Cover Arthur Rubinstein

Arthur Rubinstein

Petite promenade dans la vaste réédition (82 volumes au total) des enregistrements du maitre polonais...

L'ordre est simplement celui de l'écoute. Ni plus ni moins.

Liste de

16 albums

créee il y a plus de 8 ans · modifiée il y a environ 6 ans

19 Nocturnes
9

19 Nocturnes (1967)

Sortie : 1967 (France). Classical

Album de Frédéric Chopin et Arthur Rubinstein

Listening_Wind a mis 9/10.

Annotation :

A tout seigneur tout honneur.

Je ne suis en aucune façon un inconditionnel de Chopin et même ici force est de constater qu'il est impossible de tout écouter en une seule séance sans tomber endormi. J'estime pour ma part qu'une écoute en trois parties est optimale et qu'elle donne à jouir idéalement de l'osmose entre Rubinstein et Chopin. Certes son Chopin est méditatif et recueilli mais sa lecture a presque force d'évidence.

Ceci dit sans dévaloriser des versions plus burnées, souvent œuvres de femmes d'ailleurs (Argerich, Pires,...)

The Rubinstein Collection

The Rubinstein Collection (1987)

Sortie : 1987 (France).

Album de Franz Schubert et Arthur Rubinstein

Listening_Wind a mis 9/10.

Annotation :

Vol. 54

Rubinstein n'a pas beaucoup enregistré Schubert et c'est bien dommage. Les deux pauvres impromptus rassemblés issus en sont une bonne preuve. La Sonate 21 m'a fait un peu peur au début mais finit par remporter l'adhésion. Il faut dire que le Schubert de Rubinstein n'a pas la perfection formelle d'un Brendel ou l'énergie virile d'un Richter, mais comme souvent avec Tutur, son enthousiasme et sa probité émotionnelle emportent l'adhésion.

The Rubinstein Collection, Volume 67: Brahms: Piano Quintet / Dvorak: Piano Quintet

The Rubinstein Collection, Volume 67: Brahms: Piano Quintet / Dvorak: Piano Quintet (2001)

Sortie : 9 octobre 2001 (France).

Album de Johannes Brahms, Antonín Dvořák, Guarneri Quartet et Arthur Rubinstein

Listening_Wind a mis 9/10.

Annotation :

Vol. 67

Rubinstein a beaucoup enregistré de musique de chambre. Dans sa jeunesse (enfin, relative, puisqu'il avait déjà la cinquantaine) il avait enregistré Beethoven, Schubert, Brahms et Schumann avec Jascha Heifetz et Emmanuel Feuerman. De cette rencontre sont nés des enregistrement de référence mais Rubinstein devait surtout se souvenir du choc des égos qui en avait résulté.

C'est en partie pourquoi lorsqu'il reprend la tâche, c'est avec le jeune quatuor américain Guarneri qu'il décide de le faire. Et en effet, si l'on compare les enregistrements on a affaire à presque deux mondes différents. Les sessions avec Heifetz et Feuerman (de 1941) font plutôt penser aux Thibaud/Casals/Cortot de la grande époque, quand la musique de chambre était jouée par des interprètes qui étaient avant tout des solistes virtuoses jetant leur individualité dans la partie. Ces enregistrements (de 1971) font plutôt la part belle à la cohésion du son et l'équilibre de l'ensemble.

Néanmoins, c'est avec une belle vitalité que le quintette attaque le Brahms. Je n'ai jamais été vraiment enthousiasmé par cette oeuvre, mais sous leurs doigts je l'ai redécouverte avec une toute nouvelle fraicheur.

Le Dvorak est un joli complément, le Dumka central est particulièrement inspiré.

The Rubinstein Collection, Volume 24: Mendelssohn / Brahms: Piano Trios

The Rubinstein Collection, Volume 24: Mendelssohn / Brahms: Piano Trios (2000)

Sortie : 17 janvier 2000 (France).

Compilation de Arthur Rubinstein et Jascha Heifetz

Listening_Wind a mis 9/10.

Annotation :

+ Vol 12 (absent de la base de données...)

En 1941, Rubinstein a enregistré trois œuvres avec Heifetz et Feuermann: le Brahms sur ce volume, le trio archiduc de Beethoven et le trio n°1 de Schubert (sur le volume 12). D'autres étaient prévus (notamment le deuxième trio de Schubert) mais n'ont pas vu le jour, en partie à cause de la mort prématurée d'Emmanuel Feuermann.

