A Quelques Kilomètres de Venus : The B-52's
Formés à Athens (Géorgie, États-Unis) le jour de la Saint Valentin 1976 après une soirée entre amis plutôt arrosée, les B-52's (prononcer "bi-fifty-touze") restent à ce jour l'une des formations rock les plus atypiques dans l'histoire de la musique. En résumé, on retrouve deux chanteuses (et ...
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créée il y a presque 10 ans · modifiée il y a 5 moisMesopotamia (EP) (1982)
Sortie : 27 janvier 1982 (France). Rock, New Wave, Electronic
EP de The B‐52s
Blank_Frank a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Pressés par leur label, le quintette d'Athens se voit forcé d'accoucher début 1982 d'un album raccourci dont les sessions sont avortées. Seul six des dix morceaux prévus finissent officiellement sur le disque. Avec une production très orientée synth-funk signée David Byrne (Talking Heads), les B-52's quittent légèrement leur son d'origine brut de décoffrage sans pour autant perdre leur humour et leur génie musical. "Mesopotamia" est un disque à écouter en priorité par rapport aux autres disques, de manière à comprendre comment ce premier virage musical est extrêmement important dans la carrière du groupe, bien qu'il fût totalement incompris par la plupart des fans et de la critique à l'époque. A noter qu'il existe plusieurs versions de ce disque, avec des mixes différents : celle qu'on retrouve partout de nos jours (remixée en 1990 pour les pressages CD), la version analogique "officielle" et la version européenne qui comporte des mixes plus dub, plus longs et plus funky (pressée uniquement sur vinyle).
Il s'agit évidemment de mon album préféré du groupe. Les B's sont propulsés vers une autre planète et touchent une grâce new wave qu'ils n'atteindront presque plus jamais. Il faut aussi noter que l'histoire de ce disque est intrigante, d'où ma fascination pour cet opus souvent si mal vu...
Wild Planet (1980)
Sortie : 27 août 1980 (France). Rock, New Wave
Album de The B‐52s
Blank_Frank a mis 10/10.
Annotation :
"Wild Planet" (surnommé en France "L'album rouge") marque la deuxième partie d'une sorte de diptyque post-punk, dans un son légèrement plus travaillé et étoffé que pour le premier album (l'album jaune). Toujours un croisement de guitares et d'orgues surf rock avec une énergie et des rythmiques assez punk, ce deuxième album comporte selon moi que des pépites : de l'intro de "Party Out Of Bounds" jusqu'au "fade-out" final de "53 Miles West To Venus", tout y est parfait, de la musique aux parties vocales. Peut-être plus encore qu'avec le premier album, on repère ici davantage les influences de Fellini sur la musique : avec cet album, la fête est sans fin.
Objectivement parlant, je pense qu'on se trouve ici en présence du meilleur effort des B-52's jamais pressé sur disque, mais je laisse "Mesopotamia" en première place car c'est cet album qui a fait évoluer le son des B's vers de nouveaux horizons et qui m'a véritablement rendu amoureux du groupe et de son univers.
The B‐52’s (1979)
Sortie : 12 juillet 1979 (France). Rock, New Wave
Album de The B‐52s
Blank_Frank a mis 9/10.
Annotation :
Le premier album des B-52's, dit "L'Album Jaune", est certainement le plus connu en France et dans le monde. Forts de ce premier opus haut en couleurs, le quintette dynamite la scène musicale post-punk. Enregistré et produit "live" par Chris Blackwell himself avec un son très brut composé d'un croisement entre surf rock, punk et pop 60's, le groupe dénote complètement dans le paysage musical de cette fin de décennie 70.
Proposant un son dansant axé autour du duo guitare-batterie (accompagné d'orgues 60's, de percussions discrètes et de synthé-basse), le groupe se fait connaitre partout dans le monde avec des singles explosifs comme "Planet Claire" ou "Rock Lobster". Côté image, ils proposent une esthétique à la croisée entre les années 1950, les films de Fellini et un futur fantasmé dans les comics et les magazines de science-fiction. Pour moi, ce premier album reste l'un de leurs meilleurs efforts mais se fait devancer de peu par "Wild Planet", qui reprends exactement les mêmes concepts que ce premier album en les perfectionnant. Même si je préfère "Bouncing Off The Satellites" et "Mesopotamia" pour leurs recherches sonores et leur inventivité, je reste fondamentalement attaché à cet album qui aura bercé une partie de mon enfance.
C'est pour dire : même France Inter diffuse toujours "Planet Claire" de temps en temps...
