Sarah Records

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001

"Pristine Christine" est très chouette et entraînante, avec un joli son bien jangly. En revanche, "Sullen Eyes" tente un registre plus lent et se plante complètement. "Everglades" reste laborieuse, mais bénéficie du retour du jangle. Mention déshonorable à la voix nasillarde du chanteur, encore tolérable sur la face A mais franchement pénible sur les deux faces B.

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002

"I've Got a Habit" est plaisante, sans plus. "Apologies" me plaît davantage, grâce au jangle et au refrain un peu plus mémorable, mais de là à la faire durer presque quatre minutes… "Give Me Some Peppermint Freedom" ne m'inspire pas grand-chose. Sur ces trois chansons, la voix est vraiment trop en retrait derrière les guitares pour que j'accroche vraiment.

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003

Ça balance bien, mais encore une voix, c'est la fois qui pose problème. Grmr. Bon, ça s'explique en partie par le support (peut-on décemment espérer une bonne production sur un flexidisque ?). Compensation : les limitations du support font aussi qu'il n'y a pas de face B, donc la souffrance dure moins longtemps. Vraiment dommage, parce que la chanson n'est pas dénuée de mérites.

"ANORAK CITY" was a convulsion of pure malice and disgust caught by a hidden mike, the rest will be formed from pure love...

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005

Enfin un chanteur tolérable ET audible ! \o/ M'enfin, reste que "Come Get Me" n'a rien de bouleversant ; heureusement qu'elle ne s'éternise pas. "Sure to See" aurait peut-être gagné à en faire autant, plutôt que d'étirer sa langueur sur plus de quatre minutes. Après ça, l'énergique "Unhappy Days" offre un contraste bienvenu, même si la petite voix monocorde du chanteur l'empêche d'atteindre son plein potentiel – c'est le genre de chanson qui réclame un gueulard.

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006

Mettre de l'émotion dans sa voix c'est bon pour les fillettes qui font de la twee pop.

oh wait

Je commence à me demander si cette rétrospective Sarah n'est pas la pire idée que j'aie eue depuis un bail. Ils sont loin les Field Mice ?

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007

Ah bah voilà, quand Another Sunny Day bénéficie d'une bonne production, ça devient immédiatement beaucoup plus plaisant ! Ici, on a trois hymnes à l'amour adolescent (il suffit de lire les titres), assez simples mais efficaces, en grande partie parce qu'ils ne s'éternisent pas : aucun ne dépasse les deux minutes trente, ce qui est bien la durée maximale qu'un artiste sérieux peut consacrer à des thèmes aussi éculés que « cette fille me plaît mais j'ose pas l'aborder ».

"I'M IN LOVE WITH A GIRL WHO DOESN'T KNOW I EXIST" is another song by Another Sunny Day, 1'34" of total crystal beauty, huge waterfalls of guitar crash round a desolate plaintive wail, saddest moments in the world, 6 string teardrops drip drip drip....

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008

Le chanteur reste insupportable, et les chœurs rivalisent d'indigence avec lui. Le son de "Solace" est curieux, pas une trace de jangle dans les guitares, et… est-ce que c'est un orgue que j'entends ? Et même un bout de fuzz avant le solo ?? C'est une chute des compilations Nuggets ou quoi ? Nah, personne dans les 60s n'aurait eu la sotte idée de faire durer ça presque quatre minutes. "Please Rain Fall" retombe dans le territoire mollichon de "Sullen Eyes", pour un résultat similaire, même si le son (encore de l'orgue ??) est plus plaisant.

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009

Wow, c'est pas des gentils garçons, ces Golden Dawn ! La production est bien craspec (mais j'incline à penser que c'est au moins en partie volontaire cette fois-ci), c'est bourré de feedback et ça sonne méchamment comme des outtakes du Velvet Underground par endroits. Pas étonnant qu'ils se soient fait jeter de Sarah Records après leur deuxième single : c'est difficile d'imaginer quelque chose qui soit davantage aux antipodes de la « ligne éditoriale » du label. "My Secret World" est entraînante comme tout, et "The Railway Track" est un vrai petit film d'horreur de deux minutes. "Spring Heeled Jack" n'apporte pas grand-chose, mais comme elle ne dure qu'une minute elle n'a pas le temps de devenir agaçante.

(ne pas confondre ce Golden Dawn avec le groupe de rock psychédélique américain du même nom qui sévissait dans les 60s – je dis ça pour Superjér)

"Chapter Two. Knowing that SARAH 9 is the most important record we've released because it annoyed people. Revelling in the fact that people resent the gap in their collections between 8 and 10."

