C'est la Southern Soul que je préfère

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La capitale de la Soul sudiste est sans contexte Memphis, Stax record fut son label phare et Big O malgré une carrière brutalement interrompue son champion.

Cet album a été enregistré en trois jours, les morceaux réenregistrés pour l'occasion ne diffèrent pas trop des singles, mais celle d'"I've been loving you too long " déchire et en est la version définitive.

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Toujours à Memphis, mais chez Goldwax : une des plus belles voix (la plus belle ?) de la Soul sudiste, mais qui n'a pas connu le succès commercial qu'il aurait mérité.
Cet album, contrairement à ce qui se faisait dans les années 60, regorgent de compositions originales concoctées par les meilleurs songwriters et compositeurs dont l'énorme "The Dark end Of the Strett" de Dan Penn et Chips Moman.

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Même s'il fait partie des grands chanteurs de soul, il est tombé lui aussi quelque peu dans l'oubli après sa mort en 1980. Heureusement, les compilations Shaolin Soul, regroupant des titres samplés dont le fameux Motherless Child (17) par le Wu Tan Clan, ont réhabilité ce chanteur qui le méritait bien !
OV Wright est excellent artiste de gospel et soul blues, au chant expressif, toujours à la limite de la rupture qui est ici magnifiée par les arrangements de Willie Mitchell et par le backing band : la Hi Rhythm Section qui combine à leur rectitude rythmique la chaleur de l'orgue et des cuivres.

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Restons chez Hi Records avec Ann Peebles et sa Soul chaude et sensuelle aux accents bluesy. "I can't stand the rain "(la chanson-titre constitue l'un des plus grand single de la soul) dont elle a coécrit les chansons avec son mari Don Bryant. C'est l'un des plus personnels et peut-être des plus aboutis des sept albums, tous très bons, qu'elle enregistra pour Hi. Des ballades et des chansons bluesy évoquant les amours perdus ou trahis admirablement servi par la voie sensuelle : un pur kif !

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" Le dernier des grands chanteurs de soul" incarne parfaitement la schizophrénie de nombreux artistes du genre, tiraillés entre l'amour de Dieu et les plaisirs de la chair.
Il fut la grande star du label Hi Record : quinze singles classés dans le top 10 en cinq ans. Avec Willie Mitchell, ils allaient donner un second souffle à la soul au début des années 70 en entrainant, selon Peter Guralnick, " la soul music – la vraie soul music, décomplexée, engagée corps et âme – vers des rivages calmes et luxuriants qu'elle n'avait jamais connus auparavant ".

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Un de mes chouchous. Il a commencé sa carrière en tant que musicien (guitare et harmonica) de blues en accompagnant les quelques-uns des grands noms du Chicago blues (Jimmy Reed, Magic Sam …). Alors que les afro-américains se détournaient de blues, Syl Johnson enregistre des titres soul pour plusieurs labels (notamment avec "Is It Because I'm Black", qui atteint le numéro 11 dans les charts R&B en 1969). En 1971, il rejoignit Hi records et enregistra sous la houlette de Willie Mitchell plusieurs singles et trois albums qui ne lui permirent, malgré leur qualité, de connaître un vrai succès commercial.
"Total Explosion" est le seul album de la période Hi où il joue de l'harmonica et de la guitare. Il comprend le seul hit de l'artiste, "Take me to the river " reprise d'un morceau d'Al Green. Syl Johnson d'ailleurs a toujours été commercialement dans l'ombre de ce dernier.

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Comme Syl Johnson, il fut un membre de la scène de Chicago et comme lui, il vint à Memphis enregistré deux magnifiques albums pour Hi records bien sûr produits par Willie Mitchell dans son fameux studio Royal.

