Carnet ciné 2024
notes à moi-même ; ce que je pense ; ce que je retiens
188 films
créée il y a 11 mois · modifiée il y a 3 joursBottoms (2023)
1 h 32 min. Sortie : 21 novembre 2023 (France). Comédie
Film de Emma Seligman
Annotation :
je suis pas super fan mais c'est pas mal et ça reste assez rigolo, après faut rentrer dans le délire teen movie américain revisité
L'Innocence (2023)
Kaibutsu
2 h 06 min. Sortie : 27 décembre 2023 (France). Drame, Thriller
Film de Hirokazu Kore-eda
Redmill l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
à ça de lâcher mon 10
c'est magnifiquement bien narré, raconté. magnifiquement : les liens entre les parties, les continuités sonores (la trompette, juste), l'emboitement parfait du tout.
la critique sociale : la mise en scène dans la scène de confrontation à l'école au début, cette froideur et ce récitage de texte, l'impossibilité de s'ouvrir réellement - parce qu'il y a façade sociale - ni de comprendre réellement - parce que la réalité échappe à tous les personnages présents ; ce côté théâtral de la scène, fausse, préparée, ridicule à voir. Tout le système de l'apparence sociale, de l'impossibilité de faire collectif sans artifice : c'est pour ça que personne ne comprends ce qui arrive. Entre ceux qui violentent directement (les harceleurs, parents violents, etc) et ceux qui ne comprennent pas et ne conçoivent même pas (les adultes ne réfléchissent qu'avec des bribes de la vie des enfant qu'ils interprètent à travers leur propre système de pensée et leur observation, subjective et incomplète). J'adore comment tout est traité comme inconcevable (soit parce que c'est considéré comme déviant - typiquement "cerveau de porc", tout le traitement autour du monstrueux, de l'anormalité, etc - soit parce que c'est juste un impensé (la mère de Minato et le professeur ne le conçoivent pas, ne l'imagine pas, parce que ce n'est pas ce qu'il comprennent comme étant dans le champ du possible).
C'est tellement complet et maîtrisé comme film.
Le collectif qui se contente de ce qu'il voit et ce qu'il comprend, dans sa propre sphère, selon ses propres idées, et non de ce qui est (même la scène où le prof se retrouve face aux parents d'élève consternés).
Puis, cet espace hors de tout. Une lumière dans un espace désaffecté dans la nature, un bus abandonné, loin de tout collectif, après un tunnel d'obscurité et une traversée de boue. Un espace crée dans la marge d'un système défaillant.
Et de la joie qui est au bout de tout et qui fait tellement de bien et apporte tellement de positif pour un film qui montre l'omniprésence de la mort et du suicide avec une finesse vraiment incroyable.
le pourquoi il y a mensonge ; la considération que la vie d'un enfant est pleine et entière et profonde et comporte aussi son intimité et n'est pas contenue dans l'esprit d'un adulte. C'est magnifique. Mise en scène et narration incroyablement humaines. pour les enfants, la directrice, le prof, la mère. la manière dont tout se délie et s'ouvre. Wow juste
Et les enfants jouent très bien
Labyrinthe (1986)
Labyrinth
1 h 41 min. Sortie : 28 juin 1986 (France). Aventure, Fantasy, Comédie musicale
Film de Jim Henson
Annotation :
les années 80 c'est super weird quand même
c'est super bien fait et honnêtement je pensais pas que ça le serait, je m'attendais à un truc cheap et en fait : super décors, costumes et détails, travail avec les puppets, et effets spéciaux (même si les défauts d'incrustation - qui sont évidemment liés à l'époque - font vraiment rire, mais j'adore)
vive le kitsch de toute façon, et le côté musical est super fun (inattendu la première fois!)
sur le reste, le scénario, c'est un peu chiant et pas vraiment exceptionnel mais à l'époque j'aurai adoré je pense
puis il y a littéralement david bowie qui porte une perruque digne des plus beaux brushing de l'époque et se ballade avec une cravache au début du film
Pretty Guardian Sailor Moon Cosmos - Le film (2023)
Gekijoban Bishojo Senshi Sailor Moon Cosmos
2 h 40 min. Sortie : 22 août 2024 (France). Animation, Aventure, Fantasy
Long-métrage d'animation de Tomomi Ikeda, Katsuya Shigehara, Yoshifumi Sueda, Tomoya Takahashi et Odahiro Watanabe
Redmill l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
oh la la merci <3
l'animation des attaques et des transformation est la meilleure qui a été proposée sur toute l’adaptation remake commencée il y a 10 ans. Vraiment de loin. ça m'a tellement ravie. Les deux premières saison de Crystal ils avaient tenté une 3d super laide (pire idée) même si le reste me plaisait bien. Passer sur le format film à partir d'Eternal c'était cool, et mieux animé mais c'était assez banal et les équipes étaient un peu reparti sur un chara design plus proche du premier anime alors que le but de base était d'être plus fidèle au trait de Takeuchi. (puis j'aime pas l'arc 4)
En tout cas c'est dans Cosmos qu'ils ont le plus réussi leur idée de faire un mix entre la manga et l'anime des 90's. En plus du fait que ça soit un point final et qu'on ait enfin une fin fidèle au manga (même si j'aime aussi beaucoup la fin de Sailor Stars), il y a pour la première fois des références aussi au premier animé dans l'animation (les musiques, la réal des openning des deux parties évidemment, mais surtout et ça j'ai beaucoup apprécié, la réal s'inspire sur certaine scènes d'actions de la réal de Kunihiko Ikuhara : scènes violentes en théâtre d'ombres, ombres noires sous fond rouge, les mouvements du décors à l'entrée du château de Galaxia) en gardant l'esthétique générale très brillante et scintillante du remake. La Toei a mis 9 ans quand même à faire un truc qui est vraiment satisfaisant (mais c'est pas facile de refaire Sailor Moon aussi, et gloabelement Crystal a souffert du fait que le public tient beaucoup à la nostalgie et c'est un peu dommage). Y'a un montage super dynamique, beaucoup de rythme et de transitions super maitrisées pendant les combats, les attaques, les transformations sont super belles. Franchement un gros plaisir de pris. C'était évidemment impossible à mes yeux qu'il nous mettent pas Nagareboshi he et évidemment (c'était mon seul souhait) ça a été mis et même dans un remix techno (c'était très drôle). Bon c'est que du délire de fanbase mais ça fait plaisir de fou.
