Bouquins 2013

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Drôle, surprenant, délirant, et surtout : vivant. Avec Philip K. Dick, je m'attendais à une prose aride servant des concepts brillants. Les concepts sont là, le style aussi! On voit ces personnages, affublés de costumes idiots futuristes, prendre vie sous nos yeux, pour notre plus grand plaisir. Ils sont confrontés à des éléments burlesques qui sont monnaie courante dans ce futur imaginé par Dick : par exemple, la fameuse porte parlante qui exhorte le héros à glisser une pièce pour la payer, et qui le menace d'un procès s'il ne s'exécute pas. Je ne m'attendais pas à rire avec cet auteur, or les situations burlesques et absurdes qu'il créée provoquent une sorte de désorientation délicieuse et parfois un amusement certain. Ce que je retiens : un délire assumé et réjouissant, servi par une écriture "qui a de la sève", vivante. Je pense à ceux qui n'aiment pas la science-fiction : ne vous laissez pas rebuter par les premières pages, foncez!

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Un petit chef-d'oeuvre qui peut plaire à tous. Des enfants se retrouvent coincés sur une île déserte, et commencent à s'organiser en société. Deux visions du monde vont bientôt s'entrechoquer, par le biais de deux garçons, qui deviennent deux chefs de file... Stephen King en parlant de ce livre, évoque un souvenir "horrifique". N'est-ce-pas en effet terrifiant de voir ce que des enfants sont capables de faire une fois livrés à eux-mêmes? La civilisation ne tiendrait elle qu'à un fil? Si vous ne savez pas quoi lire en ce moment, foncez!

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Un huit-clos qui allèche par son résumé, et ses promesses : deux frères et leurs épouses respectives passent une soirée au restaurant. Au fur et à mesure du repas, les tensions dues aux non-dits s'accroissent jusqu'à l'addition, où le lecteur découvre le terrible secret qui oppose les deux couples. Si l'auteur réussit à instaurer un franc malaise, ce bouquin m'a un peu déçu en brisant le "pacte" du huit-clos. Je m'attendais à un long dialogue tendu, en vérité, il est entrecoupé de nombreux flashbacks et même de moments où les personnages sortent du restaurant. Hormis ce petit défaut de forme, j'ai passé un bon moment, même si l'histoire, horrible, est parfois invraisemblable. A lire d'un coup pour une bonne soirée lecture.

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Marcel Aymé décrit bien la vie à la campagne, les différents types de personnages qui s'y croisent, ainsi que leurs moeurs, avec toujours une petite touche de surréalisme, très légère. Ici, c'est une jument affublée d'une couleur improbable : le vert. Cette jument verte fait la richesse du premier personnage, qui transforme l'animal en attraction et en fera peindre un portrait. Ce portrait sert ensuite de lien à l'histoire pour décrire la filiation de cet homme, et les différentes chemins que prendront ses fils. Marcel Aymé est un écrivain qui brille par ses descriptions et son sens de la psychologie. J'ai bien aimé ce livre mais il me semble (comme souvent à la fin d'un Marcel Aymé, qui est assez subtil et même déroutant) être passé à côté de quelque chose. A relire!

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Un peu comme avec "La jument verte", l'auteur décrit l'existence de personnages qui vivent à la campagne et travaillent la terre, jusqu'à ce qu'ils croisent le chemin de la "Vouivre", un personnage mythologique et immortel, qui traverse les époques et jette un regard amusé sur les hommes et leurs croyances. Beaucoup de psychologie encore, l'élément surnaturel s'intègre mieux dans l'histoire, à mon sens, que dans "La jument verte". A relire un jour...

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La peste envahit la ville d'Oran, en Algérie. La ville, placée en quarantaine, devient isolée du monde. On suit les efforts de Rieux, un médecin qui lutte contre la maladie. Le début de ce roman est génial, avec les premiers signes de l'arrivée de la maladie. J'ai beaucoup aimé le portrait psychologique des personnages qui voient la vie différemment dans cette ville coupée du monde ou la mort peut les croiser à tout moment... Certaines scènes m'ont impressionné par leur réalisme - comme la souffrance d'un jeune garçon à l'hôpital, qui est assez horrible. Après, j'ai trouvé le style assez austère, et à la fin, je n'étais plus dedans. La dimension allégorique du récit ne m'a pas trop touché. A relire forcément, donc!!

