Carnet de curiosité : bandes dessinées 2018

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On oubliera la couverture gerbée par Skittles et Licorne&co, mais que dire des anecdotes ? L'aventure Californienne, genre carnet de voyages et de remarques, les blagues de nostalgique du bruit du modem, etc. je n'accroche pas. Mais Boulet reste un auteur intéressant pour ce mélange art/science emporté par le dessin et l'imagination.

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L'horreur n'est pas lovecraftienne, elle est dans cette reprise gothico n'importe quoi, qui fait passer Derleth pour un gracieux gardien du temple.

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Écrit avec la pluie de l'exotisme orientaliste.
Si le récit de Loti a ce côté fantasmatique et ce romantisme indolent de la rencontre foudroyante rêvant d'un orient lascif, le dessin rattrape un peu cette ambiance en la recouvrant d'un lavis gris, usé, en fermant les yeux de tous ses personnages, somnambules usés d'avoir trop vu ces images occidentalisées, cherchant l'oubli à tâtons.

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Une impression trouble de déjà-lu en lisant cette BD, et pourtant, un vrai plaisir, non seulement dans le dessin de l'architecture, mais dans la détresse du protagoniste, dans la solitude des villes, dans l'irréelle trame de la construction d'une Néo-Zurich en plein milieu de l'Empire du Milieu.

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Surestimé ? Mal lu ? Je ne nie pas qu'il y ait un art dans le découpage des scènes, vraiment admirable, des jeux de couleurs et un humour pinçant, mais malgré tout ça, ces histoires de bandits et leurs fringales sexuelles, je n'ai pas plus que ça accroché.

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Les arbres ont tué les dinosaures. LOL. On dirait un film improbable de série Z reprenant l'écologie pour en faire malgré tout du "grand spectacle", global, bousillant toute nuance et toute crédibilité :
Apocalypse Arbre. La vengeance des Ents. Gaia Véner. Pollution mon amour.

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Malgré un peu de pathos, il y a un souffle nasal puissant avec ce moche personnage de Grimr et une belle appropriation de la volonté antique de faire "légende". Un beau livre là-dessus.

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Consensuel. Oubliable.

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J'y viens sur le tard, longtemps après avoir vu la version anime, et c'est un plaisir de voir se déployer les personnages avec cette ultraviolence qui mord la lame qui s'enfonce dans son corps.
J'avais abandonné depuis longtemps la dark fantasy, Berserk montre qu'il faut savoir être relapse.

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Le flash-back est ma hantise, mais de découvrir l'enfance de Guts aide malgré tout à saisir sa composition mentale instable d'animal blessé. Un shōnen suicidaire, voilà, c'est tout de même assez follement intéressant.

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Je n'avais pas réussi à rentrer dans "Kobane Calling" de Zerocalcare. Encore une fois je n'aurai pas dû apprécier celui-ci, ni l'enquête familiale autour de la mort de la grand-mère.

Que sais-je, est-ce le double du personnage incarné par un tatou, les fantômes, ou la lente venue des renards (big up à Hiroshige), c'est cela et la mise en scène, la pudeur et les secrets préservés malgré l'autobiographie qui m'ont fait lire jusqu'au bout.

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Et si on se regardait le nombril en BD, hein ? Tope-là, vendu.

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In memoriam Jean Giraud / Moebius ; voilà l'émouvant. Pour le reste...

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Écrire le mot fin. Suicider Spirou.

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Ce premier tome m'a mouché. Je déteste ce dessin froid, qui me rappelle Daniel Clowes et consorts, ces couleurs salement colorés, ces mannequins froids, ces chairs ternes, ces cases si sagement distribuées dans la page.
Mais il y un envoûtement qui opère malgré ces réticences. Et ces sueurs de camés, ces coucheries canines, toute l'histoire de ces individus à la dérive, arrivent à atteindre un côté presque "Twin Peaks", des joueurs de bowling envoyés par JUDY pour nous punir tous.

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Sa majesté des mouches devient chiant comme un ado. C'est un ado ou un jeune adulte d'ailleurs ? Un adulescent ? La banlieue sans nom me blase, ces histoires d'amour me blasent, ces personnages me blasent. Mais ils insistent, ils poissent et restent dans la tête. Ah putain, quand même.

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A la fin de ces déroutes, on aboutit à ce triste final, nécessairement raté, nécessairement ratage, et pourtant, pas tant que ça. On a vécu avec ces vanités et ces mesquineries avec toutes les aigreurs des images colorées insolemment, plongé dans toute l'amertume du vomi, flambé par un alcool littéraire bien dosé, pour consumer notre malaise.

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De la BD qui fait mal.

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Tripal.

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Avec un format BD à embranchements, multivers de BD, BD dont vous êtes le héros, 1000 milliards de BD, vanille ou chocolat est un pari sur la forme. Mais un pari un peu, rapidement, lassant.

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Mais pourquoi est-il si méchant ? Parce queeee.

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Ah, encore une erreur de casting. J'avais ouvert au hasard et trouvé une image d'homme oiseau totalement magique, criante. Et feuilletant le reste de l'ouvrage, les paysages craquelés, les étendues cosmiques, plus le facteur Tripode, je me suis dit ok.

Eh bien non. "Le livre" c'est LE Livre, comme on dit, la Bible, quoi. Un remix de la Bible. Mais bon surtout le Pentateuque, pas toutes les annexes nazes du tétramorphe, nan, que les petites fables qui arrangent, qui frappent l’œil avec la poutre morale. Enfin, ce n'est pas que ce soit trop "poutreux", hein. Non, du tout. Bon, on l'aura compris, le sujet je n'accroche pas, mais pour le dessin je dis "à suivre".

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Pas évident d'accomplir ce projet d'avoir réellement un ouvrage d'histoire ET réellement une BD. Et je dois dire que ce projet est convaincant. Les parties BD sont réussies, variées, et les inserts de textes travaillés pour ne pas être un frein dans la lecture, mais un autre rythme de lecture.

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De la cuisine à la BD en passant par Roland Barthes ? Non, c'est la ligne de la cuisine, de la "nouvelle cuisine" qui est maintenue tout au long de cette exobiographie co-signée par Aurélia Aurita et Benoît Peeters. Tout un parcours culinaro-intellectuel.

Je dois dire que si la période "Barthes" m'a touché, forcément, la suite m'a moins fait saliver. Je dois dire que le dessin d'Aurélia Aurita a ici du mal à me séduire. Cela m'a plutôt donné envie de me replonger dans le "Gourmet solitaire" de Taniguchi.

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Dispensable.

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Non, Emmanuel Guibert ? Je n'y crois pas. C'est une blague. On a rajouté son nom. C'est un des pires de la série. Bon, on a des reliques de bibliothécaire (morceau de langue, le cerveau ça fond trop vite) qui attire les nécrophages, c'est amusant, mais le côté "temple ultime de la connaissance", non, même si la série surjoue les clichés.

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Avec Boulet, pour moi le meilleur épisode de la série.

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Gardant quelques traits de l'iconographie médiévale (personnages, décors, stylisations et phylactères), cet opus insolite livre une histoire qui ne l'est pas moins, et qui, bien que totalement dénuée d'intérêt reste assez absurde pour être cruelle et joyeuse à la fois. C'est une joie de voir s'épanouir sur nos joues ce sourire sardonique, mêlé à la joie de ce trait simple, de ces couleurs d'un conte enfantin qui ne l'est absolument pas.

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Ohlala, "femme qui pisse" et "petit feu" partent à l'aventure chamanique dans une BD noir et blanc.