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96 albums

créée il y a 11 mois · modifiée il y a 8 jours
Wall of Eyes
7.3

Wall of Eyes (2024)

Sortie : 26 janvier 2024 (France).

Album de The Smile

Annotation :

Art Rock / Post-Rock / Krautrock / Neo-Psychedelia / Ambient Pop
Le premier album de The Smile ne m'avait pas totalement convaincu : de bonnes idées mais à moitié concrétisées, laissant un étrange sentiment d'inabouti. J'ai l'impression que c'était hier, alors que ça fait déjà quasiment 2 ans. C'est intéressant de voir que ce nouveau projet de Yorke et Greenwood est suffisamment sérieux et solide pour enchaîner les albums. L'inspiration semble être au rendez-vous. Wall of Eyes poursuit dans un style art rock désormais bien connu et établi, venant d'anciens membres de Radiohead, mais il dégage une plus grande cohérence à mon goût, délaissant les influences plus variées de A Light for Attracting Attention - notamment le jazz-rock ou les sonorités parfois synthétiques - pour une approche condensée, ramassée et minimaliste, qui se base le plus souvent sur la répétition des motifs et des ambiances sur de longues plages (tous les morceaux atteignent les 5 minutes ou plus, exception faite de Friend of a Friend). Il en ressort un album presque atmosphérique, intrigant, dégageant beaucoup de charme, tirant finalement partie des caractéristiques du groupe - une certaine liberté formelle, une écriture flottante - pour transformer ce qui semblait être des errances sans but sur le premier album en mélopées intimes et sensorielles, hypnotiques et enveloppantes.

Big Sigh
6.7

Big Sigh (2024)

Sortie : 12 janvier 2024 (France).

Album

Annotation :

Indie Rock / Indie Folk / Chamber Pop
Big Sigh m'a donné envie de réécouter Any Human Friend, le précédent album de Marina Hackman, sur lequel j'étais sans doute passé trop vite car il ne m'avait pas laissé une impression plus durable que n'importe quel autre album d'indie pop rock basique. Après une réécoute plus attentive, c'est vrai que Any Human Friend dégage une énergie intéressante et la musique de Marina Hackman y exprimait déjà une personnalité affirmée, et quelques morceaux bien troussés, mais Big Sigh va plus loin dans la recherche sonore et dans l'élaboration d'un univers profond et cohérent - chose que je n'avais pas perçu sur Any Human Friend, en tout cas au premier abord, et m'avait ainsi laissé sur ma faim. Impossible de ressentir la même chose à l'écoute de Big Sigh, notamment avec ce titre d'intro, The Ground, qui annonce d'emblée une dimension atmosphérique que je n'avais pas anticipée, avec ces notes de piano hypnotiques, ces paroles psalmodiées et ces arrangements de cordes d'une prestance quasi cinématographique. Big Sigh n'est toutefois pas un album d'ambient pop, puisqu'il enchaîne directement avec des titres plus entraînants et percutants, comme No Caffeine et Big Sigh, qui ont des accroches tubesques étonnamment catchy - le genre de concision et d'efficacité que je n'avais pas ressenti dans Any Human Friend. Malgré cet apparent grand écart, Big Sigh est en fait un album d'une grande cohérence et homogénéité, grâce à cette production et des ambiances réussies, qui conservent dans l'ensemble cet esprit calme, parfois éthéré, régulièrement beau, alternant entre instruments au naturel (le piano de The Lonely House, la guitare acoustique de The Yellow Mile) et nappes ambient aux sonorités audacieuses (Vitamins) ou vaporeuses et mélancoliques, le tout exprimant une sensibilité touchante.

Iechyd Da
6.9

Iechyd Da (2024)

Sortie : 12 janvier 2024 (France).

Album de Bill Ryder-Jones

plastic death
6.6

plastic death (2024)

Sortie : 19 janvier 2024 (France).

Album de glass beach

Little Rope
6.5

Little Rope (2024)

Sortie : 19 janvier 2024 (France).

Album de Sleater‐Kinney

Ilion
7.3

Ilion (2024)

Sortie : 19 janvier 2024 (France).

