Kaleidoscope & Fairfield Parlour - Florilège

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1967. Le premier album débute par un titre sous forte influence psychédélique, du moins aux premiers abords. Car après une introduction vaporeuse et toute en douceur, la chanson se transforme en un canon pop, avec des mélodies qui se recoupent les unes les autres, un rythme endiablé, des chœurs surpuissants...

Génial.

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Dive Into Yesterday, qu'on pourrait traduire grossièrement par "Plonge dans le passé". Il s'agit peut-être du titre le plus psychédélique de l'album (avec Flight From Ashya) : guitares profondes, contre-mélodies en pagaille, rappel à la chanson "Kaleidoscope", tempo changeant, allant de la frénésie pure à des moments beaucoup plus lents et rêveurs... Et c'est très accrocheur. Techniquement, c'est un chef-d'œuvre.

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La magie de Kaleidoscope : les histoires chantées. En mettant en musique un petit récit qu'il aurait pu tirer d'un livre pour enfants, Peter Daltrey accouche d'une comptine merveilleuse, sur, paradoxalement, un joaillier qui meurt en réparant des montres. L'air est ravissant, les arrangements extraordinaires, et les textes parfaits : c'est dans cette branche que Daltrey va par la suite exceller : les contes, à ambiances irréelles, fantasmagoriques, rêvées.

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Mélodie à crever, et toujours cette oscillation entre les moments enivrants, et les séquences plus calmes, plus éthérées... La chanson commence par un battement de cœur, je n'en connais pas de plus ancienne débutant de cette façon.

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Mamma Mia, quelle beauté ! Ça pourrait être mièvre, niais, sirupeux, mais il y a ce grain de sel qui fait que jamais ça ne l'est. Les arrangements délicieux, ce son de clochette sautillant, et ces parties absolument extraordinaires en guise de refrain... C'est de la poésie sur partition.

In these few words that I'm writing
Is my life open for you to see
And one wish that I wish constantly
I wish that you could see me

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On y est : les chants "médiévaux" de Kaleidoscope. A travers des textes qui pourraient être sortis de manuscrits poussiéreux traînant dans un château XIIIème éclairé à la bougie, Daltrey dépeint des situations qui vont puiser dans l'imaginaire que tout un chacun se fait de princes et princesses d'une époque révolue.

Ici, pas de mélodie, les textes sont simplement narrés, avec une guitare sèche en fond (ou une mandoline ? Toujours est-il que ça ressemble à un instrument de cour). C'est pas encore parfait, mais ça va venir.

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Le grand morceau de bravoure du groupe. Une épopée de 8 minutes, sur des enfants qui s'aventurent vers un pays merveilleux, situé quelque part dans les nuages. Absolument épique. Jamais niais, toujours en apesanteur, le titre est un délice de bout en bout, alors qu'il n'est pourtant que la même phrase musicale, répétée en boucle... pendant 8 minutes.

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Une chanson pop, qui n'a pas vraiment de prétention particulière, si ce n'est qu'elle est incroyablement punchy et trépidante. C'est une bulle d'extase, qui brille par son efficacité. A noter la fausse fin à 2'05'', parfaitement amenée, et particulièrement détonante.

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Un joyau. Parfaite alliance de la pop baroque et de la pop psychédélique, cette chanson d'amour est construite autour d'un pont merveilleux de chœurs, violons et clarinettes mêlés, pour un résultat admirable.

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Début 1969. Kaleidoscope revient avec ce titre. Quelque part, ce "Do It Again For Jeffrey" est à Kaleidoscope ce que "Hey Jude" est aux Beatles, ce que "You Can't Always Get What You Want" est aux Stones. Une apothéose pop d'un peu plus de 3 minutes, des refrains magiques qui ne se terminent jamais, des variations à n'en plus finir autour du même thème, des chœurs de partout, des surprises toujours et encore... Ce titre incroyable (et je pèse mes mots !) se prendra un four pour sa sortie en single...

A la même époque, le débile "Ob-La-Di Ob-La-Da" des Marmalades (ils avaient réussi à faire pire que les Beatles) trône en haut des charts...

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1 mois après le single précédent, l'album Faintly Blowing sort. Le titre éponyme, qui l'ouvre, est - surprise ! - totalement ancré dans la mouvance psychédélique. Ce contre-pied à la direction dans laquelle Kaleidoscope semblait s'engager n'est pas pour autant un échec : la chanson est sombre, prenante, avec des distorsions, des effets sonores aboutis... Dans le genre, c'est de la bonne came.

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Et bam ! Juste après la démonstration de savoir-faire dans le genre psychédélique, on enchaîne directement sur une ballade folk, sur un air mélancolique. Daltrey gémit, se fait plaintif, pleure dans le micro. Contraste. Le titre porte cependant quelques marques de l'époque : écho, bruits sourds de fond...

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Hourra ! Kaleidoscope revient aux histoires. Ici le prétexte narratif est celui d'un homme se faisant ensorceler par une voleuse dans un train. Enfantin ? Sûrement pas. La chanson est pleine d'humour, déroule sur les chapeaux de roue, et on y retrouve la verve poétique de Daltrey. Une bien belle chanson pop-rock, avec des guitares en dialogue, une batterie sourde, une rythmique appuyée... Un morceau que le groupe aimait beaucoup jouer en live, comme les autres du début de l'album.

