Anatomie d'une chute

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Ras le bol d'être considéré comme "le porte-parole de sa génération", Dylan enregistre volontairement un album merdique (double). Le problème, c'est que les suivants, bien que plus motivés, ne seront plus jamais aussi bons que ses merveilles des années 1960 ; BLOOD ON THE TRACKS (1975) excepté.

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Sandy Denny est partie et Fairport Convention ne s'en remettra jamais, même si les premiers albums suivant son départ ont quelques point forts. Denny reviendra une dernière fois en 1975, mais la flamme n'y sera plus.

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Depuis 1968, les Kinks, sous l'égide de Ray Davies, ne s'expriment plus que par concept albums. Au début, ça donne de beaux résultats (VILLAGE GREEN, ARTHUR, LOLA), mais avec PRESERVATION ACT 1 (et surtout ACT 2 l'année suivante), ils vont définitivement perdre leur intérêt malgré quelques petites pépites pop occasionnelles jusqu'à la fin des années 1970. Les années 1980 leur seront fatales.

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GOATS HEAD SOUP (1973) était déjà un sacré coup de mou après EXILE ON MAIN ST. (1972), mais on pouvait encore en apprécier plus de la moitié. Ici, seuls quatre morceaux sur dix méritent le détour. À l'issue de IT'S ONLY R'N'R Mick Taylor s'en ira, emportant définitivement la grande inspiration avec lui, malgré quelques sursauts en 1981 et 1989.

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Je n'ai jamais été un inconditionnel des Who. Mais si je tiens A QUICK ONE (1966) pour un chef-d’œuvre méconnu et LIVE AT LEEDS (1970) pour l'un des trois meilleurs albums live de tous les temps, je n'ai jamais trop accroché à WHO'S NEXT (1971) ou QUADROPHENIA (1973) qui marquent la fin de leur grande période de créativité. BY NUMBERS ouvre la période suivante de façon assez ordinaire. On dirait parfois un album de faces B de 45T.

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Après deux chefs-d’œuvre incontestables du funk (REJUVENATION et FIRE ON THE BAYOU), les Meters tombent dans une mélasse incompréhensible en se soumettant à la vague disco qui déferle à l'époque. Malgré un ultime album en 1977, mieux tourné, ils ne s'en relèveront jamais.

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Un album de variété, mal produit/arrangé comme l'était ROCK AND ROLL HEART (1976), mais cette fois l'inspiration frôle le zéro. Lou lorgne même parfois vers le disco ("Disco Mystic") et nous offre de la pop facile et mal fagotée ("City Lights" fait rire tellement c'est nul). Son premier gros ratage.

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Roxy avait réussi à maintenir le bateau à flots après le départ de Brian Eno avec STRANDED, SIREN et surtout COUNTRY LIFE. Mais là, non. C'est fini. Roxy est devenu le machin de Bryan Ferry.

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Led Zep découvre les synthés et c'est moche. On dirait Europe.
Heureusement, c'est aussi là que ça s'arrête, nous épargnant un Led Zep années 80.

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Après sa merveilleuse période Orange, Stéphane Merveille nous sort cette étrange B.O. pour un documentaire de 1978 en inauguration de la nouvelle décennie, qui sera créativement catastrophique pour tous les artistes de la génération à laquelle Wonder appartient.

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Après le sauvetage par Bowie et un bon album fait tout seul (NEW VALUES), Iggy ne réédite pas le succès. Bowie à beau revenir faire un petit tour ("Play it Safe"), ça ne changera rien à la déception de SOLDIER, puis PARTY. Il faudra attendre 1993 pour que ça aille mieux.

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Après LÄTHER (1977) et ses succédanés jusqu'à SHEIK YERBOUTI, Zappa engage une nouvelle équipe pour JOE'S GARAGE qui tient encore la route. Mais après, il sombrera dans le rock FM avec ce YOU ARE WHAT YOU IS assez laid et les sonorités qu'il va employer jusqu'à la fin de sa vie (1993) vont souvent rester froides et sans vie.

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Moi, je l'aime bien, mais c'est clairement TRANS qui marque le début de la période d'errance de Neil Young, jusqu'à son retour d'inspiration en 1989-90.

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Un album solo déguisé de Roger Waters, plus égocentrique que jamais, avec le reste de PF à sa botte et Richard Wright éjecté comme un malpropre.
Pink Floyd est mort avec THE WALL.

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Les années 1980 s'accommodent mal des délires trop marqués seventies du P-Funk de George Clinton. Lui-même n'a plus l'air d'y croire, et les sonorités électroniques des années 1982-83 sont vraiment laides.

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Deux ou trois bonnes chansons sur ce disque ("Loving the Alien", "Tonight", "Don't Look Down") qui ouvre la période d'errance de l'un des artistes les plus passionnants des années 1970 et qui finit, comme tout le monde, par s'écraser dans les années 80 avant de retrouver l'inspiration en 1995.

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L'excellent OFF THE WALL et le très surestimé THRILLER sont bien derrière. BAD est l'archétype du disque vulgaire des années 1980, à la production hyper identifiable de la période, et bien racoleuse pour attirer le maximum de fanatiques.

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En 1989, on range enfin les synthés et on redécouvre les vertus des vrais instruments de musique. À l'inverse de tout le monde, Cure ressort les siens pour produire cet album à la limite de l'auto-parodie. À partir de celui-ci, ils ne retrouveront plus jamais la magie de leurs années fastes.

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Contrairement à l"Autre" qui sort deux albums en dix ans, Prince en a sorti une vingtaine dans la même période (sous son nom au pas) et garde a peu près l'équivalent d'inédits dans ses coffres. GRAFFITI BRIDGE marque la fin de sa plus belle époque de créativité, et si sur scène il continuera à être excellent, il ne le sera plus qu'épisodiquement sur disque, notamment en 2001 (THE RAINBOW CHILDREN), ou sur ses parutions live (ONE NITE ALONE... LIVE !).

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On y croit encore avec quelques perles ("By the Way", "Can't Stop", "On Mercury" et "Minor Thing"), mais plus tellement. Les albums suivants ressembleront tous à celui-là.

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Marilyn Manson, c'était marrant au début. Mais on savait que ça s'arrêterait assez vite, vu le spécimen. Et, effectivement, après HOLY WOOD il n'avait plus rien à dire de passionnant.

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Trent Reznor a épuisé toutes ses cartouches dans les années 1990. WITH TEETH (2005) donnait encore le change, mais plus YEAR ZERO.

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Le départ de Skye Edwards après CHARANGO (2002) laissait penser que Morcheeba ne survivrait pas sans sa voix emblématique, mais THE ANTIDOTE (2005) et DIVE DEEP (2008) ont réussi à convaincre. Malgré son retour en 2010 pour BLOOD LIKE LEMONADE, la magie n'a pas repris.

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À partir du moment ou Titi s'est mis au banal-rock, ça n'a plus jamais été vraiment ça.

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Jusqu'à MODERN GUILT (2008), tout allait bien. À partir de MORNING PHASE, Beck devient inintéressant.