Mon itinéraire bis avec Philippe Robert

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1. Stylistiquement audacieux et classieux, sans réel équivalent (ESG tentant à la même époque un métissage similaire, mais l'exécutant différemment), l'album est d'une teinte incroyable et riche, à la fois hantée et brumeuse. Non, le seul réel problème, c'est que ne réussissant pas à se détacher de ce concept de base, les pistes se ressemblent beaucoup, et peu se démarquent. C'est vraiment dommage.

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2. Un classique des disques oubliés, si bien qu'il n'est plus oublié du tout, finalement. Il était donc tant que je m'y attelle, et soyons francs, je n'ai fait qu'attaquer la surface. Car l'album est riche en composition complexes et profondes, et je sens que des dizaines d'écoutes ne seront pas de trop. Outre des ballades immédiatement savoureuses comme American Gothic ou Ballad Of the Ship Of State, on trouve une exploration foisonnante de la folk américaine, et surtout un morceau fleuve de 10 minutes, Montana Song, en clôture. Une lettre d'amour aux Etats-Unis, donc, pourtant enregistrée depuis la Grande Bretagne, d'une beauté singulière.

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3. Je connaissais déjà Amon Duul II, le petit frère space rock, mais il était temps que j'écoute Amon Duul tout court, donc, le géniteur beaucoup plus arty et expérimental. On est dans un délire assez primitif, à base de taper sur des bouts de bois, ce qui après tout a fait des merveilles chez les Monks ou les Residents. Ça demande un certain génie d'en faire quelque chose d'écoutable, et un tantinet de subtilité, absente ici. Mais force est de constater que la face A propose un tintamarre assez jouissif de morceaux durant assez longtemps pour que l'hypnose surgisse du brouhaha, avant de s'effondrer dès que l'on frôle de trop près l'écoutable. Mais hélas ça ne tient carrément pas 40 minutes, surtout que la deuxième moitié est plus poussive. N'empêche, ça reste un pilier des débuts du krautrock qui possède ses grands moments.

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4. Un classique du post-punk, riche en expérimentations et en ambiances chargées. Certains morceaux me laissent un peu froid, mais l'album mérite l'écoute rien que pour Big Science, From The Air, Born Never Asked, et bien entendu l'énorme classique O Superman.

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5. Je ne l'avais pas réécoute depuis bien longtemps, mais c'est toujours mon AnCo préféré. Subtil et riche, alternant jouissifs bondissements et promenades apaisées dans la mangrove, cet album est un déluge de sonorités variées qui restent encore pour beaucoup à redécouvrir.

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6. Comment un album si délicieusement crâmé m'a-t-il si longtemps échappé ? Voilà pourtant une excellente BO alternative à Easy Rider : un album psyché hypnotique qui tente d'imiter... les bruits de moteur d'une Harley-Davidson. Rarement album a porté un nom aussi éloquent, ni même incarné aussi fidèlement son époque. Objet plus sixties que les sixties elles-même, ce disque est pourtant resté dans un oubli dont ne l'extraient qu'une poignée de collectionneurs. Peut-être parce qu'il est bien trop court, l'ouverture étant le seul morceau à s'arracher du carcan de deux minutes dans lequel s'enferment toutes les pistes du disque. Il n'empêche, s'il y a bien un album unique et immédiatement adopté qui mérite le détour, c'est bien celui-là.

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7. J'ai déjà écouté plus de la moitié des disques du livre, on a donc ici affaire à plus de redécouvertes que de découvertes, et celle-ci en fait partie. Mais quelle redécouverte : j'ai beau adorer Schwingungen, si je reste trop longtemps sans l'écouter j'oublie à quel point c'est un sommet du krautrock, et le meilleur album d'Ash Ra Tempel. Pourtant aussi bien en matière de vol plané pur que de percussions tribales, cet album est l'un des plus tripants qui soient. Difficile de ne pas être subjugué du début à la fin de son écoute. We are all one !