Comme je l'ai dit plus haut, ces rencontres avec des solistes de renommée mondiale étaient surtout l'occasion de piteuses égo-machies, surtout entre Rubinstein et Heifetz, qui pourtant se connaissaient personnellement depuis les années 1910.

Ceux qui défendent ces enregistrements disent que la compétition a poussé les artistes à l'excellence. Ceux qui les critiquent se plaignent du manque de cohésion de l'ensemble et arguent qu'on a plutôt l'impression d'assister à un combat de coqs qu'à de la musique de chambre.

Comme je l'ai aussi déjà dit, je trouve surtout qu'on a affaire à une autre conception de la musique de chambre et l'évolution de la pensée de Rubinstein va dans ce sens. En 1941, des solistes réputés (ici déjà célèbrissimes) jettent leur vision de la musique, leur identité musicale dans la partie. Les considérations d'équilibre passant après. A mon humble avis, ça fonctionne avec des bonheurs variables.

Le trio archiduc de Beethoven est un véritable bonheur, plein jusqu'à la gueule d'une énergie irrésistible. Par contre, le premier trio de Schubert passe beaucoup plus mal... c'est peut-être une question d'habitude mais je préfère de loin des interprétations plus mesurées, comme celles classiques d'Istomin/Rose. Ça doit tenir aussi à la musique de Schubert pour qui je trouve que les meilleurs interprètes sont les plus mesurés, les plus structurés, raison pourquoi je préfère le Schubert de Brendel à celui de Curzon, par exemple. Question de gout je suppose, mais le Schubert de Rubinstein/Heifetz/Feuermann me frappe comme manquant de cohésion, de sens de la structure. Le Brahms est un peu entre le deux. L'adagio central est magnifique, et pas en petite partie grâce à l'apport du piano de Rubinstein, qui le colore d'une nuance magnifique. Mais encore une fois, on peut regretter une certaine dispersion.

Ce volume 24 comprend aussi une magnifique interprétation du premier trio de Mendelsshon mais qui est issu d’un enregistrement plus tardif (1950), toujours avec Heifetz, mais avec Piatigorsky au violoncelle, qui marque une évolution très claire dans leur travail de chambre.

The Rubinstein Collection, Volume 25

The Rubinstein Collection, Volume 25 (2001)

Sortie : 10 juillet 2001 (France).

Album de Arthur Rubinstein

Listening_Wind a mis 10/10.

Annotation :

Vol. 25

Plus que les sessions Rubinstein/Heifetz/Feuermann, celles-ci de 1950 avec Piatigorgsky (complétée par le trio n°1 de Mendelssohn présent sur le volume précédent) touchent à la perfection. Non seulement la technique d'enregistrement est bien meilleure mais il semble que les questions d'égo soient passées aux seconds plan. La richesse du son du trio est assez incroyable et ce n'est pas peu grâce à Rubinstein lui-même qui joue avec une subtilité et une passion de tous les instants, particulièrement dans le très pianistique Mendelssohn. Le Ravel est superbement interprété, vibrant d'émotion (culminant dans un final lisztien en diable); c'est de loin la réussite la plus éclatante tant cette œuvre demande un doigté avisé. Après ces deux bijoux, le trio de Tchaikovsky fait presque figure de long "bis" tempétueux, de tour d'honneur triomphal, tant il exsude la classe et l'élégance. Je ne connaissais pas cette œuvre et peux bien assurer que je n'ai rien d'un fan de Tchaikovsky mais ce trio est une petite merveille d'inventivité mélodique et rythmique et les interprètes y semblent comme à la maison.

Perfection, je pense que le mot n'est pas trop fort.

The Rubinstein Collection, Volume 40: Beethoven: Violin Sonatas

The Rubinstein Collection, Volume 40: Beethoven: Violin Sonatas (2003)

Sortie : 2003 (France).

Album de Ludwig van Beethoven, Arthur Rubinstein et Henryk Szeryng

Listening_Wind a mis 9/10.

Annotation :

La performance ici la plus indicative est sans doute celle de la sonate à Kreutzer, qui est celle qui a par ailleurs eu les lectures les plus variées.

Il y a d'un coté la version Kempff/Menuhin, qui dure plus de quarante minutes, prend consciencieusement toutes les reprises, Kempff architecture le tout avec un rigueur admirable et Menuhin peaufine le son jusqu'à l'extrême. C'est majestueux, c'est beau, mais à mon gout ça manque de vie, surtout dans le presto final, le mouvement le plus traditionnel, qui a la lourde tâche de réitérer l'enthousiasme du premier mouvement.

