Lectures 2021 annotées

Annotation :

Pas de narration flegmatique talentueuse ici, Wodehouse ici est volubile, avec brio !
Cela sur-compense l'histoire plutôt simple ici. Pas de rebondissements farcesques à tous les étages. mais l'ambiance est délicieuse, les persos attachants (as usual certes), et ce bouquin fait beaucoup penser aux comédies US des années 30. Il m'a laissé comme un sentiment de plaisante rêverie.

VO

Annotation :

Récits regroupées sur les Pictes, ancien peuple sauvage de la nuit des Temps, avant d'être bousculées par les Celtes et les Romains, réduits à peaux de chagrins dans l'Albion, dont Bran Mak Morn est un des rois héroïques.

L'auteur de Conan est toujours aussi exigeant, et chaque histoire prend un angle différent de narration et d'âge différent sur ce peuple (en guerre contre Rome, en fin de vie et acculée, puis réduit à vivre dans des cavernes..).

Plus historique que fantasy dans le genre, mais historique dans le cadre, car ça sent et ça vibre la sauvagerie, l'honneur, les batailles, l'antiquité crépusculaire. Avec un peu de sorcellerie, qui lorgne toujours vers l'inquiétant et le sombre, l'au-delà intemporel.

Tout ça dans une écriture pas aussi aboutie que dans les meilleurs Conan mais d'une efficacité toujours aussi appréciable.

VO

Annotation :

L'histoire est étonnamment simple ici, alors que la marque de fabrique de Wodehouse c'est un peu aussi le défilé de retournements de situation. On a quand même des quiproquos et autres farcetés, mais la trame est réduite : le perso principal veut approcher la demoiselle que l'on cloitre dans le manoir (et la demoiselle veut voir le gentleman pour communiquer avec son amoureux).

Du coup Wodehouse compense en étirant sa prose, la moins concise de lui que j'ai pu lire. Mais il ne la dilue pas, c'est qu'il est fort le maestro. On s'attache beaucoup aux perso et j'attendais avec hâte que le dénouement joyeux inévitable de la romance. Faut dire que le perso est plus British et amusant que celui de Fred Astaire dans l'adaptation en film.
Et bien sûr on retrouve toute la faune typique habituel (page, majordome, père affectif, tante tyrannique...) qui marche au poil.

VO

Annotation :

Un perso impulsif, une histoire simple mais ficelée rusément pour y mettre un rythme soutenu, plein de personnages secondaires bien trouvés.

VO

Annotation :

La première partie du livre n'a en gros que 5 personnages sur un bateau (c'est un ferry mais on a que 5 personnages que l'on suit je veux dire), et puis l'on retrouve le classique cadre du manoir de campagne peuplé avec multiples péripéties. Le couple principal est peu sympathique (le gentleman arrogant et égoîste, la donzelle pimbeche superficielle), ce qui gêne un peu l'attachement, ce qui est rattrapé par une amourette candide au second plan (oui moi ça me chauffe le cœur).

A côté de ça, la prose de Wodehouse déborde d'esprit et d'humour toujours.

VO

Annotation :

Retour au style concis et flegmatique pour le narrateur. C'est rigolo, lisant les bouquins dans l'ordre plus ou moins chronologique, on voit que Wodehouse alterne plus ou moins entre le style concis et prolixe, alors que ça sonne comme deux époques séparées de sa carrière.

ça fait bizarre et moins intense, mais c'est vite oublié au bout de quelques pages, plongé dans la farce. Il manque pour moi un petit quelque chose, mais ça se lit comme un pain d'épices au chocolat se déguste en hiver avec un chocolat chaud.
Avec un amoureux timide mais déterminé, un policier poète et obstiné, un mari soumis se déchaînant pour sa liberté financière, un coach de vie intellectuel éloquent ayant bonne réponse à tout, des voleurs repentis mais pas trop, des amourettes mignonettes...

VO

*Mais pas l'ombre d'une trace d'une garçonnière dans le bouqin, les traducteurs sont des gens bizarres.

Annotation :

Entre deux nouvelles de pulp ensanglantées, je ne peux m'empêcher de replonger pour une dose, encore une fois..

Ton différent dès le début, l'humour est plus timide (seulement 3 traits d'esprits par pages parfois, c'est dire !), on est plus vers un roman classique (tout étant relatif), et le personnage principal est une femme. A fort caractère, déterminée, et avec du sens de l'humour.
ça change quand même l'ambiance la touche féminine, et on a même droit un petit passage mélancolique tristounet. C''est du coup assez rafraichissant et attachant. Bon après, on reste dans du Wodehouse avec de grosses coïncidences et de l'humour.

