Mes Lectures BD 2018

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Envie de lire cette vieille série que je zieutais plus jeune. On va pas se mentir : plus que l’aspect SF et aventureux, j’aime bien le doux érotisme qui traverse les pages. L’impression que chaque situation est une occasion pour dessiner des femmes à poil. Une femme monte une échelle ? Plan sur son joli cul ; une femme a chaud ? À poil ! Une belle lagune tend ses eaux ? Scène de baignade entièrement nue ! C’est à peine caché et c’est tant mieux. Ça permet de garder le lecteur éveillé. Pour ce qui est de l’histoire, je m’en foutrais presque.

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Encore une de ces BDs indés qu’on pourra trouver passable mais qui, perso, me parle totalement. C’est en fait un recueil de récits de jeunesse dans lesquels l’auteur parle de lui et de son gout pour le flirt. Il a une copine, mais il aime trainer avec d’autres filles, boire un verre avec elles et parfois plus. Puis inévitablement, viennent se confronter remords et émois amoureux. D’ailleurs, est-ce de l’amour ou de la goujaterie ? Pourquoi faut-il toujours succomber au désir même lorsqu’on a tout pour être heureux ? Bref, je me reconnais dans ces questions. Tout sonne juste dans ses récits.

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Bon bein je démarre bien mon année de lecture. Ca commence comme une comédie cynique sur un loser qui choisit de se réfugier dans un monde virtuel pour pécho, et ça prend des allures métaphysiques sur l'intelligence artificielle. Très bon manga. Hâte de lire la suite.

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Adaptation correcte de l'incroyable roman de David Vann qu'il vous faut absolument lire.

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Constant, fidèle aux deux autres tomes, Tokyo Kaido conclut son non-récit avec tout ce qu'il a à offrir : du vide, des dessins épurés, un découpage ciselé à l'image de la couverture, mais qui en lecture, ne raconte rien. Les personnages n'ont pas bougé d'un iota depuis le premier tome, les actions n'ont mené à rien, les mystères sont restés mystérieux. Dans ce beau manga immaculé, certains parviendront peut-être à trouver des choses à dire. C'est bien connu : on peut inventer toutes les qualités intellectuelles qu'on veut dans une oeuvre aussi silencieuse. (d'ailleurs, cette semaine j'ai aussi vu Under the skin qui a à peu près la même ambition péteuse, et la même posture). Moi, je m'ennuie ferme. Des mangas de la sorte, épurés, étranges, atypiques, j'en ai lu d'autres, et de biens meilleurs.

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Décidément, Jeff Lemire est vraiment un grand auteur. Trillium me fait penser à un mélange entre Barjavel (pour cette histoire d'amour perdue dans un univers de SF) et K.Dick (pour ce thème de distorsion de la réalité). Mais la vérité c'est que cette histoire lui appartient pleinement. La plus grande qualité de cet ouvrage, c'est l'inventivité de sa mise en page : deux réalités se suivent et se croisent sous forme de lecture en double sens. Le lecteur est amené à retourner le livre lorsqu'il saute d'un fil narratif à un autre, et tout le long de l'ouvrage, la mise en page devient de plus en plus audacieuse. (exemple : deux récits à lire dans deux sens différents se rejoignent sur une page, créant ainsi une boucle de lecture, ou deux lignes narratives tournés dans des sens différents peuvent se faire écho sur une même page). Bon, dis comme ça, vous ne devez rien y comprendre, mais une fois entre les mains, c'est absolument réjouissant.

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Après avoir lu Tokyo Kaido, ça fait du bien de lire un auteur qui peaufine son ambiance et qui sait peindre mille non dits sans jamais se perdre dans un néant narratif. On pourra être laissé de côté par le style de Clowes, froid, analytique, bourré ras la gueule de signes étranges et de sous-interprétations freudiennes. On peut s'y perdre, car c'est un peu ce que l'auteur cherche, mais on peut aussi être envoûté par l'ensemble. L'histoire de David Boring est celle de la recherche d'un absolu qui va d'échec en échec. Sa vie menée tambour battant se cogne à des désillusions et des insatisfactions toujours plus grandes. Clowes nous entraîne dans des récits étranges sans jamais leur donner ni de fin, ni de signification évidente. Une sorte d'épopée frustrante pour son lecteur et son personnage. Hypnotisant.

Et puis j'adore le trait de Clowes.

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Brown n'y va pas de main morte dans ces récits de jeunesse. Il se laisse d'abord aller à l'impro totale avec une série de strips trash et absurdes qui ont l'air de mener nulle part, mais qui font quand même leur effet. Puis petit à petit l'auteur retombe sur ses pattes et imagine des liens entre toutes ces histoires, élaborant ainsi une vraie oeuvre unifiée. L'exercice est passionnant à lire puisque pour coller ces folies les unes aux autres, Brown multiplie les bizarreries et ne s'interdit rien : une bite à tête de Ronald Reagan, un homme qui ne peut pas s'arrêter de chier, un homme qui a perdu sa main et qui la recherche, des pygmées mangeurs de rats, des scientifiques complètement tarés. La violence se mêle à la scatologie, à l'absurde et aux considérations politiques, tout cela dans un esprit punk et surréaliste. C'est un énorme délire, mais un délire écrit, qui mène le lecteur de surprise en surprise.