Puis de base j'aime beaucoup la fin du manga et l'évolution de Sailor Moon au fil du temps, le côté grand et vertigineux et l'action qui concerne tout l'univers et plus que la Terre.
j'ai kiffé, c'est pur comfort réussi
Interstella 5555: The 5tory of the 5ecret 5tar 5ystem (2003)
1 h 08 min. Sortie : 28 mai 2003 (France). Animation, Science-fiction, Musique
Long-métrage d'animation de Kazuhisa Takenouchi, Hirotoshi Rissen et Daisuke Nishio
Annotation :
je suis dans une grosse période Daft Punk en ce moment donc j'en ai profité pour regarder ce film
je suis plus team RAM même si il est un peu trop moins aimé sur SC à mes yeux, mais Discovery est évidemment un album exceptionnel, travailler avec Leiji Mastumoto pour ce film en plus c'est ce que j'appelle être trop stylé. Le film est trop bien, les séquences sur Nightvision et Voyager font partie des meilleures à mes yeux, les frissons quand Veridis Quo commence (et en plus c'est le climax du film). Le film est trop bien pensé pour l'album tout est super fluide (sauf un peu sur certaines transitions à l'image avec quelques fondus au noir faciles mais j'accepte puis ça a un côté rétro ; ou sur l'enchaînement de quelques sons qui sont un peu brutaux).
ça m'a donné le smile quoi
Paris Is Burning (1990)
1 h 17 min. Sortie : août 1991 (États-Unis). Société
Documentaire de Jennie Livingston
Redmill l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
juste une archive incroyable
"To be able to blend, that's what realness is. If you can pass the untrained eye, or even the trained eye, and not give away the fact that you're gay, that's when it's realness."
"Shade is : I don't tell you you're ugly, but I don't have to because you know you're ugly"
"Everybody wants to leave something behind them, some impression, some mark upon the world. And then you think... you've left a mark on the world... if you just get through it... and a few people remember your name. Then you left a mark. You don't have to bend the whole world. I think it's better to just enjoy it. Pay your dues. And enjoy it. If you shoot an arrow and it goes real high... hooray for you."
♡♡♡♡♡♡♡♡♡♡♡♡♡♡♡♡♡
Merci de ne pas quitter (2023)
Please Hold The Line
18 min. Sortie : 29 janvier 2023 (France). Drame
Court-métrage de Ce Ding Tan
Annotation :
court métrage malaisien pour le droit inconditionné à l'IGV
A Touch of Zen (1971)
Xia nü
3 h. Sortie : 30 juillet 1986 (France). Arts martiaux, Aventure, Drame
Film de King Hu
Redmill l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
la grosse claque
+ mon premier wu xia de l'année si on compte pas Iron Monkey que j'ai revu pour la 15e fois
toiles d'araignées, proies, digestion ; montagnes, nuages, vent ; et pas d'être humains encore. un fort un peu austère, un petit village et déjà impressionnée de ces premières minutes et première séquence par la manière qu'à la caméra de bouger. ça dézoome, part en panoramique et on a l'impression d'être un oeil. Un regard qui se déplace. Premier personnage et on lui passe à travers, dans une transition qui se fait vraiment peu et qui a rien de naturel. Les décors sont trop biens travaillés aussi.
L'attention générale portée au regard dans ce début de film. Celui du peintre écrivain ; celui de l'inconnu en gros plan qui annonce tout son mystère.
La maitrise technique. Rien d'autre. Juste, la maitrise.
La manière dont la caméra bouge, encore, ou même se fige. On incarne un regard. Chaque plan est incarné. Les jeux entre le rapprochement et l'éloignement, l'ombre et la lumière (toujours!), la spiritualité et la superstition. Les scènes de nuit, le feu, l'orage.
Là j'ai compris que c'est pas juste une incarnation du regard la caméra, elle est narratrice entièrement et on dirait qu'elle est vivante. Truc de fou. C'est trop bien fait. je sais pas comment le dire.
Dès le premier combat : les jeux d'apparitions et disparitions. Un montage t'as peur. Un découpage taillé, précis, magique, mercii putain. Les mouvements, coupés avant, repris après, ou gardés en entier. Percussions, bande sonore, niquel. Pure poésie.
Corruption impériale et moines bouddhistes (a touch of chán) au service de l'autodéfense.
