BIBLI024

Annotation :

"Les contes guérissent. Bien sûr, comme toutes les oeuvres d'art. Les images qu'ils contiennent parlent de l'indicible, de l'inavouable. Résonnent sous la conscience, exposent et dénouent les conflits, apaisent les terreurs et les blessures... Tant que le secret est gardé ! La poésie se distingue de la psychanalyse dans la mesure où ce qui est dit dans la première reste voilé, alors que dans la seconde l'obscur est mis en lumière. Les contes, eux, n'éclairent pas, ils proposent un chemin salvateur dans l'obscurité. Conter est tout sauf réléver."

Annotation :

" Si les fins heureuses sont si méprisées, ne serait-ce pas justement parce qu'elles nous dérangent par tant d'espoir et d'optimisme ? L'idéalisme des existences et des relations qu'elles nous donnent en modèle remue ce qu'il y a d'immobile en nous. En mettant en scène des personnages ambitieux maladroitement intègres, qui tentent d'atteindre leur but sans (trop de) compromissions, en racontant des histoires d'amour qui pourraient durer, elles nous renvoient à nos propres échecs et à nos renoncements. Ce sont le poil à gratter de nos existences. Malgré leur apparence de fruits sucrés et juteux, les fins heureuses refusent de nous laisser en paix avec nos petits arrangements quotidiens.
Notre immobilisme est commode, il nous invite à ne rien changer en nous donnant l'impression que nous faisons un choix. Alors les fictions qui s'opposent à cette idée d'un destin déjà écrit, et qui montrent au contraire combien celui-ci est malléable nous agacent. Parce que mettre en oeuvre le changement, c'est inconfortable, c'est effrayant, c'est se confronter à la possibilité de l'échec."