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010

Ça, par contre, c'est du pur Sarah (par un groupe américain, ironiquement), mais du *bon* Sarah : bourré de jangle, avec un chant léger et de bons chœurs. L'anti-Sea Urchins, quoi. Le titre et la pochette sont appropriés : tout ça évoque de paisibles souvenirs d'été, tout juste teintés de la mélancolie de l'automne approchant (surtout perceptible sur "Clown"). Très beau.

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011

Carrément mieux produit que "I've Got a Habit", et rien que ça c'est déjà beaucoup. Par contre, des gimmicks bien 80s en ont profité pour s'infiltrer, comme les synthés proéminents de "Defy the Law". Ça surprend à première vue, mais au final c'est une bonne chanson pop, quoique pas plus mémorable que la moyenne. La chanson-titre se veut plus détendue, y a des bouts de guitare sèche bien jolis, mais la caisse claire tout droit sortie des pires cauchemars de Jeff Lynne c. 1983 casse un peu le truc. Moins produite, "Tiny Words" traîne une morosité assez classieuse malgré tout. Pour finir, "Walter" ressort les guitares de papa et le sax', ça n'a vraiment plus rien de Sarahesque (à part la voix monocorde) mais c'est une chouette surprise.

"Chapter Eleven. Knowing SARAH 11 is the most important record we've released because it's more than just a poprecord. In the run-off groove are scratched the words FUCK THE POLL TAX…"

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Voilà, les Field Mice, ils ont tout compris : le jangle irrésistible, les claviers choisis avec goût (un bon vieux piano sur "The Last Letter", on n'a jamais fait mieux après tout), la batterie discrète, la voix élégante et détachée (*pas* monocorde), la production niquel, les paroles un peu moins niaises que la moyenne ("Emma's house is empty / So why do I call it Emma's house?"). Les ingrédients sont bons, la formule est bonne, c'est sans doute le single à retenir de Sarah Records s'il ne devait y en avoir qu'un. Chaudement recommandé.

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013

Un nouveau flexidisque, argh ! Le son est encore plus crade que sur "Anorak City", quasiment noise, noyé sous des tonnes de feedback parasite déversé par les guitares. C'est tout juste si on peut entendre çà et là une chanteuse lâcher une phrase ou deux, comme une souris perdue au milieu d'une scierie. Une fois la surprise initiale passée, ça s'avère en fin de compte assez bon : alors que Another Sunny Day subissait les limites du support, Christine's Cat les exploite, au contraire, et ma foi le fait assez bien.

Ça ne surprendra personne d'apprendre que ce groupe est en fait un side project des guitaristes de The Golden Dawn.

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"You Desever More Than a Maybe" me frustre un peu : la chanson est parcourue d'un rythme qui semble attendre le refrain pour exploser, mais ça n'arrive qu'à la toute fin et c'est beaucoup trop faible pour être vraiment libérateur (en même temps, considérant le titre de la chanson, ce n'est pas illogique). Un genre de coïtus interruptus. Par contre, "That Kind of Girl" fonctionne parfaitement, et je me suis surpris à y revenir à plusieurs reprises malgré (grâce à ?) sa grande simplicité. "The Summer You Love" est dans la même veine, accrocheur et mémorable. On sent que le groupe avait déjà quelques années d'expérience derrière lui, mais l'ensemble sonne au fond peut-être un peu creux. Ça reste de bonnes chansons quand même.

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Trois chansons, trois questions. "What's Happened?" fonctionne de la même manière que le "Do You Remember Walter?" des Kinks, une question adressée à un ami perdu de vue et avec qui l'on ne partage plus rien d'autre que quelques souvenirs. C'est un thème que j'aime toujours beaucoup, surtout quand c'est fait avec autant de goût, voire de classe (une chanson de 3 minutes avec une coda instrumentale qui occupe une minute entière, si si c'est classe). "Can't You Tell It's True?" est une chanson d'amour dans un registre plus bizarre et incertain que les trois de "I'm in Love…", quasiment martiale, je ne suis pas sûr que ça fonctionne aussi bien. Après ça, "Impossible?" et son rythme enlevé sont un soulagement, un plaisir de taper du pied dessus.

Si les compositions et le jangle sont toujours aussi plaisants, on perd beaucoup côté qualité de production sur ce 45. Comme sur "Anorak City", ce son brouillon dessert vraiment l'ensemble.

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017

Les Golden Dawn récidivent, mais c'est nettement moins bon que la première fois. "George Hamilton's Dead" et "Let's Build a Dyson Sphere" n'entreront sans doute jamais dans ma liste de chansons préférées de Sarah Records, mais je me vois y revenir, surtout la première. Malgré son titre fabuleux, "Let's Build a Dyson Sphere" souffre trop d'un chant horrible pour être vraiment chouette. Coincée entre les deux, il y a cet étrange petit interlude, "The Sweetest Touch", qui ressemble vraiment à une blague sur le mode « et si on faisait du _vrai_ Sarah ? une chanson d'amour niaise avec une guitare sans feedback, une voix toute douce et une atmosphère éthérée ? ». Du coup, c'est super joli, mais je ne peux me défaire de l'impression que les Golden Dawn se foutent de ma gueule. Tant pis.