Pile à la moitié : un plan en ralenti légèrement saccadé trop beau. oui ça doit être noté
Là aussi je comprends Zhang Yimou qui fait une référence dans Le Secret des Poignards volants.
L'action est poétique, avec des inserts de plan de nature, d'eau, de ciel? en pleins combat
La mise en scène de la nuit encore, de l'ombre. Et la nature partout, les paysages.
Et putain ce film est trop magnifique. Et merci King Hu d'avoir quitté la Shaw Brothers c'est ce qu'on appelle faire un bon choix de carrière. Choisir comment raconter une histoire. Comment utiliser le langage du cinéma (no shame sur la SB mais un peu quand même).
Un final qui est juste un délice et qui arrive à être encore inattendu. Négatifs et Bouddha qui pointe du doigt. Bouche bée rien à dire, rien à faire.
Soleil Ô (1967)
1 h 44 min. Sortie : 4 janvier 1973. Drame
Film de Med Hondo
Redmill l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
France tout juste pré-68, "la droite est antipathique, la gauche est peu révolutionnaire, trop peu révolutionnaire". Med Hondo en dresse un portrait. Racisme, chrétienté, suprémacisme bien implanté dans l'organisation sociale, le religieux, le moral. Et hypocrite pour un pays qui se prétend "pays de la liberté". Les politiques et ambassadeurs africains ne sont pas laissés de côté non plus dans leur corruption et leur affaire d'intérêt avec l'Europe et les (ex)colons. Et le syndicalisme de gauche, la gauche ouvrière, les révoltes étudiantes non plus : oubli total des ouvriers immigrés, qui constitue pourtant un prolétariat spécifique, mal logé, exclu du marché du travail ou déclassé.
"Douce France, je viens chez toi, je viens chez moi." Un homme arrive en France depuis la Mauritanie, chercher du travail, habiter dans ce qui était son propre ancien Etat. Intérieur à la politique française et ses frontières. Traverse l'océan, prends le train. Mais aucun accueil à l'arrivée, aucune sympathie ou bienvenue, seulement altérité, déshumanisation. "Douce France, [...] je te donne le salut de l'Afrique." Extérieur au monde blanc et ses frontières.
Med Hondo est trop fort : avec un budget ridicule il fait une grande proposition artistique, utilise même de l'animation stop motion, travaille la bande son avec beaucoup de mélanges sonores, de chants aux bruits d'animaux, des explosions aux chuchotements, des cris aux tic tac d'horloges ; une attention aux regards, aux détails avec beaucoup de gros plans ou de zoom ; et une démonstration de la solitude de cet homme qui déambule dans Paris et découvre de plus en plus perdu la manière dont les blancs le traite.
Y'a toute cette partie fiction. Mais y'a aussi toute une partie qui crée une pensée, de travail militant, d'expression politique. Tout ça est entremêlé aussi avec des séquences symboliques très théâtrales, sur les violences coloniales et les csqc du colonialisme sur le collectif. C'est une œuvre complète. Fiction essai sur la France (post)coloniale et le racisme qui la structure, les peurs qui se créent dans la société française ("invasion noire" est l'ancien "grand remplacement"). La France est un cauchemar pour les immigrés. Et ça n'a pas changé ajd.
"Tout contact est intérêt, tout dialogue est marchandise, toute aide est investissement, tout don est rapport futur, toute vérité est monnayable. L'homme crève dans vos yeux ouverts. Annihilée, bafouée, rejetée, Afrique, Afrique, Afrique, Afrique, Afrique...."
Le Cuirassé Potemkine (1925)
Bronenosets Potemkin
1 h 15 min. Sortie : 12 novembre 1926 (France). Muet, Drame, Historique
Film de Sergueï Eisenstein
Annotation :
10 ans que j'ai ce film, j'étais un bb cinéphile au collège et après que ma prof de français m'ait donné un petit livre sur l'histoire du cinéma qui m'a changé la vie je télécharge ce film, 10 ans et presque 11 même, que je me dit : faut le regarder pour l'histoire. Et là j'ai sauté le pas avec le taux de neurones suffisant pour comprendre les enjeux de ce film (je l'avais pas à 14 ans) et j'ai je crois bien débloqué une nouvelle passion en moi et en plus ça me fait rire
1925 on est 1 an après la mort de Lénine déjà
Passionnant comment ce film filme la masse et propose une esthétique du collectif : c'est pas une foule désorganisée, y'a une direction choisie ; qui est d'abord illustré souvent sur la proue du bateau et sa composition triangulaire - la composition triangulaire revenant souvent et notamment sur le port d'Odessa autour du marin mort héroisé en martyr de la révolution. Elle apparait et disparait à plusieurs moment simultanément par l'utilisation d'un fondu. y'a une mise en image du "tous pour un", on est un collectif ; y'a même pas de personnage principal.
Intéressant sur la place des femmes, qui n'apparaissent qu'à la moitié du film une fois les marins arrivés au port. Elles sont dans le deuil, le recueillement, et la motivation/espoir. Montrées du côté de l'émotion, mais cette émotion a une force et une utilité révolutionnaire. Sans les femmes pas de révolution. Notamment aussi parce qu'elle sont ramenées à un rôle (symbolique et explicite) maternel (ce qui est aussi le plus gros des conservatisme, c intéressant à noter) : elles portent l'avenir de la Russie par la possibilité de la gestation et l'enfantement ; c'est pas pour rien que
- quand l'armée tsariste débarque et tue un fils (patriotisme symbolique à noter aussi) : ce sont des mères qui s'opposent et tiennent tête à l'armée, alors que tout le monde fuit
- la femme qui fera tomber son landau est tuée au niveau du ventre + en faisant tomber le landau dans ce super moche travelling avant en plongé (but c'est le premier waou) elle réveille les canons qui détruisent les monuments tsaristes, l'ancien monde, et appelle donc au régicide.
