Musi-fictions
Le concept : un morceau, une micro-nouvelle.
9 morceaux
créée il y a environ 11 ans · modifiée il y a plus de 10 ansAda
04 min.
Morceau de The National
Annotation :
She kept very few pictures with her, and they were all tacked up above her night table. Pictures of some places she had been and felt like a part of her universe, even though she didn’t know them very well. She could just fantasise about the friends she would have had there. In a way, it felt so much easier than confronting the everyday life.
”Like a single cell inside the blood of empty streets” said a song she kept listening to.That’s how she felt when she got out of her appartment, a brisk wind blowing and the sound of her pace echoing against the concrete walls. She was not late to her date, so she took the time to enjoy the smell in the air. It felt like some change was gonna come at last.
Burial (2009)
Burial
04 min. Sortie : 9 juin 2009 (France).
Morceau de Miike Snow
Annotation :
Esther soupira. Cette fois, elle était sûre que ses invités ne viendraient pas. Avec les intempéries, des bus avaient dû être supprimés et ils étaient sûrement restés bloqués à la gare routière. Dommage, elle était toute contente à l’idée de ce snow-pique-nique. Elle ramassa les surgelés dans le panier en osier ainsi que la nappe à carreaux et se leva en laissant un trou dans l’épaisse couche de neige.
Elle ne se résigna pas à rentrer et entama donc une marche vers la forêt voisine. Elle pénétra dans le sous-bois et leva les yeux : les formes des branches étaient toutes soulignées de neige et formaient un magnifique labyrinthe de blanc et de brun. Soudain, elle entendit des branchages bruisser sur sa droite : un petit animal traversa le sentier à toute allure. Esther reconnut un lapin à bois, une espèce endémique qui aurait pu être un croisement entre un lièvre et un petit cerf.
Elle aperçut une clairière un peu plus loin sur le chemin, et décida de s’y arrêter quelques instants. Après tout, elle avait apporté un peu de lecture alors pourquoi ne pas profiter du magnifique soleil d’hiver ? Mais alors qu’elle approchait de la clairière, elle distingua des formes blanches sur la neige. Un groupe d’une dizaine de personnes rassemblées en cercle semblait en plein recueillement. Elle se faufila en faisant le moins de bruit possible jusqu’à la lisière de la trouée. “C’est étrange, se dit-elle, un enterrement en pleine forêt. On croirait une scène tirée d’un roman d’Arto Paasilinna. Ou un clip de Fever Ray en négatif.”
Elle voyait que le soleil commençait à décliner, à l’autre extrémité de la clairière. Elle se décida finalement à rentrer car elle n’aimait pas marcher la nuit. Elle consulta sa montre : “Ah oui, il est bientôt 14h”.
Sorrow (2010)
Sorrow
03 min. Sortie : 11 mai 2010 (France).
Morceau de The National
Annotation :
The weight of boredom, routine, wondering where’s the end of this grey heavy sky. Bills at the door, another pile on the table. Taking the A-train, watching the lights melt in a never ending flash.
Didn’t see the face of the guy in front of me.
Fresh air, I think of your dress. Car breaks, I remember your face.
And then I know why I’m feeling like this. Why I want to stay here. Sorrow is the time when we’re together and tore apart at once.
Lemonade (2011)
Lemonade
06 min. Sortie : 18 janvier 2011 (France).
Morceau de Braids
Annotation :
Nola associait l’effort intellectuel au goût sucré. Dans ses années de fac, on la croisait souvent dans un café, ses cours sur les genoux et une part de tarte sur la table. Ce jour là, elle rédigeait un compte-rendu en sirotant une limonade. La réflexion était un peu plus difficile que d’habitude. Le son des bulles remontant à la surface suffisait à la distraire. L’évolution du taux d’inflation réel en France ces vingt dernières années versus : eau, citron, bulles. Elle décida que la légèreté avait gagné et rangea le bloc-notes dans son bureau avec un soupir de satisfaction.
Mtn. Song (2009)
Mtn. Song
06 min. Sortie : 3 novembre 2009 (France).
Morceau de Evening Hymns
Annotation :
They were almost reaching the top of the mountain. Johan’s feet started to hurt, but he was still ahead of his two friends, proudly leading the way. “Come on guys, we’re almost there !”, he shouted to Will and Grace. He was amazed by the beauty of the scenery, when he stopped to wait for them. That’s what he preferred about climbing : you wander in ordinary forests and fields at the bottom, and they suddenly turn into lands of mystery when you’re at the summit.
Three friends enjoying a nap in the sun, a well-deserved rest. They had come to the countryside for the weekend, and were staying in Johan’s family log cabin. Everything was in place to forget the hectic life of the city, the parking tickets, the metro tickets, the receipts and all these papers stacked on a board somewhere in their appartment.
