression dans la bestialité, ou à évoquer les différentes relations que l'on peut avoir aux différents âges de sa vie... Je ne sais pas, mais il aurait fallu donner plus de matière à ressentir et penser.

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A part le plan au lycée et avec les immeubles, j'ai détesté. Aucune créativité, mise en scène plate, acteurs et dialogues horribles. Il n'y a rien.

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J'aime beaucoup la stroboscopie du début et la soirée, avec des plans qui s'attardent sur les détails, créant un véritable érotisme et une ambiance électrique. Tout ce qu'il y a après, je trouve ça assez plat et je ne suis pas certain de comprendre ce que ça fait là.

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Un peu déçu par ce Bergman que je m'attendais à adorer. Je trouve que l'érotisme fonctionne difficilement parce que ça se crée dans l'attente, dans la longueur, et si le couple met du temps à atteindre le stade charnel, Monika se met à nu trop "facilement" devant Harry, ce dernier reste habillé, et hop-là ils ont un bébé. J'aime bien l'aspect défaitiste de Bergman sur cette situation classique, celle du père qui reprend des études pendant que la femme reste au foyer, mais la pauvreté et l'ennui rongera le couple. Monika a une certaine fraîcheur et tient le film à elle-seule. L'onirisme de la romance sur l'île est assez agréable, et les plans assez mortifères lorsqu'ils retournent en ville sont très soignés. Malgré tout, je trouve que cette relation aurait pu être plus développée, plus belle, plus érotique (je manque sans doute de recul sur l'époque), et il y a quelques passages un peu ratés (le début qui est assez inintéressant, et la bagarre que je trouve carrément mal réalisée). Le fameux "plan le plus triste de l'histoire du cinéma" selon Godard m'a laissé assez indifférent, il donne certes de la matière et ressentir et penser, mais je le trouve trop appuyé, et le récit aurait pu lui insuffler davantage de sens en faisant durer ses tentations.

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Si je ne connais pas assez le cinéaste pour savoir si ce film se rapproche de son style habituel, Wim Wenders semble avoir pété un câble avec cette suite des Ailes du désir. Si loin si proche est foutraque, son récit déborde dans tous les sens et nous fait oublier des personnages que l'on retrouve quarante minutes plus tard, délaisse la poésie de l'introduction pour se concentrer sur du comique burlesque et de l'action loufoque, avec une très belle toile de fond évoquant les heures sombres de l'Allemagne. Étonnamment, le film touche parfois au sublime. Cassiel est d'une naïveté touchante, son amitié avec Damiel est sincère et on est heureux de les voir réunis. L'envie du protagoniste de se repentir offre une très belle quête. Néanmoins, le récit est lourdaud et se perd assez souvent (je pense notamment au personnage de Willem Dafoe qui aurait pu être supprimé), et le mélange des genres fonctionne trop rarement.

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J'ai vraiment trouvé le film plat, notamment à cause de sa trame narrative cruellement simpliste (c'est littéralement Shrek qui a un problème, qui va d'un point A à un point B, puis retourne du point B au point A), et les rencontres qu'il fait sont pas assez marquantes pour chambouler un peu le récit ou renouveler les enjeux (genre les Robin des bois c'est juste une péripétie osef de plus, ça aurait tellement pu être plus que juste "Fiona sait se battre" + référence à Matrix). L'âne est vaguement marrant mais cliché dans son développement (le mec lourd que finalement on aime bien ahah), et les répliques sont parfois tellement random (genre le clafouti, qu'est-ce que c'était nul). Même le coup de la princesse, je trouve que ça fait assez Disney, c'est tout gentil tout mignon comme message, et c'est tellement cousu de fil blanc la prophétie de type "celui qui t'aime te trouvera belle". Sans compter cette séquence musicale vraiment nulle de fin de récit qui rappelle que l'esprit DreamWorks est terriblement faussement fun. Shrek n'est tellement pas un bon film.

Par contre, j'ai été surpris de voir à quel point l'animation avait bien vieilli. Certains décors font un peu vide, mais les personnages sont tous vivants, même ceux en arrière-plan. Les expressions et les passages de l'une à l'autre sont toujours très réussis.

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Pas créatif pour un sou, le phrasé des acteurs est insupportable, le texte ne veut rien dire... Yann Gonzalez est vraiment capable du pire.