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8. Deuxième partie du diptyque que David Axelrod réserve à l'adaptation instrumentale des poèmes de William Blake, que j'ai mis bien du temps à écouter. Fort dommage, car tout en restant dans la même idée d'une bande originale littéraire et rock, à la différence qu'il est (et c'est l'époque qui le veut) moins psychédélique et plus progressif, ce deuxième volet est sans doute le plus réussi. En tout cas le plus abouti, culminant sur des titres d'une richesse rare comme The Fly. Le reste copie tout de même (mais en mieux) les qualités et défauts du premier opus : les morceaux sont beaux, mais s'enchaînent trop vite pour être tous mémorables. Ça n'en demeure pas moins une petite pépite qui gagne à être redécouverte de temps à autre.

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9. Un brin déçu par l'excursion solo de celui que je voyais comme le rigolo de Soft Machine, ou du moins le moins prétentieux. Car ce Shooting At The Moon n'est pas avare en délire expérimentaux un brin pompeux et hermétiques, et à ce titre le sans grand intérêt Pisser Dans Un Violon porte bien son titre. C'est bien dommage, car les chansonnettes qui parcourent l'album (May I en tête) ont une teinte légère, mélodique et drôlatique qu'on aurait aimé retrouver sur tout l'album).

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10. WAAAAKE UP WAAAAAAKE UP
LITTLE SPAAARROOOOOOOOOW
DON'T MAKE YOUR HOOOOOOOME
OUT IN THE SNOOOOOOOOOOW

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11. Un plaisir de réécouter cet album, presque digne du Piper At The Gates Of Dawn. Force est de constater, cela dit, que les critiques, loin de désavouer ce disque, l'ont pourtant critiqué de manière très psychophobe. Ses fans aiment en vanter la teinte particulière donnée selon eux par la folie de Syd Barrett. Ce dernier passe alors du statut d'artiste à celui de monstre de foire, de doux dingue aux créations bizarroïdes. À ce titre sa réception ne vaut guère mieux que celle des Shaggs (sur lesquelles on reviendra plus loin dans la liste). Pour ma part, la santé mentale de Syd Barrett au moment de l'enregistrement de cet album m'intéresse assez peu. Seule m'importe la qualité de ses chansons, sublimes, dont je reconnais un peu plus la richesse mélodique à chaque écoute. Bien évidemment le décalage entre la musique de ce Madcap Laughs et les standards musicaux de l'époque est pour beaucoup dans la saveur de cette pépite. Mais je préfère voir Syd Barrett comme un génie plutôt que comme un fou, et ce même depuis le fin fond de son institut psychiatrique.

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12. Parlons d'un miracle : album rescapé, sorti bien après son enregistrement, et la mort de son auteur, le petit génie Chris Bell, brièvement passé par Big Star avant de finir dans le fossé à 27 ans. Mais ce n'est même pas de ce miracle là que je parle. Juste du fait que, même si j'aime bien Big Star, c'est un groupe dont je regrette qu'il ait échoué à m'offrir soit des pop songs que je trouverais vraiment imparables, soit des ballades véritablement déchirantes. Or ici, reclu dans le château d'Hérouville, Chris Bell parvient à m'offrir les deux, souvent à la fois. Un titre comme Get Away aurait du être un classique du rock, You And Your Sister est à pleurer, quant à Speed Of Sound ou surtout, bien évidemment, I Am The Cosmos (qui a tout de même réussi à sortir en single avant la disparition de Chris Bell), ils remplissent les deux rôles à la fois. Niveau pépite du rock, on remplit difficilement mieux le cahier des charges.

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13. Et de trois, j'ai fait mon petit tour de la fameuse trilogie des premiers albums de Big Star, longtemps uniques et considérés largement comme les meilleurs. Il n'empêche, cet album a beau être probablement le meilleur, le plus riche et le plus beau, il y a toujours ce petit quelque chose chez Big Star qui fait que je n'adhère pas à 100%. Un brin kitsch, peut-être, mais jamais trop, et peu ici. Peut-être l'absence de LA mélodie qui fera le différence. N'empêche, n'empêche, celui là est très chouette, et généreux, contenant même une reprise assez chouette du Velvet Underground.

