Carnet de curiosité : bande dessinée 2019

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Grosse bataille, grosse récompense. Ok, on a fini l'aventure, donc ?

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Ah bah non. On s'ennuie ? On a toutes les armes magiques, les châteaux et on flirte avec le niveau 35. On a rien à raconter. Qu'à cela ne tienne. Faisons un nouveau rebondissement débile : combattons des demi-dieux.

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De moins en moins bien. Les chroniques sont de plus en plus mal dessinées, le scénario de plus en plus insipide. On s'achemine vers la fin de vie la plus pitoyable.

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"L'ultime bataille". Comme pour les autres batailles on nous gratifie de plan de bataille à la White Dwarf, mais c'est tellement du mauvais jeu de rôle : toujours plus de pouvoirs, plus de personnages, plus de résolutions creuses. Et le dessin de Pontet devient soudainement d'un style comics effroyable.

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Évidemment on ne peut pas mettre 0. Pourtant c'est d'une nullité sans précédent.
Évidemment je ne lirais pas la "suite" ("Terra Secunda" etc)

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C'est David B. C'est tout. Sinon on apprend plus dans les 3 pages de préface que dans tout le livre, mais la mise en scène de David B est parfaite, et ça se lit avec bonheur.

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Mauvais comme Jodorowsky peut l'être, merveilleusement beau comme l'est toujours Moebius.

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Toujours moins surprenant, de la fantasmatique gerbant de partout.

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Conclusion la plus laide de l'histoire de la bande-dessinée.

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Noirceur dans l'inachevé.

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Stranger Things avec plus de filles.

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On bascule plus dans du Saga. Du transgénérationnel et laser. Dommage en un sens, on perd le mystère.

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TOUT EST LIE. Mouaif.

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Le futur sera disco.

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Trop de boucles temporelles tue les boucles temporelles.

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Je suis étonné d'apprécier le travail de Gou Tanabé et sa façon de respecter le matériau original, malgré le passage par les codes et stylisation du manga.

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Don't judge a book by its cover... Super Jaimie goes to Highschool.
Sauf la fin, qui sauve un instant l'ennui scénaristique et graphique prodigieux, juste avant que le tsunami du "pourquoi j'ai lu ça revienne" n'arrive.

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Enfin. Terminé. Avec des blagues sales, des xénocides, et du sexisme, c'est ce que demande le peuple, non ?

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Déjà les flash-back, c'est chiant. Déjà les méchants aux yeux comme des fentes, c'est chiant. Déjà les gens qui se sacrifient avec des grands gestes, c'est chiant.
- En fait, t'aime pas le shōnen.
- Ah ouais, c'est ça en fait. Mais j'aime bien les iguanes, alors ils m'ont eu.
- Enfin les iguanes c'est comme le "winter is coming", on te l'annonce au début et tu attends toute la saison que ça arrive.

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Grandes espérances... déçues. Je commençais à y croire à ce monde, à ses découpes de lumière tranchant de nouvelles découpes dans la ville de Paris, à ces virus architecturaux mutant sur les monuments en des formes géométriques, à cette solitude désaffectée.
Et puis est venu le héros. Avec tout ce qu'il colporte de nostalgie cloporte pour le vieux monde, avec son scénario dystopique que l'on suppose si rapidement que c'en est indécent. Quel dommage.

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Le livre joint deux séquences sans rapport où l'histoire tombe cependant à chaque fois dans la légende fortement encrée dans le symbolisme hiératique que maîtrise David B. Mais pour une fois l'encre est admirablement rehaussée de couleurs par rapport aux noirs et blancs intenses auxquels nous a habitués David B. (en couleur : "La lecture des ruines", "Le Capitaine écarlate" et ses Journaux d'Italie).

La première séquence couvre l'histoire du Prophète voilé dont nul ne peut apercevoir le visage sans mourir. Personnage reprit dans "Les chercheurs de trésor" (série inachevée de David B), les voiles, l'absolu mystère de ces "Roi du Monde" (R Guénon) fonctionne à plein avec ce Maadi terrifiant apparaissant comme un cauchemar de voiles blancs, lune terrible flottant au-delà de toutes les atteintes humaines.

La deuxième série tourne autour des schismes de la chrétienté en Bohême à la suite du bûcher de Jan Hus. La religion inspirée des adamites se prête ici à un conte cruel sur l'éloge de la folie érasmienne.

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Rendez-moi le Crabe au prince d'Or. La fable de l'île de la République de Crabe, son gouvernement odieux, la quête de l'héroïne dans ces contrées m'ont laissés de marbre. De même que ce dessin faussement primitifs.

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On pourrait croître qu'on nous refait le coup de Nausicaa avec des dinosaures et des dessins à la Moebius.
Pourtant la fin diffère un peu de ce que l'on pourrait attendre. Et si l'histoire des deux héros, la vengeance du berger perdu dans la cité et guidé par la fille du savant, a quelque chose d'un peu énorme, les paysages convoqués, certains éléments (ces camions météorologiques comme échappés de Borderlands), et même la bizarrerie des dinosaures rendent attachant l'album. Présenté en 2018 avec quelques vignettes, j'avais écarté l'idée de le lire - les histoires de dinosaures pour nous conter une fable écologique avec un dessin très classique ne m'emballait pas. Mais la lecture a changé mon jugement et j'en garde de belles images.

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Le trash est-il suffisant ? Le vomi, les hybrides, le quotidien glaireux ? Non.

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A lire, cette fable du transhumanisme soft-porn est fixé aux fluides sexuels de son idée. Une femme, un homme, pionnier d'un nouveau monde virtuel, devenant un vaste champ d'expérimentation sexuel.
Il y a dans cette pensée obsédée une exploration décalée de la liberté d'un monde virtuel intégral. La liberté, la lassitude, l'inventivité, la créativité se croisent avec intelligence.

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Pourquoi cette impression d'avoir un épisode de digression forestière, d'un arc fait pour faire tendre vers ailleurs, dans la quête-poursuite-formation déjà vue même si toujours puissamment imaginée et narrée ? C'est que je m'attendais à voir se clore l'histoire dans cette troisième partie, quand on peut imaginer avec cet opus l'arc narratif se bander pour partir sur une flopée d'épisodes pour faire le tour du monde et que l'initiation du futur roi aboutisse.

Sûrement est-ce injuste, et que le fait de quitter les ogres-dieux pour la politique humaine, ses trahisons et ses rebellions est tout à fait sensé. Je suis toujours sous le charme de l'intelligence des traits et de la métamorphose des grands classiques de la fable (ici la forêt maléfique du grand Nord).

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Un cliché retourné reste un cliché. Histoires, personnages, vus mille fois.
Tout est basé sur l'inversion du masculin et du féminin.
Est-ce que ça suffit ?

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Pour une fois j'ai l'impression d'avoir une histoire originale, mélange de toutes ces histoires de la carte et du territoire échappé du Rivage des Syrtes et des fictions de Borges.

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Belle suite, belle fuite, belle errance. Et rien à dire sur le dessin, quelque chose aussi à la Jacques Abeille avec la pointe d'érotisme (toujours un peu trop corseté et dixneuvièmisant).

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Bleu-blanc-noir, et des têtes de cartoon (les méchants ont une tête de méchant, les gentils des têtes de gentils).
Et à la moitié du livre, on a la réponse à l'énigme de l'enquête et l'on attend que ça se déroule.
Si l'on croise ces deux aspects - graphiques et scénaristiques - on ne peut soupirer d'avoir lu quelque chose d'un peu sans intérêt.