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018

"Sensitive" est aux antipodes de ce que son titre laisserait attendre, avec une guitare furieuse qui tourne en rond comme un lion dans sa cage, jusqu'à cette coda qui semble ne jamais vouloir finir. Après cet ouragan d'émotions vient l'accalmie de "When Morning Comes to Town" : un duo de voix très tendres sur fond de synthés atmosphériques. Bref, les Field Mice font mouche une nouvelle fois. Et on ne le dira jamais assez : une bonne production, ça aide toujours.

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019

C'est joli. Non, vraiment, c'est très très joli. MAIS POURQUOI TOUTES LES CHANSONS SE RESSEMBLENT À CE POINT ? Je veux bien que la twee pop soit par nature un genre relativement étroit, mais c'est tout simplement ridicule, là. Je vous mets au défi d'arriver à trouver sept différences entre "Inside Out" et "Tinsel Heart" (même les titres sonnent à peu près de la même façon !). Heureusement, la chanson-titre et "Things Will Get Better" viennent apporter un peu de diversité, mais dans l'ensemble, ces quatre chansons sont très longues (4 minutes chacune) et monotones. Je suppose que Brighter cherchait davantage à construire une atmosphère qu'à trouver l'accroche pop qui tue, et ils ne s'en sortent pas mal du tout dans cette catégorie, mais le fait est que cinq écoutes plus tard, aucune de ces chansons ne s'est fait de place dans mon crâne.

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020

Voilà, St. Christopher penche clairement plus du côté pop des choses, et forcément ça me botte davantage. Le problème, c'est que c'est souvent plus facile d'écrire sur les trucs qu'on n'aime pas que sur les trucs qu'on aime, donc je dirai juste que c'est un chouia moins accrocheur que les Field Mice. Mais c'est quand même vachement chouette, et ça met de bonne humeur.

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Pop sympatoche, jolie voix féminine, mais rien qui retienne vraiment mon attention. Étonnant venant d'un groupe ayant pas loin de dix ans de carrière au compteur à ce moment-là. RYM m'assure que leurs débuts synth-pop sont beaucoup plus intéressants que leurs tentatives dream pop ultérieures ; je veux bien les croire et j'écouterai Here Comes Everybody à l'occasion. Par contre, ce Crush the Flowers, il n'est pas dit que j'y retourne un jour.

EDIT : finalement, j'y suis retourné et je ne le regrette pas. Je crois que tout est affaire de contexte : coincé entre St. Christopher et Another Sunny Day, ce single ne pouvait que pâlir, mais quand on l'écoute entre deux Orchids, eh bah putain en fin de compte c'est vachement plaisant !

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Pour l'anecdote, "You Should All Be Murdered" est la chanson qui m'a incité à entreprendre cette rétrospective. En deux mots, c'est tout simplement la meilleure chanson que les Smiths n'ont jamais enregistrée. Des pastiches aussi bien fichus sont toujours un régal. Les deux faces B sont dans la lignée des précédents singles d'Another Sunny Day. "Horseriding" nous renvoie aux chansons d'amour du premier, en contrepoint avec la face A : "so very grateful" indeed. "Green" est la moins intéressante du lot, lente et pas vraiment accrocheuse.

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Les Orchids me laissent toujours autant de marbre. D'accord, la chanson-titre est assez entraînante, peut-être même que je m'en souviendrai encore dans quinze jours. Mais après ça, "As Time Goes By" est juste d'une banalité sans nom, une caricature des principes de la twee pop. À défaut de réellement l'apprécier, j'approuve "Yawn", qui a le mérite de tenter autre chose en lorgnant du côté du shoegaze (sept minutes blindées de nappes de synthé).

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Deux bonnes chansons. La face A est très jolie, la face B surprend un peu avec ses faux cuivres qui débarquent sans prévenir sur le jangle. Au final, c'est bien, mais ça ne ressort pas particulièrement dans la discographie des Field Mice. Un single mineur à mon sens.

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Apparemment, le but du diptyque "The Autumn Store" était de se livrer à diverses expérimentations autour du format twee. Ici, "Song Six" lorgne du côté du shoegaze, "Anyone Else Isn't You" préfère un dépouillement presque absolu, et "Bleak" fait appel au piano pour justifier son titre. Chacune dure cinq minutes, chacune gagnerait vraiment à en faire deux de moins. Décevant.

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Pas transcendant.

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C'est mieux que Gentle Despite mais je reste pas franchement client.

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La face A est vraiment bien mais la face B l'est moins.

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