Album de Slift

Brûlée
7.4

Brûlée (2024)

Sortie : 26 janvier 2024 (France). Rock, Folk, Indie Rock

Album de cabane

Annotation :

Chamber Folk / Indie Folk
Grande est la maison, le premier album de Cabane (projet du musicien belge Thomas Jean Henri) sorti en 2020, s'est révélé être une excellente surprise. La dimension affectée de ce chamber folk intimiste, à première vue trop maniéré et arrangé, dévoilait au fil des écoutes une sensibilité incroyable, notamment grâce à des morceaux comme Take Me Home et Sangokaku - bien aidé par la présence de Bonnie Prince Billy, sans oublier Kate Stables qui remet le couvert ici, contrairement à Will Oldham. Ce tout nouvel album reprend une formule similaire à peu de choses près, mais après plusieurs écoutes aucun morceau ne se révèle être à la hauteur des meilleurs titres de Grande est la maison. In Parallel, le morceau d'intro, laisse penser que des influences plus expérimentales et électroniques vont venir légèrement transgresser le chamber folk délicat, lors d'un break aux sonorités synthétiques qui amène le morceau vers sa conclusion hypnotico-onirique. Mais ce terrain n'est finalement jamais développé par la suite, et Cabane revient vers son style habituel, à base de morceaux tranquilles et sensibles, sous forme de pièces soigneusement arrangées. Comme toujours, il y a pas mal de sections de cordes qui sans être omniprésentes donnent une couleur particulière à la musique de Cabane, un style très apprêté, qui tend presque vers une forme scolaire, à la délicatesse surjouée. Et c'est vrai qu'il manque quelques titres à l'écriture plus affûtée pour dépasser cette impression - c'est là où Grande est la maison était remarquable. Il y a bien quelques morceaux qui sortent légèrement du lot, comme le poignant Dead Song, Pt. 1 (avec une interprétation dans un style à la Nick Drake et des chœurs fantomatiques proches de ceux du premier album) ou bien Today (qui évoque Sparklehorse), mais le sentiment général est celui d'un album folk très soigné, agréable à écouter, mais où il manque quelques points d'accroche, un peu de luminosité ou d'éclat, pour être vraiment touchant.

Sadness Sets Me Free
7.3

Sadness Sets Me Free (2024)

Sortie : 26 janvier 2024 (France). Pop, Rock, Indie Pop

Album de Gruff Rhys

Annotation :

Chamber Pop / Baroque Pop / Piano Rock

The Pilgrim, Their God and the King of My Decrepit Mountain
7

The Pilgrim, Their God and the King of My Decrepit Mountain (2024)

Sortie : 26 janvier 2024 (France).

Album de Tapir!

Annotation :

Indie Folk / Chamber Folk / Folktronica / Chamber Pop / Post-Rock
On sent dès le début qu'il se passe quelque chose dans cet album d'indie folk étrange, aux ritournelles brinquebalantes, mais il faut sans doute plusieurs écoutes pour s'imprégner de l'univers du groupe Tapir! qui semble s'inscrire dans une diversité de courants pouvant s'avérer déroutants. Si l'on perçoit d'emblée l'étrangeté de ce folk arty, le classicisme apparent de l'ensemble peine à conclure l'essai et on peut se retrouver partagé entre une ambition palpable en termes d'écriture et d'univers - notamment à travers ce découpage en trois actes - et une exécution parfois moins remarquable, relativement dépouillée au niveau des arrangements. Tapir fait ainsi le grand écart entre contemporary folk et indie folk plus cérébral. La musique dégage néanmoins suffisamment de charme et de mystère pour donner envie de creuser, c'est donc petit à petit que l'on remarque les subtilités, les nuances mais aussi les inspirations qui témoignent du mélange d'influences étonnantes qui imprègnent la musique de Tapir. L'introduction rappelle l'aspect des sonorités de Black Country New Road, voire de caroline (j'ai d'ailleurs pensé un moment être tombé sur un album de post-folk, mais seul le dernier morceau, Mountain Song, part dans une structure à rallonge sous forme de crescendo répétitif) ; plus loin Broken Ark ressemble à un mélange entre Sparklehorse et New York, I Love You de LCD Soundystm, tandis que la version de Gymnopédie possède un parfum de Leonard Cohen. L'album met un peu de temps à démarrer (les pistes 2 et 3 ne sont pas les plus accrocheuses - ce sont les moins évidentes d'une certaine manière et celles où les sonorités folktronica sont le plus présentes) mais il prend petit à petit son rythme et enchaîne les morceaux sublimes qui se révèlent tout en finesse et sensibilité laid back. L'ambiance est vraiment réussie, l'ensemble vibre de sonorités délicates et chaleureuses - les arrangements étant discrets mais incroyablement bien placés et judicieux - mention spéciale à Broken Ark, Eidolon et My God. Mais une fois le son du groupe apprivoisé, l'ensemble de l'album se révèle excellent, et particulièrement brillant, lumineux et chaleureux tout en étant très personnel dans l'écriture et l'interprétation, Tapir arrivant à sonner, malgré les influences perceptibles ici ou là, comme aucun autre groupe folk.