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Et là... On en arrive à une des plus belles chansons du groupe. Daltrey n'hésite pas, lui : c'est sa préférée. Il faut dire que cette chanson d'amour, alliage miraculeux de pop anglaise et d'inspiration "médiévalisante", ne peut que faire trembler d'émoi. Des violons qui dégringolent, du célesta, des clarinettes qui pleuvent, tout ça contribue à une puissance symphonique pénétrante, qui vient s'immiscer sous la peau et fait frémir de plaisir. Les textes (un amour déçu) sont magnifiques. Chef-d'œuvre total.

Duncan Browne n'aurait pas renié ce titre.

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Une ballade magnifique. Toujours cette atmosphère gothique, qui n'en finit pas de me transcender. Indépassable.

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Quand on voit le film Vikings à 6 ans, on ne peut qu'être émerveillé. L'univers, les banquets, les croyances, l'aspect mystique, les immolations en mer, l'héroïsme...

Quand on écoute Black Fjord, c'est la même chose. Sous couvert d'une orchestration prodigieuse, Daltrey récite des textes débouchant immédiatement sur des images épiques, celles de fjords massifs, de bateaux navigant jusqu'au bout du monde, de peuples héroïques... Quelle splendeur.

I must return the magic ring of Eltera
The Saxon warlord is opening his arms
A witch of many shadows is praying for a storm
Oh, but Odin predicts it will be calm

Anecdote amusante : le clac puissant que l'on entend à chaque refrain a été produit en refermant brutalement une mâchoire d'âne !

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Copy Paste de The Sky Children. Mais en moins bien. Juste un peu.

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Mais comment peut-on résister ! Quelle poésie, quelle délicatesse, quel éclat ! En moins d'une minute, on est transporté dans un tout autre monde...

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Ramdamdam. Pour ceux qui en avaient marre de la joliesse, des arrangements fins, des airs doux, Music agit comme une délivrance. Le temps d'un rock psychédélique infernal de 6 minutes, avec des arythmies de partout, des déformations invraisemblables, des fade-out au milieu de la chanson, des irruptions de violons... Faut aimer, mais force est de constater que le titre est abouti, efficace et intéressant. Au moins, en tout cas, ça réveille à coup sûr.

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Une nouvelle preuve que, lorsque le groupe ne verse ni dans le psychédélisme, ni dans le conte médiéval, il est capable de sortir des petites perles de pop. Rien d'inoubliable, mais c'est mignon comme tout.

Daltrey déteste ce titre, imposé par la maison de disques Fontana, et enregistré dans un but commercial.

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Un titre entièrement instrumental, qui rejoint la - déjà - longue liste des prouesses gothiques du groupe. Une respiration. L'air de flûte semble annoncer Bordeaux Rosé (voir plus loin).

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1970. Le groupe, pour cesser les imbroglios le liant au Kaleidoscope américain, change de nom. Et revient avec un nouvel album. Moins de féerie ici, mais Daltrey ne perd pas son talent de peintre, en dépeignant ci et là des personnages tout droit sortis de tragédies ou de légendes du folklore.

Sur ce titre, c'est aux bons (et au moins bons) souvenirs de l'adolescence. Et ça fleure bon les pages des vieux albums photos.

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Une chanson pop festive : le groupe a changé de nom, mais pas d'identité.

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Encore une chanson absolument épique signée Daltrey. Des arrangements vibrants, un air puissant, une batterie en mode caisse claire militaire, et une force de frappe assez incroyable. Il y a ces gémissements du milieu de la chanson que j'aurais bien remplacé par autre chose, mais le titre est tellement fort par ailleurs qu'on peut très bien s'en accommoder.

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Là, c'est très grand. Que dis-je, c'est immense. A travers l'histoire d'une vieille fille un peu sotte dont tout le monde se moque, Daltrey développe une chanson homérique, sur une destinée pathétique, que rien ne pourra sauver de la solitude.

Les chansons bonus n'existent pas sur senscritique, donc j'improvise.

Bordeaux Rosé

C'est le dernier baroud d'honneur de Fairfield Parlour. Avec ce merveilleux single sucré et délicat, le groupe voulait s'offrir les charts, mais rien n'y a fait. Ce n'est déjà plus l'époque de la pop acidulée et mignonne. A noter l'apparition de sitar et de percussions indiennes dans la chanson.

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On revient en 1970. Brève phase de transition du groupe, entre Kaleidoscope et Fairfield Parlour, où à l'occasion du festival de l'île de Wight, il se rebaptise I Luv Wight, et enregistre ce titre. On y retrouve ce style médiéval, ces mélodies imparables, ces textes profonds et subtils, cette même magie. Grandiose. Peter, je t'aime.

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1971. Daltrey veut tenter de sortir un double album, son œuvre somme, sur les différentes personnalités de la super star déchue, la symbolique Marilyn Monroe. Mais pour des raisons de contrat et de délai, le disque ne sortira jamais. Du moins, pas en temps voulu. Ce n'est que lors d'une réédition de l'œuvre du groupe que White Faced Lady paraît, en 1991.

"Overture", tenant plus de la musique classique que de la pop (c'est un mini-mouvement, tout simplement une ouverture), montre que Daltrey n'a pas délaissé ses amours baroques. Petite merveille.

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White Faced Lady n'a pas la splendeur immédiate d'un Tangerine Dream ou d'un Faintly Blowing. Qu'importe, ce genre de chansons montre bien qu'il n'et pas moins important. Le refrain, on ne peut plus doux, est magnifique.

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Difficile de ne pas redire ce qui a déjà été écrit pour les autres chansons... Ce clavecin qui fond sur les cordes pincées de la guitare, c'est absolument splendide.

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La chanson la plus pop du dernier album. L'enthousiasme de ce titre me fait rosir les oreilles... Que c'est génial !