"C'est pas comme au cinéma"
Les films n'ont pas pour vocation d'imiter la réalité. Il est normal donc d'avoir une mauvaise conception d'un fait parce qu'on est habitué à le voir dans un film, pas de quoi avoir honte. La plupart du temps, l'équipe a conscience qu'elle filme quelque chose qui ne reflète pas exactement la ...
Afficher plus20 films
créée il y a plus de 7 ans · modifiée il y a plus de 7 ansLe Vieux Fusil (1975)
1 h 43 min. Sortie : 22 août 1975. Drame, Guerre
Film de Robert Enrico
LeauSimon a mis 7/10.
Annotation :
Quand une personne se fait brûler au lance-flamme, elle ne peut pas crier, car ses poumons, ses cordes vocales, bref tout brûle à l'intérieur.
(Cela dit, la séquence en question reste un flash-back imaginé, pour les pointilleux)
L'Inconnu du Nord-Express (1951)
Strangers on a Train
1 h 41 min. Sortie : 9 janvier 1952 (France). Film noir
Film de Alfred Hitchcock
LeauSimon a mis 8/10.
Annotation :
La strangulation met du temps pour tuer quelqu'un. Plusieurs minutes, voire dix a priori.
Le cinéma accélère souvent les événements, c'est récurrent, du coup on imagine souvent que 20-30 secondes de strangulation représentent plusieurs minutes.
Et les réalisateurs le savent, surtout Hitchcock, lui qui joue de ça avec la séquence interminable de meurtre dans Le rideau déchiré. (même si a priori ça reste accéléré comme meurtre)
Par extension, les meurtres en général sont accélérés dans les films.
Quand passent les cigognes (1957)
Letyat zhuravli
1 h 35 min. Sortie : 11 juin 1958 (France). Drame, Romance, Guerre
Film de Mikhail Kalatozov
LeauSimon a mis 8/10.
Annotation :
SPOILER
Comme les meurtres, la mort peut aussi être longue. Tout est question de mort du cerveau.
Les suicidés peuvent très bien mourir longtemps après leur suicide, sur le bloc opératoire à une tentative de réanimation.
Idem pour la guerre, dans Quand passent les cigognes, on ne nous montre pas le soldat mourant sur le coup, tout en insistant bien sur le fait qu'il est fichu et que la mort cérébrale n'est qu'une question de temps. C'est assez rare dans le film de guerre, car c'est affreux à filmer et le drame de la mort n'a pas besoin d'être étalé.
Anesthesia (2015)
1 h 30 min. Sortie : 8 janvier 2016 (États-Unis). Drame
Film de Tim Blake Nelson
Annotation :
L'anesthésie complète ou toute perte de conscience ne se traduit pas par un fondu noir ou un fondu blanc. La personne ne se souvient pas comment elle a vu la transition.
Les Quatre de l'apocalypse (1975)
I quattro dell'apocalisse
1 h 44 min. Sortie : 22 juin 1983 (France). Western
Film de Lucio Fulci
LeauSimon a mis 3/10.
Annotation :
L'accouchement est pratiquement tout le temps accéléré, comme on ne montre que les points essentiels, comme ça peut durer des heures et des heures.
Cela dit dans ce film, l'accouchement est un arc qui prend entre 20 et 30 minutes, et forcément on trouve ça interminable.
Spider-Man (2002)
2 h 01 min. Sortie : 12 juin 2002 (France). Action, Aventure, Science-fiction
Film de Sam Raimi
LeauSimon a mis 7/10.
Annotation :
Qui n'a pas vu une scène de film d'horreur et lu un commentateur disant qu'un tel est stupide parce qu'il aurait du bouger comme ça, ou parce qu'il ne fout rien ? Histoire de fixer ce point :
Dans ce Spiderman, il y a un passage où un gamin manque de se faire écraser par des énormes ballons gonflables d'un défilé (sauvé par Spiderman, of course). Le gamin est tétanisé et ne fuit pas la chose qui semble très lente.
Pourtant c'est une des réactions les plus humaines qui soient. La peur de mourir, le choc de réaliser qu'il se passe un accident... tout ça est très humain et l'adrénaline c'est pas automatique.