VO

Annotation :

Un Wodehouse en grande forme, on a même droit à une course poursuite effrénée en voiture. Large,éventail de personnages, de l'action, les quiproquos et coïncidences habituels, et bien sûr cette écriture impeccable et efficace.

VO

Annotation :

Recueil de courtes histoires du tout début de carrière. Wodehouse n'avait pas encore trouvé complétement sa voie. C'est du Wodehouse, mais trés restreint sur l'humour, et peu de fantaisie ici.

Mais bien loin d'être un brouillon fade de la future fulgurance, l'écriture est déjà très bonne et efficace, c'est le style qui est un peu différent. Les histoires sont très variées, certaines mignonnes, toujours avec un étonnant ici brin mélancolique, et souvent touchantes.

VO

Annotation :

ça surprend de lire des histoires du père de Conan dans une période contemporaine où il y a des armes à feu et pourtant.. pas tellement une fois plongé dans l'écume de l'aventure exotique et furieuse.

Le recueil réunit les histoires de Francis Gordon (El Borak, le rapide) et celles de O'Donnel.
Tous les deux texans d'origine, mais ayant tellement baroudé et passé de temps en Afghanistan où se déroulent les histoires qu'il se font passer aisément pour des locaux.
Tête brulées, virils en puissance, sauvagement primitifs, jamais à court d'expédients, se battant jusqu'à l'épuisement, les voilà terriblement howardiens, dans des récits où l'action commence dès la première phrase et dont la tension ne faiblit pas.
Cités perdues, trésors, intrigues politiques, déserts harassants, échappées sous lumière lunaire, batailles rangées et dérangées, couloirs secrets, cultes oubliés.. les récits sont denses jusqu'à la moelle.

Et Howard ne nous balance pas des héros en toc dans une série B : autant documentés et passionnés que pour ces récits historiques, on est transportés dans un moyen Orient certes fantasmé mais coloré de vocabulaire arabe, des différentes ethnies géographiques de la région, et d'un contexte politique cohérent (magouille russe ou européenne en arrière plan, lutte entre chefs de clans et autorité locales au premier plan).

Et le tout avec une écriture efficace, droit dans les tripes et la sueur qui perle au front, un style percutant mais fortement évocatif, une narration variée, des personnages attachants dans des récits qui certes ont quelques ficelles qui se répètent (ça finit souvent en bain de sang épique dans un endroit mythique) mais toujours fascinants.

Bigre, niveau aventure, c'est du haut niveau.

VO

Annotation :

Lu dans la version en prose de 1845 de Léouzon le Duc (ayant cru comprendre que la trad moderne de Gabriel Rebourcet était écrite en français à l'ancienne ampoulé, ce qui n'a pas l'air d'être le cas du récit original ; et aussi que celle-ci était louée par Dumas (qui n'avait pas lu les versions suivantes certes).
(et autant dire qu'il y a un fossé dans le style entre les deux trad d'après les extraits que j'ai lus de la récente).

Déjà le style du texte (ou de la trad) est celui bien senti comme je l'aime du début 19e. Jolies tournures, effets de répétition.. tout en restant très fluide.

Le texte est différents des autres récits épiques que j'ai déjà lus, n'ayant encore jamais vogué dans ce thème sur les pages nordiques, assez rafraichissant donc. Les personnages principaux, héros virils poètes ou artisan ou guerriers fous fous, façonnent littéralement le monde, effectuent des quêtes pour recueillir des vierges ou des paroles de chants.

A la fois lyrique et poétique, mais sauvage et épique ; nature douce et féroce, un monde un gros brin étrange et froid, mais plein de force et de vie et coloré. Divinités naturelles épaulant les héros, enchantements sombres, virées dans les éthers, virées en traineaux, combats sanglants...épique donc.

ça passe par toutes les couleurs et c'est assez rafraichissant.

Annotation :

Aventures du malchanceux Bodkin sur un ferry de luxe pour une traversée de l'Atlantique.
Bon en fait aventures c'est un bien grand mot, on a quelques imbroglios entre les personnages (cousins, frères, fiancé, ex ou patron de studio de cinéma et un stewart envahissant). Les personnages sont de caractères, le style toujours aussi en forme : de quoi remplir et tourner les pages avec l'aisance et la rapidité d'une bière légère en cul sec par canicule.

