Arts et excréments
A compléter :
Sprinkle brigade
Le collectif Sprinkle Brigade s'est spécialisé dans la photo d'excréments, depuis 2005. Ils détournent à leur manière ces "objets" trouvés sur les trottoirs des grandes villes (essentiellement Londres et New-York).
9 livres
créée il y a plus de 9 ans · modifiée il y a presque 8 ansPiero Manzoni - A retrospective
Sortie : 3 août 2009 (France). Histoire
livre de Germano Celant
Annotation :
1961
Merde d'Artiste (ou en italien Merda d’Artista) est une œuvre de l’artiste italien Piero Manzoni influencée par les ready-mades de Marcel Duchamp. L'œuvre réalisée en 1961 se compose de 90 boîtes de conserve cylindriques en métal (4,8 × 6 cm), hermétiquement fermées, prétendues contenir les excréments de l'artiste, étiquetées, numérotées et signées.
Il est écrit dessus en italien, anglais, français et allemand :
Merde d'Artiste
contenu net gr 30
conservée au naturel
produite et mise en boite
au mois de mai 1961
Manzoni n’en a vendu que très peu de son vivant et, d'ailleurs, très peu d'œuvres en général. Il les a données à ses amis ou a fait des échanges avec d’autres artistes.
Manzoni avait initialement fixé le prix de ces boîtes de 30 gr. d'excréments à celui de 30 gr. d'or au cours du jour.
Cote de l'œuvre
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La cote des boîtes est montée dans les années 1960, des années après la mort de l'artiste, grâce à d'avisés marchands italiens, parisiens puis américains. Certaines ont atteint le prix de 3 000 grammes d'or, et les boîtes dont on riait ont commencé à circuler sur le marché de l'art.
Aujourd’hui, un grand nombre d'entre elles ont été vendues (la famille Manzoni en possédant encore 5) et se retrouvent dans diverses collections d’art contemporain dans le monde entier. Elles se négocient à un prix élevé, comparé à celui qu'avait fixé l'artiste, à l’exception toutefois de quelques-unes qui explosèrent probablement à cause de la corrosion et de la pression du gaz…
La valeur actuelle d’une de ces boîtes est d’environ 30 500 €.
Devenir de l'œuvre
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Parmi les boîtes ayant connu des problèmes d’étanchéité, il y aurait celle donnée à J. J. Thorsen, artiste danois mort en 2000. Peu de temps avant sa mort, il déclarait l'avoir jetée à cause de l’odeur.
Le musée municipal de Randers (DK) a connu un grave problème, en 1998, quand une boîte prêtée par un collectionneur s’est mise à fuir. Le collectionneur a d’abord demandé un dédommagement, puis un artiste généreux l’a offerte au musée et payé les 30 000 € réclamés par le collectionneur. Les analyses effectuées à l’époque par la compagnie d’assurance ont montré qu’il s’agissait effectivement d’excréments, sans que l’on puisse dire si leur provenance était humaine ou animale.
http://www.cnap.fr/sites/default/files/imagecache/image_full_node/evenement_cnap/133650_chacun_sa_merde_2.jpg
Jacques Lizène
Livre + DVD
Sortie : 4 septembre 2009 (France). Histoire
livre de Collectif
Annotation :
1977
Jacques Lizène, né à Ougrée, le 5/11/1946, est un artiste liégeois «inventeur de l’art nul». Il s'autoproclame «petit Maître liégeois de la seconde moitié du XXe siècle» ou «artiste de la médiocrité, comme art d’attitude» ; il ne cesse de produire des œuvres branlantes, inintéressantes, vaguement humoristiques, généralement stupides mais toujours ancrées dans une critique radicale du système artistique.
Ma grand-mère avait écrit sur les murs des WC : «Vous, qui arrivez en riant, prenez garde de ne mourir en faisant car Dieu punit de mort celui qui fait sur les bords.» Au 10e mois du calendrier pataphysique (le mois de MerdRe ), à peu près, Jacques Lizène naît à la clinique d’Ougrée, dans la banlieue entrepreneuse de Liège. Quelques décennies plus tard, retournant sur les lieux, celui qui est devenu l’artiste de la Médiocrité a la confirmation d’une idée qui lui trotte dans la tête. Le mur qui fait face à la clinique est en brique rouge ! Sa première vision du monde après le visage de madame Lizène et ceux du personnel médical, fut donc un mur de briques à l’infini de sa mesure de nouveau-né. Autre événement essentiel de sa trajectoire, en 1977, il commence la réalisation d’un mur de briques peintes avec sa propre M… Mur qu’il envisage de poursuivre inlassablement, ou plutôt avec la plus grande des lassitudes. À moins d’avoir un goût affirmé pour la psychanalyse de drugstore, aucun rapport logique ne semble se dessiner derrière cette relative coïncidence. Il en existe cependant un : la narration de ses propres annales. Lizène se raconte et nous raconte sa propre vie. Reconsidérer les briques face à la clinique d’Ougrée au regard de son œuvre, c’est assujettir l’ensemble de sa vie à son art. Faire de ce dernier l’attitude qui préside à tout acte de la délivrance à la délivrance, en passant par l’expression (au sens strict).
