Brucy S. : le Big Thirty

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La plus grande chanson de l'histoire du Rock'n Roll, peu importe ce que vous disent les mecs de Rolling Stone, qui doivent bien justifier le nom de leur canard... Un hommage à coeur ouvert à un début de carrière tendre envers les petits malfrats des rues, et un hymne empli d'espoir, de pureté, une beauté absolue extraite du quotidien de la working-class... La chanson quintessentielle de Springsteen.
"Lying out there like a killer in the sun
Hey I know it's late, we can make it if we run

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Inspiré par l'histoire de sa soeur et de son beau-frère, Springsteen sublime l'antique métaphore du fleuve Juge et purificateur et transforme les rêves foulés d'une jeunesse ignorante en une balade désabusée, qui n'explose qu'à la morsure trop venimeuse d'un passé perdu à jamais.
"Now those memories come back to haunt me, they haunt me like a curse
Is a dream a lie if it don't come true, or is it something worse"

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Un solo épique d'une minute de Roy Bittan au piano transporte l'auditeur en plein milieu du chaos tissé par Springsteen, où les ruelles d'une petite ville ne peuvent plus contenir l'explosion d'une trahison, d'un amour bafoué. L'histoire d'un homme, de Terry et du dernier des Duke Street Kings est la plus grande tragédie grecque de Californie jamais mise en musique.
"When the breakdown hit at midnight there was nothing left to say
But I hated him and I hated you when you went away"

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Le cycle de la vie aussi bien que de l'économie, encore une fois cette justesse surnaturelle lorsque Springsteen prend le micro et parle pour ceux qui luttent aussi fort qu'ils aiment, des chœurs en arrière-plan qui rendent le tout quasi-mystique... Un homme seul face à l'océan, son destin et une chanson qui ne se termine pas uniquement par respect pour ses personnages : j'appelle ça un songwriter.
"Put your hair up nice and set up pretty and meet me tonight in Atlantic City"

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Fresque urbaine, West Side Story en réussi, conclusion parfaite d'un album qui se serait contenté d'un single des Jonas Brothers pour accéder au panthéon, Jungleland n'est pas descriptible par des mots et n'est pas non plus descriptif par des mots, mais plutôt par le plus grands des solos de Clarence Clemons, qui n'en était pourtant pas avare.
"And try to make an honest stand but they wind up wounded, not even dead"

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"Petite" chanson trônant sur un "petit" album, ce qui pourrait passer pour les balbutiements d'une grande carrière est pourtant le fait d'un artiste au sommet de son talent dès son premier effort, créateur d'un son unique, qu'il abandonnera plus tard (mais bon, pour Born to Run donc...), et dont les histoires, libres de tout recul sur ces vies de gamins poseurs, sont animées par une puissance et une poésie presque accidentelles.
"You could laugh and cry in a single sound

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Sans autre support visuel qu'un écran noir et l'image lancinante et sublime d'un Mickey Rourke mis à nu deux heures durant, la chanson que Springsteen a écrite pour le film d'Aronofsky mais surtout pour ce personnage de Randy Robinson est propre à hanter tout coeur insensible jusque-là, avec en guise de clé un texte et une mélodie qui font écho au catcheur qu'ils célèbrent, dénués d'artifices, de masques, à qui ils ne restent que la volonté de toucher ce public qui n'en attendait plus rien.

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Adieux présentés en avance à ce début de carrière qui a exploré toutes les jetées du New Jersey et leurs feux d'artifice, à cette Sandy qui refusera peut-être de suivre le narrateur dans sa fuite en avant, Springsteen veut croire en un nouveau jour, un nouveau son, et de toute façon, ses producteurs ne lui laissent pas le choix.
"Sandy, that waitress I was seeing lost her desire for me
I spoke with her last night, she said she won't set herself on fire for me anymore"

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D'un attachement réel à son personnage principal, avec ce texte truffé de précisions techniques et de motivations sans noblesses, Racing in the Street puise sa force, sa beauté ; de ce démon qui dévore son narrateur, Springsteen crée une balade triste et sans larmes, trompe-la-mort et sans précipice à la Fureur de Vivre, qui ne révèle sa vraie noirceur qu'à la fin de Darkness on the Edge of Town et qui revient frapper l'esprit d'un gant froid, le laissant au bord et des larmes, et du précipice.

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Sorti cette année seulement en version studio (Wrecking Ball) mais connue de tous auparavant, pour ce moment magique, hors du temps et du lieu qu'elle crée chaque fois qu'elle est jouée dans une salle, Land of Hope and Dreams est une performance exceptionnelle aussi bien qu'une évasion totale, que je ne résiste pas à vous faire partager... http://www.youtube.com/watch?v=mXGNq2-S06I
"This train, bells of freedom ringing"

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Un saxophone enjoué, un rythme de batterie en arrière-plan et vite, la voix de Springsteen qui nous présente sa bande et son vendredi soir ; que celui qui :
A / ne remue pas frénétiquement des hanches
B / n'essaie pas de trouver des surnoms marrants à ses propres amis en réaction
C / ne se jette pas sur son téléphone pour savoir "Qu'est-ce qu'on fait ce soir?!"
lève la main...
"Me and Crazy Janey was makin' love in the dirt
Singin' our birthday songs "

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"Spanish Johnny drove in from the underworld last night"
Des thèmes récurrents chez Springsteen (petits malfrats et belles jeunes filles en détresse, corner boys mélancoliques et tragédie intime), une performance vocale parmi les meilleures de sa carrière, un orchestre pur et puissant et un final en apothèose : la face B de The Wild, The Innocent... est dans la place et personne ne sort d'ici indemne.