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Ces 2 albus furent enregistrés pour le compte du label Westbound situé à Detroit, la Mecque de la soul nordiste ! Par contre, les premiers titres furent gravés aux Royals Studios et arrangés par Willie Mitchell. Et la magie du lieu opéra car "Trapped by a thing called love" et "Now Run and tell that" furent des succès commerciaux. Le premier atteignit même la première place des charts R&B et contribua, avec le "Tired of Being Alone "d'Al Green, à définir le Memphis Sound du début des années 70. En 1973, comme les artistes se bousculent aux portillons de l'ex-théâtre, Denise doit changer de crémerie et délocalise l'enregistrement de ses titres dans l'autre grande capitale de la southern soul à Muscle Shoals..

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Le meilleur de la Soul ne fut pas uniquement élaboré dans les grandes métropoles américaines comme Detroit ou Memphis. Aux confins de l’Alabama, du Mississippi et du Tennessee, une conurbation de quatre petites villes de 70 000 habitants, abrita quelques studios d'importance au sein desquels furent enregistrés quelques-uns des plus beaux titres du genre. Le « son de Muscle Shoals» (littéralement le banc de moule !), du nom de la plus petite de ces villes, est le résultat, comme chez Stax à Memphis, d'une collaboration entre musiciens blancs et noirs cornaqués par des producteurs « rednecks « qui donnèrent à ces enregistrements une saveur unique en alliant avec brio gospel, blues et country !

Si l'on doit citer un titre iconique, ce serait "When a man loves a woman" interprété par Perce Sledge. Curieusement, Rick Hall passa, dans un premier temps, à côté de la chanson qui allait consacrer internationalement le son de Muscle Shoals.

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Le premier grand hit de Perce inaugura la collaboration entre Rick Hall et Jerry Wexler, vice-président d’Altantic qui venait de rompre avec le grand label de la soul sudiste : Stax records.

Le premier artiste envoyé par Wexler fut Wilson Pickett. Ce dernier n’était pas vraiment enchanté d’aller enregistrer sur sa terre natale, l’Alabama où la ségrégation a été particulièrement forte.

Pourtant, la mayonnaise allait prendre entre le producteur redneck et le musicien, souvent décrit comme étant un véritable « chat sauvage » : « Rick Hall est l'un des meilleurs producteurs avec lesquels j'ai pu travailler. Quand J'ai vu qu'il avait deux abris anti-atomiques sous sa maison, je me suis dit que ce type-là n'avait pas l'habitude de faire les choses à moitié et que c'était un type sérieux. » (Pace Terry et Palmer Robert "Muscle Shoals Sounds: The Rhythm of the River"séries d’articles publiés dans Florence TimesDaily 1999).

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Jerry Wexler venait alors de signer pour Atlantic Aretha Franklin dont la carrière était au point mort. Ce vieux renard de l'industrie musicale réorienta la chanteuse fille de pasteur vers un répertoire soul plutôt que jazzy. La version sudiste, plus proche des racines gospel, était sûrement celle qui siérait le mieux à Aretha.


La chanteuse accompagnée de son mari et de Jerry se rendirent donc à Muscle Shoals pour profiter de la magie des studios Fame. Au début celle-ci opèra pleinement, car en deux heures, elle enregistra "I Never Loved a Man (The Way I Love You) " : une des chansons les plus importantes de l'histoire du rhythm & blues (dixit Peter Guralnick) qui permettra enfin à sa carrière de décoller.

L'ambiance allait malheureusement très vite se détériorer lors de l'enregistrement d'une composition de Dan Penn, " Do Right Woman, Do Right Man" suite à une remarque d'un des musiciens jugée désobligeante par le mari d'Aretha. La situation se dégrada tant que le couple repartit en catastrophe. Jerry Wexler à New-York fit venir, contre la volonté de Rick, la section rythmique de Fame pour terminer la séance (Respect ….). Cela mettra fin à la collaboration entre Jerry Wexler et Rick Hall.

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Chess le fameux label de Chicago qui s’est construit avec le blues électrique (Muddy Waters, Howlin’ Wolf ...) de la cité du vent puis le rock’n ‘roll (Chuck Berry, Bo Diddley …) était alors à la recherche d’un nouveau souffle. Leonard Chess attiré par la réussite de Rick Hall avec Atlantic, envoya à son tour des artistes enregistrer à Muscle Shoals dont Etta James.