As they were climbing down the mountain, on their way back to the cabin, they were smiling. The atmosphere of the weekend had created a secret they were only three to share.
Breakfast (2011)
Breakfast
Sortie : 16 avril 2011 (France).
Morceau de EMA
Annotation :
Another quiet sunday morning was about to begin in Berlin. The garden of Tiergarten would soon be full of happy families, beaming couples and groups of friends sharing a beer. She was standing at the open window, staring at the sunrise. She wanted the image of the pinkish sky to stick in her memory so that she could remember it, later on. The sound of the sheets moving behind her gave her a hint that her lover was awake. Right now, she was thinking of Kundera’s Unbearable Lightness Of Being, and what it meant for the main character when a woman stayed overnight. Maybe they’ll share a breakfast, a moment of intimacy they were not prepared to. This thought didn’t frighten her, she was prepared to face the awkward looks and the clumsy smiles. Just when she turned to smile at him, the words of a song came to her mind : you feel just like a breeze to me.
Endless Summer
03 min.
Morceau de Still Corners
Annotation :
The postcard was on her bedside table, like a reminder of a lost paradise. A blue lagoon, sand like a big crescent moon. She grabbed her keys and decided to bike towards the city center. Riding and slaloming through an urban maze she knew well, she was thinking about the enthusiastic tiny letters forming the word “COME!”, at the bottom of the postcard. That was the only thing to do, after all. What if she missed the best days of her life ? With a determined smile on her face, she parked the bike and entered the travel agency.
Chord Simple (2000)
Chord Simple
04 min. Sortie : 22 mai 2000 (France).
Morceau de Broadcast
Annotation :
I step outside with my boots on, and I’m pretty classy. It’s still raining but I kinda like it. With the music in my ears, I walk in slow motion under the rain, a little bit like in a Wong Kar-wai movie. Yeah, I don’t need much to make my own movie in my head. My friends sometimes dub me the film maker.
On my way to the city center I see bored faces, disappointed tourists and excited children. The ice-creams will have to wait, time for a good old hot chocolate. Speaking of that, I’m so hungry I could swallow three cheeseburgers in a row. But first, I need to find that little store my sister spoke about. I find it and the moment I’m walking in, I bump into someone.
Ce soir (2011)
Ce Soir
03 min. Sortie : 1 mars 2011 (France).
Morceau de Monogrenade
Annotation :
Everything solid we have today, the dreamers made it.
Alors que, le regard vide, je fixai un nuage de lait dans mon café un matin , une phrase dans le journal attira mon attention. Elle fit son chemin dans mon cerveau. Elle resta avec moi, alors que je traversais la routine de la journée. « Tout ce que nous avons de solide aujourd’hui, ce sont les rêveurs qui l’ont fait. »
La nuit, je ne pouvais pas tellement dormir. Le jour, je perdais le fil de mes pensées. Au travail, personne ne remarquait que je n’avais rien fait depuis des semaines. Parfois je sortais de ma rêverie pour entamer une conversation, type plongeur échangeant avec des poissons tropicaux. Ca fait des bulles en surface, mais ça ne veut pas dire grand-chose.
Un soir, je me rendis à l’anniversaire d’une de mes collègues, dans un bar. Plus par ennui que par conviction, avec toutefois l’espoir qu’on tait car on compte bien le voir se réaliser. Celui d’accrocher le regard, pas celui du type qui est toujours au comptoir. Je ne sais pas vraiment quelle conjonction de micro-événements on pu mener à ce moment, toujours est-il que je commençai à discuter avec un écrivain américain, de passage en Europe. Il avait vu Moscou et l’Ecosse dernièrement, pour écrire un roman d’espionnage sur le Loch Ness et une enquête criminelle en Tchétchénie. Ou l’inverse. A l’époque, j’habitais une capitale du XXIème siècle, rythmée par les arrivées et les départs. Les gens demandaient combien de temps on restait avant de demander d’où on venait.
Je le suivis à travers les rues. Bien sûr, l’air était doux, il faut toujours que ce soit comme ça. Sinon, ça ne fonctionne pas, dès le début de l’histoire les éléments sont contre nous. Il me dit : « Ce soir, je te fais danser. » On trouva un bar à la mode sur notre route, je le pris au pied de la lettre.
« Tu veux un verre ?
- Heu oui, ils ont quoi, tiens un Malibu-on-the-beach, merci.
- Tu repars quand ?
- La semaine prochaine.
- Et moi demain. Ca nous fait un point commun. » Surtout que dans ma tête, j’étais déjà ailleurs. Madison, Wisconsin. Why not.