Pauvres Créatures (2023)
Poor Things
2 h 21 min. Sortie : 17 janvier 2024 (France). Comédie, Drame, Fantastique
Film de Yórgos Lánthimos
Annotation :
foda-se Yórgos il a dit les pasteis c'est du flan au sucre
c'est vraiment sublime en terme d'image, grosse réussite à ce niveau là, le travail est merveilleux je vais même pas dire quelque chose là dessus tellement que c'est évident les images elles se sont imprégnées dans mon cerveau
ça brasse beaucoup de thèmes et propose un conte très libre : comment occuper sa vie, la curiosité, le refus d'être contrainte dans ses expériences, ses déplacements, la manière même de mouvoir son corps, la découverte absolue du monde et de soi, sans limites. Pour ça, c'est aussi un conte féministe et je trouve ça pas mal réussi, même si ça m'énerve le faux prisme sexpositif au début particulièrement. Mais y'a une recherche très philo en fond sur la vie, qu'est-ce-que grandir, et surtout grandir en refusant une norme arbitraire comme contrainte. Avec aussi bcp d'ironie.
l'univers monstrueux me plait beaucoup, ce genre de cabinet de curiosité scientifique, le questionnement autour du normal, du dégoutant, du bizarre ; j'aime beaucoup. Et j'aime beaucoup comment le seul lieu où on retrouve ce marginal / cette anormalité (en dehors de la maison Baxter et du personnage de Bella), c'est dans la maison close et ses clients.
je regrette un peu la superficialité de certains passages : les "socialistes" sont nommés, mais la lutte est jamais montrée et c'est frustrant, parce qu'en dehors du féminisme, sur la question sociale plus large c'est assez absent, ça apparait rapidement dans les conditions de travail dans la maison close (sur qui détient les moyens de production) mais ça reste trop léger et superficiel pour "l'appui" qui est mis dessus. Et globalement je trouve le film pas assez poussé dans son projet d'épopée bizarroïde (en dehors de l'esthétique visuelle).
Emma Stone performance incroyable aussi (pas sa première mais qd mm) ♡
sur le nom Bella : directement pensée à travers le regard masculin (les rappels de sa beauté font bizarre au début qd mm..) s'en émancipe constamment (à nuancer) mais en choisissant ce parti pris de la beauté ça rate l'occasion de la remettre en ? réellement et de proposer une esthétique du laid (dont fait parti l'anormal et qui est déjà présente dans le film) et de sortir du prisme masculin imposé par le film. Et j'ai pas arrêté de penser à la Belle et la Bête et comment elle incarne les deux aussi. (même si pas assez Bête?) et j'ai trouvé ça beau.
Time and Tide (2000)
Sun lau Ngac lau
1 h 53 min. Sortie : 12 décembre 2001 (France). Action, Policier, Thriller
Film de Tsui Hark
Annotation :
on sent la vibe inspirée du heroic bloodshed à la John Woo et comment gloablement ça a inspiré le film policier HK, et le petit côté WKW (Fallen Angels notamment qui s'inscrit aussi dans le polar) avec le personnage principal qui se pose des questions existentielles en voix-off en mode poétique tavu ; auxquels Tsui Hark rajoute beaucoup d'intensité dans l'image : transition en pétard dans tous les sens, gammes de couleurs très larges, des ambiances très bleutés et sombres à l'orange acre et au plan tout vert de vert, caméra qui va dans tous les sens. Y'a vraiment du bon, ça a le potentiel pour me plaire mais ça devient très vite très fourre-tout et le scénario qui est pas incroyable de base devient aussi très brouillon. J'aime bien quand même la liberté qu'il se garde dans ce film, mais l'adrénaline lui fait défaut à mes yeux, pas assez clair, va trop dans tous les sens, pas assez précis dans ses intentions.
aussi j'ai bien noté la culture du viol dès le début du film, y'a une certaine misogynie assumée (les inspi John Woo en sont peut-être la source d'ailleurs aussi) et on rompiche fort
la confrontation entre les deux mecs est super raté et j'en ai pas vraiment vu ni les raisons ni les enjeux, et c'est probablement là que le film se rate puisque c'est censé être son coeur. C'est ce qui fait aussi que c'est plus de la vibe visuelle et du plaisir de faire du visuel plutôt que celui de faire vraiment un film.
ça m'a fait pensé à Infernal Affairs, sort juste 2 ans plus tard et qui a de petites incohérences mais qui est beaucoup plus clair dans son sujet et qui arrive à mettre une vraie tension entre les deux personnages, avec plus de retenue dans le style. Time and Tide c'est le gros bof, entre le polar des années 90 et celui des année 2000, c'est la transition pas folle mais avec beaucoup (trop) d'idée. Mais il sait bien filmer l'action et la scène au milieu des grands bâtiments d'habitation est vachement bien faite, avec caméra subjective, caméra embarquée, jeu de placement et courses poursuites.