Mais au niveau des situations, c'est assez limité et répétitif, contrairement au feu d'artifices habituel que sait nous concocter le maitre. A mi-parcours, on est donc moins curieux de la suite. Sans qu'on s'ennuie pour autant hein.

VO

Annotation :

Précédent The Man with Two Feet qui faisait tout jeunot dans le style du maître, celui-ci fait étrangement plus mature, et aussi plus farcesque.

Une ou deux nouvelles un peu plus faiblarde, mais la magie du style fait toujours des merveilles dans la fantaisie de ce petit monde dont on dévore les pages.

VO

Annotation :

Court et ressemble fortement à une pièce : peu de lieux différents, scénario simple et beaucoup de dialogues.
Moins de délices dans la narration, mais ça se lit tout seul, avec une héroïne au caractère bien trempée pour l'époque.

VO

Annotation :

La narration toujours très bonne et lecture plaisante et fluide; par contre je l'ai lu il y a un gros mois et j'ai du relire le synopsis pour me rappeler l'histoire. Pas très marquant donc, il y a en gros un seul enjeu narratif.

C'est le cas de certain Wodehouse, mais celui-là m'a plus attaché que ça sur les persos ou l'ambiance. Bon ça reste bon évidemment hein.

VO

Annotation :

Au lieu d'une multitude de rebondissements imbriqués, ici on a la situation du départ, Archie débonnaire et énergique, marié presque dés le début, et en froid avec son beau-père, qui le considéré comme un vermisseau.

Là dessus, multiple péripéties qui se suivent de manière concise et efficace. Archie est assez irrésistible, tout en candeur. Une sorte de Bertie mais plein de ressources, tout en étant pas trés futé, et du coup très attachant.
Le tout est du coup diablement efficace.

VO

Annotation :

Je suis fan de Lee Mack dans l'émission quizz Would I lie to You? où sa répartie tient d'une gâchette d'un cowboy belge.

Son goût et son talent des blagues/réparties se dégustent aussi dans la sitcom Not Going Out où le rythme tient du feu soutenu et d'une écriture remarquable dans le domaine pépére de la sitcom.

D'où l'idée dans savoir plus sur le comique et sa carrière, même si les livres de comiques sonnent comme un passage obligé au Royaume-Uni, et donc le doute m'habitait.

Mais c'est gagnant, Lee Mack écrit cette autobiographique en s'axant sur tout ce qui a pu avoir trait de près ou de loin à son arrivée au stand-up à succès et à la telly, avec des anecdotes qui valent leur pesant (et un peu de name dropping) et surtout dans un style proche de la conversation. Le ton est donc naturel, avec la patte Lee Mack : c'est rempli de blagues à tous les étages.

Lecture fluide, agréable et drôle (pour tout fan de Lee Mack tout du moins).

Annotation :

Le style est soutenu et l'humour flegmatique, la prose est fluide (même si après avoir lu Wodehouse, ça fait forcément faiblard).

L'idée du bouquin est sympa, d'autant plus qu'on retrouve les mêmes personnages dont le doucement excentrique Basil au lieu d'avoir une succession d'histoires différentes, le challenge aurait été plus corsé.Et les histoires sont originales.

Reste le rythme. J'ai de plus en plus de mal avec les nouvelles qui étirent une situation jusqu'au retournement de situation finale, à moins qu'elles ne soient trés courtes, au lieu d'être pleinement des histoires ou on se contente d'apprécier la situation au fur et à mesure. (Même Bradbury a par exemple souvent ce défaut).
Du coup, même si le tout est court, on piétine parfois d'impatience, surtout que la chute n'est pas tout le temps renversante.

Sympathique, mais manque de solidité. ça m'a quand même envie de donner de creuser l'auteur..

VO

Annotation :

C'est rigolo, même défaut que dans l'autre bouquin de nouvelles que je viens de lire. Au lieu de monter crescendo: situation étirée et puis chute.

Alors le style est toujours impeccable, même si dans la tranche sobre (relative) de Wodehouse, les histoires ne se répétent pas, mais franchement moins accrocheur qu'à l'accoutumée. Donc 6 pour du Wodehouse.

