Bibliothécure - BD

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Des vieux jazzmen rêvent d'un succès du type Buena Vista Social Club. Ils se mettent en tête de retrouver leur vieil ami Cornélius, trompettiste manquant du quatuor et disparu depuis des années. S'en suivra une tournée perturbée par les fantômes (humains comme contextuels) du passé.

Le point positif de ce dyptique est sans doute son dessin, réussi, qui transmet très bien l'ambiance chaude, vintage, de la Louisiane, et se lie parfaitement à la mélancolie et aux souvenirs des personnages. Une histoire qui ne m'a cependant pas intéressé plus que ça. J'ai trouvé qu'elle n'était pas assez approfondie pour susciter l'intérêt. La transmission de l'ambiance est réussie, mais le récit est trop court, trop succinct pour qu'on ait le temps d'être emporté par les aventures des quatre musiciens. Quant aux apparitions de Louis Armstrong, d'accord, c'était un grand monsieur qui inspirait le bonheur et la sérénité, mais j'ai le sentiment que les auteurs en ont trop fait jusqu'à le caricaturer. J'ai déjà du mal avec les aspects fantastiques à la mode étasunienne, mais si en plus les fantômes de célébrités ne paraissent pas authentiques... Dommage !

Mars 2021

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Une série épique sur les méta-barons, caste de guerriers demi-dieux mâles alpha de l'univers qui gagne rapidement en pouvoir(s) au fil des générations. C'est complètement déjanté et souvent absurde malgré la forme sérieuse. On est constamment dans la surenchère, que ce soit dans les relations amoureuses ou familiales, les civilisations intergalactiques ou les combats. Les différentes créatures imaginées tiennent parfois du génie, ma préférée étant le suprapou cosmique, énorme créature-vaisseau pouvant avaler des mondes entiers, et qui est le descendant du pou que nous connaissons. Jubilatoire.

Mars 2021

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Shaun Tan délivre une bande dessinée sans dialogue sur le thème de l'immigration. C'est sa seule bande dessinée, et on peut comprendre pourquoi quand on sait qu'il a passé cinq années dessus. Pas pour rien, puisque l'australien recevra de nombreux prix, dont celui du meilleur album du festival d'Angoulême 2008.

Graphiquement saisissant, parsemé de références artistiques, l'illustrateur narre l'histoire d'un père parti ailleurs, et de son intégration au sein de cette société qui fait penser à l'Occident, avec toutes les difficultés et barrières (linguistiques, culturelles) que cela implique. Une oeuvre qui se veut universelle. Pas question de communautarisme, le personnage principal fait son petit bonhomme de chemin en rencontrant d'autres migrants qui ne sont pas issus de la même région que lui, ce qui permettra au lecteur de suivre son intégration dans cette société tout en découvrant d'autres situations à la base de l'immigration.

Avril 2021

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Un gros aspect Fahrenheit 451 version bases de données numériques, mais suffisamment bien mené pour qu'on ait pas l'impression d'un bête plagiat. Une esthétique vintage aux couleurs vives qui m'a charmé. Du mal à revenir sur l'histoire cependant. Je relirai cette BD.

Avril 2021

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Bianca est une jeune femme promise à un riche marchand qu'elle ne connaît pas. Mais les femmes de sa famille jouissent d'un pouvoir fantastique : une peau d'homme, qui permet à celles-ci de se transformer en figure masculine, nommée Lorenzo. Frustrée d'entamer un mariage sans avoir été informée de qui était vraiment son futur mari, Bianca deviendra Lorenzo pour côtoyer Giovanni avant leur union.

C'est bien une BD pour adultes, malgré les dessins simples aux couleurs vives qui pourraient attirer le regard de l'enfant. On croirait en début de lecture à une BD simplement féministe, car l'accent est d'abord mis sur la condition féminine au temps de la Renaissance italienne. Mais on va au-delà avec le regard de cette société sur les diverses orientations sexuelles, l'amour et surtout la sexualité libres. Un album qui montre aussi l'hypocrisie d'une société qui utilise la religion pour toujours plus emprisonner les femmes et mieux fermer les yeux sur les méfaits des hommes. On voit aussi comment l'intégrisme religieux s'installe et évolue à mesure qu'il gagne du pouvoir : marginal mais bruyant, gagnant ensuite en absurdité en même temps qu'en popularité, déshumanisant les femmes, puis chassé après avoir montré ses ambitions totalitaires qui embêtent un peu trop le sexe fort.