Le 1er emploi de la peinture au caca (comme il aime à la baptiser) date de 1977, une toile monochrome marron. Il s’agit d’une peinture réalisée selon la technique de l’aplat – que Lizène a apprise aux B-A de Liège – réalisée avec une seule déjection afin de préserver une cohérence chromatique. Cette première peinture fécale était accompagnée de quelques photographies d’aliments ingérés pour en fabriquer la couleur.
http://www.nadjavilenne.com/wordpress/wp-content/uploads/2011/10/IMG_3959.jpg
Wim Delvoye
Sortie : 28 février 2010 (France). Beau livre
livre de Gilbert Perlein
Annotation :
2000
Cloaca (« cloaque ») est une installation de l'artiste Wim Delvoye, qui représente un tube digestif humain géant et fonctionnel.
Aspect technique
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La 1ère version de la Cloaca (il en existe 10) est une machine de 12 m de long, 2,8 m de large et 2 m de haut. Elle est composée de 6 cloches en verre, contenant différents sucs pancréatiques, bactéries et enzymes, acides, ... le tout dans un milieu très humide. Les cloches sont reliées entre elles par une série de tubes, tuyaux et pompes. Contrôlée par ordinateurs, l'installation est maintenue à la température du corps humain et fait circuler les aliments, ingérés 2 x par jour, pendant 27 h, pour y produire finalement des excréments.
La 4e version (la Cloaca Turbo) met en œuvre 3 machines à laver industrielles montées en série et un tunnel de séchage pour produire le même « résultat ». En 2007, il existait 8 machines, dont la Turbo (digestion rapide) ou la Mini (un appétit de chat) ou encore la Personal Cloaca qui est végétarienne. Il a également créé un Wim Shop où il propose des « produits dérivés » : papier toilette imprimé du logo Cloaca, T-Shirt, livres et même une poupée à son image.
Aspect artistique
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Doté de l'apparent sérieux d'un laboratoire scientifique (Il s'est entouré de plusieurs scientifiques et ingénieurs pour concevoir sa machine), exposé dans les conditions, elles aussi solennelles finalement, de l'Art, Cloaca ingère les aliments fournis par un traiteur (mais plusieurs grands chefs ont accepté de composer des menus à son intention) et produit des excréments. Les excréments sont emballés sous vide et marqués d'un logo qui pastiche ceux de Ford et de Coca-Cola et sont ensuite vendus aux environs de 1 000 dollars pièce.
L'absurdité et l'inutilité du produit est renforcée par le sérieux de sa réalisation, car cette machine fonctionne vraiment et sa qualité scientifique est loin d'être négligeable. Concernant ses inspirations, Wim Delvoye déclare dans une entrevue pour le quotidien Le Monde d'août 2005, que c'est la machine à manger dans les Temps modernes de Charlie Chaplin qui lui a donné l'idée de concevoir Cloaca. Les œuvres de P. Manzoni (Merda d'Artista), de Marcel Duchamp (La mariée mise à nu par ses célibataires, même (Le Grand Verre), La Broyeuse de chocolat et de Jacques Lizène (Peintures à la matière fécale) ont plutôt été une source de légitimation de son travail.
http://www.lifeproof.fr/.a/6a010534aec579970c01347fd7c86f970c-pi
Paul Mc Carthy
Pinocchio, les parcours d'une oeuvre
Sortie : 14 mars 2002 (France). Beau livre
livre de Collectif
Annotation :
2008
Complex Pile
Paul McCarthy avait réalisé une œuvre artistique qu'il avait lui même intitulée "complex shit" (puis plus tard "complex pile") qui fut exposée en 2008 à Berne. Il s'agissait d'une crotte de chien géante et gonflable qui montre la continuité dans l'inflation des productions de l'artiste et de son ego. Cette "merde complexe" avait été emportée par le vent et avait causé des dégâts matériels. Elle n'avait pas été réinstallée.
L'artiste est aussi connu pour son "Train, Mechanical" une installation où l'on voit un George W. Bush dédoublé sodomisant des cochons. McCarthy est un habitué des controverses, des provocations, des structures monumentales et gonflables et il suscite des débats non seulement dans l'espace public mais dans le monde de l'art, tout au moins hors de France.
La récente controverse autour de son "tree" qui est vu comme un "plug anal" en France a tourné, comme il est trop fréquent à un affrontement entre le camp du bien et le camp du mal. Ces deux camps sont réversibles, les défenseurs de l'art et de l'œuvre de McCarthy se vivent comme le camp du bien, de la défense de l'art et de la liberté de création, pour eux le camp du mal est un ramassis "d'imbéciles" (dixit Jullard adjoint à la culture à Paris) ou de "crétins" pour l'éditorial du Monde qui assimile les crétins d'aujourd'hui à ceux qui exécraient Courbet. Les médias en général se gaussent des critiques de McCarthy et des idiots qui ne comprennent rien à l'art.
https://daviddoctorrose.files.wordpress.com/2008/08/mccarthy.jpeg?w=500
Holy works
Sortie : 1 avril 2012 (France).
livre de Andres Serrano
Annotation :
2008
Shit (Self Portrait)
Le photographe américain Andres Serrano est connu pour son fameux "Piss Christ" (un crucifix immergé dans l'urine), qui avait été vandalisé par des catholiques intégristes en 2011.