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je vais pas noter tome par tome. Pas de suite. Ce sera notable une fois la série terminée. En revanche, je vais pas me gêner pour les intégrer ici et faire gonfler ma liste.

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Les décors exotiques sont toujours soignés, la faune et la flore étrangères apportent une petite touche SF/nature vraiment sympa, les nanas sont toujours à poil,et les personnages habités par un infatigable appétit sexuel. Leo assume son gout pour l'érotisme, mais aime aussi les aventures de science-fiction, sans pourtant exceller ni dans l'un, ni dans l'autre. Du coup, on se retrouve avec une BD, finalement un peu simple, mais qui a son charme. Loin d'être du grand art à mes yeux. Je regrette les visages un peu figés des protagonistes (leur posture catalogue) et leur personnalité tout aussi immuables et archétypées, mais je m'en fou un peu à vrai dire car j'ai pu admirer toutes ces femmes nues, c'est l'essentiel.

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Locas était un chef d'oeuvre. Mon Top 10 témoigne de l'amour que je lui porte, la banderole de mon profil aussi. Palomar City me confirme la chose : les frères Hernandez (Gilbert et Jaime) sont des génies du comics book à l'influence immense et dont l'oeuvre est aussi grande que les plus grandes fresques de la littérature. C'est bordélique et sans horizon. Irréductible, difficile à définir, foisonnant de récits et de personnages attachants. Une BD sur le temps, sur les amours, les drames, les liens humains, les ambitions, les regrets, les souvenirs, et j'en passe. C'est merveilleux, c'est grandiose ! Lisez Locas ! Et puis lisez Palomar !

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Du très bon

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On est proche de l'estampe japonaise dans le dessin, et proche du haïku dans la narration, à la fois saupoudrée de dialogues courts et de poèmes furtifs. Il y a une naïveté dans le ton, mais toujours contrebalancée par des obsessions érotico-morbides. Donc c'est plutôt bizarre. Pas spécialement marquant, mais suffisamment singulier pour que j'aille lire la suite. Ah oui, j'oubliais ! ça parle d'un jeune couple dans les années 70.

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Clowes en bonne forme. La couverture ne ment pas, ça pète de couleur ici. Mais cet arc-en-ciel cache une histoire typique de Clowes dans laquelle le thème de la "pauvre vie de banlieue de l'américain bouseux" se retrouve projeté dans une intrigue de science-fiction. C'est très habile et très intelligent, comme d'hab chez cet auteur. L'histoire d'un jeune homme qui lorsqu'il perd sa copine (elle meurt), décide de remonter le temps pour empêcher cela. Et finalement, ce sera l'effort de toute une vie pour lui, à se perdre dans les méandres de l'espace-temps. Ceci dit, pas de paradoxes fous, ou de casse têtes temporels ici. Ça reste du Clowes, sobre, centré sur ses personnages. Plus un regard jeté sur les comportements humains qu'une aventure grandiloquente.

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Je reconnais l’audace de Brown à aborder sa propre expérience de façon aussi directe. C’est pas banal. Mais finalement, je retiens surtout la seconde partie de la BD dans laquelle il se lance dans des arguments écrits en faveur d’une prostitution non criminalisée mais non réglementée. On n’est donc plus du tout dans de la BD. Et la première partie, elle, montre vite ses limites. Après une rupture amoureuse, Chester décide de limiter ses relations sexuelles aux seuls services des prostituées et nous montre comment cela se passe. Et c’est un peu chiant à lire il faut avouer. Il galère un peu à s’organiser au début, puis une fois trouvé son rythme, il passe d’une fille à une autre, et côtoie plus longuement certaines. Bref, il parle, il baise, il paye. Rien de plus. Quelques discussions sur le sujet avec ses potes et son ex viennent interroger le lecteur, mais jamais rien de passionnant. Pour ce qui est de l’argumentaire. Je tilte juste sur un point avec lequel nous sommes en complet désaccord : Chester n’a aucune confiance dans la monogamie et dans le couple, et rêve d’un monde où le sexe tarifé soit répandu et normal. Eh bien moi, je ne veux pas d’un monde comme ça.

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Bon, eh bien Moore n'est pas toujours le génie qu'on dit. Ici, il se lance dans une histoire incroyablement barbante. Impossible pour lui de ne pas balancer des dizaines de pages de texte, comme il le faisait dans Watchmen ou From Hell, et sûrement d'autres de ses comics. Je ne peux pas pointer cela comme un défaut du comics, puisque c'est propre à Moore en général. Mais il est vrai que ça me fatigue. Déjà parce que ces fragments intra-diégétiques ne sont pas intéressants, mais aussi parce que le comics entier est trop chargé d'à-côtés, trop long à se mettre en place, trop documenté. Dans un Wacthmen, cette écriture fonctionne car le récit est passionnant. Ici c'est juste pénible. L'histoire se plait à être tortueuse pour peu de choses. Et donc, je n'irai sûrement pas lire la suite.