빈자리

빈자리 (2024)

Sortie : 31 janvier 2024 (France).

Album de Kimbanourke

Prelude to Ecstasy
7

Prelude to Ecstasy (2024)

Sortie : 2 février 2024 (France).

Album de The Last Dinner Party

Annotation :

Pop Rock / Indie Rock / Glam Rock / Progressive Pop / Baroque Pop

Any Light
6.2

Any Light (2024)

Sortie : 9 février 2024 (France).

Album de Loving

Annotation :

Indie Pop / Bedroom Pop / Hypnagogic Pop / Soft Rock / Psychedelic Pop
La musique de Loving dégage un charme toujours aussi délicat. L'atmosphère de Any Light est toutefois moins intimiste que celle de If I Am Only My Thoughts - album que j'aime beaucoup, notamment grâce aux fantastiques morceaux Simple Moon et If I Am Only My Thoughts. Ce nouvel album ne propose pas d'épiphanies équivalentes, il semble plus consensuel, dans l'écriture et la production bien plus limpide et moins psychédélico-feutrée. En fait, l'ensemble sonne de manière plus affirmée, voire plus professionnelle tout simplement, Loving cherchant sans doute à proposer une musique plus maîtrisée, plus ouverte et accessible. Si If I Am Only My Thoughts était un album d'intérieur, légèrement renfermé sur lui-même, Any Light est quant à lui plutôt un album qui respire le grand air, et rayonne gentiment, en se prélassant au son de guitares slide, d'arrangements délicats et de douces mélodies. La musique du groupe est toujours aussi attachante, c'est de l'indie pop teintée de folk réconfortante, chaleureuse, composée et interprétée avec goût. Mais encore une fois, si l'ensemble est très homogène, peu de titres sortent vraiment du lot. J'aime beaucoup On My Way To You, avec son rythme mid-tempo, ses guitares slide panoramiques et son orgue discret. Le duo final The Light in You / Blue conclut sur une note rêveuse, entre bossa nova lumineuse et prélassement émouvant. Parfois, l'ambiance laid back évoque le premier album de Beach House, il y a un côté dream pop, ou plutôt dream folk, qui est une comparaison plutôt flatteuse pour moi (le premier Beach House étant mon album préféré du groupe). Malgré tout, Any Light est un peu trop propre et attendu, il ne renoue pas avec la sensibilité lunaire qui faisait de If I Am Only My Thoughts un album vraiment singulier.

She Reaches Out to She Reaches Out to She
7.1

She Reaches Out to She Reaches Out to She (2024)

Sortie : 9 février 2024 (France).

Album de Chelsea Wolfe

Phasor
6.8

Phasor (2024)

Sortie : 9 février 2024 (France). Pop, Ambient, Experimental

Album de Helado Negro

Annotation :