L'artiste sait aussi manier les excréments et l'autodérision, puisqu'il a nommé son oeuvre "Merde (auto-portrait)".
http://images.artnet.com/images_us/magazine/features/kuspit/kuspit9-11-08-1.jpg
Introduction à Michel Foucault
Essai
livre de Jean-François Bert
Annotation :
2009
La merde dans tous ses états
"« Là où ça sent la merde, ça sent l’être ». Cette maxime d’Antonin Artaud annonce à merveille le propos de l’anthropologue mexicain Alfredo López Austin dont les essais de scatologie constituent une véritable histoire de l’humanité. Qu’il s’agisse de médecine, d’économie, voire de gastronomie, les domaines de l’homme n’échappent pas à la merde."
http://www.laviedesidees.fr/La-merde-dans-tous-ses-etats.html
Merdeci à Aurea qui décidément est sur tous les terrains, même les plus glissants
Une vieille histoire de la merde
Sortie : mars 2009 (France). Essai
livre de Alfredo Lopez Austin
Annotation :
2009
En réunissant et en reliant par de savants exposés une centaine d’« histoires » sur le thème de la « mierda », Alfredo López Austin met au jour une histoire obscure du Mexique, depuis la période préhispanique jusqu’à nos jours. Ce recueil, qui se présente comme un mélange d’éléments épars glanés dans la littérature pré-hispanique, les Chroniques espagnoles du XVIe siècle, le folklore, les données ethnographiques, etc., donne naissance à un livre hétéroclite offrant la possibilité de lectures plurielles. Au fil des pages, on se retrouve plongé dans des représentations du monde et du corps, des mythes, des croyances très surprenants qui conduisent à s’interroger sur les puissances de l’imagination et les différences culturelles.
À la fois universel et méprisé, la rhétorique liée à la merde est fréquemment associée à la vulgarité. Pourtant, l’excrémentiel possède une place à part entière au sein de la création et de l’humanité puisqu’il n’y a pas de vie sans perte. Le religieux et l’économique, le taxinomique et le médical, la parémiologie et l’histoire naturelle, il n’est pas un domaine qui ne soit dans ce livre au contact avec cette matière vile. Il faut préciser que la « merde » dont il est ici question fait référence, selon nos critères et nos appellations, à des matières aussi dissemblables que l’excrément, la morve, la transpiration, la fiente, l’urine ou l’or en tant que déjection divine. Il s’agit en somme de tout ce qui est expulsé, de ce qui est de l’ordre du déchet et de la chute.
Sortir du bourbier (1977)
Sortie : 15 octobre 2001 (France). Récit, Biographie
livre de Otto Muehl
Annotation :
"Père d'un art trash et chamanique, il avait cultivé une esthétique du masochisme et du ravalement de l’humain au cloaque.
Les films de Muehl, ou sur Muehl (enregistrements de ses performances), c’est à voir. Sur ubu.com, entre autres. Surtout si l’on aime le vomi de cassoulet dans le cul et le pipi dans la farine. Avec Otto Muehl (1925-2013), il y a un plaisir immédiat de la transgression. Rien que d’en parler, on a la délicieuse impression de dégringoler l’échelle de l’humanité en cassant trois barreaux au passage. Ses obsessions anales sont un peu faciles, mais bon. En se vautrant avec lui dans l’ordure, on jouit de dégénérer, de ne plus ressembler aux braves gens qui crient contre le mariage gay, contre les étrangers, contre la liberté et pour plus d’ordre, de ne plus ressembler à ceux qui, à l’époque de ses débuts, à Vienne, dans les années 1960, n’avaient pas été dénazifiés."
(extrait de l'article "L’actionniste viennois Otto Muehl est mort" d'Eric Loret, paru dans Libération le 27 mai 2013)
Viva la Merda (2001)
Sortie : 1 mai 2001. Roman
livre de Jean-Louis Costes
Annotation :
Viva la merda ! est un livre mythique, rare et peu connu de Jean-Louis Costes. Publié en 2003 par les éditions Hermaphrodite, son tirage avait été rapidement épuisé. Ce titre est à nouveau disponible.Viva la merda est un road-movie scatologique auquel rien ne résiste, un livre-performance, un livre-référence. Il est à la littérature ce que Brain Dead est au cinéma, remixé à la sauce Sodome et Gomorrhe. Un film " Z échoué dans des mots. Costes est cet explorateur solitaire des lettres qui s’aventure dans les limbes de la fiction, entre nauséabond, folie pure à base de sang, de gore, d’exorcisme, et de poésie dégénérée. Il rajoute malicieusement des moustaches de merde à la Joconde, et recouvre l’idole d’une myriade de bites et d’un océan de sperme.Viva la merda se fout du propre, du décent, de la morale et du "respect ". C’est de la merde !