(et puis bon, j'ai toujours eu du mal avec cette manie de regrouper des histoires par thème, c'est toujours monotonisant, ici du golf donc)
(même si le fil conducteur sympathique c'est la narration par The Oldest Member, et que bien sûr, le ton de Wodehouse en fait un mini univers en soi)

VO

Annotation :

Le narrateur Mr Mulliner est aussi savoureux que le The Old Member du club de golf, un vieux de la vieille trônant dans le décor, ici un club de gentlemen toujours dégustant un verre, toujours prêt à dégainer une histoire plus ou moins excentrique, arrivé à un membre de sa famille (neveu ou nièce souvent) en rebond de discussion.

Wodehouse c'est toujours pareil, mais tout le temps un peu différent (sinon les fans dont je suis se blaseraient dans leur addiction). De rares exceptions où c'est bien mais la formule pêche.
Ici les personnages sont haut en couleurs, les réparties sont bien envoyées, j'ai ricané plusieurs fois sur mon oreiller. Mais les histoires déçoivent un poil car la chute est amenée par l'événement principal de l'histoire, et euh bah en fait c'est souvent pas une chute, juste la conséquence directe.

Une bonne lecture avec une petite faiblesse.

VO

Annotation :

Encore un qui ressemble drôlement à une pièce en 3 actes, étant donné qu'il y a à peu près bah euh 3 scènes à peu près. Bon moi les amourettes sirupeuses de Wodehouse ça marche toujours avec moi, et le personnage principal m'est sympathique, donc bon moment même si tout ça n'aurait tenu que dans 3 chapitre d'un Wodehouse normal.

Donc clairement à réserver aux fans si on cherche un roman. Sinon, c'est une bonne fausse pièce.

VO

Annotation :

Catégorie manoir à la campagne avec imbroglios à foison. La narration est dans la veine des Blandings également.
On a donc tout pour de la haute volée, sauf encore un peu plus de rythme. Pas de quoi s'ennuyer mais le cocktail aurait pu passer au shaker et le perso de Joe qui semble éloquent et plein de réponses à toutes les situations aurait mérité d'être plus mis en avant.

Ce pinaillage mis à part, c'est bien bon.

VO

Annotation :

Puck, perso du Songe d'une Nuit d'Eté, dans la campagne verdoyante du Sussex, convoque des personnages historiques qui content à deux enfant Una et Dan, leurs vie marquantes, et liées avec des grands pans de l'Histoire anglaise.

On a la partie avant le conte. Autour de la propriété collinée des parents des gaminous, toute charmante, avec une rivière, un étang, une forge, des bois, des recoins pour jouer et s'émerveiller, des animaux autour, et un faune légendaire comme compagnon. Les gamins sont sympathiques et on se croirait dans la Contée de Tolkien pour vous dire comme c'est mignonnet.

Et puis il y a les récits racontés par les invités de Puck : un chevalier après la conquête de William le conquérant, un capitaines de l'armée romaine sur le Mur d'Hadrien etc. Et là le récit prend des couleurs plus sombres, on parle quand même de vraie guerre, de conquêtes, complots.. Je souligne surtout pour le contraste, on est pas dans un bouquin pour enfants (enfin, pas les touts petiots quoi).
Et là, c'est tellement bien écrit ! Efficace, prenant, immersif, ça fourmille de détails tout en étant très concis, avec des récits originaux et intriguant, piquant de sympathie pour les personnages principaux. Et la prose sans être impressionnante, et doucement magique.

Dommage qu'il y ait un coup de mou sur le dernier quart.

VO

Annotation :

Court (200 pages tassées), efficace dans la progression et la narration, avec des persos accrocheurs (dont le héros dynamique et sans inquiétude) : tous les bons ingrédients d'un Wodehouse sont là !

Annotation :

Un peu de fraîcheur : le bouquin se déroule en France : St-Rocque et Roville, avec jolies touristes, aristo fauché et rusé, aristos pleins aux as de piques, commissaire ronchonchon bedonnant, éditeurs enthousiastes...

Coups de foudres, désamours, ruses et entourloupes, demandes en mariages refusées ou acceptées, jeux au casino, vols de sac plein de billets, et bien sûr quiproquos en cascade.
Rapide, efficace, drôle.

VO

Annotation :

Tom Allen est un comique en vogue depuis quelques années en Grande Bretagne. Il est gay catégorie effeminé et de style BCBG, qui vit toujours chez ses parents la gloire venue. ça fait grandement partie de son personnage comique, ce qui risque de toujours de lasser, mais il a en plan B un humour plus subtile et en dehors du personnage il semble quelqu'un d'intéressant et sensible, en interview.