2084 (1984)
10 min. Sortie : 1984 (France).
Court-métrage de Chris Marker
Annotation :
9'46 min de réflexion sur l'évolution sociale et syndicale, juste la démarche artistique/politique/numérique de Chris Marker me passionne de base
en 1984 (en plus de la référence évidente à Orwell) ça fait 100 ans qu'existe en France la loi Waldeck-Rousseau autorisant la création de syndicat, Chris Marker propose alors un court-métrage vidéo (comme il était attaché au terme de vidéo) pour le futur, le 2ème centenaire de cette loi, en 2084.
Où on en est dans 100 ans ? (la question qu'il se pose)
A partir d'un programme informatique qu'il imagine programmer sur un ordi pour 2084, se dénouent 3 hypothèses :
- hypothèse grise : c'est l'hypothèse crise. (mon homme) Crise dont on ne sort pas (je paraphrase) et difficulté à penser l'avenir. Risque d'explosion sociale ou nucléaire (dont personne ne survivrai). Société qui a peur et qui cherche l'équilibre, s'en remet forcément à l'Etat ; ça demande par conséquent un Etat fort et présent. (qui n'est pas encore fascisme). Le syndicalisme est puissant puisqu'il se propose en tant que force de discussion principale avec le gouvernement, au final il reste ce qu'il est aujourd'hui : cultive la tradition syndicale de la lutte et de la révolution même si elle n'est plus dans ses projets ; garanti emploi et confort dans la crise ou cherche à le garantir ; s'organise en meetings, congrès, trucs chiants qui parlent pas.
- hypothèses noire : celle du fascisme ou du stalinisme OU ce qui serait du nouveau, celle de la technique comme idéologie cad la technologie. Les dirigeants politiques sont appelés techno-totalitaires et le syndicalisme est mort à l'an 2000. Presse libre n'existe plus et il décrit en somme ce qu'on appellerai aujourd'hui une forme de soumission à l'algorithme dans le mode de consommation que nous offre les nouvelles technologies.
- hypothèses bleue : la seule plutôt positive puisqu'elle espère que les technologies (dont Chris est passionné) opèrent une vraie transformation du monde et une lutte dans de nouveau termes. Les syndicats ne se poseraient ni en principaux acteurs de la lutte ni comme ayant une parole sacrée mais comme une force de lien et de mise en relation entre différents groupes sociaux, et au service d'une information libre et un accès égal. Émancipation à travers le pouvoir qu'offre le progrès technique (on y est loin).
Daguerréotypes (1975)
1 h 20 min. Sortie : 29 novembre 1976 (France).
Documentaire TV de Agnès Varda
Annotation :
cette capacité à filmer les gens ♡
Vermines (2023)
1 h 46 min. Sortie : 27 décembre 2023. Épouvante-Horreur
Film de Sébastien Vaniček
Annotation :
un bon film avec de bonnes idées et l'épouvante-insecte est bien faite. Beaucoup d'ambition. On ressent juste un peu trop un côté cheap dans l'écriture, ou peut-être pas cheap mais plus type sketch internet / FloBert (littéralement le scénariste, avec le réal) alors que le film se veut vraiment dramatique dans ses enjeux (pour moi) : les discussions inutiles entre personnages, champs contre-champs trop longs pour rien dire... Et Jérôme Niel est difficile à prendre au sérieux (jeu à revoir ou image comique qui lui colle trop à la peau? ou les deux? ou son personnage écrit comme aussi un peu trop comique par rapport au reste?).
Sinon, y'a une bonne ambiance sonore, qui devient de plus en plus envahissante au fur et à mesure du film (mais des fois on entend pas bien les dialogues - ça fait parti du côté un peu "cheap" d'ailleurs) et la BO rap qui accompagne certaines scènes est super cool. Bon montage aussi, bien rythmé, format clip un peu sur certains sons et marche bien avec les scènes d'actions. Perte de rythme sur la fin quand même. Y'a une volonté de proposer une symbolique sociale : les vermines des immeubles (ses habitants), laissés-pour-comptes dans des conditions de vies précaires. ça aurait pu avoir une plus grande visée et être plus précis, surtout en faisant que la menace ne viennent pas de l'intérieur de l'immeuble (et d'une partie du monde lointaine et orientale? - c'est présenté comme ça - on sait pas où ni quand ça se passe l'introduction du film).
Titicut Follies (1967)
1 h 24 min. Sortie : 14 novembre 1993 (France).
Documentaire de Frederick Wiseman
Annotation :
très difficile à regarder comme film et je recommande pas spécialement
Fréderick Wiseman se pose en observateur et la démarche même est criticable : il entre nécessairement dans un rapport d'objectivation. Il se place en plus en observateur quasi invisible puisqu'il ne fait aucun commentaire. Les sciences sociales le font déjà puisque l'objectivation leur est corrélée mais le rôle de l'image ici le pousse encore plus, puisque que les prisonniers/internés psy sont représentés aussi dans le spectacle qu'il peuvent susciter (mais Wiseman le sait aussi, et ça se sent ; ouvrir et finir le film par le spectacle - "Titicus Follies" - organisé par la prison est aussi une preuve de cette conscience). j'ai pensé à Foucault (la rapport au savoir dans les sciences sociales et la thématique de l'enfermement et de l'internement qui est au centre ici puisque ce sont des prisonniers psychiatrisés). Et Wiseman se range dans un courant anti-psy ça se sent.
