Alan Ayckbourn

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Série de 8 pièces d'Alan Ayckbourn et dont Alain Resnais a tiré les deux films "Smoking" et "No Smoking". L'histoire présente une série de personnages dans un petit village du Yorkshire interprétés par deux comédiens qui vont nous proposer plusieurs versions de leur vie.

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Comme souvent, Ayckbourn fait du cinéma au théâtre, montrant d'un point de vue subjectif dans "Woman in mind" une femme qui perd pied et devient folle. Dans son jardin, elle voit alternativement sa vraie famille et une famille imaginaire, faite de souvenirs de séries TV, de clichés d'une famille parfaite. A ces deux familles s'ajoutent un médecin, réel, qui va tenter de la sauver. Si certaines situations peuvent faire rire aux éclats, la pièce est surtout bouleversante et terrifiante. Les aléas de la vie (le choix d'un mari, l'éducation d'un fils...) peuvent vous transformer, vous mener à l'asile.

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Pièce-somme, qui recoupe tous les thèmes chers à Alan Ayckbourn à travers 14 personnages, et s'adossant à un nouveau défi narratif et théâtral : les deux pièces de 2H chacune sont jouées simultanément dans 2 salles adjacentes. Le public peut voir au choix "MAISON" ou "JARDIN", tandis que les mêmes acteurs jouent dans les deux pièces, traversant les coulisses d'une scène à l'autre.
Au-delà du gimmick, certains twists ou climax concernant tel ou tel personnage de "MAISON" aura lieu dans "JARDIN". En fonction du choix du spectateur de voir l'une ou l'autre en premier, son ressenti sur chacune des pièces sera donc différent de son voisin qui aura vu les pièces dans l'ordre inverse !

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Une des toutes premières pièces d'Alan Ayckbourn, reposant sur une suite de quiproquos absolument délirante, menant à l'absurde. Ces quiproquos naissent des mensonges que chacun des membres de ces deux couples entretient vis-à-vis de son ou de sa conjoint(e). Si la pièce ne comporte pas d'effet de narration "à la Ayckbourn" (flash-back, chronologie bouleversée, scène coupée en deux...), elle souligne dans sa fausse simplicité de pièce de boulevard la solitude de l'être humain, enfermé dans son mensonge, dans le masque qu'il s'est donné, et l'impossibilité de communiquer.

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Pièce pour 7 acteurs : 6 personnages d'une même famille + 5 employés d'un restaurant joués par un seul acteur.

Dans "Time of my life", on voit ce qui a pu toucher Resnais dans le théâtre d'Ayckbourn : une capacité à amener des effets de montage, cinématographiques, sur scène. Et particulièrement, des effets temporels.

En effet, "Time of my life" débute comme une pièce de boulevard ayant pour credo "famille je vous hais". Le Père, les deux fils, l'épouse de l'un et la copine de l'autre, sont réunis autour de la Mère pour son anniversaire. Mais, après la première grande scène de l'anniversaire, la chronologie est perturbée, et trois strates de temps nous sont révélées :
- nous remontons dans le passé avec l'un des fils et sa petite amie, jusqu'à la scène initiale de leur rencontre
- nous restons au présent avec le Père et la Mère, qui se déchirent une fois leurs enfants partis du restaurant
- nous voyageons dans le futur avec l'autre fils et son épouse, qui nous apprennent la mort d'un des personnages, et la destinée des autres...

Le tout se déroule dans le lieu unique de ce restaurant, et sous couvert d'un humour de pièce de boulevard, traite, comme souvent chez Ayckbourn, de la bulle dans laquelle nous sommes tous enfermés, nous vouant à mourir seuls...

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Le titre résume tout. 5 courtes pièces, comprenant environ 20 personnages en tout... mais devant être jouées par seulement 5 acteurs.
Or, certains personnages reviennent d'une pièce à l'autre, d'autres non. En effet, les 5 courtes-pièces n'ont pas forcément de connexions entre elles en terme d'intrigue, mais juste un personnage que l'on retrouve de l'une à l'autre : l'époux absent de la pièce 1 est le personnage central de la pièce 2, le serveur de la pièce 2 est toujours serveur dans la pièce 3, l'épouse trahie de la pièce 3 joue un rôle mineur dans la pièce 4.
Un jeu avec les rôles qui nous fait croire que ces personnages sont voués à se croiser, comme dans un film choral.
Or la pièce 5, finale, vient contredire cette attente : aucun personnage des premières scènes. Et cette pièce 5 "A talk in the park" raconte justement, de manière surréaliste, l'impossible communication entre les êtres : 5 inconnus assis sur des bancs fuient leurs voisins bavards, effectuant une ronde autour du parc, et se faisant effrayant leur nouveau voisin de banc.

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La première pièce d'Alan Ayckbourn à se dérouler en temps réel. D'une incroyable noirceur, et d'une grande justesse, sur les dégâts du temps. Le retour d'un ami oublié, qui entre temps a connu le deuil d'une femme qu'il aimait, fait apparaître les tares des autres camarades habitués à leur petite vie. On sent les prémices de "Intimate Exchanges" (en film, "Smoking/No Smoking") : on y voit bien comment chacun des personnages a emprunté un chemin qui l'a mené à devenir bon ou mauvais, aigri ou heureux... En l'occurrence, seul l'ami qui revient a emprunté un bon chemin.

Annotation :

Un voyage temporel dans une chambre d'hôtel.
Mi-SF, Mi-Thriller Hitchcockien. Les effets de structure, de temporalité, sont géniaux. On retrouve le mélange d'humour et de noirceur d'Ayckbourn. Certains personnages, ou certains passages, sont peut-être juste un peu too much pour être crédibles.

Annotation :

Une scène en "surimpression" : nous sommes à la fois dans l'appartement d'un couple et d'un autre, leurs prises de paroles s'alternant, sauf quand ces couples sont réunis. Bien sûr, les marivaudages viennent créer un véritable imbroglio scénique.

Annotation :

Trois actes, trois réveillons de Noël, trois couples, trois cuisines.