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14. Après cette exploration gigastellaire sur laquelle je me suis arrêté tout de même plus longtemps que nécessaire, revenons à de la réécoute de classiques que j'ai déjà écouté. Et quel classique ! Vincebus Eruptum ! L'acte de naissance du heavy metal ? Finalement peu importe, tout ce que je sais c'est qu'en 1968, on avait encore jamais rien entendu d'aussi sale. La reprise de Summertime Blues débraillée sublime l'originale. Le reste est tout aussi décharné, grésillant, pas si frontal ni brutal, mais juste sale et gras, s'insinuant petit à petit, pas forcément un coup de cœur dès la première écoute, car la puissance se révèle au fil des écoutes. Et avec le recul, c'est bel et bien là, sans doute, que la lourdeur a rencontré le rock.

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15. Pour le coup je crois bien que celui-là, je ne l'avais pas écouté depuis des lustres. J'avais peur que l'épiphanie n'ait été qu'une illusion, mais non. A la réécoute, ce disque est toujours un bijou qu'on a l'impression d'avoir toujours et jamais entendu. Comme un objet à la beauté fragile qu'on oserait pas toucher de peur que le moindre sursaut le fasse se désagréger. On pense à beaucoup de choses en l'écoutant, de la pop anglaise, bien sûr, les Beatles de Rubber Soul en tête. Mais ici il y a quelque chose d'immaculé qui fait que j'ai bien l'impression de n'avoir rien entendu de si doux de toutes les années 1960. Et pourtant la compétition faisait rage, en ce qui concerne la pop sucrée. Mais Duncan Browne se fiche bien de la compétition. Tout ce qu'il voulait c'était nous offrir des enluminures mélancoliques. Pendant que je retiens une larme dans le train alors que le soleil se couche, je crois bien qu'il a réussi. En tout cas il m'a fait écrire de façon très niaise, félicitations.

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16. Qui aurait cru qu'au moment de se lancer en solo, le bassiste de Cream nous offrisse album si distingué, complexe, riche, beau. Pas que Cream soit un mauvais groupe, loin de là, mais le power trio que Jack Bruce formait avec Eric Clapton et Ginger Baker était bien plus tellurique. Rien qui puisse prédire qu'il nous sortirait un disque aux influences jazz si prégnantes, à l'harmonie si incertaine, et pourtant incroyablement plaisant, et surtout accessible. C'est dingue, on dirait vraiment une version pop du free jazz. Je me contente toutefois d'un 7, l'album n'est pas incroyablement marquant, mais rien que pour sa qualité et son originalité il méritait une mention.

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17. Sans doute la rencontre que j'aurais du faire plus tôt avec Tim Buckley. Starsailor m'avait laissé sur le carreau, mais Lorca, sans rien concéder à la facilité, arrive à être plus doux, à sa manière. Comme si on était porté par un fleuve, certes instable et tumultueux, mais malgré tout reposant, quand bien même on ne serait pas certain d'arriver au bout. Pas toujours facile de suivre la trame de ces longues pistes mi-jazz mi-psychédéliques, mais peu importe après tout. La fascination et le réconfort apportés par la voix de Tim Buckley suffisent, si bien qu'à la fin du voyage, on a qu'une envie : repartir.

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18. En réécoutant cet album découvert l'an dernier, j'apprends à mieux le connaître. Ce n'est toujours pas mon disque préféré de la sélection, mais il a je trouve quelque chose en plus par rapport au premier album du groupe. Sans doute parce que Neil Young, que j'adore, y prend de l'importance, quitte à imposer des compositions personnelles, qui font presque tâche dans un groupe aussi disparate, mais sont les sommets d'un opus court dont tous les titres ne sont pas marquants. Forcément, le disque est mineur et facilement oublié aujourd'hui, surtout en regard des carrières respectives de Stephen Stills et surtout Neil Young, mais un titre comme Expecting to Fly est avec le recul l'un des plus fragiles et touchants des années 1960. Mr. Soul et la presque progressive Broken Arrow sont également excellentes (je vous laisse deviner quel membre du groupe les a écrites), et portent le disque au rang des classiques malgré lui.

