ARBRE
L'arbre dans la littérature.
Voir aussi :
Jackie Pigeaud (dir.), Entretiens de La Garenne Lemot :
https://books.openedition.org/pur/53989
L'Institut pour le Développement Forestier
25 livres
créée il y a plus de 4 ans · modifiée il y a environ 2 moisLe Rhin, lettres à un ami (2011)
Sortie : 24 février 2011. Roman
livre de Victor Hugo
Annotation :
« (...) l'étude de la nature ne nuit en aucune façon à la pratique de la vie et (...) l'esprit qui sait être libre et ailé parmi les oiseaux, parfumé parmi les fleurs, mobile et vibrant parmi les flots et les arbres, haut, serein, et paisible parmi les montagnes, sait aussi quand vient l'heure, et mieux peut-être que personne, être intelligent et éloquent parmi les hommes. Je ne suis rien, je le sais, mais je compose mon rien avec un petit morceau de tout. »
(Lettres à un ami)
Poésies et souvenirs (1824)
Sortie : 1824 (France). Poésie
livre de Gérard de Nerval
Annotation :
« Le jour où l'on coupera les arbres du manège j'irai relire sur la place [du Louvre] la 'Forêt coupée' de Ronsard :
'Écoute, bûcheron, arreste un peu le bras :
Ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas ;
Ne vois-tu pas le sang, lequel dégoutte à force,
Des nymphes, qui vivaient dessous la dure écorce ?' »
Lucien Leuwen (1834)
Sortie : 1834 (France). Roman
livre de Stendhal
Annotation :
« Lucien se mit à considérer les arbres avec attendrissement*.
* Quand Beyle [(1783-1842)] travailla sous les ordres de Pierre Daru au ministère de la Guerre, au début de 1800, il s'attacha aux tilleuls du jardin : 'Ce furent les premiers amis que j'eus à Paris', se souviendra-t-il dans '[La Vie de Henri] Brulard' [en 1835-36]. »
La Moelle de la vie
Aphorismes & pensées
livre de Henry David Thoreau
Annotation :
« Je rêve d'un peuple qui commencerait par brûler les clôtures et laisserait croître les forêts ! »
Journal. Une anthologie
(1889-1949)
Sortie : 2 février 2012 (France). Journal & carnet
livre de André Gide
Annotation :
2 avril 1916
« J'admire (...) la belle chose que c'est que l'écorce ; et quelle différence d'un arbre à l'autre, de grain, de ton, de qualité. »
Corps et biens (1930)
Sortie : 1930 (France). Poésie
livre de Robert Desnos
Annotation :
« Avec le bois tendre et dur de ces arbres, avec le cœur du chêne et l'écorce du bouleau combien ferait-on de ciels, combien d'océans, combien de pantoufles pour les jolis pieds d'Isabelle la vague ?
Avec le cœur du chêne et l'écorce du bouleau. »
(Extrait de « Avec le cœur du chêne », in 'Les Ténèbres', 1927.)
Œuvres II (2000)
Sortie : 29 novembre 2000. Essai
livre de Walter Benjamin
Annotation :
« 'L'arbre et le langage'. J'escaladais un talus et m'allongeai sous un arbre. C'était un peuplier ou un aulne. Pourquoi n'en ai-je pas retenu l'espèce ? Parce que, tandis que je contemplais sa frondaison et suivais son mouvement, d'un coup l'arbre s'empara du langage en moi, de sorte qu'encore une fois s'accomplit en ma présence le rite antique des noces de l'arbre et du langage. Les branches, et la cime avec elles, balançaient le pour et le contre, ou bien déclinaient avec hauteur ; les rameaux ne cachaient pas leur inclination et leur extrême inaccessibilité ; le feuillage, sous l'âpre caresse d'un courant d'air, se hérissait de toutes ses feuilles ou faisait le gros dos ; le tronc campait sur ses positions, et une feuille prenait ombrage d'une autre. Un vent léger jouait un air nuptial et aussitôt, en paroles imagées, dispersa aux quatre coins du monde les rejetons tôt jaillis de cette union. » (Brèves ombres)
Essais sur Brecht (1966)
Sortie : 1966. Essai, Correspondance
livre de Walter Benjamin
Annotation :
« Le Prunier
Dans la cour se dresse un prunier
D'une petitesse à faire douter.
Il a autour de lui une grille
Afin que nul ne le piétine.
Le petit ne peut grandir
Alors qu'il le voudrait tant.
Pas question de cela ici
D'un trop rare soleil il jouit.
Prunier à peine le croit-on né
Car il n'a jamais de fruit.
Pourtant il est bien prunier
C'est la feuille qui le dit. »
(Chap. Sur le poème Le Prunier. Sont également évoqués l'arbre dans la cour de Mr. Keuner et l'arbre portant le nom de 'Green' dans les 'Sermons domestiques'.)
