A Dragon Story

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La forme la plus courante et archétypale du dragon, qui nous vient tout droit des légendes et des sagas d'Europe du Nord (inspiration number one de maître Tolkien et donc de Peter Jackson) : un gigantesque reptile ailé et cracheur de feu, intelligent et même doué de parole. Smaug le dragon n'est en cela pas à ranger dans la catégorie des animaux mais des créatures, des "êtres" issus du passé le plus profond de la Terre. Monstrueusement avide, jaloux et orgueilleux, les dragons comme Smaug font revivre les contes des créatures gardiennes de trésor, impossible à déloger et dont il faut craindre le courroux plus que tout.

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Bah le même que le précédent

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Le dragon "nord-européen" repris par Tolkien a ensuite été adapté par les auteurs (eux aussi, pour les plus connus, issus d'Europe du Nord) de ce qu'on appelle les contes de fée, et dont Shrek n'est qu'un pôt pourri pastiché. Le dragon est devenu l'ennemi par excellence du preux chevalier (aidé par le vernis du christianisme médiéval qui a fait de ces créatures les manifestations de Satan), héritage direct des dragons des légendes précédentes. Mais il est devenu un animal vil et bestial qui incarne le mal.

Bon, dans Shrek, évidemment, ça se passe un peu différemment...

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Dans le règne du feu, les dragons ne sont pas intrinsèquement méchants, ce sont des animaux comme les autres... A cela près que ce sont des animaux formidablement destructeur (en même temps une bestiole de cette taille qui crache du feu bah...), ce qui les rend, de fait, ennemis naturels de l'humanité.
Un concept intéressant et qui fait finalement réfléchir à bien des choses.

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Là encore, les dragons sont des bêtes, particulièrerment dangereuses certes (bien que leur capacité destructrice soit limité par les pouvoirs magiques de la communauté des sorciers), mais que JK Rowling classe bien parmis les "créatures" et non les "êtres". Ils ne peuvent donc pas être considérés comme maléfiques puisque dépourvus de pensées, et ils font même l'objet d'une protection de la part des sorciers.
Féroce adversaire lors du tournois des trois sorciers, le dragon garde cependant un peu de cette symbolique d'épreuve suprême que le héros devra affronter pour prouver sa bravoure.

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Le dragon de Gringotts est toujours un dragon "animal" comme tous ceux de l'univers de Rowling, mais il fait également écho au dragon gardien de trésors des mythes et contes évoqués plus haut. La différence primordiale est qu'ici, le dragon est gardien contre son grès, il est dressé et forcé par les gobelins d'accomplir cette tâche, évoquant en même temps le détournement d'animaux à des fins violentes par des éspèces "intelligentes"

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Outre le fait qu'il est quadrupède (forme qui tend à se développer dans l'imaginaire collectif), le dragon de ce film, audacieusement prénommé Draco, a sutout de spécial qu'il est gentil.
Beaucoup plus rares que les autres, les bons dragons ont pourtant eux aussi leurs représentants. Egalement intelligents et doués de parole, ils ont le plus souvent la sagesse dans leur camps et sont, comme dans ce film, le trait d'union entre l'humanité et un lointain passé magique.

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Le voyage de Chihiro nous présente, en la personne de Haku, un typique dragon oriental, qui n'a que très peu à voir avec son pendant européen.
Bien que les dragons asiatiques puissent avoir des différences et des variations selon les pays, les régions et les époques (comme en Occident d'ailleurs), la plupart sont des créatures serpentines, tout en longueur, avec de courtes pattes griffues, qui peuvent voler bien qu'elles soient dépourvues d'ailes et qui empruntent anatomiquement à un grand nombre d'animaux différents.
Autant lié à l'eau et à la terre qu'au feu et à l'air, les dragons d'Asie (comme, ici, le Ryu japonais) sont à rapprocher du monde des divinités et esprits qui gardent, régissent et constituent même l'ensemble de la nature.