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19. Chaque réécoute de cet album est un délice, un retour aux sources, un week-end, que dis-je une saison à la campagne, condensée en seulement 30 minutes. Un bijou pastoral dont la légèreté ne doit pas faire oublier la beauté, simple et profonde. La voix si douce de Vashti Bunyan est probablement la plus efficace invitation au voyage. Accompagnée par des membres d'Incredible String Band, Vashti nous offrirait en effet le plus oriental des albums folk purement britanniques. Attention, le décor est bel et bien une ferme écossaise, mais il y a un je ne sais quoi dans la richesse et l'ornementation des mélodies qui fait qu'on ne peut pas s'empêcher de penser à de la musique du monde, en cette fin d'années 1960 qui ont été si friandes d'explorations.

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20. En inspirant nombre d'artistes parmi les plus perchés du rock, à commencer par un groupe angulaire comme Soft Machine, qui tire son nom d'un de ses romans, William Burroughs avait déjà apporté bien plus à l'histoire de la musique que bon nombre d'artiste mineurs. Pourtant un certain Hal Willner propose tardivement au vieil homme, qui s'était déjà illustré dans le spoken word sur certaines émissions de radio, d'enregistrer un album de rock. Idée assez incongrue qui, malgré la présence au casting de John Cale ou encore Sonic Youth, tombe à plat, du moins pour moi. Car oui, j'ai un peu de mal avec ce disque un brin longuet consistant principalement à déclamer avec un accent ricain incompréhensible des textes qui pour moi se suffisent à eux-mêmes, sur des ambiances assez peu intéressantes. Je dis pas que le projet était mort dans l’œuf, l'enregistrement a ici du sens, puisqu'il s'agit comme l'indique le titre de proposer une espèce d'émission de radio post-apocalyptique, et que certains textes comme A Thanksgiving Prayer semblent avoir bels et bien été conçus pour être déclamés. Il n'en demeure pas moins que passé un début impressionnant, je m'emmerde. Sec.

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21. Heudé passion passer à côté des albums cultes, I guess. En voilà un prototype d'album-un-peu-laissé-de-côté-mais-essentiel-d-un-grand-du-rock. D'autant que contrairement à ce que j'aurais pu attendre, il n'est pas du tout expérimental. On est sur un pur album de songwriter, ce qui peut me plaire à condition que, tout simplement, les mélodies me touchent, ou du moins me marquent. Or, ici, à part Paris 1919, aucun titre ne retient mon attention outre mesure. Et c'est dommage, parce que c'est agréable et sympathique. Mais sans plus. Cela dit peut-être aurais-je, comme avec d'autres albums favoris de rock critics, une révélation plus tardive...

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22. Assez dingue qu'il ait été si longtemps un de mes disques les moins favoris de CAN. Et en même temps... logique. Même s'il contient Vitamin C ou encore Sing Swan Song, ce n'est pas l'album le plus mélodique du groupe. Ici, il s'agit plus d'improviser et de créer des ambiances que d'hypnotiser avec une entêtante ritournelle psychédélique. Non, dans ce disque on est bien dans la boue, au fond de la mangrove, dans un registre qui inspirera fortement Boris sur leur album Rainbow. Mais ça n'en est pas moins génial pour autant, et le temps passant, je finis par m'immerger totalement, laissant mon esprit gambader le long de ce fleuve tumultueux et incertain. Pas forcément l'album le plus accessible de CAN, mais un de ceux qui se redécouvrent le plus à chaque écoute...

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23. Depuis le temps que je l'ai écouté pour la première fois, il était temps de lui laisser une dernière chance et enfin le noter. Mais non, je ne suis toujours pas fan. Pourtant j'adore 1 l'humour et 2 l'expérimentation, mais là, c'est long et désagréable. Ça me rappelle un peu les Shaggs, que Captain Beefheart adore, sauf que leur œuvre, en plus d'être étonnamment charmante et "agréable à l'écoute", est dénuée de cynisme et de prétention. Personne ne prétend que Philosophy Of The World est un chef d’œuvre, et c'est ce qui en fait une incongruité sympathique, là où Trout Mask Replica est une mauvaise blague qui a duré trop longtemps, au point de devenir une boursoufflure.