En bref, une belle critique sociale sur les rôles de sexe, les religions et le conservatisme culturel. Pas de manichéisme entre hommes et femmes, mais un appel à l'égalité. On ne peut que vivement déplorer la disparition du scénariste Hubert Boulard qui signe alors son dernier album.

Avril 2021

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Voyage dans le temps, futur, mystère, robots, intelligence artifielle, lois d'Asimov, immortalité : autant de thèmes qui sont abordés dans une si courte histoire. Malheureusement, tout est trop simple, que ce soit le scénario et ses rebondissements, ou les dessins qui sont peu immersifs. Mais c'est encourageant pour la suite de la carrière de Ludovic Rio.

Avril 2021

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Quasiment une biographie de Michel Magne, compositeur presque inconnu du grand public mais qui a signé les bandes originales de nombreux films (dont Un singe en hiver, Fantômas, Les Tontons flingueurs). La BD prend pour point de départ et même comme trame narrative sa relation avec Marie-Claude, jeune femme de 16 ans au moment de leur rencontre et avec qui il restera plusieurs années avant sa fin tragique.

J'ai encore du mal à croire qu'à un quart d'heure de route de chez moi, au beau milieu du Vexin, un château a pu accueillir Elton John, Pink Floyd, David Bowie, Johnny Hallyday dans ses plus belles années, et bien d'autres, pour des enregistrements d'albums, voire des concerts auxquels étaient invités les habitants d'Hérouville, comme celui des Grateful Dead. Michel Magne a rendu cette folie possible, en faisant de cette petite ville du Val-d'Oise la capitale mondiale de la production musicale pendant quelques années. L'album retrace la vie de cet endroit joyeux en l'entrecoupant d'images d'archives et d'interludes sur la jeunesse de Magne, véritable homme-orchestre dont le talent et l'ambition ont été gâchés par sa mauvaise gestion des affaires.

Juin 2021

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Un scandale d'Etat parfaitement retranscrit par la journaliste Inès Leraud avec les dessins de Pierre Van Hove. L'enquête est fournie, que ce soit en intervenants, en rappels historiques ou en faits accablants, mais elle reste simple à suivre.

Juillet 2021

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Carbone & Silicium sont deux androïdes à l'intelligence artificielle qui ont avalé tout le savoir humain, selon le souhait de leurs créateurs, employés d'une entreprise de la Silicon Valley. Ils seront tous les deux témoins de l'effondrement civilisationnel et climatique du monde qui les a créés.

Je n'ai pas passé un mauvais moment : j'ai aimé l'ambiance apocalyptique, les modifications que connaissent les humains dans un monde envahi par des clones électroniques, l'évolution de nos deux personnages principaux et de leur difficile histoire d'amour. Mais je suis déçu. Je m'attendais à une oeuvre monumentale de science-fiction, universelle, que semblaient promettre l'album et son aspect.

Carbone comme Silicium connaissent une évolution différente, une manière d'aborder le monde qui ne sera jamais la même, et on peut les comprendre quand on sait qu'ils ont dans leur cervelle numérique toute la connaissance du monde. Mais alors pourquoi s'expriment-ils comme des adolescents abonnés à Mr Mondialisation ? Pourquoi leurs actes, face à l'apocalypse mondiale, sont si futiles voire puérils ?

Mathieu Bablet croit-il nous offrir une grande oeuvre philosophique ? Si tel est le cas, il se décrédibilise en plaçant sans finesse des références aux actualités des dernières années et en manquant de cohérence et surtout de profondeur quant à l'humanité de ses personnages. Heureusement que le tout est rattrapé par des dessins qui donnent une véritable identité graphique à son histoire, c'est déjà ça.

Août 2021

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Les Mauvaises Gens est une BD-reportage sur le syndicalisme catholique dans la région des Mauges (située dans le département du Maine-et-Loire), des années 1950 jusqu'à l'élection de Mitterrand.