A l'autre extrême on trouve des interprétations à la Bartok/Szigeti, qui jouent ça à la tzigane (à la hussarde?), torchent le tout en trente minutes avec les reprises, et laissent un peu estomaqué, les oreilles un peu brulantes. L'équilibre se crée à l'arrache, au brio, dira-t-on.

Rubinstein/Szeryng trouvent un équilibre assez miraculeux entre ces deux extrêmes, réussissent à proposer un son lumineux sans rien sacrifier à l'énergie de la pièce. Ils parviennent à créer un ensemble franchement cohérent, ce qui n'est pas si évident, étant donnée la puissance du mouvement initial et l'ombre qu'elle fait planer sur les deux suivants.

La sonate à Kreutzer est au même titre que la symphonie héroïque une pièce tournant dans l’œuvre de Beethoven. Ses précédentes sonates sont d'un Ludwig plus jeune, plus imprégnée encore de classicisme, mais la sonate n°5, dite de l'été est magnifique, surtout grâce à Rubinstein qui crée une atmosphère claire, chatoyante, à la cool presque (même si c'est dans ce genre de pièces que le duo Kempff/Menuhin donne toute sa mesure).

Piano Trios

Piano Trios

Sortie : 0001 (France).

Album de Johannes Brahms, Arthur Rubinstein, Henryk Szeryng et Pierre Fournier

Annotation :

Vol. 72

Concerto no. 2 in C minor, op. 18 / Rhapsody on a theme of Paganini, op. 43

Concerto no. 2 in C minor, op. 18 / Rhapsody on a theme of Paganini, op. 43 (1984)

Sortie : 1984 (France). Romantic, Classical

Album de Sergei Vasilievich Rachmaninoff, Chicago Symphony Orchestra, Fritz Reiner et Arthur Rubinstein

Listening_Wind a mis 8/10.

Annotation :

Vol. 35

Rubinstein lui-même disait avoir plus d'affinités avec Rachmaninov le pianiste qu'avec Rachmaninov le compositeur. S'il reconnaissait la puissance de ses interprétations de ses propres œuvres, il trouvait celles-ci trop ouvertement sentimentales pour son gout. Ce n'est donc qu'après la mort de Sergeï qu'il enregistra ses concertos, dont celui-ci, de loin le plus connu, et qui allait devenir, par une sorte d'ironie dont l'histoire discographique a le secret, un des plus grands succès de vente de Rubinstein.

Il faut reconnaitre qu'il s'agit d'une belle interprétation. Aussi bien de la part d'Arthur que du CSO sous Reiner. Ce concerto n'est pas nécessairement non plus ma tasse de thé, mais c'est de la belle ouvrage.

Je préfère la rhapsodie sur un thème de Paganini qui même si elle est tout aussi sucrée à certains détours, est surtout une œuvre d'une grande créativité, toujours surprenante, captivante.

A noter que la réédition Rubinstein Collection adjoint un enregistrement de 1951 du fameux prélude en do# mineur, autre page tout droit tirée du best-of Rachmaninov.

The Last Recital for Israel

The Last Recital for Israel (1992)

Sortie : 1992 (France).

Album de Arthur Rubinstein

Listening_Wind a mis 9/10.

Annotation :

Volume 80 + Volumes 42 et 62 (absents, comme il se doit de la base de données)

Sur 82 volumes, trois seulement sont dévolus à des enregistrements de concert. Cet état de faits est en concordance avec les désidératas de Rubinstein lui-même, mais semble étrange au regard d'une carrière habitée par la passion de la scène.

Quoi qu'il en soit, c'est trois images très différentes de l'artiste que ces éditions donnent.

Le premier est le résultat de plusieurs concerts enregistrés au Carnegie Hall de New York et comprend de œuvres de Debussy, Szymanovski, Prokofiev et Villa-Lobos. Rubinstein était un fervent défenseur de ce dernier et donne une très belle interprétation de Prolos de Bebe, qui est pour moi la partie qui ressort le plus nettement, même si les visions fugitives de Prokofiev sont très belles et n'ont pas à rougir de la comparaison avec les versions de Richter.

Le volume 62 reprend l'intégralité du premier concert donné à Moscou par Rubinstein depuis la révolution bolchévique, et pour bien marquer le coup il s'agit d'un programme intégralement Chopin, compositeur presque banni (car amollissant et sentimental selon la doctrine du réalisme social) et natif d'un état-serf! Néanmoins c'est un public quasi-hystérique qui ovationne une prestation habitée et vibrante assez éloignée du Chopin mesuré et introspectif habituel de Rubinstein.

