Carnet de Curiosités : Bulles 2024

Annotation :

Dès le début des premières planches j'ai profondément et inéluctablement détesté ce personnage féminin de film français ou de saison 3 de série U.S : fume quand c'est interdit, jette son mégot par la fenêtre car pourquoi pas ? Désagréable avec un chauffeur de taxi, ne cherche pas à comprendre la langue locale, carrément abandonne sa gamine de 14 piges sur un coup de tête tout ça au nom de la liberté, de la crise hippie de la quarantaine (aux résidus gothiques). Eurk.
En BD et en film français la liberté rime doivent avec l'égoïsme débridé, le tapage sur voie publique...

Comment alors après être capable de m'intéresser à son histoire ? Au prétexte jamais vu de la sirène morte ? À toute cette poésie dada forcée et qui ne prend jamais mais au contraire s'alourdit quand le rythme de voudrait enlevé mais ne parvient qu'à être hystérique ?
Dommage j'aimais bien le dessin et l'usage des couleurs expressives très blutchien.

Annotation :

Le texte documentaire et le dessin ne s'accordent pas. Ne dialoguent pas. Jamais. S'ils ne se contredisent pas pour autant ils n'avancent pas de concert, avec retours en arrière et spoilers. Les pages BD déboulent sans cohenrence, ne racontant de toute façon pas grand chose. Des gags potaches, de la vulgarité, du bruit sans sens. Si tant qu'à à la fin on ne comprend plus rien à la vie du peintre entre ses frasques, ses meurtres et ses arrestations, son évasion. Une vie magistrale digne de romans, oui on le sait, mais ici brouillée,brouillonnée et non à la façon d'un Faulkner ou d'un Simon, non non. Je les connais pourtant bien ces divers épisodes ultra-célèbres, c'est dire !

Car côté dessin, c'est n'imp', du Sfar des mauvais jours avec encore moins d'intérêt pour les proportions, les perspectives, les trognes et les tronches des vivants et des morts. Qu'importe si c'est un choix du dessineux, c'est moche et à vrai dire inutile... Loin de ce que Caravage mériterait. (Je pense au Rembrandt de Typex, pavé, bel œuvre.)

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Encore Baba Yaga. Elle (re)connaît un regain d'intérêt dans la BD récente. J'allais dire étrangement mais non, ça ne m'étonne pas : Chollet, Wick & cie ! Ce médium m'a toujours paru le plus à même de rendre à merveille, l'ambiance, l'atmosphère et la réalité des vieux contes : cruauté, méchanceté même, amertume d'une morale trop ancienne (je crois les mises à jour, comme celles du XIXe, nécessaires). Qui peuvent effrayer les petits. Des couleurs qui doivent alors être faussement joyeuses, saturées mais acides, passées, teintées toujours de vert épais. Le trait est tel que je l'aime, à savoir noir mais pas sale, d'un trait continu mais délié, varié, souple.

Bon la sorcière à grande tête ça fait très Chihiro ceci dit...

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Rigolo viteuf, le ton semi-burlesque n'est pas trop ma came.

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Je n'aime pas les Vikings. Enfin les vikings de la culture populaire, la série, Ragnar, les guerriers bourrins, le side cut, les gros buveurs de bières barbus bruyants. Fantasmes. Mais parjure comme le film The Northman joue surtout avec les vieilles histoires aux destins inéluctables.

Fin insoluble, la seule possible disais-je. Heureusement.

// Si le dessin possède un goût à l'ancienne dont les références ne me reviennent pas sur le moment, il y a d'une case l'autre des variations dans l'épaisseur du trait : un dessin zoomé ou au contraire réduit, qui me gênent l'oeil mais rien de bien méchant.

Annotation :

Je n'avais pas adhéré du tout à la Cité de Saturne, alors que c'était pile mon allée... étrangement, quelque chose de... cruel ? dans le dessin, dans le ton, un propos pas engageant, très violent sous ses faux airs de jolis bonhommes.

Mushishi much ? C'est brouillon car pas toujours clair dans son découpage. Je confonds les personnages et comme dans la Cité Saturne : sont-ils enfants ou adultes ?

Annotation :

Touchant, forcément... quoiqu'un peu facile. Et peut-être trop tôt ? Surtout, cela ouvre des portes à des fenêtres...

Notons que le dessin des combats me les rend pénibles à lire : tout y semble figé, au ralenti, sans poids ni violence.

Annotation :

Fin de l'arc. Weise la dorée sauvée en 3 cases et quelques paillettes, c'est décevant. Idem pour les retrouvailles des habitants ! Cela méritait au moins un chapitre, mélancolique à souhait, à part.

(Apprécié les deux derniers chapitres sur le golem et le dragon-île. Trop courts, comme de petites incartades aux faux relents de "hard-fantasy" qui pourraient esquisser un univers, son lore... hors des combats.)