Voyage vers le Nord (1936)
Cesta na Sever
Sortie : 22 mai 2010 (France). Récit, Voyage
livre de Karel Čapek
Annotation :
« C'est encore loin d'être une forêt, un collectif végétal ; chaque arbre lutte seul contre le sol et les éléments, chaque arbre est d'une forme différente, porte des stigmates uniques et les traces de revers d'un destin individuel ; ce n'est pas une forêt mais un vaste champ de bataille et un campement de guerriers se battant solitairement. Comment faire ? Là où la lutte pour la vie est la plus âpre, chacun de nous est renvoyé à lui-même ; montre de quoi tu es capable et ce que tu peux endurer. Une vie rude, certes, mais pleine d'aventures ; et on croise de ces arbres ! Des cosaques chevronnés, des vieux briscards pleins d'expérience ; celui-ci est aussi émacié que Don Quichotte, celui-là aussi biscornu qu'un samouraï ; un escogriffe nerveux, plein de cicatrices et d'articulations, un invalide taillé à coups de sabre, qui brandit vers le ciel les moignons de ses membres horribles, un 'bramarbas' [tartarin] vantard et broussailleux, un malheureux affamé, assailli de toutes parts, malchanceux en somme, et qui se traîne à grand-peine ; des bonshommes noueux, des sacs d'os tout dépenaillés, eh bien, tu vois, ils ne se sont pas laissés faire ; qui eût cru cela de la part de gars si taciturnes ! Dieu soit béni, cela fait une belle armée pour attaquer le Nord, avec, à ses pieds, une légion de baroudeurs nains, un petit sapin trapu, un olibrius en zigzag, des bleus ébouriffés au front fendu par la foudre, un grand dadais morveux, déjà féroce, renfrogné sous sa tignasse et qui se prend pour un homme ; je vous le dis, on ne se lasse pas de cette végétation nordique sauvage ; et nulle part, je vous assure, on ne trouve rassemblées autant de personnalités exceptionnelles et magnifiques ; à moins, très cher, que vous ne me mettiez en mémoire les montagnes et les falaises des fjords norvégiens.
(...) comme pour certains visages humains, il y a des arbres dont on se souvient jusqu'à sa mort ; il y a des arbres qui sont presque des saints. Mais voilà qu'une vaste clairière surgit, une clairière fraîche et nue où brillent des troncs abattus, et les trouées se succèdent, jonchées de salicaires rougeoyantes, couvertes d'une herbe ondoyante et rousse ; la forêt nordique annonce aussi les usines à planches et à poutres ; et les 'älver', ici larges et tranquilles, emportent lentement et indéfiniment, loin des forêts, du bois muet. »
Mes inscriptions 1943-1944 (1945)
Sortie : novembre 2007 (France). Poésie, Essai
livre de Louis Scutenaire
LeBouquiniste a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
« Est-ce vraiment qu’avec de nouveaux yeux, à chaque matin, par votre nouvelle fenêtre, vous regardez un nouvel arbre ? »
Histoires de monsieur Keuner (1967)
Geschichten vom Herrn Keuner
Sortie : 1980 (France).
livre de Bertolt Brecht
LeBouquiniste a mis 8/10.
Annotation :
« Interrogé sur ses rapports avec la nature, monsieur K. dit « J’aimerais de temps à autre, en sortant de la maison, voir quelques arbres. Surtout quand par leur aspect changeant selon le moment du jour et de l’année, ils atteignent un degré de réalité si particulier. C’est que nous, dans les villes, nous ne nous y reconnaissons plus avec le temps, à ne voir jamais que des objets d’usage, maisons et routes, lesquelles inhabitées seraient vides, inutilisées seraient absurdes. L’ordre social qui nous est propre, il est vrai, nous fait mettre aussi les hommes au nombre des objets d’usage et là les arbres ont, du moins pour moi qui ne suis pas menuisier, quelque chose d’autonome qui rassure, d’indépendant de moi, et je vais jusqu’à espérer qu’ils ont en eux, même pour les menuisiers, un quelque chose qui ne peut être utilisé. »
« Pourquoi n’allez-vous pas, si vous voulez voir des arbres, faire simplement un tour de temps en temps en pleine nature ? » lui demanda-t-on. Monsieur Keuner répondit étonné :
« J’ai dit que j’aimerais les voir en sortant de la maison. »
(Monsieur K. disait aussi : « C’est une nécessité pour nous de faire de la nature un usage parcimonieux. A s’attarder dans la nature sans travailler, on tombe aisément dans un état morbide, quelque chose comme la fièvre s’abat sur vous. »)
Écrits
Sortie : 2002 (France). Récit, Correspondance, Culture & société
livre de Claude Cahun
LeBouquiniste a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