Indietronica / Neo-Psychedelia / Ambient Pop / Indie Pop
J'attendais avec beaucoup de curiosité ce nouvel album de Helado Negro, car Far In - le précédent album du groupe - était en très bonne place dans mon top de 2021. Je considère toujours que c'est un grand album de pop electro ambient, étonnamment ambitieux et complet. En comparaison, Phasor est bien plus modeste (35 minutes) et ne dégage pas autant de personnalité et d'assurance dans son écriture, ses ambiances, ses rythmes. Ce qui ressemble à une régression est sans doute recherché par Roberto Carlos Lange - justement pour revenir à une formule plus ramassée, plus recentrée. Mais toujours est-il que l'ensemble ne rayonne pas de la même manière et sonne fatalement moins bien. Phasor manque de titres mémorables, de moments forts qui structureraient l'ensemble et créeraient une dynamique plus convaincante. A la première écoute, l'album paraît vraiment terne et sans éclat. Par la suite, cette impression s'arrange légèrement. En fait, les premiers morceaux sont plutôt bons, notamment car ils optent pour la facette la plus rythmée de Helado Negro : le mélange d'exotisme rayonnant et de sonorités electro soigneusement dosées, qui ne viennent jamais dénaturer la voix naturelle de Lange, fait toujours des merveilles, notamment sur Best for Your and Me (parfois, le style de Helado Negro me rappelle Destroyer). Par contre, les choses se dégradent à partir de Echo Tricks Me, la musique se faisant alors plus conceptuelle et moins évidente. Les mélodies sensuelles passent au second plan et les sonorités électroniques prennent le dessus, façonnant des morceaux aux structures plus découpées et heurtées. Il y a peut-être une idée de recherche sonore un peu plus expérimentale (sans être inaccessible, n'exagérons rien), mais ce n'est pas ce que je préfère dans la musique de Helado Negro, donc Phasor me laisse un peu sur ma faim.

What Now
7.1

What Now (2024)

Sortie : 9 février 2024 (France).

Album de Brittany Howard

Blu Wav
7

Blu Wav (2024)

Sortie : 16 février 2024 (France).

Album de Grandaddy

Annotation :

Psychedelic Pop / Indie Pop / Alt-Country / Slowcore / Space Rock Revival
Ce nouvel album de Grandaddy peut paraître à la fois bien sage et en même temps plutôt étonnant. Bien sage, car on retrouve le son typique du groupe, ce mélange planant d'ambiances oniriques et de rock spacieux - et il n'y a aucun moment vraiment marquant, on a l'impression que Grandaddy reste dans sa zone de confort et ne cherche jamais à en sortir ou à tenter de composer une tuerie comme on a pu en avoir par le passé (même sur Last Place qui avait quelques morceaux accrocheurs). Blu Wav est d'une homogénéité surprenante, limite plate car l'ensemble est mené sur le même tempo, baignant dans une ambiance similaire d'un bout à l'autre de l'album. Le groupe ne change à aucun moment de braquet et poursuit sur sa lancée rêveuse, sans faire de vagues. Il est difficile de nier que Blu Wav souffre un peu de cette uniformité qui peut s'avérer monotone et semble parfois être le signe d'une inspiration en berne. Et en même temps, cette approche et cette écriture très homogène est sans doute la plus grande qualité de l'album, c'est en tout cas dans la cohérence de la démarche et de son ambiance que Blu Wav tire sa force et sa personnalité. En fait, on a peut-être affaire à l'album de Grandaddy le plus cohérent en termes d'écriture et de sonorités. L'ensemble surprend également par sa couleur alt-country qui parait si naturelle qu'elle semble avoir toujours fait partie intégrante de la musique de Grandaddy, alors que ces influences n'étaient pas aussi prégnantes par le passé. Les morceaux sont baignés par un style laid back, des guitares slide rayonnantes et de légers motifs countrisants, qui éclaire la musique sous un nouveau jour. Le tout mélangé à l'indie pop cosmique de Grandaddy, il en résulte une sorte de space country planante et onirique qui s'écoule de manière fluide et agréable - sans grands remous certes, mais avec un style et une sensibilité qui s'avèrent toujours aussi attachants de la part de Grandaddy. Blu Wav n'est pas une réussite totale (c'est dommage que le pic soit en fait atteint par les deux premiers morceaux, Blu Wav / Cabin in My Mind), mais c'est une belle tentative, presque une réinvention en douceur, pour un groupe toujours aussi unique dans le paysage sonore actuel.

Where we’ve been, Where we go from here
7.4

Where we’ve been, Where we go from here (2024)

Sortie : 16 février 2024 (France).

