Cover Alejandra Pizarnik, l'enfant des lilas

Alejandra Pizarnik, l'enfant des lilas

(1936 — 1972).


« La poésie est une introduction. « Je donne »  des poèmes pour qu’on ait de la patience. Pour qu’on m’attende. Pour faire diversion jusqu’à ce que j’écrive mon chef-d’oeuvre en prose.
Ma folie ne consiste pas seulement à avoir placé mon destin dans la ...

Afficher plus
Liste de

15 livres

créee il y a environ 8 ans · modifiée il y a presque 6 ans
La Terre la plus étrangère
6.6

La Terre la plus étrangère (1955)

La tierra más ajena

Sortie : 8 octobre 2015 (France). Poésie

livre de Alejandra Pizarnik

1821 a mis 6/10.

Annotation :

1955. (Publié sous le nom Flora Alejandra Pizarnik ; ultérieurement renié car « jugé extérieur et non pas antérieur à son oeuvre ». )

«  MA FORÊT (Mi bosque)

accumuler les désirs en plantes ingrates
dire ce qui t'appartient
en verdure solennelle
et alors dix chevaux viendront
tirer la queue du vent noir
leurs crins mouillés
agiteront les feuilles
et l'équerre viendra
arrondissant les vers

/

acumular deseos en plantas ingratas
referir lo tuyo
en verdor solemne
y entonces vendrán diez caballos
a tirar la cola al viento negro
moverán las hojas
sus crines mojadas
y vendrá la escuadra
redondeando versos »

La dernière innocence
7.9

La dernière innocence

Sortie : 12 mars 2015 (France). Poésie

livre de Alejandra Pizarnik

1821 a mis 8/10.

Annotation :

1956.

« POÈME POUR EMILY DICKINSON (Poema para Emily Dickinson)


De l’autre côté de la nuit
l’attend son nom
son subreptice désir de vivre,
de l’autre côté de la nuit !

Quelque chose pleure dans l’air,
les sons dessinent l’aube.

Elle pense à l’éternité.

/

Del otro lado de la noche
la espera su nombre,
su subrepticio anhelo de vivir,
¡del otro lado de la noche!

Algo llora en el aire,
los sonidos diseñan el alba.

Ella piensa en la eternidad. »

Les Aventures perdues
8.2

Les Aventures perdues

Sortie : 12 mars 2015 (France). Poésie

livre de Alejandra Pizarnik

1821 a mis 7/10.

Annotation :

1958.

« TEMPS (Tiempo)

Je ne sais de l’enfance
qu’une peur lumineuse
et une main qui m’entraine
vers mon autre rive.

Mon enfance et son parfum
d’oiseau caressé.

/

Yo no sé de la infancia
más que un miedo luminoso
y una mano que me arrastra
a mi otra orilla.

Mi infancia y su perfume
a párajo acariciado.

*

L’ABSENT - II (El ausente)

Sans toi,
le soleil tombe comme un mort abandonné.

Sans toi
je me prends dans mes bras
et m’emmène vers la vie
mendier de la ferveur.

/

Sin ti
el sole cae como un muerto abandonado.

Sin ti
me torno en mis brazos
y me llevo a la vida
a mendigar fervor. »

Arbre de Diane
7.9

Arbre de Diane

Sortie : 15 mars 2014 (France). Poésie

livre de Alejandra Pizarnik

1821 a mis 7/10.

Annotation :

1962.

« Nous vivons ici-bas une main serrée sur la gorge. Que rien ne soit possible étant chose connue de ceux qui inventaient des pluies et tissaient des mots avec la torture de l'absence. C'est pourquoi il y avait dans leurs prières un son de mains éprises du brouillard. 

/

Aquí vivimos con una mano en la garganta. Que nada es posible ya lo sabían los que inventaban lluvias y tejían palabras con el tormento de la ausencia. Por eso en sus plegarias había un sonido de manos enamoradas de la niebla. »

Les Travaux et les Nuits
8.5

Les Travaux et les Nuits

Sortie : 6 décembre 2013 (France). Poésie

livre de Alejandra Pizarnik

1821 a mis 9/10.

Annotation :

1965.

« pour reconnaître en la soif mon emblème
pour désigner le rêve unique
pour ne jamais me nourrir à nouveau de l’amour

j’ai été toute offrande
une pure errance
de louve dans les bois
dans la nuit des corps

pour prononcer la parole innocente

/

para reconocer en la sed mi emblema
para significar el único sueño
para no sustentarme nunca de nuevo en el amor

he sido toda ofrenda
un puro errar
de loba en el bosque
en la noche de los cuerpos

para decir la palabra inocente

*

OMBRE DES JOURS À VENIR (Sombra de los días a venir)

Demain
on m’habillera de cendres à l’aube,
on m’emplira la bouche de fleurs.
J’apprendrai à dormir
dans la mémoire d’un mur,
dans la respiration
d’un animal qui rêve.