C'est un public au moins aussi enthousiaste qui appuie un Rubinstein de 85 berges qui joue son dernier récital pour Israël (vol 80 donc). Le consensus est que ce récital fut un échec colossal, ressemblant surtout à un festival de fausses notes. Quoique ce soit assez vrai (la technique de Rubinstein était à cet âge vénérable vacillante) le résultat ne manque quand même pas de charme. L'appassionata est certes prodigue en couacs en tous genres mais jouée avec une verve et une passion inchangée et qu'on ne retrouve pas dans les versions studio, donnant un résultat bancal mais délicieux. Je n'ai en général qu'un gout modéré pour son Debussy (Michelangeli et Gieseking restent, à ma connaissance, insurpassés) mais c'est ici qu'il est le plus près de me le vendre, le jouant sans réserves.

Trois pauvres disques sont un témoignage lacunaire sans doute, mais un témoignage malgré tout révélateur de l'âme d'un pianiste intensément attachant. Ce n'est pas pour rien que Rubinstein a été l'un des plus aimés des concertistes de son époque. Pour le peu qu'on peut juger ici, ce n'est que justice.

The Rubinstein Collection: Volume 2 (Chopin / Liszt / Rachmaninoff / Debussy / Ravel / Granados / Falla / Villa-Lobos)

The Rubinstein Collection: Volume 2 (Chopin / Liszt / Rachmaninoff / Debussy / Ravel / Granados / Falla / Villa-Lobos) (2000)

Sortie : 2000 (France).

Compilation de Arthur Rubinstein

Listening_Wind a mis 9/10.

Annotation :

C'est assez amusant de penser que les premiers enregistrements de Rubinstein sont l’œuvre d'un pianiste dans la quarantaine. Dès lors, ces premiers volumes donnent à entendre un artiste au sommet de ses moyens techniques et déjà bien avancé dans son cheminement artistique.

Techniquement tout d'abord il faut admirer la qualité du jeu de Rubinstein, qui éclate dans Liszt et ses transcriptions démoniaques de la danse de terreur et de la danse du feu de De Falla.

Artistiquement par contre, on peut entendre ici un Chopin d'une grande vigueur, qui n'est pas encore celui des camées patiemment ouvragés de ses enregistrements plus tardifs.

Comme à chaque fois j'épinglerai surtout ses détours dans des répertoires moins rebattus, les Granados, Falla et Villa-Lobos, qui sont à chaque fois de petites merveilles, et dont Rubinstein était à l'époque une des égéries les plus dévouées.

The Rubinstein Collection, Volume 3

The Rubinstein Collection, Volume 3

Sortie : 0001 (France).

Album de Johannes Brahms, Arthur Rubinstein, Pro Arte Quartet, Paweł Kochański et Gregor Piatigorsky

Listening_Wind a mis 7/10.

Annotation :

Vol. 3

Cet enregistrement de 1932 du quatuor de Brahms m'ennuie par son jeu à l'ancienne. Bon, déjà Brahms n'est pas vraiment le compositeur que je préfère mais cette façon de jouer amplifie le coté romanesque de sa musique et la rend, à mon avis, un peu anecdotique, voire guimauve. Peut-être est-ce dû au jeu du quatuor pro arte, qui n'a jamais été renommé pour sa cohésion, ou juste aux habitudes de l'époque, mais le résultat m'exaspère.

La sonate n°3 pour violon est mieux même si le jeu de Kochansky pêche par un son et un phrasé un peu emphatique, qui encore une fois ne fait rien pour alléger la crème lourde de la musique de Brahms.

Des ces deux pièces, reste l'interprétation de Rubinstein, lui-même qui reste tout du long admirable de concentration, de retenue, somme toute brillant sans affectation.

Mais de loin, l'enregistrement que je préfère ici est celui de la sonate pour violoncelle, nettement plus sobrement jouée par Piatigosrgsky, artiste qui décidément porte bonheur à Rubinstein (voir plus haut à propos du volume 25 et leurs enregistrements en trio avec Heifetz).

The Chopin Collection: The Waltzes

The Chopin Collection: The Waltzes (1985)

Sortie : 17 juin 1985 (France). Classical

Compilation de Frédéric Chopin et Arthur Rubinstein

Listening_Wind a mis 8/10.

Annotation :

Vol. 29

Magnifiquement interprété... dommage que Chopin ne soit pas plus ma tasse de thé.

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