On peut aussi citer la fin de Pulsions. Beaucoup pourraient restés tétanisés aussi, sans même oser sortir de la douche.
Et bien évidemment Shining est un exemple parfait : Wendy use dix mille barres d'adrénaline dans le film, pas mal de fois elle s'avère courageuse et intelligente, malgré qu'elle hurle et fait plein d'éventuelles erreurs de choix. Parce que bon quand ça nous arrive, on improvise, il n'y a pas un manuel magique qui apparaît dans la tête.
Je pense que ce sera tout pour les comportements de ce genre.
Il faut sauver le soldat Ryan (1998)
Saving Private Ryan
2 h 49 min. Sortie : 30 septembre 1998 (France). Guerre, Drame
Film de Steven Spielberg
LeauSimon a mis 6/10.
Annotation :
SPOILER
On fixe aussi cette histoire du "héros qui ne peut pas mourir". Généralement, les films de guerre peuvent donner une idée très déformée de la survie en pleine guerre. Le personnage principal a souvent une barrière d'immunité dans certaines scènes où il est très rare qu'il puisse mourir en dehors de scènes avec une narration toute faite pour.
Je vais dire l'évidence absolument, mais à la guerre comme n'importe où, on ne meurt pas forcément après avoir accompli ce qu'on devait accomplir. Si un film de guerre devait imiter une quelconque réalité, déjà il devrait pouvoir s'arrêter au bout de dix secondes comme au bout de dix minutes dès que notre héros meurt.
Dans le film de Spielberg, il joue là-dessus, avec un héros qu'on ne croyait pas être. Mais par contre la narration repose sur les mêmes principes. Une mort conçue pour clore un flash-back, un schéma narratif que l'on connaît.
C'est pour ça que jamais on ne fera un film se mettant du point de vue par exemple d'un de ces pauvres gars dans Au-delà de la gloire qui meurent juste pour faire avancer d'un mètre une sorte de tuyau pour lance-flamme. Ca sera forcément d'un point de vue extérieur, ou du dernier gars qui fait avancer le tuyau, pour qu'on puisse conclure dessus sans frustration du spectateur.
Volver (2006)
2 h 01 min. Sortie : 19 mai 2006 (France). Comédie dramatique
Film de Pedro Almodóvar
LeauSimon a mis 6/10.
Annotation :
Je ne sais plus si ce film en prend compte ou pas, mais il y a une foule d'histoire de cadavre déplacé quelques instants après leur mort.
Cependant un cadavre est très difficile déplacer (a priori, il ne gagne pas en poids, mais l'état des muscles et du corps après la mort répartissent le poids autrement). On considère souvent qu'il faut une certaine force pour réussir à le déplacer sans outil. Mais pour les personnes de constitutions communes (surtout les femmes non sportives), il est impossible de déplacer un cadavre comme on supporterait un copain bourré évanoui sur son épaule, ou même en le tirant par les pieds.
Les films peuvent tricher là-dessus jouant sur le montage ellipsé, ou simplement en évitant de mettre en scène là chose, libre au spectateur d'avoir sa conception des choses. Parfois il peut en tirer de mauvaises conclusions et s'imaginer qu'un cadavre ça se déplacer comme trois sacs de patates.
Aussi, à vérifier, mais il paraît que si le cadavre dure trop longtemps, il sera difficile à déplacer, jusqu'à ce que ça soit quasi-impossible. Mais bon, les manuels de comment commettre un crime parfait pour les nuls, ça ne court pas dans les rues et tant mieux.
Elephant (2003)
1 h 21 min. Sortie : 22 octobre 2003 (France). Policier, Drame, Thriller
Film de Gus Van Sant
LeauSimon a mis 7/10.
Annotation :
Dans les faits divers avec des meurtres par arme de feu, généralement par des non-professionnels, je lis souvent que la victime se prend un paquet de balle, du genre six balles. Bien sûr de l'endroit visé.