La rencontre entre la chanteuse et le producteur fut on ne peut plus fertile puisqu'elle y enregistra deux hits : Tell Mama (n°23 au top pop, 3ᵉ à celui R&B) et Security d'Otis Redding (35ᵉ pop et 11ᵉ R&B). Mais également l'une de ses rares compositions "I’d rather go blind" qui est de plus interprétée de façon bouleversante : " jamais sa voix n’a été mieux exploitée ".

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Millie Jackson e fut l'une des reines de la Southern Soul même si elle commença sa carrière à New-York. Contrairement à ses consœurs qui exploitaient le registre de la vulnérabilité, elle s'affiche comme une femme puissante, composant elle-même une partie de ses chansons et pouvant être aussi grivoise que les hommes !

Caught Up raconte l'histoire d'une femme ayant une liaison avec un homme marié. Sur la face A, est consacré au point de vue de la maîtresse et la face B est racontée du point de vue de l'épouse.
Il a été enregistré au Muscle Shoals Studio (et à Miami) avec la fameuse Muscle Shoals Rhythm Section et produit par le fameux Brad Shapiro. Il a été certifié disque d'or le 20 janvier 1975.

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Cet artiste aveugle incarne bien la synthèse entre le gospel, le blues et la country propre au son Muscle Shoals : au premier, il emprunte la maîtrise de l'homélie, au second les paroles riches en double sens et au troisième l’imagerie nostalgique et rurale.

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Enfonçons-nous encore plus profondément dans le sud des États-Unis à destination de la troisième ville de la Louisiane, Shreveport. Le label local, Murco n'a pas la renommée d'un Hi Record encore moins celle d'un Stax, mais Kent/Ace records nous permet via des compilations superbement réalisées de découvrir les belles réalisations du label de Dee Marais.
Eddy Giles, chanteur et guitariste de gospel, fut la star de Murco pour lequel il enregistra de 1967 à 1968 de très bons singles soul-blues. Malgré la courte carrière discographique de l'artiste et un succès commercial seulement régional, la compilation ne comporte aucun déchet et n'est aucunement monotone, car les compositions d'Eddy Giles et de ses compères ne tombent presque jamais dans la redite de leur succès initial "Losin Boy".

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Candi Staton, quintessence de la soul made in Muscle Shoals

Candi Staton fut découverte par Clarence Carter dans un club de l’Alabama. Il la présenta à Rick Hall à la recherche de voix féminine pour son label FAME puis l'épousa.

Là encore, ce fut une rencontre des plus fructueuses entre Rick Hall et une chanteuse de soul qui ensemble allaient enregistrer la quintessence de la soul sudiste, ou du moins du R&B made in Muscle Shoals : " Sa voix fervente, touchante et sensuelle à la fois, se coule dans un écrin musical typé. "

Une diva de la soul à redécouvrir de toute urgence !

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Bien que sorti chez Stax cet album du fameux groupe familial de gospel/soul engagé, les Staple Singers contient 2 de leurs plus grands sucés enregistrés au Muscle Shoals Sound : "Respect Yourself "en 1971 et "I ’ll Take You There".

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Jerry Williams alias Swamp Dogg ne correspond guère à l'image que l'on se fait du chanteur de Soul tiré à 4 épingles. C'est un musicien complètement barjo, mais doué, dont l’œuvre est souvent décrite comme “un croisement du funk progressiste de Sly Stone et des textes absurdes de Frank Zappa.”

"Total Destruction To Your Mind" son premier album sorti en 1970 est un véritable chef-d'œuvre dans lequel Swamp Dogg, mélodiste hors pair, n'hésite pas à épicer sa Soul sudiste de funk, de rock psyché et même de country !