Le dispositif de la prison rejoint celui de la psychiatrie et crée un double système d'enfermement et de contrainte : la première issue est déjà de pouvoir retourner en prison ordinaire - ce que désire notamment un détenu, renvoyé continuellement par l'institution médicale au diag de psychotique paranoiaque incapable de former une pensée claire. Ils sont en même temps patient (mais ça suppose que le but de la psychiatrie est de prendre soin et c'est pas mon avis) et en même temps ennemis sociaux à punir. Et ça appelle tout un arsenal d'Etat spécifique, entre prison et asile - même si ces deux systèmes ont des similarités, notamment l'altérisation et l'enfermement - malgré des finalités différentes - la prison qui a pour but, a priori, la réinsertion (après la "correction") et l'asile qui a pour but le maintient à l'écart (sauf si normalisation possible).
Mais j'ai pas pu tout regarder. Détenus continuellement nus, traitement humiliant, déshumanisant et déshumanisé, voyeurisme. C'est ce que cherche à montrer Wiseman de toute façon (mais le voyeurisme vient de lui!). ça appelle vraiment la question : peut-on tout montrer ? parce que la déshumanisation de ces hommes est en plus opérée par la caméra, elle rajoute une dimension à la déshumanisation effective de ces prisonniers par l'Etat. Même si Wiseman a une démarche militante nécessaire. De toute façon ça en dit toujours plus sur nous et notre rapports aux autres, au savoir, à l'empathie que sur le docu en lui-même mais quand même
Onibaba, les tueuses (1964)
Onibaba
1 h 45 min. Sortie : 29 janvier 1966 (France). Drame, Épouvante-Horreur
Film de Kaneto Shindō
Annotation :
vie dans les marges : cabanes perdues dans les hautes herbes (coupantes, en plus) ; lieu d'errance pour les déserteurs de la guerre aussi, étang (ou rivière?) qui avale, enlise, noie, tue. aucune contextualisation spéciale, mise à par le trou
le trou : t'y tombe t'y meurs, espace cadavérique, un genre de lieu de dépérissement collectif et de l'âme, d'un truc qui t'aspire là?, seul pouvoir de la marge au début (seules la vieille et la belle fille connaissent son emplacement et y mènent leurs victimes plus fortunées). "Rest in Peace in this hole. You have friends here. You made other die. Now it's your turn." dixit la vieille qui l'utilise comme un espace de vengeance sociale aussi ; mais devient un miroir et un espace où elle déambule trop facilement (qd elle descend avec la corde) + est-ce-qu'elle y survit à la fin?
sur la guerre : crée un appauvrissement social et un ressentiment populaire (loin de la logique de la droiture et de la figure nationaliste du samurai) (mais le film ne propose pas non plus un propos social, Shindô prends une posture assez extérieure, il dresse plus un portrait des passions humaines qu'il élabore un portrait social)
fin du film et masque de Hannya et démon Oni : "tu trouverai mon visage trop beau" (les passions terrestres sont destructrices et attrayantes), le vrai démon se cache derrière le masque, basique ; punition des passions qui se retourne contre soi. masque qui colle à la peau et la démasque donc.
répétition de la hantise (onibaba vient hanter deux fois sa belle fille) jusqu'à l'orage - maîtrise INCROYABLE du contraste et du jeu de lumière/ombre à l'image - qui apparaît d'abord comme un petit raté (on s’attendait à un grand retournement, mais en fait il s'opère plus lentement, il laisse un peu de temps avant de dénouer son film dans le châtiment de la vieille).
(j'aime comment au début Onibaba pose un jugement moral sur sa belle fille, pas parce qu'elle pense que c'est réellement immoral, mais parce qu'elle a besoin d'elle, par égoisme.)
Sinon : utilisation du décors et travail sonore merveilleux, décors très sobre mais très vivant, respire, souffle, tremble, le genre de jazz, les percussions. Le son fait vivre le décors. et décors très théâtral (la lune<3), lieu de secrets, de manipulations, mensonges, envies, attachements, intérêts.
utilisation de l'ombre, et les ombres des herbes omg ; très beau travail du contraste globalement
Saltburn (2023)
2 h 07 min. Sortie : 22 décembre 2023 (France). Drame, Thriller
Film de Emerald Fennell
Annotation :
a posterori plus j'y pense plus je l'apprécie - mais j'oublie aussi les choses qui m'ont le moins plu ou marqué. Globalement manque de finesse par moment. Je pensais pareil dans Promising Young Woman et y'a les même effets dans le scénario de Killing Eve. Genre ça vient avec des gros sabots. Mais c'est pas spééécialement dérangeant. Et ça reste surprenant.