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Je passerais sur les clowneries insupportables de la réalisatrice en introduction du film pour me concentrer sur l'important, à savoir la partie avec les rendez-vous filmés. Dans la majorité des cas, Michka Gorki ne parvient pas à faire parler ses personnages et ne crée pas grand-chose. La dernière scène, où un personnage prend mal le fait qu'elle repousse ses avances, est tellement attendue qu'elle n'a aucune puissance (disons qu'avec l'intention féministe du film, il n'y avait aucune chance que ça finisse autrement). Seuls deux personnages sont véritablement marquants. Le premier, constatant l'excentricité de la jeune femme, prononce ces magnifiques quelques mots : "Quand je vous vois comme ça, cette belle robe, cet intérieur... C'est pas fait pour moi... Un petit employé comme moi, qu'est-ce que vous voulez qu'il espère ?" Le second est un religieux qui souhaite devenir prêtre, mais qui a l'air profondément hésitant avec sa foi sans vraiment l'accepter, ce qui le rend très beau, très humain... Il met un certain temps dès que la réalisatrice lui pose une question... La musique répétitive et entêtante au piano est très bien gérée, crée une certaine mélancolie... Sinon, les autres personnages sont assez quelconques et c'est trop un film-concept.

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Critique sur Cinevrai

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Vu juste après Possessor que je n'ai pas aimé. Pour reprendre les mots d'OVBC sur sa critique de Seul contre tous : "A l'adolescence, on évoque rien. On brandit. On colporte." J'aime ce premier film précisément car il comporte toute la radicalité propre à un jeune auteur. C'est assez expérimental par moments, avec ces décors quasi-absents, ces vidéos en boucle comme des gifs, ce personnage principal glacial... Le concept est génialement stupide, ce qui donne du cachet à cette critique du capitalisme. Si toute la seconde partie est finalement un peu basique, la maladresse de ce film m'a franchement emballé.

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Je trouve ça assez bien vu d'expérimenter la laideur des images numériques ! Je n'ai pas d'autres films en tête qui sont allé sur ce terrain-là. Du coup, si le pari était d'essayer de faire du beau avec du moche, c'est plutôt réussi : le texte est assez bien écrit pour cela, certain passages sont plutôt créatifs (le lait maternel de plusieurs femmes qui nourrit Bébé Colère), et les images créées sont délirantes (sur l'aile de l'avion !). Malgré tout, si j'apprécie parfois le nihilisme de Mandico et Gonzalez, ici, je trouve que c'est un peu trop gratuit... Comme le passage avec la recette de gâteau. En soi, ça explore le rapport entre le diégétique et l'extra-diégétique, mais la voix-off le faisait déjà, et en l’occurrence je trouve que c'est trop conscient de sa stupidité... Et il y a plein de passages qui souffrent de ça. Mais sinon, c'est pas mal et plutôt intéressant, et je compte bien regarder les films de Poggi et Vinel !

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Bon... Les partis pris esthétiques fonctionnent plutôt bien, y compris quand les idées ne sont pas vraiment appuyées (les fourmis), mais le côté montage formel en permanence est insupportable, surtout au début. Faites durer les plans ! Et certaines idées de plan sont clairement de mauvais goût, comme le traveling au début avec entre deux personnages à table et que la caméra zoome sur chaque visage. Tout est très maniéré, mais j'aime bien la folie finale où la réalité se déforme, et la photo est très réussie... Mais je ne pense pas que ce soit un bon film.

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Une belle représentation de l'orgasme ! Le genre de propositions qui serait sans doute bien plus marquantes dans un film complet plus terre-à-terre, mais ça reste assez joli comme ça. Je trouve que les idées représentent bien l’ambiguïté d'un orgasme : le côté explosif et "sur le fil"... J'aime bien !

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Joli montage qui se ressent plus qu'il ne se comprend, sans vraiment se renouveler. Un bon exercice formel, rien de plus.

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Une magnifique représentation des forces invisibles, avec cette église détruite, ce son hypnotisant, cette boucle infernale... Puis une apparition mystique, qui n'est pas appuyée par la mise en scène lui donnant un aspect terre-à-terre. Vraiment un joli film !

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C'est purement formel, mais c'est assez réussi ! A force de fixer la projection ou le décor réel, on en finit par oublier l'autre et c'est assez troublant. L'illusion fonctionne bien, indéniablement. Et c'est le genre d'idées qui n'a pas de sens autrement que dans une légère captation improvisée comme celle-ci ; c'est trop radical pour faire partie d'un tout, et le dispositif est trop extrême pour le voir en vrai.

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Difficile de juger une installation qui a été montée en split-screen ! Je ne vais pas m'étendre puisque le dispositif n'est pas initial, mais je trouve que ça ne fonctionne pas vraiment, mais que les images individuelles fonctionnent bien (avec ces maisons qui se déplacent !)

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Clément Cogitore a un sens du plan, la perte de repères est très bien retranscrite par la mise en scène... Mais rohhh, le récit est tellement simpliste et attendu, j'ai eu une sensation de mauvais téléfilm bien mis en scène pendant tout le film.