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Encore un des grands albums de deep soul à redécouvrir qui s'ajoute à la longue liste des chefs-d'œuvre oubliés pourtant brillamment produit par Swamp Dogg qui a financé lui-même sa réalisation.
Ce concept album, qui diffère des productions de l'époque, a pour thématique la désillusion amoureuse : de la déception à la solitude en passant par l’infidélité et la trahison.
Un pur diamant noir !

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Direction Nola où en 1963 les grands labels indépendants désertèrent la cité au croissant et alors que la soul s'imposait dans tout le pays. Il a manqué à la ville une compagnie de disque de l’ampleur de la Motown (Detroit) ou Stax (Memphis) pour promouvoir les talents locaux pourtant nombreux.
Irma Thomas est emblématique du rôle marginal de la Nouvelle-Orléans dans la soul des années 60. La chanteuse n'a en effet pas eu un palmarès à la hauteur de son talent et de sa réputation (les Rollings Stones ont été ses admirateurs les plus prestigieux !) même si elle est parvenue à relancer sa carrière dans les années 80 grâce à Rounder recods.

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À la fin de son service militaire le musicien et producteur clé de la Nouvelle-Orléans, Allen Toussaint se mit à travailler avec Marshall Sehorn, leur partenariat dura d'ailleurs 30 ans. Ils montèrent une société de production nommée Sansu. Ils obtinrent leurs premiers succès commerciaux avec Lee Dorsey.

S’il n'a pas eu un succès international, à l'image Fats Domino son ami d'enfance, il a pour un artiste de la ville connu au moins brièvement une carrière de grande ampleur. Sa musique jubilatoire caractéristique du funk made in Nola faisait pourtant un malheur et il comptait même parmi ses fans les Beatles. Cependant, ce carrossier, ex-boxeur invaincu, resta toujours viscéralement attaché à sa ville natale " au point de limiter ses tournées au strict minimum " (Danchin).

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Cette diva soul cornaquée par Allen n'est pas originaire de Nola mais de Floride. Elle ne venait à la Nouvelle-Orléans que lors des enregistrements sur lesquels à n'avait aucun droit de regard !

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Chaînon manquant entre le blues et la soul
L'autre Beale Streeters n'a pas eu une carrière de l'ampleur de BB King au niveau international, mais il fut adulé et une voix de référence de l’Amérique noire. Son blues sophistiqué qui verse largement dans la soul centrée sur les ballades lui permit de continuer à garder un public noir dans les années 60-70. S'il a participé à la naissance de la soul, il assistera à son envol "sans toutefois être du voyage". Il n'a pas réussi, contrairement à Ray et Sam Cooke à toucher les ados de toutes les couleurs, il s'adressait surtout à un public noir adulte.

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Ce chanteur texan était l'un des meilleurs disciples de Bobby Bland comme lui il brouille les frontières entre le blues et la soul. Son premier album est encore chef d'oeuvre essentiel de la Soul sudiste à (re)découvrir

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Quoi de mieux pour le moral que d’enivrer ses esgourdes avec la musique d'un vieux briscard de la soul sudiste Don Bryant. Le songwriter de génie du label Hi (acteur-clé de l'age d'or de la soul de Memphis) fut un pourvoyeurs de hits pour les artistes de l'écurie du label : le grand Al Green, sa femme la superbe chanteuse soul-blues Ann Peebles , Otis Clay ...

Il sort à plus de 70 ans enfin de l’ombre ( Son précédent et premier album date de 1969 ) pour occuper avec brio le devant de la scène. En plus d'être un auteur de génie, Don Bryant est un brillant interprète : un trésor trop longtemps caché de la soul !

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En guise de conclusion provisoire à cette liste, il me reste encore des joyaux de la la Southern Soul à ajouter, cette compilation qui en 75 morceaux raconte une histoire de la soul sudiste selon Martin Goggin et Tony Rounce. C'est certes copieux, mais fort digeste et parfaitement équilibré. De quoi se faire une bonne idée de l'étendu du genre qui regorge de francs-tireurs sachant que chaque région, chaque studio développa sa propre approche de la musique.