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24. Ce premier album de Caravan est sans doute l'un des plus beaux témoins d'une courte période où le psyché commence à passer de mode et le prog n'est pas encore arrivé. Une période encore très aventurière, où il reste des traces de musique planante, et où la virtuosité commence à être la règle, mais sans qu'il soit encore question de longues pistes à tiroir dépassant le quart d'heure. Caravan représentera d'ailleurs un peu toutes les facettes de la musique progressive, en proposant sur leur deuxième album du Canterbury assez fendard, puis sur leur troisième des épopées longues et ambitieuses qui font tout de suite plus penser à Yes ou ELP. Mais en 1969, l'heure est encore à la mélodie et à l'efficacité. Il en résulte un album beaucoup plus facile d'accès, porté par des titres immédiatement mémorables, comme l'inaugural Place Of My Own ou le déjà aventureux Cecil Rons. Et ok, d'accord, les 9 minutes du dernier morceau présagent déjà de ce que deviendra le rock progressif. Il n'en demeure pas moins un album dont la fraîcheur et la simplicité font beaucoup de bien, sans que la qualité et l'ambition ne soient mises de côté.

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25. Nick Cave troque le costume de dandy assassin pour celui de prêcheur dépressif. Et même si a priori on part sur du bien moins fun, c'est toujours mon album préféré du peu que j'ai écouté des mauvais graines. J'ai beau être athée, je suis toujours content de voir que la religion inspire des morceaux extrêmement émouvants aux artistes les plus croyants. D'autant que le gospel est un style que je connais peu et dans lequel Nick Cave se révèle excellent.

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26. Une redécouverte plaisante d'un album que j'avais peu retenu de sa première écoute il y a fort longtemps. Pourtant le chanteur des Byrds y dévoile une face particulièrement mélodique et riche. Toujours pas mon disque préféré du monde, mais je pense que c'est le genre d'album qui s'apprécie un peu plus à chaque écoute.

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27. L'album le plus sous-estimé du Clash, sa place ici est donc méritée. Un mastodonte, un festin offert par un groupe obsédé par deux idées : expérimenter un maximum de genres différents et offrir un maximum de chansons pour une somme modique. Le résultat est bourratif et ne se découvre pas en une fois, mais celui qui aura de la patience à lui accorder découvrira certains des meilleurs morceaux du groupe : Charlie Don't Surf, The Call Up, Police On My Back, The Equaliser... et surtout mon morceau préféré du groupe, l'incroyable Somebody Got Murdered.

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28. Un adorable moment de freak folk, de chansonnettes tout en ukulélé et magnétophone jouet (moi j'en avais un, on enregistrait des fausses émissions de radio et des mixtapes du feu, c'était la bonne époque). Tout ne m'a pas marqué mais l'album a ses coups d'éclats, certains morceaux incroyablement touchants. En d'autre termes, je brûle d'envie de mettre 8, mais j'attends d'avoir pleinement adopté l'album. Pour l'heure, je vous le recommande chaudement si vous aimez la lo-fi pipou et les albums qui auraient pu être enregistré par des enfants de 9 ans mais avec du talent.

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29. J'ai pris un peu de retard mais euh on continue à lire Philippe Robert lààààààà. Kevin Coyne est un grand classique des artistes oubliés sur lequel je ne m'étais pas encore penché. C'est désormais chose faite, et dès son incroyable voix déglinguée du spoken word initial je comprends pourquoi il est culte. Même s'il ne garde pas ce ton nasillard jusqu'à la fin du disque cela joue beaucoup dans son aspect fascinant, auquel s'ajoute de chouettes mélodies country. Mais c'est long, il faut bien l'admettre, et tout n'est pas mémorable. Peut-être faudra-t-il le réécouter à petites doses ? En tout cas ça reste un disque plutôt chouetillos.

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30. Un brin laissé de côté à la deuxième écoute, je dois bien admettre que je suis séduit aujourd'hui par le groove du bayou, mi-country mi-bluesy, que nous offre le Creedence. Il fait ici mouche à merveille sur un album bardé de tubes. Non, l'ennui, c'est que ces trop court. Les morceaux s'arrêtent là où on adorerait les voir durer, et leur petit nombre de 9 ne suffit pas à combler notre faim, surtout quand la recette est si réussie.