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L'écrivain Michael Ende a surpris beaucoup de monde en développant un dragon d'une forme complètement inédite : dépourvu d'ailes (mais il vole quand même) Falkor ne ressemble en rien à un reptile puisqu'il est recouvert d'une épaisse fourure et munie d'une tête de chien (plus proche du lion dans le livre), qui n'est pas sans rappeler la gueule de la tarasque ou autres chimères du même genre.
Fort de son sympathique aspect de doudou, Falkor est un "dragon porte-bonheur", (pouvant être en cela à rapprocher des dragons orientaux dont il partage également la forme longiligne), dont les pouvoirs et l'inébranlable optimisme aideront le juvénile héros dans sa quête.
Un cas unique !

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Elliott est une adaptation enfantine et naïve d'un type de gentil dragon. Il s'agit d'un animal doué d'une intelligence humaine niaise et balourde qui deviendra ami et ange gardien du personnage principal. Ah oui et il est capabale de se rendre invisible aussi.

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Les différentes espèces de dragon dans ce dessin animés et dans sa suite, bien qu'étant destinés à la vision d'un publi enfantin, sont beaucoup plus terre à terre et implantés dans une réalité tangible que chez Peter et Elliott. Ce sont des créatures à l'intelligence presque comparable à celle des hommes et munies d'une organisation sociale qui a également quelque chose de très humain. Ni des créatures cauchemardesques, ni des antiques puits de sagesse, ni des esprits divinisés, ni même complètement des animaux, ces dragons sont pratiquement un seconde espèces d'"êtres" parallèle à l'existence de l'homme

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la même

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C'est au tour du dragon asiatique d'être ici "infantilisé" pour correspondre à un personnage de dessin-animés Disney. Mushu est donc une sorte de pastiche des dragons-esprits gardiens et proctecteur (ici, de la famille Fa)

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Ici, les dragons sont des êtres à part entière, des créatures magiques à qui il appartient de se lier individuellement aux hommes pour créer un lien magique entre les deux êtres qui donnera toute sa puissance au duo. Dans Eragon, les dragons sont donc des créatures en tout point égaux (voir supérieurs aux hommes) : très intelligents, ils possèdent le don de parole et sont les sources de formes de magies. On renoue à la fois avec les légendes médiévales, les créatures de contes et on y ajoute la nouvelle donne apportée par l'heroic fantasy

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John Boorman nous expose certainement le dragon le plus intéressant du cinéma, puisqu'il ne s'agit pas ici d'une créature munie d'écaille et de poils, d'ailes ou de moustaches. Le Dragon est beaucoup plus proche d'un concept alchimiste. Il représente la Terre-mère, les forces de l'univers, telluriques et cosmiques qui sont là depuis la jeunesse du monde. Le Dragon est une sorte de puissance omniprésente dont Merlin ou Excalibur ne seraient que des parties "matérielles". Il est la terre à laquelle s'est lié Arthur en acceptant sa destinée. Le Dragon n'est pas une créature magique. Il est la magie. Dans son sens le plus large.

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On peut considérer l'Hydre de Lerne comme une forme antique et grecque de dragon. Elle est descendante de la Terre-mère et représente les forces de la nature que l'Homme tente de dompter. Bien que les descriptions anciennes de la bête soient peu claires et parfois contradictoires, il s'agirait vraissemblablement d'un monstre reptilien polycéphale dont l'haleine exhale un poison mortel. Le concept du dragon européen n'est donc pas loin, et l'hydre du Hercule de Disney l'évoque bien.

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En poussant la logique chtonienne jusqu'au bout, on peut considérer qu'Apophis est également une forme, égyptienne cette fois, de dragon. Un monstre gigantesque à forme de serpent qui mène une lutte éternelle contre le Soleil (qu'il remporte d'ailleurs symboliquement à chaque crépuscule) évoque bien la créature reptilienne gigantesque et mauvaise qui, au fil des modifications des siècles, deviendra le dragon sous les formes qu'on lui connait.