Bouncing off the Satellites (1986)
Sortie : septembre 1986 (France). Rock, New Wave, Electronic
Album de The B‐52s
Blank_Frank a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Si on reste objectif, "Bouncing Off The Satellites" demeure l'album le moins connu des B-52's. C'est malheureux, mais ce disque est également l’œuvre posthume du guitariste Ricky Wilson, créateur du son typique "B-52's" avec sa façon si originale et inhabituelle de jouer de la guitare, emporté suite à des complications du Sida en octobre 1985, juste après les sessions d'enregistrement. Désemparés par la perte de leur ami et/ou frère (dans le cas de la chanteuse Cindy Wilson), qui était aussi le principal architecte sonore du groupe, les B-52's sont inaptes à faire une tournée. Le disque ne connaitra quasiment aucune promotion et sort de manière très anonyme presque un an après la fin de sa production aux États-Unis (prêt en novembre 85, sorti en septembre 86) et carrément repoussé à l'été 87 en Europe.
Quel dommage, quand on sait qu'il contient l’œuvre la plus originale et recherchée en termes de production du quintette, repoussant même les limites de l’expérimentation posées par "Mesopotamia". Seul bémol ? Les sonorités typées "Fairlight/80's" qui empêcheront certains de pouvoir apprécier à sa juste valeur ce petit bijou de pop new-wave doux-amer. A noter tout de même la présence sur cet opus des plus belles envolées vocales de Cindy Wilson ("Girl From Ipanema", "Ain't It A Shame", "She Brakes For Rainbows"), le morceau le plus barré de leur discographie ("Detour Thru Your Mind") mais également deux des meilleurs singles enregistrés par le groupe : "Summer Of Love" et "Wig".
Cosmic Thing (1989)
Sortie : 6 juin 1989 (France). Pop, Rock, Alternative Rock
Album de The B‐52s
Blank_Frank a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Suite au décès de Ricky Wilson et la non-sortie de "Bouncing Off The Satellites", le groupe marque une pause plutôt salvatrice avant de mieux se retrouver pour créer l'album ayant eu le plus de succès dans leur carrière.
Avec "Cosmic Thing", les B's abandonnent les expérimentations trop synthétiques pour revenir à la simplicité de leurs débuts mais dans une optique pop-rock assez consensuelle. En appelant Nile Rodgers (Chic) et Don Was (Was Not Was/Kid Creole) à la production, on ne pouvait s'attendre qu'à un excellent résultat. Cet album est donc une œuvre pop parfaitement calibrée pour cette fin de décennie 1980, négligeant les prises de risques en exploitant un versant commercial jamais trop exploité par le groupe jusque-là.
Ce disque, excellent selon-moi, manque peut-être simplement de l'inventivité si chère aux débuts du groupe pour être parfait. La perte de Ricky fût un véritable coup dur pour nos amis Géorgiens, le deuil de ce frère les ont clairement fait passer à "l'âge adulte" et cela se ressent dans les tempos plus doux et les chansons moins foutraques. Mais attention, "tempos doux" ne veut pas forcément dire "album dépressif", et loin de là, puisque les B-52's signent certainement ici l'album le plus joyeux de leur discographie. Avec des chansons comme "Roam", "Deadbeat Club", "Channel Z", "Junebug" ou bien évidemment "Love Shack", les B-52's transmettent ici une joie de vivre très forte, ce qui explique certainement le succès de "Cosmic Thing", finalement.
Whammy! (1983)
Sortie : avril 1983 (France). Rock, New Wave, Electronic
Album de The B‐52s
Blank_Frank a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Essuyant le semi-échec de "Mesopotamia" directement dans leur porte-monnaie, le groupe décide pour l'album suivant de revenir à leur esprit d'origine, sans forcément négliger l'expérimentation. Avec "Whammy!", les B-52's assimilent le travail de pionniers comme Kraftwerk ou Devo et décident de construire la quasi-intégralité de la musique de cet album autour des seuls synthés et boite à rythmes. Ceci s'explique en outre par la volonté de Keith Strickland (batteur, compositeur et principal arrangeur) de se renouveler et de délaisser un peu son strict rôle de batteur pour faire un peu de guitare et tâtonner du clavier...
"Whammy!" retrouve donc l'énergie pop des deux premiers opus en leur proposant une alternative synthétique. Ce qui était vu comme la "musique du futur" à cette époque semble cependant avoir assez mal vieilli aujourd'hui. Cela étant dit, cet album plein de charme me plait énormément (c'est le premier disque du groupe que j'ai acheté) et contient quelques classiques du quintette d'Athens, notamment "Legal Tender", "Whammy Kiss" et surtout "Song For A Future Generation". L'album sera assorti d'une assez longue tournée pendant laquelle le groupe sera accompagné d'une section de cuivres. Pour les mordus comme moi, c'est cette tournée qui restera le plus dans les annales tellement le groupe a pris de l'expérience et peut littéralement faire exploser le public de joie en délivrant des versions diablement funky de leurs classiques et des nouveaux titres.
