Alan J. Pakula

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1 film

créée il y a plus de 4 ans · modifiée il y a plus de 4 ans
Klute
7

Klute (1971)

1 h 49 min. Sortie : 12 janvier 1972 (France). Thriller

Film de Alan J. Pakula

Annotation :

C’est, à bien des égards, une merveille pour cinéphile averti, et surtout pour les amateurs de la période, puisque Klute est situé à la frontière exacte du Nouvel Hollywood et du genre du giallo. Pourtant, on ne saurait faire plus éloigné que ces deux tendances, puisqu’à l’extravagance des Italiens s’est opposé le rigorisme réaliste des jeunes pousses américaines, mais la preuve en est, et le mariage des deux styles n’atteint ici que leurs sommets respectifs. Du coup, c’est un film qui ne peut se voir qu’en le comparant à d’autres, mais il les a aussi tous précédés ! Sa narration clinique (très peu de dialogues) évoque celle de Conversation Secrète, sa mise en scène à froid (optiques de distance, personnages évoluant dans de très grands décors souvent vides ou gris) a autant pour but d’exacerber les psychés des personnages (un tueur solitaire dans une tour immense, Argento est aux aguets) que de les rendre communes et familières (une atmosphère de New York des rues que Scorsese façonne à la même heure), la musique (particulièrement le leitmotiv du tueur) semble être un mélange du Lalo Schifrin de Dirty Harry et de certaines musiques de gialli (Piovani, Morricone et Nicolai réunis), et il y a même une scène de casting de mannequins qui fait immédiatement penser à une séquence de The Neon Demon !!! Klute, c’est la cerise sur le gâteau, la somme des sommes, une claque esthétique et stylistique qui n’a jamais eu d’équivalent. Lorsque le tueur entame son monologue final et que Pakula choisit de tout filmer en plan fixe, tout en faisant résonner le cri le plus glaçant de l’histoire du cinéma de genre, il passe même la porte de l’éternité.

Bien sûr, tout n’est pas absolument réussi (ça se saurait si on tenait là un des dix plus grands films de tous les temps), car il y a quelques scènes dispensables (les rendez-vous chez la psychanaliste), et la deuxième partie perd un peu le rythme de la première. Le scénario s’y égare légèrement, l’enquête piétine un peu, la tension s’éteint, et vient même la crainte de la scène érotique avec saxos ringards façon Les Trois Jours Du Condor (elle n’arrive heureusement pas). Puis cela se ressaisit, pour un final de toute beauté, où le jeu de Fonda montre sa pleine mesure, et qui reste gravé en mémoire. Important.

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