Bref, en autobiographie, cela tombe évidemment dans un fond convenu : l'enfance et ado d'un gay très gay, pas à l'aise dans sa peau. Ce qui m'intéresse peu comme lecture car plus ou moins banal.
Mais avec une prose simple mais agréable, il arrive à colorer tout ça et ça se lit plutôt bien, avec de l'humour léger par ci par là. Et on finit par s'attacher à Tom Allen, toujours très humble.

Donc bien petite lecture à picorer sans prétention.

VO

Annotation :

Des grandes invasions au 16e siècle.
Le bouquin trace les grands mouvements de l'Histoire de l'Europe, autant dans les mouvements de frontières (évolutions des empires) que dans les structures sociales (évolutions des villes, de l'économie, des pouvoirs dans la société.. ).
Tout en mettant le focus sur certains récits (Guerre de cent ans, les croisades..) et le détails des évolutions (détails de succession des dynasties, de la papauté et de son influence..).

On a donc une peinture synthétique et une foule d'informations détaillées. Le tout en 500 pages grands formats pas tassées. Autant dire que j'ai oublié les détails, mais que la lecture était fort plaisante.
Comme c'est un bouquin début 20e, on retrouve le style avec l'auteur en narrateur et ses opinions transpirantes (jugement sur les civilisations supérieures...) mais ça rajoute du charme au récit.

Annotation :

C'est formidable ! Et ça me rappelle beaucoup les textes de Cyrano de Bergerac, que j'adore et place sur une marche très haute.
Les deux hommes du 17e étaient de forts caractères truculents et burlesques.

Saint-Amand était un pilier de taverne, la ripaille et l'agape revienne souvent dans ses poèmes, et ce côté bon vivant a tout pour me plaire.

Mais Saint-Amant, comme Bergerac, a aussi la plume acérée et satyrique, le sarcasme et la pointe qui pique au bout de la ligne.

Mais Saint-Amant, comme Bergerac, a aussi cette admiration de la Nature, des petites et grandes choses, un monde merveilleux à croquer parfois, un monde merveilleux qui fascine et rend lyrique d'autres fois.

Mais Saint-Amant, comme Bergerac, a aussi cette fantaisie, l'œil qui pétille, malin et astucieux. Si il fait une ode au fromage de Brie, il sait aussi s'extasier en odant sur le melon.

Mais Saint-Amant, décidément comme Bergerac, c'est aussi une sacrée verve et un amour des mots. Littéraire, grand vocabulaire, mais absolument fluide, le rythme des vers, notamment alexandrins, est un véritable plaisir musical pour l'oreille mentale. Il n'y a qu'à lire son long poème du Moïse sauvé qui déborde de figures de style en simple grâce.

Et malgré la fluidité, c'est pas facile à suivre. La structure des phrases alambiquée, et les digressions fréquentes font que bien des fois je ne savais presque plus de quoi le bougre virevoltant était en train de parler. Mais ! Mais ça ne m'a aucunement dérangé mon petit plaisir, tout au plus donné une raison de relire les textes une prochaine fois.
Et ça doit être une des seules fois, avec Cyrano oui évidemment, où je prévois déjà avec envie une future relecture.

Annotation :

Comme d'autres, celui-ci ressemble à une pièce. A peu près 2/3 pièces (lieux) où se placent l'action, et en guise d'action, il n'y a quasiment que des dialogues.
Et le scénario est des plus réduits. Mais Wodehouse senior fait jouer sa paire de manches à boutons et transforme tout ceci en un bouquin condensé dans un sacré rythme alternant narration hilarante au phrasé toujours génial, et dialogues relevés, piquants, et dynamiques.

Autant dire que les pages se tournent avec grand aise.

VO

Annotation :

Le premier volet apportait une immersion des plus plaisantes dans des récits à la première personne contant des histoires fricotant avec l'Histoire des plus efficaces, tout romanesque en avant.
Une ou deux histoires ne rentraient pas dans la vague et se contentaient d'être de petits ruisseaux.

Ici le quota s'inverse, et seule une partie des histoires retrouve le souffle, et encore, à poumons réduits. Je retiens les aventures d'un contrebandier mi français mi anglais, se retrouvant propulsé aux Etats-Unis, dans les mains d'un mentor et de quelques indiens, croisant Washington, Talleyrand, puis rapidement Napoleon, le tout sans être forcé à aucun moment.
Diable de bon récit ! et deux ou trois autres aussi prenants.

Pour le reste, c'est franchement plus anecdotique, bien dommage.

VO