Good Stuff (1992)
Sortie : 19 juin 1992 (France). Rock, Pop rock
Album de The B‐52s
Blank_Frank a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Cet album là marque un peu le début de la fin pour le groupe selon moi. Après la mort de Ricky Wilson, sa sœur, Cindy, aura bien du mal à continuer l'aventure sans son frère à ses côtés. Elle décide de faire une petite pause et de quitter de façon non permanente le groupe en 1990, juste après la fin du "Cosmic Tour". Elle rejoindra le groupe que quelques années plus tard, au milieu des années 90.
Composé en trio autour de Fred, Kate et Keith, "Good Stuff" reprends basiquement le travail commencé avec "Cosmic Thing". On fait appel à la même équipe de producteurs et de musiciens de session. "Good Stuff" est un nouveau succès aux Etats-Unis, mais il est clair que le son post-punk plein de fougue et de folie à laissé place à un rock plus réflexif et psychédélique. Considéré par Fred Schneider comme leur meilleur album, on découvre avec cet album la face la plus posée du groupe, ce qui peut parfois laisser de marbre certains fans des débuts.
Il faut saluer avec ce disque le retour des parties de cuivres et de percussions disparues au milieu des années 80, ainsi qu'une nouvelle orientation funk, world et soul plutôt bienvenue. C'est réduit à un trio et poussé dans ses derniers retranchements que le groupe parvient à se surpasser : nous avons là la meilleure prestation vocale de Kate (partie entre-temps s'entrainer chez R.E.M et Iggy Pop), un Fred beaucoup plus mélodique qu'à l’accoutumée et une musique finement composée par Keith. "Good Stuff" est un petit bijou de pop rock qui doit se laisser découvrir tellement il foisonne de détails.
Funplex (2008)
Sortie : 25 mars 2008 (France). Pop, Rock, Pop rock
Album de The B‐52s
Blank_Frank a mis 7/10.
Annotation :
"Funplex" est un disque qui a mis 14 ans a voir le jour. Entre démos égrainées depuis 1995, labels peureux d’accueillir un groupe new-wave un peu oublié et groupe ayant beaucoup de mal à suivre, c'est clairement un album qui est né dans la douleur.
Ce disque marque une rupture avec les albums précédents, mais qui s'explique forcément par les envies du quartet un peu plus âgé et mature. Depuis "Good Stuff", le groupe a pleinement renoué avec le succès en acceptant un statut "culte" et "Funplex" deviens littéralement la synthèse des travaux du groupe. Produit par Steve Osbourne (retenu parce qu'il a su moderniser le son de New Order sur "Get Ready"), on retrouve ici une partie de la folie post-punk des débuts du groupe, des sonorités plus posées et des textes toujours autant amusants, le tout enveloppé dans une production typique du dancerock mid-2000. C'est précisément la production qui me rebute le plus, malgré l'efficacité évidente de titres comme "Funplex", "Dancing Now", "Pump" ou "Juliet Of The Spirits". Il faut également préciser que l'album souffre de l'époque "loudness war", ce qui s'entends parfois avec un son compressé et assez fatiguant. Je trouve du coup que les morceaux sonnent d'autant mieux sur scène.
Un disque ambivalent, qui reste sympathique mais qui manque peut-être un peu de folie.
Party Mix! (1981)
Sortie : 1981 (France). Rock, New Wave, Alternative Rock
Album Remix de The B‐52s
Blank_Frank a mis 7/10.
Annotation :
En 1981, les B's n'ont plus aucune nouvelle chanson dans leur répertoire (déjà pourtant assez conséquent).
Pressés par le label de sortir un nouvel album pour continuer à surfer sur le succès dithyrambique du diptyque "The B-52's"/"Wild Planet", le groupe fait réenregistrer et remixer certains des morceaux les plus connus de ces deux albums. Résultat ? Un mini album "filler" rempli de six pistes étendues et remixées spécialement pour les dancefloors.
"Party Mix!" n'est pas indispensable dans le sens ou ce ne sont que des remixes, mais reste important dans le sens ou il s'agit de l'un des tous premiers "albums remixes" dans l'histoire de la musique. Il faut considérer ce disque comme une sorte de compilation de mixes étendus des principaux fer de lance des deux premiers disques, et ça reste après tout plutôt agréable à écouter. Attention cependant à ne pas mélanger les versions...
Fred Schneider & The Shake Society (1984)
Sortie : 1984 (France). Pop, Rock, Synth-pop
Album de Fred Schneider
Blank_Frank a mis 6/10 et a écrit une critique.
Annotation :
BONUS !
Le premier album solo du chanteur des B's, j'ai nommé Fred Schneider. Tout comme pour l'effort solo de Danny Elfman (de Oingo Boingo), cet album reprends une partie de son groupe de base : ici on retrouve Ricky Wilson à la guitare (entre autres) et Kate Pierson aux chœurs. L'album, produit par Bernie Worell (clavier de Funkadelic et de Talking Heads) reste très orienté synthpop, avec quelques belles envolées typiques du son B-52's
Un disque assez rare cependant... Avis aux amateurs avertis.