«[Il] croit tenir [sa force] de la terre toute-puissante : qu'en son existence urbaine, il soit privé de la verdeur des bois, des vastes horizons incultes, il ne sait plus respirer, il se sent perdu. » ('Amor amicitiae')
« L'autorisation (de la Kommandantur) de nous relâcher vint enfin (...). Un quart d'heure avant l'heure officielle de la reddition de [Jersey]. (...) Faith nous avait installées dans la plus belle chambre du premier. Elle avait installé à notre intention la plus belle pièce du rez-de-chaussée pour y recevoir nos amis. La maison n'était pas à elle, mais à une anglaise, partie en 40, et qui l'avait choisie comme gardienne. (...) Ce qui me fit le plus de plaisir à l'arrivée fut un arbre. Une aubépine rose en fleurs. » (Le Muet dans la mêlée, 1948)
Mille neuf cent quatre-vingt-quatre (1949)
(traduction Celia Izoard)
Nineteen Eighty-Four
Sortie : 14 janvier 2021 (France). Roman
livre de George Orwell
LeBouquiniste a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
« C'était une pâture ancienne, rasée par les lapins, traversée par un sentier sinueux et parsemée de taupinières. Dans la haie irrégulière à l'opposé du champ, la brise faisait frémir très délicatement les branches des ormes dont les feuilles ondoyaient en masses épaisses comme des cheveux de femmes. Quelque part tout près, quoique dissimulé à la vue, coulait un ruisseau aux eaux claires et tranquilles où des vandoises nageaient dans des trous d'eau sous les saules. »
Le Ruban au cou d'Olympia (1981)
Sortie : 1981 (France). Essai
livre de Michel Leiris
Annotation :
« Trois arbres que je connais bien et que, percevant alors plus nettement leurs traits, je connais mieux l'hiver qu'à la belle saison. Trois arbres avec qui, unilatéralement, j'ai de fréquents rendez-vous, puisqu'ils sont l'un des principaux jalons de la plus habituelle des promenades qu'en mes fins de semaine je fais par terres arables et boqueteaux plutôt que par monts et par vaux. Trois arbres que je pourrais donc tenir pour des amis mais dont, trop ignorant de la botanique, je ne sais même pas le nom et serais, au reste, incapable de dire s'ils sont exactement de même espèce. (Leur nom : il va de soi qu'il ne saurait être question d'autre chose que de leur nom de famille, les animaux capables ou supposés capables de répondre à l'appel de leur nom étant les seuls êtres vivants à recevoir de nous ce rudiment d'état civil.)
Même si le vent les agite et les fait bruire légèrement, je sais bien que ces arbres ne me parlent pas et qu'ils ne m'adressent aucun signe. Mais ils sont là, en quelque saison que ce soit, et ils m'assurent que je suis là moi aussi – moi qui, de ce monde autant qu'eux, les retrouve périodiquement, ai loisir de les regarder et réagis à leur présence. Trop proche et trop semblable à un organe adventice, pas plus un meuble qu'un autre instrument familier – d'ailleurs objet dénué de tout semblant d'âme alors même que je le personnaliserais – ne me donne cette assurance chaque fois fondée sur un sentiment de rencontre.
Sur ces trois (ou plutôt un et deux, car le plus grand est plus écarté des deux autres que ceux-ci ne le sont l'un de l'autre) il en est un, le plus petit, qui – courbé – fait un peu figure de parent pauvre et, par surcroît, vieilli avant l'âge ou affligé de quelque disgrâce. Ce n'est certainement pas celui-là que j'aime le mieux, mais le plus grand. Non qu'il soit (il s'en faut de beaucoup) un géant, mais parce qu'à faible hauteur son tronc – dont la base amorce d'un côté une grosse torsade que l'on dirait annonciatrice d'un élan – se divise en deux (l'une des moitiés se dédoublant à son tour presque aussitôt de telle façon que, sous un certain angle, on peut croire à une division en trois dès le départ) et parce que sa charge de branches, quand elles sont dépouillées au lieu de se fondre en une tache confuse, plaque sur le ciel son griffonnage presque d'encre noire avec plus de hardiesse et de panache que ne le font les deux autres. »
Un peuple de promeneurs (2000)
Sortie : 2000 (France). Aphorismes & pensées
livre de Alexandre Romanès
Annotation :
« Je suis dans le train, on traverse les Vosges. De l'homme assis en face de moi se dégage un parfum extraordinaire. Je n'ai jamais rien senti d'aussi bon. J'engage la conversation et je lui demande ce qu'il fait. « Je suis bûcheron. » Ce parfum, c'était les arbres. » [Le Temps qu'il fait, 2000]
Les Arbres d'orgueil (1922)
The Trees of Pride
Sortie : 29 octobre 2009 (France). Roman
livre de G. K. Chesterton
L'Arbre Généreux (1964)
The Giving Tree
Sortie : 1 janvier 1982 (France). Conte, Jeunesse
livre de Shel Silverstein