Architecture et Cinéma

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Pour un chef d'oeuvre parmi les classiques, mais surtout pour la dualité entre les deux villes à la fois futuristes et issues de l'art déco, accentuée par la dominance de la machine, qui fait partie intégrante de l'architecture du film.

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Pour l'amusante critique que fait le réalisateur en opposant d'un côté les froides complexités de la société et de l'architecture moderne à la personnalité de ses personnages.

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Pour... A peu près tout ce en quoi consiste le film. Un air de passé sur de l'acier et du verre.

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Pour la ville comme un dédale d'usines inspiré de Philadelphie, et ses intérieurs angoissants, fermés, détachés les uns des autres, dont la logique formelle et fonctionnelle est quasiment inexistante.

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Pour Takicardie, digne héritier de Metropolis, dont les tours et les escaliers sans fins, la structure complexe, les éléments démesurés, rappellent certaines oeuvres de Piranèse.

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Pour l'ingéniosité avec laquelle Kubrick tire de chaque espace, un lien intense avec l'action qu'il filme. Pour les couloirs sans fins, les espaces démesurés, le travail des couleurs, l'enchainement des séquences, les illusions d'optique...

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Pour l'univers froid, presque irréel, pour un amoncellement de bâtiments sans âge, mêlant technologies étranges, lieux sans proportions, avec la patine d'un autre temps.

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Pour la maison des Madison et son intérieur glacial et aseptisé. La maison dont la façade froide, scindée de fenêtre comme des coups de couteaux réinvente le schéma de la maison angoissante.

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Pour comprendre que l'architecture banale est aussi de l'architecture, et pour voir interagir les personnages et le réalisateur avec un espace approprié toujours en mouvement d'une grande complexité.

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Pour voir la ville d'un autre regard. Celui d'un Tokyo gracieux mais aussi difficile à saisir, que l'on découvre au même rythme que les personnages principaux.

Annotation :

Pour la vision complexe et insaisissable de la ville de façon inédite, d'un Tokyo changeant, lumineux, à en devenir épileptique. Une vision névrosée et anxiogène d'un univers vu d'en haut.