Dans le cinéma, l'acte de tirer une balle ou deux dans le torse ou le dos, c'est déjà suffisamment symbolique et dramatique pour faire déjà accepter la mort d'un personnage. Sauf que c'est assez souvent qu'on le fait. (Je ne sais plus si Elephant fait de même)
Kill Bill - Volume 1 (2003)
Kill Bill: Vol. 1
1 h 51 min. Sortie : 26 novembre 2003 (France). Arts martiaux, Action
Film de Quentin Tarantino
LeauSimon a mis 6/10.
Annotation :
Même chose avec les membres tranchés. On peut facilement en mourir, s'il n'y a pas tout de suite garrot.
Un personnage qui meurt ainsi dans un film, c'est considéré comme anti-spectaculaire par le spectateur, alors que c'est tout simplement naturel de mourir ainsi, surtout à la guerre. Non, il faut se prendre par exemple une grenade dans le cul comme dans La ligne rouge pour que tout soit certain et dangereux.
À l'Ouest, rien de nouveau (1930)
All Quiet on the Western Front
2 h 14 min. Sortie : 21 novembre 1930 (France). Drame, Guerre, Historique
Film de Lewis Milestone
LeauSimon a mis 7/10.
Annotation :
La perception des bruits de coups de feu, c'est un truc totalement dénaturé aujourd'hui, que ce soit dans les FPS ou les films.
Je me souviens des vidéos et témoignage du Bataclan qui racontaient souvent que c'était similaire à des bruits de pétards et qu'on ne s'en rend pas tout de suite compte.
Dans A l'ouest, rien de nouveau, il y a aussi un autre problème. J'ignore si le film utilise les bons sons, mais quand j'ai montré la fin à un type de mon âge, il a eu un rire nerveux en entendant le bruit du coup de fusil. A la réflexion, c'est un bruitage pas mal éloigné de ce qu'on imagine aujourd'hui, il peut surprendre. Mais est-ce que le bruitage est authentique ? Je sais pas.
Les Incorruptibles (1987)
The Untouchables
1 h 59 min. Sortie : 21 octobre 1987 (France). Policier, Drame, Historique
Film de Brian De Palma
LeauSimon a mis 7/10.
Annotation :
Les armes à feu sur tournage sont souvent inter-changées avec des répliques malléable en sorte de caoutchouc. Parce qu'il est très facile de se blesser avec, si on trébuche et qu'on se cogne la main ou la tête dessus. Une crosse, ça fait plus que mal.
Du coup, je me demande si on risque pas de se péter les mains en rattrapant à la volée un revolver comme dans la scène culte de Les incorruptibles.
Les Forçats de la gloire (1945)
Story of G.I. Joe
1 h 48 min. Sortie : 9 octobre 1946 (France). Guerre, Biopic
Film de William A. Wellman
LeauSimon a mis 6/10.
Annotation :
Le cinéma est du son et de l'image. Mais pas de l'odeur. Du coup, on ne réalise pas forcément toutes les odeurs inimaginables et comment ça impacte sur le mental ou le danger d'un environnement.
On oublie qu'une scène de sexe, ça schlingue. (ou on ne réalise pas, pour les puceaux)
Et pareil à la guerre et les tranchées, avec toutes les odeurs. Un univers comme dans Les Forçats de la gloire, l'odeur est assez capitale dans le quotidien des soldats. Et évidemment, aucun média ne peut retranscrire cette odeur, à moins de venir sur place en s'engageant.
Les maraudeurs attaquent (1962)
Merrill's Marauders
1 h 38 min. Sortie : 4 mai 1963 (France). Guerre, Drame
Film de Samuel Fuller
LeauSimon a mis 6/10.
Annotation :
Samuel Fuller dans une interview (approximativement :
"A la guerre, les corps ne tombent pas, ils explosent. Et pour les identifier, tu rassembles les morceaux que tu as récupérés un peu partout. Tu reconnais ton pote à sa bite arrachée. Une queue qui traîne par là, un bras par-ici. Et généralement tu ne trouves rien d'autre."
Fast & Furious 7 (2015)
Furious 7
2 h 17 min. Sortie : 1 avril 2015 (France). Action, Aventure, Policier
Film de James Wan
Annotation :
Les vitres cassables.