Album de Friko

Annotation :

Indie Rock / Noise Pop / Chamber Pop
A l'instar de l'album de Tapir ci-dessus, ce Where we've been, Where we go from here semble sortir de nulle part et s'affirme comme une des curiosités de ce début d'année. Face à tant d'éloges, on s'attend forcément à une musique qui apporte un twist à la formule indie rock habituelle. Mais le résultat s'avère à moitié concluant. Ceci dit le potentiel est bien là, il est même énorme, mais il est surtout porteur de promesses dans un futur plus ou moins loin que véritablement bouleversant sur le moment. Il faut dire que Friko ne sait jamais trop sur quel pied danser et mange un peu à tous les râteliers, les références étant légion au fil des morceaux : on pense parfois à Arcade Fire pour l'énergie conquérante - et la sensibilité épidermique, presque schizophrénique quand le groupe passe en mode chamber pop au piano limite dégoulinante (mes passages préférés en vérité) -, ou à l'énergie rock concise des Strokes, avec quelques incursions sur un style plus dream pop / shoegaze à la Wolf Alice, le tout mâtiné d'aspects plus noise pop, si ce n'est pop punk. L'ensemble peut parfois paraître maniéré, codifié, voire convenu, que ce soit au niveau de l'énergie globalement calibrée ou de l'interprétation qui a ce petit côté surjoué dans la nervosité ou - par contraste - l'émotion facile, jusqu'à flirter avec quelques clichés (cette mélodie sifflée sur le final acoustique Cardinal). Malgré ce manque de direction affirmée, très criant quand on passe de For Ella à Chemical ou de Until I'm With You Again à Get Numb to It, l'album se révèle efficace, grâce à une dynamique bien gérée, des morceaux qui ne s'éternisent jamais et une variété de tons agréable. Friko se tient en équilibre entre une écriture balisée, ou en tout cas avec un sentiment de déjà entendu, et une interprétation suffisamment incarnée qui permet à l'ensemble de déborder légèrement du cadre. Et il y a surtout un morceau qui, dès le début, m'a convaincu du potentiel incroyable du groupe : Where We've Been. Placé en introduction, ce titre annonce un album grandiose, et même si la suite n'est pas forcément à la hauteur, rien ne vient entacher la réussite de ce morceau à la progression remarquable, la mélodie sublime de la première partie, soulignée par des arrangements incroyables (les choeurs angéliques, les cordes), se parachevant dans un final bruitiste cathartique. Vivement la suite.

The Past Is Still Alive
6.7

The Past Is Still Alive (2024)

Sortie : 23 février 2024 (France).

Album de Hurray for the Riff Raff

Loss of Life
6.5

Loss of Life (2024)

Sortie : 23 février 2024 (France). Pop, Rock, Indie Pop

Album de MGMT

Yours Until the War is Over

Yours Until the War is Over (2024)

Sortie : 23 février 2024 (France).

Album de Amigo the Devil

Underdressed at the Symphony
6.7

Underdressed at the Symphony (2024)

Sortie : 1 mars 2024 (France). Pop, Rock, Indie Pop

Album de Faye Webster

Annotation :

Soft Rock / Indie Rock / Alt-Country / Lounge
Ce nouvel album de Faye Webster semble moins bien accueilli que le précédent, mais j'ai du mal à voir pourquoi tant la musique de l'artiste reste fidèle à elle-même - navigant entre indie pop et alt-country laid back dorlotante. I Know I'm Funny haha était peut-être un peu plus homogène et cohérent sur la longueur, mais on retrouve quand même une ambiance très similaire sur ce Underdressed at the Symphony, c'est d'ailleurs - à mon sens - le principal défaut de Faye Webster, puisque je trouve que sa musique a du mal à se renouveler. On zone toujours dans le même registre. Si j'avais beaucoup aimé le premier album de Webster - notamment grâce à des morceaux comme Room Temperature et Pigeon - rien d'autre ne m'a bouleversé depuis, et j'ai du mal à retenir des morceaux en particulier, même si à chaque fois dans l'ensemble, le charme de l'artiste, son style nonchalant, font que l'écoute se révèle au minimum sympathique. L'aspect légèrement déroutant de ce nouvel album - au-delà de la présence de Lil Yachty sous vocoder sur Lego Ring, passage qui semble en perturber certains alors que Webster n'en est pas à son coup d'essai dans le genre crossover - c'est la longueur excessive de certains morceaux (surtout au début de l'album) qui semblent tourner en rond et ne jamais vouloir finir. Cela sent un peu le remplissage, et l'album paraît durer beaucoup plus que ses 36 minutes, la faute à une dynamique erratique. Alors même, encore une fois, que l'ambiance ne me semble pas fondamentalement différente des précédents albums de Faye Webster. C'est chill sans être bouleversant.