/

Mañana
me vestirán con cenizas al alba,
me llenarán la boca de flores.
Aprenderé a dormir
en la memoria de un muro
en la respiración
de un animal que sueña. »

Extraction de la pierre de folie
8.9

Extraction de la pierre de folie

Poésie

livre de Alejandra Pizarnik

1821 a mis 9/10.

Annotation :

1968.

« CHEMINS DU MIROIR (Caminos del espejo)

II

Mais toi je veux te regarder jusqu’à ce que ton visage s’éloigne de ma peur comme un oiseau du bord effilé de la nuit.

/ Pero a ti quiero mirarte hasta que tu rostro se aleje de mi miedo como un pájaro del borde filoso de la noche.

VII

Notre nuit à tous les deux s’est dispersée avec la brume. C’est la saison des nourritures froides.

/ La noche de los dos se dispersó con la niebla. Es la estación de los alimentos fríos.

VIII

Et la soif, ma mémoire est celle de la soif, moi en bas, au fond, dans le puits, je buvais, je m’en souviens.

/ Y la sed, mi memoria es de la sed, yo abajo, en el fondo, en el pozo, yo bebía, recuerdo.

XII

Mais le silence est sûr. C’est pourquoi j’écris. Je suis seule et j’écris. Non, je ne suis pas seule. Il y a quelqu’un ici qui tremble.

/ Pero el silencio es cierto. Por eso escribo. Estoy sola y escribo. No, no estoy sola. Hay alguien aquí que tiembla. »

L'Enfer musical
8.6

L'Enfer musical

Sortie : 1971 (France).

livre de Alejandra Pizarnik

1821 a mis 10/10.

Annotation :

1971.

«  LA PAROLE DU DÉSIR (La palabra del deseo)

Cette texture spectrale de l’obscurité, ces mélodies au fond des os, ce souffle de silences divers, cette plongée en bas par le bas, cette galerie obscure, obscure, cette manière de sombrer sans sombrer.

Qu’est-ce que je suis en train de dire ? Il fait noir et je veux entrer. Je ne sais quoi dire d’autre. (Je ne veux pas dire, je veux entrer.) La douleur dans les os, le langage brisé à coups de pelle, peu à peu reconstituer le diagramme de l’irréalité. […]

/ Esta espectral textura de la oscuridad, esta melodía en los huesos, este
soplo de silencios diversos, este ir abajo por abajo, esta galería oscura,
oscura, este hundirse sin hundirse.

¿Qué estoy haciendo? Está oscuro y quiero entrar. No sé que más
decir. (Yo no quiero decir, yo quiero entrar.) El dolor en los huesos, el
lenguaje roto a paladas, poco a poco reconstituir el diagrama de la
irrealidad.[…] »

La Comtesse sanglante
7.2

La Comtesse sanglante (1971)

La condesa sangrienta

Sortie : 2 décembre 2013 (France). Poésie

livre de Alejandra Pizarnik

1821 a mis 7/10.

Annotation :

(Initialement paru dans la revue Diálogo en 1965, puis publié en 1971.)

« Château de pierres grises, rares fenêtres, tours carrées, labyrinthes souterrains, château dressé sur la colline rocheuse, aux herbes rares et sèches, aux bois peuplés de fauves blancs l'hiver et obscurs l'été, château qu'Erzsébet Bathory aimait pour sa funeste solitude aux murs où s'étouffaient les cris.
La chambre de la comtesse, froide et mal éclairée par une lampe à huile de jasmin, sentait le sang comme les sous-sols le cadavre. Si elle l'avait voulu, elle aurait pu réaliser son "grand oeuvre" à la lumière du jour et massacrer des jeunes filles au soleil, mais les ténèbres du labyrinthe la fascinaient qui s'accordaient si bien à son 'terrible érotisme de pierre, de neige et de murailles'.Elle aimait le labyrinthe, lieu typique de la peur, espace visqueux et incertain de l'égarement et de l’errance. 

/

Castillo de piedras grises, escasas ventanas, torres cuadradas, laberintos subterráneos, castillo emplazado en la colina de rocas, de hierbas ralas y secas, de bosques con fieras blancas en invierno y oscuras en verano, castillo que Erzébet Báthory amaba por su funesta soledad de muros que ahogaban todo grito. El aposento de la condesa, frío y mal alumbrado por una lámpara de aceite de jazmín, olía a sangre así como el subsuelo a cadáver. De haberlo querido, hubiera podido realizar su "gran obra" a la luz del día y diezmar muchachas al sol, pero le fascinaban las tinieblas del laberinto que tan bien se acordaban a su terrible erotismo, de nieve y de murallas. Amaba el laberinto, que significa el lugar típico donde tenemos miedo; el viscoso, el inseguro espacio de la desprotección y del extraviarse. »

Textes d'ombre : derniers écrits
8.2

Textes d'ombre : derniers écrits (1982)

Textos de Sombra y últimos poemas

Sortie : 15 octobre 2014 (France). Poésie

livre de Alejandra Pizarnik

1821 a mis 7/10.