Sauf certaines vitres bien fragiles, une vitre reste difficile à casser à main nues et même avec un outil, on n'y arrive pas forcément au premier coup. De même, le poids projeté d'un corps n'est pas censé péter une vitre aussi aisément. Même la chute sur la baie vitrée, il semble que l'on utilise des vitres spéciales pour que ça se casse bien. Ou encore quand on est projeté contre la vitrine d'un magasin, il faudrait vraiment bien s'y prendre pour la traverser.
De même les miroirs, tu peux te massacrer la main en les frappant, mais le miroir sera rarement aussi dramatiquement fissurés que dans certains films. Et ça ne guérit pas en quelques jours.
Johnny s'en va-t-en guerre (1971)
Johnny Got His Gun
1 h 51 min. Sortie : 1 mars 1972 (France). Drame, Guerre
Film de Dalton Trumbo
LeauSimon a mis 9/10.
Annotation :
Les explosions peuvent tuer des soldats simplement par l'impact de la bombe à proximité. Pas forcément en touchant la déflagration visible. C'est tout le temps montré dans les films, mais il est fréquent que depuis notre époque, on puisse trouver l'acting ridicule et les dégâts forcés dans des films d'avant 1980 environ. Pourtant, ce n'est pas si exagéré que ça.
Dans Johnny s'en va-t-en guerre, fait inhabituel, notre Johnny se prend vraiment la bombe en plein fouet comme pas permis.
Princesse Mononoké (1997)
Mononoke-hime
2 h 14 min. Sortie : 12 janvier 2000 (France). Animation, Aventure, Fantasy
Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki
LeauSimon a mis 7/10.
Annotation :
Un os, c'est très dur à couper. Evidemment, il n'y a pas souci de réalité dans les films de sabre et c'est souvent filmé d'une manière que ça semble peu choquant tout en surprenant.
Princesse Mononoke, même si c'est un DA, il a du surprendre un paquet de gens avec la flèche meurtrière du héros. Et pourtant c'est censé être presque aussi improbable que si c'était un simple sabre.
Même affaire pour la décapitation, tout le monde connait la légende sur la décapitation en 34 coup d'un comte.
L'Autre (1972)
The Other
1 h 48 min. Sortie : 20 décembre 1972 (France). Drame, Épouvante-Horreur
Film de Robert Mulligan
LeauSimon a mis 7/10.
Annotation :
Ca tombe sous le sens, mais les maladies mentales ont toujours été une affaire de stylisation, de s'approprier de la façon de voir cette maladie chez le spectateur, mais jamais, ô grand jamais c'est une tentative de restituer le point de vue exact d'un malade
Comme c'est souvent le cas avec la schizophrénie. (ce n'est pas un spoil, on le sait tout de suite dans le film de Mulligan)
Enter the Void (2010)
2 h 41 min. Sortie : 5 mai 2010 (France). Drame, Fantastique, Expérimental
Film de Gaspar Noé
LeauSimon a mis 1/10.
Annotation :
Les tentatives de filmer à la première personnage finissent par nous faire oublier comment fonctionne notre mémoire quand on effectue une action. Descendre un escalier et voir assis devant un écran montrant un point de vue de personnage descendant un escalier, ce n'est pas absolument pas la même chose. Dans notre réalité, l'escalier sera toujours ellipsé, dans le film beaucoup moins pour plein de raison (comme le fait qu'il n'y a que deux sens captés).
Forcément, un film du genre d'Enter the Void, ça tend à nous déconnecter de la réalité, en nous faisant croire que notre corps fonctionne comme dans le film.
Docteur Folamour (1964)
Dr. Strangelove or: How I Learned to Stop Worrying and Love the Bomb
1 h 35 min. Sortie : 10 avril 1964 (France). Comédie, Guerre, Science-fiction
Film de Stanley Kubrick
LeauSimon a mis 7/10.
Annotation :
Les explosions à une certaine distance, il y a un décalage avec le son qui vient plus tard.
Pas d'exemple en tête, du coup, Docteur Folamour est juste là pour illustrer.
Après il y a aussi les éclairs, mais ça tout le monde le sait, parce que c'est inscrit dans notre quotidien. Les explosions, non par contre. Enfin peut-être que je parle trop vite.