6 mois

Annotation :

« Tout apprentissage consiste en un métissage » est un peu le postulat, cet apprentissage est un engendrement

Divisé en 3 parties : élever, instruire , éduquer

Le livre s’ouvre par la figure d’Arlequin , empereur de la Lune dont l’habit est composite, fait de milles morceaux de tissus discontinus. Sa peau nue, métisse est elle aussi un ensemble bariolé de tatouages. Son sexe est pluriel, hermaphrodite.
Arlequin reviendra comme un motif discret au long de la lecture

Dans élever : le corps gaucher, droitier, la question du sexe et du genre, l’enfance, la découverte, le départ, le voyage initiatique

dans instruire : l’univers, le mi-lieu, point de centre de l’univers ici mais un tiers lieu.
Le siècle des lumières vu comme un « poudroiement ». « l’âge des éclats », du scintillement
« Peut-Être de la lumière préférons-nous désormais le chromatisme à l’unité, la vitesse à la clarté ? »
Ces lumières de l’esprit me paraissent belles dans cette forme non-statique, en mutation, en multiplication.

Question sur les études, opposant d’une part le grammairien, le critique ou l’analyste de l’autre le styliste, l’artiste : celui qui se risque à la création. Entre eux un Tiers-philosophe ?
Question du mécénat, alternative au don, contre-don.

Enfin dans éduquer : une déception à la toute fin, Michel Serre évoque Hergé (son ami cher) comme un homme « lumineux », « blanc » dont le personnage Tintin, serait presque universel dans son indéfinition, sa blancheur. Son front blanc lunaire, deviendrait un espace vide ou le lecteur peut se glisser pour vivre ses aventures.
Je me retiens alors d’évoquer trivialement le racisme d’Hergé ...mais, quelle est cette nouvelle lumière blanche, unique, universelle, de synthèse additive ? plus de poudroiement ici ?
Serre enchaine de plus avec la peinture qui pour le coup est le domaine de la synthèse soustractive : du noir dans sa matière composite !