Keeper of the Shepherd
6.6

Keeper of the Shepherd (2024)

Sortie : 1 mars 2024 (France).

Album de Hannah Frances

Annotation :

Progressive Folk / Chamber Folk / Indie Folk / Americana
Cet album peut paraître classique au premier abord, tant l'approche d'Hannah Frances s'inscrit dans un style folk - tendance légèrement progressif (structures plutôt étirées, motifs et rythmiques entêtants) - vintage, qui rappelle l'atmosphère de certains artistes des années 70. La musique dégage ainsi quelque chose de très brut et direct, que ce soit au niveau du chant dénué d'artifices ou, surtout, de la production sèche sur l'os, avec peu d'arrangements apparents (cordes et saxo, principalement) et des guitares principalement folk parfois phagocytées par une guitare électrique à la distorsion grésillante et austère. L'univers d'Hannah Frances n'est pas des plus accueillant à la première écoute, il n'y a pas d'esbrouffe pour apporter une dimension ludique ou faire briller les mélodies. Malgré tout, l'ensemble dégage une certaine personnalité, notamment grâce à l'interprétation d'Hannah Frances qui incarne sa musique à la perfection, là aussi dans un style old school de chanteuse folk très précise, vibrante, dans son chant et son phrasé. Le sommet est sans doute atteint par le morceau Husk, d'une beauté éthérée, toute en retenue, très émouvante, la voix de Frances se déployant avec une grâce incroyable sur quelques rares notes de guitare et de cordes en suspension. Husk témoigne plus que tout du talent vocal d'Hannah Frances, de la justesse et de la pureté de sa voix. Si les mélodies manquent dans l'ensemble d'évidence et de moments marquants, l'écriture reste homogène et de qualité, avec quelques morceaux bien construits, justifiant de la dimension folk progressif, notamment Bronwyn et surtout Vacant Intimacies (avec son final puissant), ainsi que la conclusion Haunted Landscape, Echoing Cave qui s'achève dans une atmosphère psychédélique et évanescente de voix en écho et de saxophones. Keeper of the Shepherd n'est certes pas l'album folk le plus original, ni le plus éclatant en apparence, mais il dégage un magnétisme à la fois viscéral et cérébral.

Bright Future
7.3

Bright Future (2024)

Sortie : 22 mars 2024 (France). Folk

Album de Adrianne Lenker

Annotation :

Contemporary Folk / Americana / Indie Folk
Par moment, j'ai l'impression que le déclic est proche, mais la fois suivante rien de plus ne se produit et je n'ai toujours pas de révélation sur les albums solo d'Adrianne Lenker, comme j'ai pu l'avoir sur Dragon New Warm Mountain I Believe in You de Big Thief. Il faut dire que le registre de Lenker entre son œuvre solo et le travail qu'elle effectue en groupe diffère pas mal, si ce n'est au niveau de l'esprit folk / americana, au moins dans l'exécution et l'interprétation régulièrement plus rock et nerveuse - avec une production plus riche et variée - chez Big Thief. Au vu de la réception très positive de Bright Future, j'espérais un résultat au moins à la hauteur de Dragon New Warm, mais Lenker reste définitivement dans un style americana tranquille, plutôt dépouillé, pour ne pas dire plat. J'ai un peu de mal à voir ce que ce nouvel album a de plus que d'autres albums du genre, à part l'interprétation de Lenker, à laquelle j'avoue ne pas forcément accrocher, surtout dans un registre folk relativement minimaliste. Sa voix ne me touche pas outre mesure, il me faut vraiment des parties instrumentales et des mélodies de qualité derrière pour transcender son potentiel bien réel (j'aime beaucoup la rage de Not et d'autres exemples pléthoriques dans le dernier album de Big Thief). Sur Bright Future, il n'y a aucun titre réellement brillant qui sort du lot, l'ensemble est homogène mais peu marquant. Le charme opère parfois, à force d'écoutes, je perçois mieux qu'au début ce feeling plus calme et introverti, à la fois apaisé et malgré tout intense, il y a ainsi quelques légères audaces dans ce registre, à commencer par Real House, d'une lenteur et d'un minimalisme assez osés pour une introduction d'album (6 minutes de quasi a capella sur notes de piano éparses), ou bien lors du final Ruined, complainte enveloppée par des nappes ambient. Et la régularité dans l'ambiance et les émotions, la retenue, témoigne d'une œuvre aboutie, maîtrisée et bien interprétée - qui produit l'effet voulu au final. Mais malgré tout, rien ne me touche réellement, et peut-être que je loupe encore quelque chose au niveau des paroles (le tant vanté Sadness as a Gift n'est musicalement rien de plus qu'un pur titre country), cependant je ressens encore une certaine neutralité avec la musique, et les émotions, dégagées par Adrianne Lenker.

