La musique romantique en quinze étapes

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Il faut se laisser emporter par le torrent d'énergie de cette musique dont la composition a conjuré définitivement la tentation du suicide et admirer en même temps la puissance de son organisation, à partir d'un simple motif de quatre notes qui renaît sans cesse de lui-même, repoussant la mort.
Bernstein réussit l'alliage entre l'impulsion rythmique presque barbare qui préfigure Stravinsky et l'euphorie aérienne.
https://youtu.be/W-uEjxxYtHo

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L'apport de Beethoven à la musique pour piano est bien sûr essentiel, et ses sonates voient apparaître le symbolisme programmatique qui est une des tendances de la musique romantique, illustrée ici par les titres donnés aux différents mouvements.
Il faut aussi découvrir le remarquable film du polonais Wojciech Has qui exploite cette musique.
https://www.youtube.com/watch?v=xz3SopKFeS8

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Le quatuor à cordes est le troisième domaine d'expression du génie beethovenien. J'aime particulièrement cet adagio, d'une tristesse indicible jusqu'au passage central où un éclairage en majeur en allège le poids, métamorphosant en même temps un motif angoissant qui devient conclusion apaisée de la phrase.
https://youtu.be/csk9OX4hDV0

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Une des plus fameuses illustrations musicales du thème romantique par excellence du wanderer, le solitaire qui cherche en vain âme soeur et place dans le monde.Remarquez à 20'37'' le cor qui appelle comme un voyageur perdu.
https://youtu.be/3bF3aj9BYEo?t=885

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Je rêve: il faut aller aux USA pour trouver une version qui permette de comprendre les vers magnifiques de Gautier. Il faut dire que la baguette magique de Mitropoulos crée un lit parfait pour la voix somptueuse d'Eleanor Steber.

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Le romantisme musical se déploie en même temps que la quête de virtuosité, comme dans ce célèbre concerto, dont je vous propose deux interprétations, l'une par la pulpeuse Janine Jansen, l'autre par le légendaire Heifetz, l'idéal étant de regarder l'une en écoutant l'autre.
https://youtu.be/Pmj7nCRYNs4?t=383
https://youtu.be/N0tqdhbnpn8

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La voix céleste de la soprano galloise Margaret Price donne vie à cette mélodie sublime qui nous élève au-dessus de nous-même dans la pureté d'un clair de lune.
https://youtu.be/QJn_AeDIMxI

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Listz s'est inspiré d'un des chefs-d'oeuvre de la littérature préromantique, Oberman, de Sénancour, dont voici un extrait significatif.
"Je vais vivre comme au hasard, et sans plan déterminé, en attendant le moment où je pourrai suivre le seul qui me convienne. Heureux si, dans le temps que j’abandonne, je parviens à préparer un temps meilleur ; si je puis choisir, pour ma vie future, les lieux, la manière, les habitudes, régler mes affections, me réprimer, et retenir dans l’isolement et dans les bornes d’une nécessité accidentelle ce cœur avide et simple, à qui rien ne sera donné ; si je puis lui apprendre à s’alimenter lui-même dans son dénûment, à reposer dans le vide, à rester calme dans ce silence odieux, à subsister dans une nature muette."
Superbe interprétation par le dieu du piano.
https://youtu.be/aDH9xdeZjsw

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A l'attention spéciale de ceux qui associent Wagner à musique fracassante et démesurément longue. Poème de Mathilde Weysendonck, amante du compositeur, passion à l'origine de son "tristan" pour lesquels ces lieder sont comme des études.
https://youtu.be/EZ4NtA5MpZE

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La grande Martha Argerich est parfaite pour nous guider par sa sonorité de bronze dans les emballements et les soupirs de ce court chef-d'oeuvre, en traduire le mélange étonnant de tendresse et d'héroisme.
https://youtu.be/LId7GyalXD4

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De lointaines résonances associent les accents lugubres de cette lamentation qui conclut l'oeuvre de Tchaïkovsky aux adieux de Beethoven.
https://youtu.be/BVkWCHgOxw8

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Le romantisme franco-belge, fin de siècle. Il y aurait de quoi fuir. Et bien c'est une musique splendide, pleine de couleurs, où peuvent parler toutes les magies du violon. Vous pouvez comparer Oïstrach et Gitlis, et me donner votre avis bien sûr.
https://www.youtube.com/watch?v=rhZFd9ZOJfU
https://www.youtube.com/watch?v=dIncTJ-vrpg

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Le grandiose à l'état pur. Certes, il n'y a que tapi dans un fauteuil d'orchestre qu'on peut ressentir jusque dans ses tréfonds les vibrations à la fois charnelles et mystiques de cette hallucinante musique. Visconti l'a utilisée dans son superbe "Senso". Bruckner était un adorateur de Wagner, et cet adagio a été inspiré par le choc qu'a constitué pour lui la mort de son idole.
https://youtu.be/T-4JuDCoq4g

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A la fin du XIXeme siècle, Mahler renouvelle le le langage de la musique romantique tout en redécouvrant le poète allemand Ruckert qui en est un des initiateurs. Toujours le wanderer, dont harpe et timbales scandent la marche qui porte ce chant désespéré.
https://youtu.be/6tj8sbD8Xuw

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C'est là l'extrême fin du romantisme musical. Mahler écrit cette oeuvre à la fin de sa vie, tandis que va se préparer l'écroulement de la civilisation que sera la première guerre musicale. Les terribles effondrements qui secouent l'orchestre au cours du premier mouvement, pour moi le sommet de l'art occidental, préfigurent cette fin d'un monde, et l'isolement total de l'individu dans un univers où le sens s'est perdu.
Le premier mouvement est une dernière fois la marche du "wanderer". C'est aussi une mosaïque de motifs dont la construction complexe et les métamorphoses sont un défi pour l'interprétation, et pour l'intelligence de l'auditeur.
https://youtu.be/Icb8lQW-mwc