Pierre Creton - Vus & Annotations
Films vus : 2 - Annotations : 2
2 films
créee il y a presque 4 ans · modifiée il y a plus de 3 ansLe Vicinal (1994)
12 min. Sortie : 1994 (France). Expérimental, Essai
Court-métrage de Pierre Creton
Annotation :
Avec son premier court-métrage, Pierre Creton établit d’ores et déjà des problématiques lui étant cher : celle des préoccupations écologiques et de l’avenir environnemental. Tout porte à croire que l’auteur incarne le modèle d’un cinéaste militant mais son Vicinal est d’abord un film poétique et abstrait. Le montage décousu et la voix-off apportent une dialectique lyrique et cela n’est pas innocent lorsqu’on comprend que la voix-off cite les écrits de Kojève sur la dialectique du maître et de l’esclave d’Hegel. Le film fait l’éloge d’une utopie agricole pouvant un jour ne plus exister : le long chemin ensoleillé, le champ de colza, le visage d’un enfant, symbole de transmission, la présence animale, un apiculteur en plein travail sur une ruche, les essaims d’abeilles, le geste ancien d'une brouette roulante… Tout cela exorcise une volonté d’exposer, de manière pudique et topographique, la beauté de la nature jusqu’au dernier plan, celui d’une fumée polluante et lointaine, signe d’inquiétude pour le chemin vicinal de notre futur.
L'Avenir le dira (2020)
26 min. Société
Court-métrage documentaire de Pierre Creton
Annotation :
En suivant le quotidien d’un père et d’un fils agriculteurs qui cultivent le lin, Creton explore les problèmes environnementaux de notre époque. Mais comme Le Vicinal, la charge militante est discrète, voir en hors-champ car le désir du cinéaste est d’enregistrer d’abord l’amitié entre le cinéma et l’agriculture. C’est une agriculture que Creton a toujours voulu protéger à l’aide de sa caméra, d’où ce rapport avec une menace sensible qui plane sur le court-métrage. Elle passe par des effets symboliques et modestes : araignée soudaine sur la nuque d’un agriculteur, banderole manifestante, machines technologiques étroites qui violentent le sol, plan sur des éoliennes… Le paysage ne se voit plus comme avant, il est beaucoup plus fragile mais l’amour pour celui-ci reste le même. De nuit ou de jour, la réalisation simple et brute de l’auteur capte avec innocence ce travail laborieux et précis d’ouvriers de la terre, qui se préoccupent d’un avenir incertain comme le titre l’indique. C’est pourquoi les corps humains se mélangent avec une dimension mécanique, ils sont fort en apparence mais secrètement ils sont menacés et donc faillibles face à l’exploitation agricole mondialisée et la crise climatique du siècle.