Tigers Blood
7.1

Tigers Blood (2024)

Sortie : 22 mars 2024 (France).

Album de Waxahatchee

Something in the Room She Moves
7.1

Something in the Room She Moves (2024)

Sortie : 22 mars 2024 (France).

Album de Julia Holter

Bite Down
7.2

Bite Down (2024)

Sortie : 22 mars 2024 (France). Pop, Rock, Indie Rock

Album de Rosali

Annotation :

Folk Rock / Indie Rock / Alt-Country / Indie Folk
Contrairement à l'album d'Hannah Frances ci-dessus, Bite Down de Rosali paraît immédiatement sympathique au premier abord, grâce à ses morceaux folk énergiques, aux mélodies évidentes et à la production chaleureuse et accueillante. Si les deux artistes semblent œuvrer dans un style folk a priori proches, on a en réalité affaire à deux approches du genre très différentes : la musique d'Hannah Frances est cérébrale là où celle de Rosali est plus proche des sens, plus spontanée, optant pour un registre folk rock plus direct et plus électrique. Il ne faut pas non plus se laisser berner par la pochette de Bite Down, puisqu'il n'y a rien ici d'étrange, d'inquiétant ou d'original. L'album est en fait très classique, voire simple, dans son traitement et son exécution. Il est même parfois trop simple, car passée l'agréable surprise de découvrir un album folk rock chaleureux et bien balancé, notamment sur sa première moitié - dont l'excellent Rewind (meilleur titre de l'album avec sa mélodie mid-tempo rayonnante), et Hills on Fire dont les solos saturés planants rappelle Neil Young et le Crazy Horse (ou plutôt le Built to Spill de You In Reverse) - la suite s'enfonce dans des schémas répétitifs et monotones, peinant à retrouver de la légèreté et des mélodies accrocheuses. C'est le revers de la médaille du classicisme de l'écriture de Rosali, capable de réserver quelques bons moments de folk rock communicatif, comme des titres plus passe partout sur lesquels l'ennui n'est parfois pas loin (la longueur de certains morceaux en accentuant, par ailleurs, l'inertie et le manque de variété et de ruptures). Là où la musique d'Hannah Frances se révèle après des débuts laborieux, celle de Rosali effectue le trajet inverse, la relative déception pointant le bout de son nez après un sentiment a priori rafraîchissant.

Revelations

Revelations (2024)

Sortie : 29 mars 2024 (France).

Album de Sarah Shook & the Disarmers

Diamond Jubilee
7.8

Diamond Jubilee (2024)

Sortie : 29 mars 2024 (France).

Album de Cindy Lee

Annotation :