Autant le sujet est très clair, autant je l'ai trouvé mal traité. Davodeau parle trop de ses parents, pas assez de leurs motivations ou même de leurs actions. On comprend pourquoi ils en viennent à se syndiquer et à porter des actions militantes, mais j'ai trouvé que ce n'était pas assez explicité. L'aspect historique est intéressant, même géographique : je ne connaissais ni les Mauges, ni l'importance du catholicisme dans l'émergence du syndicalisme au sein d'une France en reconstruction. C'est un peu le récit d'une France qui n'existe plus : des catholiques, dont des prêtres, qui sont de la gauche syndicaliste, et qui ont à coeur de respecter le cadre culturel instauré par la laïcité. On croit rêver.

Il y avait de quoi rendre le récit de ses propres parents plus vivant, plus cohérent. Dommage. D'ailleurs, je n'ai pas compris la toute fin de l'album. Dans quel sens doit-on s'émouvoir de l'élection de Mitterrand ?

Août 2021

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Août 2021

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Août 2021

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Une BD "tranches de vie" qui donne la nostalgie d'un temps que j'ai pas connu. Divorce, ami imaginaire, cancer et enterrement font partie de cette histoire dont on retient pourtant la tendresse et la joie de vivre de cette famille belge à travers son road-trip vers le Sud de la France.

Octobre 2021

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Un dessin lourd, parfois oppressant, avec une dominante de sépia, pour raconter la victoire inattendue de Boughéra El Ouafi, petit ouvrier à Boulogne-Billancourt, athlète sous drapeau français et premier africain indigène à devenir champion olympique, en 1928 à Amsterdam. L'album est centré sur l'épreuve du marathon, avec un journaliste français comme narrateur, qui suit en voiture les coureurs. Les attentes autour des favoris s'amenuisent à mesure que la surprise finale se prépare. J'en garde un léger sentiment d'inachevé car la fin me semble mal amenée (on sent qu'il n'y a rien de plus à raconter), et on est trop dans la tête du journaliste commentateur, pas du tout dans celle de notre médaillé d'or.

Une double découverte pour moi, tant du dessinateur et auteur Nicolas Debon que de cet athlète au destin étonnant, oublié par l'Histoire.

Octobre 2021

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Un sujet lourd et profondément tabou, traité avec une grande justesse par l'autrice Théa Rojzman et l'illustratrice Sandrine Revel. Celui des abus sexuels sur les enfants, et bien souvent du caractère incestueux qui va avec. Grand Silence rappelle que ce sujet, s'il doit un jour être abordé par la société dans son ensemble, fera l'effet d'une bombe. Les chiffres partagés dans les dernières pages le démontrent.

Octobre 2021

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Première fois que j'ai le sentiment de lire un "roman graphique", vu le pavé que représente L'accident de chasse. Tiré d'une histoire vraie, on y suit dans un premier temps l'enfance de Charlie Rizzo, jusqu'à son interpellation pour braquage. C'est de là que Matt, son père, va lui raconter la véritable origine de son handicap : pas un accident de chasse, mais... un braquage.

David L. Carlson et l'illustrateur Landis Blair nous parlent du mensonge, de la relation père-fils, de la prison, de relations humaines extraordinaires, de l'acceptation de soi par l'art, et surtout, surtout, de l'Enfer de Dante. Je ne suis pas très branché poésie, alors ça ne m'a pas touché plus que ça (et c'est dommage pour moi), mais j'admets avoir eu le sentiment d'avoir lu une oeuvre magistrale. La vie de Matt Rizzo est un roman, et on peut remercier David L. Carson pour l'avoir prouvé.

Octobre 2021

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Une BD pour ados ou jeunes adultes qui aiment l'humour potache (pour ne pas dire vulgaire), avec un scénario signé FloBer. C'est parfois un peu lourd et répétitif en terme de vannes : on a compris que le président des Etats-Unis était une caricature de Donald Trump qui n'a d'yeux que pour les réseaux sociaux... Ca blague aussi sur le thème des différentes discriminations et ça marche assez bien sur ce plan (ça ne se veut pas clivant), avec le sujet de l'identité de genre en arrière-plan. Donc une BD humoristique sans grand intérêt de mon point de vue mais qui s'inscrit bien dans son temps et avec un ton décomplexé.

Octobre 2021

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Mars 2022

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Mars 2022