belle image etc mais c'est pas ce qui m'a le plus intéressée
pas un eat the rich, se fait passer pour au début, mais ça parle pas de lutte des classes : ou alors Fennell est très très loin du marxisme. Oliver c'est la classe moyenne pavillonnaire, ne vit pas dans la richesse ni l'ostentation, mais il n'est pas non plus de milieu populaire. C'est un film sur le désir et c'est matérialisé notamment par son désir pour Felix (surprise de Jacob Elordi). Je trouve ça super bien fait la dessus en fait. Ambiance malaise et tout j'aime bien, ça illustre à mes yeux les tensions entre la valeur travail / mérite (qui selon la pensée bourgeoise sont individuelles et ne dépendent pas de l'héritage, même si c'est un héritage social qui est en jeu) contre la valeur héritage (innée par le sang, la filiation) de l'aristocratie. C'est un peu bourgeois vs royalistes en fait
mais ouais je trouve ça intéressant et bien fait, et questionne bien le désir que provoque le pouvoir, la possession et l'oisiveté ; l'amour et l'envie qu'on ressent pour ; et c'est incarné je trouve chez les bons rôles sociaux (classe moyenne - en fait la classe d'Oliver est très peu précisé et ça me saoule un peu et comme il ment dessus en plus c'est pas très clair comme histoire - mais on va dire pensée bourgeoise en tout cas valeur mérite vs aristocratique valeur de sang)
Get Out (2017)
1 h 43 min. Sortie : 3 mai 2017 (France). Thriller, Épouvante-Horreur
Film de Jordan Peele
Redmill a mis 6/10.
Annotation :
01/02
trop bien comme film (que j'ai bien sous noté l'époque)
parallèles à Nope et la question du spectacle, de la mise en abîme, de l'écran : Chris est photographe, rôle de l'image dans la connaissance de soi et l'expression de soi (libère momentanément les trépanés), et en même temps écran (dans l'hypnose) qui éloigne de soi et dont on devient propre spectateur ("gouffre de l'oubli"). C'est différent dans Nope (interroge le rapport entre l'écran et le spectateur/ le degré d'acceptation d'atrocité/ la volonté d'être diverti ou servi d'images/ le désir de capturer l'intense, l'image parfaite, le spectaculaire) mais je me souvenais pas que ces idées (image/écran, spectateur) était déjà présentes ici.
prends pour cible principale l'anti-racisme de façade du libéralisme, interroge le rapport des blancs aux corps noirs (essentialisme, objectivation), la fétichisation qui est super bien traitée, "je veux voir ce que tu vois" (notion de "gaze"), la question de la caution/du token, et tacle au monde de l'art aussi (personnage du galeriste)
Yannick (2023)
1 h 07 min. Sortie : 2 août 2023. Comédie
Film de Quentin Dupieux (Mr. Oizo)
Annotation :
j'ai trouvé ça fun, y'a un côté émouvant sur le travail de création dans lequel s'engage Yannick. fun fact premier film de Quentin Dupieux que je regarde et oui bouh
Joyland (2022)
2 h 08 min. Sortie : 28 décembre 2022 (France). Drame, Romance
Film de Saim Sadiq
Annotation :
très beau film, ça prends le temps de s'installer et de se développer. décortique une famille assaillie par les obligations sociales, les attentes comportementales. lecture du patriarcat et de la transphobie ; la place qui est accordée à ces femmes et comment elle est limitée. y'a une quête de liberté qui grandit, au fur et à mesure, chez certains personnages (notamment les femmes), et les hommes (à l'exception du personnage principal) viennent sans cesse la saper et remettre en place la structure sociale.
la place du vert et du rouge dans les couleurs
je pensais qu'il serais plus joyeux!! mais le titre est ironique du coup
y'avait des beaux plans avec une jolie composition de l'image
réal à suivre me tarde de la voir la suite
Sarraounia (1986)
2 h 01 min. Sortie : 26 novembre 1986. Drame, Historique, Guerre
Film de Med Hondo
Annotation :
adaptation du roman de Mamani Abdoulaye, "Sarraounia : Le drame de la reine magicienne", retrace une partie de l'histoire de la mission Voulet-Chanoine et de l'opposition armée de Sarraounia, reine des Azna. Les seules sources de cette histoire on été celles d'un ancien Lieutenant (Joalland, aussi personnage dans le film) sur la mission, et la tradition orale au Niger, tradition avec laquelle renoue Manami Abdoulaye puis Med Hondo, contre les récits coloniaux.
Grands tableaux en extérieur avec beaucoup de figurants. C'était super intéressant à voir, rien que pour connaître le déroulé de cette mission particulièrement horrible que le gouvernement colonial français a même tenté d'arrêter.
Les Demoiselles de Rochefort (1967)
2 h 05 min. Sortie : 8 mars 1967. Comédie dramatique, Comédie musicale, Romance
Film de Jacques Demy
Annotation :
rattrapage de classique, c'est juste beau et bien fait, y'a quelque chose d'iréel/onirique dans les croisements et les aspirations des personnages, et c'est super vivant comme film. c'est fluide, bien exécuté; les costumes ! les couleurs, bref comédie musicale shit, Jacques Demy est trop fort. du chant, de l'amour et des hasards (très prévisibles), des grandes scènes en extérieur, du mouvements dans chaque coin de rue, de la très belle mise en scène avec un côté spectacle / théatre (jeux avec hors-champ, rideaux, représentations, public), et Gene Kelly bieeeen trop vieux pour Françoise Dorléac !!
The Woman King (2022)
2 h 15 min. Sortie : 28 septembre 2022 (France). Drame, Historique
Film de Gina Prince-Bythewood
Annotation :
inspiré très librement de fait réels, ça reste un bon divertissement, avec une petite perte de rythme au milieu et le film reste très américain, mais c'est super frais/rafraichissant à voir. Je pense qu'il y a assez peu de CGI - du moins, elle saute pas aux yeux - les chorégraphies sont super et on apprécie vraiment les mouvements. Il y a une artiste martiale que j'aime bien en plus dedans (Shaina West) et y'a une bonne mise en scène de combat donc c'est cool on peut vraiment les apprécié. Mouvements complets, montage pas haché. Et Viola Davis a une prestance incroyable + le titre spoil la fin du film lol?