Hypnagogic Pop / Psychedelic Pop / Brill Building / Slacker Rock / Noise Pop
Je suis surpris que ce nouvel album de Cindy Lee ait autant fait le buzz à sa sortie, même si étant donné l'aspect relativement underground du groupe, la réputation de Diamond Jubilee semble davantage s'être construite sur le bouche à oreille que par une campagne de communication tonitruante. Pour ma part, j'avais bien aimé What's Tonight to Eternity, album sorti en 2020, qui détonnait déjà dans le paysage sonore avec ses influences de musique pop 60's distordues par une production radicale, crade et grésillante. On y retrouvait des élans mélodiques brillants qui sont repris sur Diamond Jubilee et développés dans une version beaucoup plus accessible et écoutable dans l'ensemble. Je suis content que les germes originaux plantés par What's Tonight to Eternity s'épanouissent et trouvent un écho et un public grâce à Diamond Jubilee. Si ce nouvel album paraît d'emblée plus accessible, Cindy Lee continue néanmoins à se démarquer puisqu'on a affaire à un album au format déroutant avec ses plus de 2h, sans parler du fait qu'il est uniquement disponible à l'écoute sur Youtube. Difficile d'affirmer que l'on peut assimiler et intégrer tout ce que Diamond Jubilee propose. Il y a tellement de morceaux (32) et une ambiance très homogène. Ce qui frappe pourtant c'est la chaleur qui se dégage de la musique : dès la première écoute, dès la première seconde, on se sent comme à la maison, accueilli avec générosité - tout paraît à la fois simple, immédiat, sans fioritures et pourtant d'un délicieux raffinement. C'est clairement la plus grande qualité de Diamond Jubilee, cette alchimie étrange et indéchiffrable d'évidence mélodique, de charme presque innocent et éthéré, tranquillement déroulé, sans aucune fausse note, sans aucun moment vraiment ennuyeux, la musique étant toujours relancée par un riff laid back l'air de rien étonnamment accrocheur, l'ensemble baignant quoi qu'il arrive dans une ambiance douce et hallucinée, à mi-chemin entre une pop 60's aux mélodies baroques sucrées et une production psychédélique gorgée de guitares régressives qui tissent des entrelacs de motifs d'une richesse intrigante - créant une matière en constant mouvement. Diamond Jubilee est avant tout un trip musical, peut-être trop long pour son propre bien, mais qui sidère par la richesse, le nombre et la subtilité des variations des motifs et des idées proposées pendant plus de 2h.

Twice Around the Sun (EP)
7.2

Twice Around the Sun (EP) (2024)

Sortie : 3 avril 2024 (France).

EP de Ugly

Annotation :

Art Rock / Indie Rock / Progressive Rock / Indie Folk / Progressive Folk / Post-Rock / Progressive Pop
Cet album (qui avec ses 36 minutes est beaucoup plus qu'un EP à mon sens - le nouvel album de Jessica Pratt est plus court de 10 minutes !), cet album du groupe britannique Ugly, donc, est un véritable OVNI qui s'inscrit d'une certaine manière dans le renouveau assez dingo de la scène indie rock anglaise de ces dernières années, dans le sillage de Black midi Country New Road. Les genres et les ambiances se télescopent dans un joyeux bordel soigneusement organisé, et si chaque influence prise séparément ne semble pas neuve, le mélange qui en résulte est tellement vivifiant que ce sont de nouvelles barrières sonores qui semblent se briser à chaque morceau. Ugly va assez loin dans ce mélange des genres très casse gueule a priori - et vraiment déroutant au début - mais en réussissant à trouver un point d'équilibre quasi miraculeux entre l'énergie déjantée voire loufoque, la maîtrise technique, et l'accroche mélodique. De manière générale, on peut dire que Ugly est un groupe indie rock avant tout, mâtiné d'éléments pop (surtout au niveau des mélodies), et proche d'un esprit progressif et post-rock pour la liberté des influences et des structures qui sont très peu codifiées - selon les morceaux. L'élément le plus étonnant est sans doute l'attrait du groupe pour les voix et le chant polyphonique. L'introduction, The Wheel, est un improbable mix entre Queen et San Salvador, de quoi être rincé au bout de 7 minutes de cette formule hautement dangereuse. Etrangement, le morceau suivant, Sha, est un titre concis et incroyablement accrocheur avec sa rengaine ensoleillée et ses motifs ludiques qui rebondissent partout et dans lesquels vient se loger le décalage freak si cher au groupe (du xylophone ? des riffs de guitare élastiques). Détailler chacun des 6 titres de l'album est sans doute le meilleur moyen de décrire la musique d'Ugly. Icy Windy Sky est une nouvelle folie vocale, tandis que Shepherd's Carol est sans doute le meilleur mix de l'écriture du groupe entre mélodie étrangement accrocheuse, structure protéiforme et instrumentation freak mais étonnamment fluide (avec des répétitions de motifs et de notes frénétiques qui sont la signature du groupe) mais ma préférence va clairement à Hands of Man et dans une moindre mesure au final I'm Happy You're Here qui, pour le coup, évoquent énormément le Black Country New Road de Ants From Up There.

Only God Was Above Us
7.2

Only God Was Above Us (2024)

Sortie : 5 avril 2024 (France).

Album de Vampire Weekend

Annotation :

Indie Rock / Chamber Pop / Neo-Psychedelia / Baroque Pop / Noise Pop / Art Pop / Progressive Pop

benton

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