Annotation :

(Publication posthume, 1982. Poèmes écrits entre 1970 et 1972.)

« LES PETITS CHANTS

XIII

Une idée fixe
une légende enfantine
une déchirure

le soleil
comme un grand animal obscur

il n’y a que moi
il n’y a rien à dire

/

une idea fija
una leyenda infantil
una desgarradura

el sol
como un gran animal oscuro

no hay más que yo
no hay qué decir »

Cahier jaune
7.8

Cahier jaune

Sortie : 15 novembre 2012 (France). Roman, Poésie

livre de Alejandra Pizarnik

1821 a mis 8/10.

Annotation :

(Publication posthume. Poèmes écrits entre 1961 et 1972.)

« On attend que la pluie cesse. On attend que les vents arrivent. On attend. On dit. Par amour du silence on dit de misérables paroles. Un dire inévitable, forcé, un dire sans issue possible, par amour du silence, par amour du langage des corps. Je parlais. En moi le langage est toujours un prétexte pour le silence. C'est ma manière d'exprimer ma fatigue inexprimable.
Cet ordre pernicieux devrait être inversé. Pour la première fois employer des paroles pour séduire qui l'on voudrait grâce à la médiation du silence le plus pur. J'ai toujours été la silencieuse. Les paroles qui intercèdent, je les ai tant entendues, à présent je les répète. Qui a fait l'éloge de ceux qui aiment au détriment de ceux qui sont aimés ? Mon orientation la plus profonde : les rives du silence. Paroles qui intercèdent, leurre de voyelles. Telle à présent ma vie : me contenir, trembler devant chaque voix, trembler les paroles en en appelant à tout ce que j'ai entendu et lu de néfaste et de maudit en matière de formes de séduction. »

Les Perturbés dans les lilas

Les Perturbés dans les lilas (1969)

Poseídos entre lilas

Sortie : 14 mai 2014 (France). Théâtre

livre de Alejandra Pizarnik

1821 a mis 5/10.

Annotation :

(Publication posthume. Écrit en 1969.)

«  CAR — J’ai vécu parmi les ombres. Je sors au bras des ombres. Je m’en vais car les ombres m’attendent. Seg, je ne veux pas parler : je veux vivre.

/

CAR — He vivido entre sombras. Salgo del brazo de las sombras. Me voy porque las sombras me esperan. Seg, no quiero hablar : quiero vivir. »

Approximations
8.3

Approximations

Sortie : 8 octobre 2015 (France). Poésie

livre de Alejandra Pizarnik

1821 a mis 7/10.

Annotation :

(Publication posthume. Poèmes écrits entre 1956 et 1972.)

« Ne plus désirer vivre sans savoir ce qui vit à ma place, ni écrire, puisque pour me blesser la vie prend des formes si étranges. 

/

No [poder] querer más vivir sin saber qué vive en lugar mío ni escribir si para herirme la vida toma formas tan extrañas. »

Journaux 1959-1971
8.5

Journaux 1959-1971

Sortie : 6 mai 2010 (France). Journal & carnet

livre de Alejandra Pizarnik

1821 a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

(Publication posthume. 1959-1971.)

« Le danger de ma poésie est une tendance à la dissection des mots : je les fixe à l'intérieur du poème presque en les vissant. Chaque mot se pétrifie. Cela est dû, en partie, à ma crainte de tomber dans la plainte tragique. Mais aussi à la crainte que suscitent les mots en moi. Je n'ai pas confiance non plus en ma capacité de créer une architecture poétique. D'où la brièveté de mes poèmes. »

Alejandra Pizarnik - Correspondance avec León Ostrov 1955-1966
8.5

Alejandra Pizarnik - Correspondance avec León Ostrov 1955-1966

Sortie : 3 mars 2016 (France).

livre de Alejandra Pizarnik et Edmundo Gomez Mango

1821 a mis 9/10.

Annotation :

(Publication posthume. 1955-1966.)

«  Étrange de ne pas penser à vous. Étrange de ne pas sombrer dans une angoisse innommable en pensant que je suis ici, plus seule que les pierres — elles au moins sont caressées par la mer. Mais je ne suis pas vraiment surprise. J'ai regardé la mer, je l'ai admirée malgré tout, j'ai affronté le soleil, et j'ai sérieusement contribué au sommeil des sables. »

1821

Liste de

Liste vue 2.4K fois

19
1