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Je ne suis un apple-addict, et j'ai pourtant pris un plaisir immense à lire ce bouquin. C'est exaltant de voir comment Steve Jobs a réussi à concilier plusieurs domaines dans lesquels, sans exceller, car il sait surtout très bien s'entourer, il a fait manifestement preuve d'un instinct incroyable. Son obsession pour l'expérience de l'utilisateur, pour le design simple et épuré de ses produits, sa philosophie unique de concilier le software et le hardware, ses recherches pour la "convivialité" du système d'exploitation... En fait, je n'avais pas compris à quel point l'informatique actuelle devait à cet homme! C'est excellent aussi, en suivant son parcours, de suivre le parcours de l'industrie de l'informatique dans son ensemble. De revivre de grands évènements auxquels il a participé : le premier ordinateur Apple, le premier Macintosh, (premier ordinateur doté d'une interface "conviviale", c'est à dire d'un système d'exploitation attractif même pour les non-initiés, qui sera ensuite complètement pompé par windows), la création de pixar, la naissance de l'Ipod, l'Iphone, etc... j'ai appris beaucoup de choses, un livre très instructif!

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Et on passe à l'ennemi! "Microserfs" raconte l'histoire de jeunes codeurs enrôlés chez Microsoft pendant les années 90. Ils finiront par tenter l'aventure de créer leur propre entreprise. Ce roman, extrêmement foisonnant, prend la forme d'un journal tenu sur l'ordinateur du protagoniste principal. Il raconte la vie curieuse de ces "geeks" isolés du monde, à l'heure où ce terme ne signifiait pas la même chose qu'aujourd'hui. Très drôle, plein de clins d'oeil - qui ont fait souvent echo au livre précédent que je venais de terminer - et de références à la culture "pop", ce livre est une bonne surprise.

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Ce livre, contrairement à ce que je croyais en l'achetant, n'est pas une fiction, mais bel et bien une sorte d'étude historique, romancée. L'auteur nous dépeint les tous premiers efforts de l'Amérique consacrés à envoyer des hommes dans l'espace. Je ne m'attendais pas à me sentir porté par un texte de ce genre ; c'est passionnant, on apprend une foule de choses sur les avions supersoniques notamment, sur les "héros" que sont devenus certains des conducteurs de ces engins, comme le fameux Chuck Yeager. Certains de ces pilotes, enrôlés par la toute nouvelle NASA, deviennent les premiers Américains à atteindre l'espace. Plus tard, la première mise en orbite, le premier tour autour de la Terre, tout cela en plein fond de guerre froide, bien sûr. On croise des personnages familiers (j'ai pensé à Top Gun un moment, et surtout à Apollo 13). On profite du regard de l'auteur, fasciné par l'histoire de son pays, ce qui ne l'empêche pas de faire preuve d'une lucidité aiguisée... Et la question demeure posée tout le long : parmi tous ces pilotes, lequels auront l'étoffe des héros?

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Le pendant négatif de "sac d'os" : ici, c'est l'écrivain qui meurt et la femme de l'écrivain qui se retrouve toute seule, dans la maison du couple. Un livre extrêmement personnel de Stephen King, qui aborde une fois de plus le thème de l'inspiration et de l'écriture, par le biais d'une métaphore : cet écrivain décédé, Scott Landon, que Lisey, sa femme et héroïne du roman, évoque au fil des pages, avait le pouvoir de passer dans un monde parallèle au notre, une sorte d'univers intérieur qui était à la fois un refuge et un lieu qui pouvait le mettre en danger. Stephen King aborde les thèmes de l'inspiration, de la folie qui guette, des liens intimes du couple. J'ai bien aimé, même si j'ai préféré Sac d'os auquel je ne peux m'empêcher de le comparer. A lire, mais il faut prendre le temps de rentrer dans le "délire" car le livre est spécial, très original, lent et long.

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Un style si lumineux, si vivant! Avec une telle écriture, l'histoire devient presque secondaire. Je ne m'attendais pas à ça, et du coup, je regrette n'avoir pas lu de Hervé Bazin plus tôt, alors pas encouragé par cette histoire de "folcoche" entendue au cinéma. Ce livre raconte l'histoire de brasse-bouillon, alter-ego de H. Bazin lui-même, quelques années après les évènements relatés dans Vipère au poing. Le récit du début d'une vie d'adulte, par ce personnage énergique qui s'émancipe de sa famille et surtout de sa mère horrible. Un énorme coup de coeur.