Les grands compositeurs

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Souvent associé à une musique violente, exaltée, tonitruante, excessive dans son usage des percussions et des cuivres, souvent décrié à cause de son utilisation politique par les nazis, Wagner reste aujourd'hui un compositeur controversé et finalement assez méconnu.

Car il suffit se pencher sur les préludes de ses plus grands opéras pour se rendre compte que le cliché du compositeur "bourrin" ne tient pas. Prenons Parsifal, un bijou de finesse et de douceur. Prenons Lohengrin, où les violons et les bois sont à l'honneur, la douceur et la sensibilité exacerbées. Parsifal, son ultime opéra est pour moi la plus belle introduction d'opéra jamais écrite, une merveille de romantisme, qui monte vers la puissance mais qui est aussi d'une expressivité hors norme. On passe du mystère à l'exaltation et de l'exaltation à la tristesse. On admire et on pleure. Il n'y a rien de plus beau.

A ce titre Wagner est un immense compositeur, un génie inégalable. Il maitrise le leitmotiv comme personne, annonce la musique de film avec brio, décrit les sentiments avec une subtilité sans borne. Il est probablement, de tous les compositeurs d'opéra, celui qui aura instauré les ambiances les plus profondes, alliant à une musique d'une extrême richesse et d'une prodigieuse complexité, des thématiques ambitieuses - il écrivait lui-même ses livrets d'opéras. Nietzsche, qui le détestait, à cause de ses idées politiques controversées écrivait à propos de la musique de Parsifal : "a-t-on déjà écrit quelque chose de plus beau ?" Aujourd'hui ce commentaire est toujours valable.

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Non seulement il est le compositeur le plus célèbre peut-être mais il est aussi un des plus prolixes et complets. De l'opéra à la musique sacrée, de la symphonie à la musique de chambre, Mozart était aussi un musicien virtuose, au violon et au piano.

Ce qui est cependant remarquable chez Mozart ce sont ses airs chantés, célèbres parmi tous, du chant de la Reine de la Nuit au jugement du commandeur de Don Giovanni. Epris souvent de ses propres cantatrices - au premier rang desquels sa propre femme Constance - il livre des airs chantés sompteux, en particulier pour les femmes. Je pense à l' Et Incarnatus Est de sa Grande messe, composée pour sa femme. Ses airs d'opéras sont quant à eux merveilleux, tous. Il livre des bijoux de finesse. Il écrit aussi des partitions sublimes pour les voix d'homme comme le "Contessa Pardonno", à la fin du Mariage de Figaro.

On peut parfois lui reprocher son style classique, entendu, trop entendu. Mais au-delà de ses concertos pour piano, violon et ses symphonies, et ses opéras, on a aussi la musique religieuse. Mozart avait un rapport particulier avec la religion, déjà parce qu'il était franc-maçon, ensuite parce qu'il a commencé par là, comme beaucoup de compositeur à son époque, d'abord aux ordres de l'archevêque de Salzbourg pour lequel il a composé de splendides morceaux religieux. Et il a fini par là, malgré ses réticences religieuses, livrant dans son requiem un ultime aperçu de son prodigieux talent. En avance sur son temps, cette oeuvre annonce le romantisme : sombre, morne mais aussi puissante et tragique. Il avait déjà amorcé cette rupture après la mort de son père qui lui avait inspiré des oeuvres plus sombres, plus matures, à commencer par Don Giovanni, son plus bel opéra selon moi.

L'homme est auréolé de légendes : que ce soit sa mort prématurée, ses liens étranges avec la franc-maçonnerie ou encore sa prolixité. Une chose est sûre : Mozart c'est le maitre des airs chantés selon moi, et un compositeur méconnu pour son oeuvre religieuse qui est pourtant une des plus sublimes jamais composée.

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Si si vous le connaissez. Le célèbre air de la mort de Molière dans le film d'Ariane Mouchkine, la marche présente dans Orange Mécanique, Purcell est un des grands compositeurs baroques britanniques, dont la musique a largement été utilisée par les réalisateurs.

Compositeur de musique religieuse avant tout. Il travailla comme son père et un de ses frères à la chapelle royale d'Angleterre. Il fut compositeur officielle de la cour, composant une très célèbre cérémonie funéraire pour la Reine Mary II, un bijou somptueux. Il a également composé plusieurs opéras, le plus célèbre étant Dido et Enée, thématique classique sur une musique d'une très étrange noirceur.

Car les particularités du style de Purcell c'est l'utilisation souvent des marches pompeuses et grandioses, mais aussi l'utilisation des orchestres de chambre. La cérémonie funéraire de la Reine Mary combine ces deux aspects et y surajoute la voix, une voix extrêment subtile et moderne, loin du ton pompeux et affligé propre au style baroque.

L'influence de ce compositeur britannique fut essentielle. Il marqua ainsi la musique de Joseph Haydn et Frederic Haendel mais également plus tardivement le grand compositeur britannique du XXème siècle Benjamin Britten qui lui rendit plusieurs hommages dans sa musique. Il est donc aux racines de la musique britannique dans son ensemble, ce qui n'est pas un maigre compliment.

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Très connu pour le Carnaval des Animaux, une oeuvre d'une remarquable finesse à destination des enfants, célèbre pour sa Danse Macabre, étrange air symphonique décrivant le réveil des morts la nuit, il l'est également pour son opéra Sanson et Dalida dont un des airs est un des plus célèbres de tous les opéras.

Associé souvent à une musique légère, aux motifs évocateurs, aux fresques délicieuses, il sait aussi avoir des airs grandioses, en témoigne la majestueux morceaux intitulé le Cygne dans le Carnaval des Animaux mais aussi l'ouverture sombre, tourmentée, magistrale de Sanson et Dalida.

On retient souvent peu la musique française parmis les grands classiques. A peine citerait-on Berlioz ou Bizet. Et pourtant, que ce soit Saint-Saens et par la suite son élève Gabriel Fauré, on trouve ici, entre romantisme et musique moderne un style classique à la française, qui mérite une vraie écoute et qui n'échappe pas aux musicophiles avertis.