Le Peuple Loup (2020)
Wolfwalkers
1 h 40 min. Sortie : 20 octobre 2021 (France). Fantastique, Aventure, Animation
Long-métrage d'animation de Tomm Moore et Ross Stewart
Annotation :
tellement joli comme histoire, moi aussi j'ai envie de vivre avec les loups :(
contexte du mi 17e siècle intéressant car c'est la période dans l'histoire européenne où les idées cartésienne de mécanisme, de cogito apparaissent et où la place de l'homme est repensée par rapport aux animaux (mis en bloc uniforme) : révolution scientifique qui va avec humanisme et rationalisme. et c'est intéressant d'y voir dans le film comment la cité est cloisonnée sur elle même, grise, fade, géométrique.
Inu-Oh (2022)
1 h 38 min. Sortie : 23 novembre 2022 (France). Animation, Biopic, Musique
Long-métrage d'animation de Masaaki Yuasa
Redmill l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
je suis partie avec un mauvais a priori parce que Yuasa m'a beaucoup saoulée ou déçue (surtout pour Mind Game en fait) mais au final ça m'a trop ravie Inu-Oh. C'est une trop belle histoire. Parle de création, de liberté artistique, d'amitié. Avec un côté théâtre spectacle musical auquel je m'attendais pas. Biwa et théâtre Nô revisités. Parle de marginalité / de non-validité (handicap, malformations) et même transgression de genre, l'interprète de Inu-Oh est trans/non binaire et le personnage de Tomona adopte une expression de genre très libre et fluide.
Marginaux et artistes liés à une malédiction, malédiction liée à la convoitise, l’appât du gain, le recherche de pouvoir et de célébrité d'un mec qui rêvait d'être le seul artiste célèbre et reconnu de son époque.
Sur le travail de l'image, de dessin, de l'animation Yuasa m'a toujours beaucoup impressionnée après. C'est peut-être pas le plus fou de ce côté là, mais dans sa globalité, dans tout ce qu'il montre et raconte dans ce film c'est pour moi le mieux réussi et le plus parlant. A partir du moment où le film devient plus musical ça perd peut-être aussi un peu en idées d'animation, c'est moins poussé. (peut-être) (mais j'ai aimé qu'on me chante des chansons)
"Je recueille la vie des esprits perdus"
Conte musical aussi sur le "ensemble", Tomoari, "j'ai un ami" et "nous existons ensemble".
+ 13/02
Kick-Heart (2013)
13 min. Sortie : 2012 (Japon). Animation, Action, Comédie
Court-métrage d'animation de Masaaki Yuasa
Annotation :
catch + bdsm + wtf
I Am Not Your Negro (2016)
1 h 33 min. Sortie : 10 mai 2017 (France). Historique, Société
Documentaire de Raoul Peck
Annotation :
merveilleuses lectures de James Baldwin, par Samuel L. Jackson ou Joeystarr pour la traduction française, les deux interprétations sont très bien.
illustrées par des interviews de Baldwin, des extraits de films, des images d'archives, des bouts d'histoire mais aussi des plus récentes et contemporaines à l'histoire américaine. réflexion sur l'histoire et son impact sur les population, la ségrégation, les violences, meurtres et massacres coloniaux, le suprémacisme blanc, le pouvoir ("le blanc est une métaphore du pouvoir") les figures politiques de Martin Luther King, Medgar Evans et Malcom X, à travers les écrits de Baldwin.
C'est un très bel hommage à cet auteur, penseur, et ça invite à le (re)lire.
"L'histoire n'est pas le passé. L'histoire est le présent."
♡
Heureux comme Lazzaro (2018)
Lazzaro Felice
2 h 07 min. Sortie : 7 novembre 2018 (France). Drame, Fantastique
Film de Alice Rohrwacher
Annotation :
j'ai tout pris 1er degré en même temps fascinant en même temps putain j'ai une boule au ventre pour les 10 prochaines années j'ai eu trop mal pour Lazzaro
rien compris au Saint, au loup, au saut dans le temps
c'était horrible à voir ça m'a détruit
from féodalité to capitalisme
tout un truc autour du miracle (ressuscite, saut dans le temps, truc avec le son et les musiques)
il se fond dans sa colline (sa cachette dans la colline, il est habillé avec les mêmes couleurs : tout un truc autour de la nature etc)
ça m'a trop détruit c'est horrible
Les Parapluies de Cherbourg (1964)
1 h 31 min. Sortie : 19 février 1964. Drame, Comédie musicale, Romance
Film de Jacques Demy
Redmill l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
je fais partie de la team d'élite qui a aucun problème avec des films entièrement chantés ou des chansons à l'extrême, donc comment dire que en plus d'être un film magnifique (ces décors ?? ces couleurs ?? c'est impressionnant de beauté et de précision) j'ai kiffé mon moment.
C'est moins tradi que Les Demoiselles de Rochefort, moins convenu, plus percutant. Une meilleure prise de risque et un résultat moins générique (et qui forcément du coup, divise un peu plus!). Longs plans et grandes séquences. J'ai adoré
"On ne meurt d'amour qu'au cinéma" ; "Ce n'est pas la lassitude qui m'attriste c'est le silence"
nb : les regards cam !!