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"And my tires were slashed and I almost crashed, but the Lord had mercy "
Aux amours qui prennent fin dans le drame succèdent ceux qui refusent de mourir sans la dose adéquate de passion et d'insouciance. Une longue composition de 7 minutes jouée comme une course effrénée avec le Diable aux trousses, et qui finit par s'évaporer en d'ultimes soubresauts. Ici le Rock'n Roll sauve de tout, mais il faut croire que c'est un coup de chance...

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"Save your notes, don't spend 'em on the blues boy,
Save your notes, don't spend 'em on the darlin' yearlin' sharp boy, "
NYCS est à Jungleland ce que le duel de la montre dans Et pour quelques dollars de plus est au truel de Sad Hill dans Le Bon, etc... Un grand, mais alors très grand aïeul. Oh, et aussi une conclusion parfaite d'un album épique, faussement simple et au coeur brisé mais toujours vibrant.

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Si l'on préférera retenir The Wrestler de la disco-filmo du Bruce et le Philadelphia final de Neil Young dans le film de Demme, on ne peut quand même que se sentir habité par ces rues où Springsteen se dépeint errant comme un fantôme, de plus en plus léger jusqu'à s'élever au-delà du pavé... ou de plus en plus usé, jusqu'à s'écrouler sur le bitume. C'est selon l'humeur.

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LE tube grandiloquent qui propulsa, après 6 mois de composition, Bruce Springsteen au rang de rock-star planétaire, ne trouve paradoxalement que toute sa grandeur qu'une fois ailes coupées, la mélodie assoupie, la guitare débranchée, le saxo répudié ; le texte du Boss se révèle alors non pas un hymne plein d'espoir et d'insouciance, mais une longue complainte de fin de parcours, de fin d'amour... Immense performance vocale qui ne gâche rien.
"The highway's jammed with broken heroes"

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La genèse de l'E Street Band, les heures de doute et la perte de soi dans la ville, c'est tout ça est bien plus encore qui est conté dans la seconde piste de Born to Run, où les incertitudes et les mauvais souvenirs explosent en plein vol, martyrisés par le piano lancinant de Bittan et les coups de boutoir du saxo de Clemons. BS dit avoir longtemps cherché son groove, nul doute qu'il signifie à tout le monde qu'enfin, il l'a trouvé.
"When scooter and the big man bust this city in half"

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Un rythme lent, très lent, inhabituel chez son auteur, une orchestration dominée par une guitare qui va-et-vient, une ambiance aux confins entre les docks de la côte Est et les déserts du Nouveau-Mexique, Mary est reine d'Arkansas et Springsteen lui offre une balade aussi absurde et mystique que son titre de noblesse.
"Whoa, I don't understand how you can hold me so tight and love me so damn loose"

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L'adrénaline : le coeur, la pierre fondatrice de Darkness on the Edge of Town. Quelle chanson pouvait, mieux que Badlands, nous introduire à ce concept ? Une montée en puissance orfévrale, un refrain lâché à toute berzingue et des couplets qui s'enchaînent comme des anneaux de vitesse : débrides ta Clio et met le turbo.
"Poor man wanna be rich, rich man wanna be king
And a king ain't satisfied till he rules everything"

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Springsteen reprend Dylan... C'est presque trop irréellement beau pour être vrai. Et ça ne ressemble à rien d'autre qu'à une fanfare de fête foraine qui joue un slow en fin de soirée au pied de la grande roue, mais touché par la grâce.
Le texte insensé d'origine devient encore plus absurde, la voix éraillée du Boss approche encore un peu plus près que que d'habitude ses tripes et son âme à nos oreilles...
Philadelphie, Main Point, 2 mai '75 : the place to be.

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Pas de version studio ici mais bien une performance qui date de '81 et nous vient de Suède : ID monopolise 9 minutes du show, la moitié par une intro parlée incroyablement sincère et touchante qui préfigure déjà la compo de My Hometown, l'autre par la version live qui n'a plus rien à voir avec ce qu'on trouvait sur The River ; ça peut se passer de commentaire, mais pas de lien youtube.
http://www.youtube.com/watch?v=sKf8Bi0ggi4

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Une des rares chansons à avoir échappée à la sur-production made-in-80's de Born in the USA, I'm on fire en est aussi un des plus beaux moments, quasi-envoûtant. Springsteen touche ici au désir, qui brûle littéralement son narrateur de l'intérieur, et donne à sa chanson ce caractère intime et tendu qui rend fugace et marquante l'écoute.
Une des chansons préférées de Barack Obama (oui bah on a les infos qu'on peut).

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Pierre centrale du Tunnel of Love dans lequel Springsteen s'engage, remettant en cause sa carrière aussi bien que son mariage (qui a dit Blood on the Tracks ?!), Walk Like a Man est à la fois le symbole de cet album, avec son flot de souvenirs qui se déclenchent devant l'autel marital et ses synthés so 80's, et une chanson alien, à la mélodie quasi-nebraskienne et tournée vers cette figure paternelle, qui n'est jamais loin des pensées du Bruce.
"I remember how rough your hand felt on mine&q