Annotation :

La métaphore (allégorie) oscille entre le poétique avec des faux airs de Bilal, poissons flottant obligent et des atours de Brecht Evens, parfois et la lourdeur trop évidente.

Annotation :

(Encore une BD documentaire, autobiographique dont le fond est archi-intéressant et nécessaire mais le dessin est si fade, plat, blanc qu'on ne peut en attendre que neutralité. C'est-à-dire qu'au mieux peut-on en attendre qu'il soit fluide et n'entre pas en conflit avec le confort (non plaisir) de lecture... Celui de Maroger prend des tournures de Bagieu. Ou bien est-ce l'inverse ?
Dommage.

Et la note paraît alors toujours en décalage : trop basse, même pourrait-on croire injuste, méchante, cruelle vis-à-vis du propos et trop haute en regard d'autres qualités plus esthétiques. Étrangement je n'ai jamais ces scrupules face à des films à Oscars.

(Encore, comme dans éclore, la métaphore de la graine, de la pousse, des racines... facile, bateau. Cette image à force d'être utilisée dans toutes les BD en a totalement perdu sa force et est devenue, à mon goût... caduque !)

En exergue, Halimi qui irait pas mal de BD parues, lues ici, toujours : « On fabrique à la femme un destin : un destin biologique, un destin auquel aucune d’entre nous ne peut ou n’a le droit d’échapper. Notre destin à toutes, ici, c’est la maternité. »

*

« — Pas vraiment... j'ai posé "Lebensborn" sans réfléchir. Et plus j'avance plus je pense garder ce titre !
—  Ah mais NON ! C'est bien trop frontal !! et LAID !!! Tu ne peux pas mettre ce titre-là ! »

« Enfant, j'ai développé un imaginaire très fort sur ces grands-parents norvégiens. Je les imaginais à l'image de la bergère et du ramoneur dans "Le Roi et l'Oiseau". Jeunes, comme des enfants amoureux et fuyants.

Fuyant quelque chose de lourd ! »

«  La plus médiatique de ces enfants Lebensborn est Anni Frid, I'une des deux chanteuses du groupe suédois Abba (la brune). Elle est née en Norvège en novembre 1945, d'une liaison de sa mère avec un sergent allemand. Mais ostracisées dans leur village, mère et fille fuient en Suède, accompagnées de la grand-mère d'Anni. Sa mère décède à l'âge de 19 ans (suicide ou maladie, selon les sources), et elle sera dès lors élevée par sa grand-mère. »

Annotation :

Je me retrouve dans le statut de Marcus Landfall : oui bien sûr, Sattouf a toujours ce don pour raconter et cela glisse comme une lettre à la poste mais pour l'instant ce spin-off fait bonus (ne l'avais-je pas prévu dans mon annotation des derniers tomes ? hé hé), redite, superposé : le changement de POV n'apporte pas (encore ?) le retournement attendu. Au vrai, si Sattouf avait intégré ces chapitres aux premiers tomes cela ne changerait sans doute pas grand chose... et peut-être sont-ce les chutes du travail de cette époque ? Pour l'instant pas de nouvelles informations - on retrouve la Syrie dépréciée des premiers tomes, leurs tronches tordues, le père connard égoïste - et le petit Fadi, victime, passif, vu à distance.

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Longue auto-biographie sexuelle, avec ses contre-allées, ses chemins de traverse. Toutefois Mermilliod en fait trop, cherche la finesse, la délicatesse et parfois la poésie de la reconstruction. Le résultat est parfois pataud. Comme toujours face à ces BD si personnelles, tellement intimes et sans doute prophylactiques, réconciliatrices et balsamiques pour l'auteurice, je me sens un peu coi (pour ne pas dire con) ; "comme une poule
face à une clef à molette". Comme toujours face à ces BD si féminines, en tant qu'homme cela ne peut qu'être intéressant.

« C'était l'inverse de #notallmen, l'inverse de ces hommes qui, dès lors qu'on parlait de sexisme, le prenaient pour eux. Ceux qui clamaient n'avoir jamais rien fait de mal et s'attendaient à recevoir une médaille pour ça. »

« La sidération est, hélas la meilleure stratégie de survie. »

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"muh meta-vision"

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Répétitif. Trop de power-up pour qu'Isagi qui n'est clairement pas au niveau physique monstre des autres joueurs, puisse, via deus ex machina, soit-disant, les rattrape... À chaque chapitre donc son corps qui se divise en pièces de puzzles, ses yeux écarquillés, pupilles dilatées, brûlant d'un feu noir. Tout se lisse, s'aplanit tant tout est génial, monstrueux, national.

Pis cette "meta-vision" ce n'était pas déjà ce qu'il faisait avant ? Après ce sera quoi ? La vision quantique où il verra le ballon de Shrödinger et décide, en tant que joueur-observateur, comment la fonction d'onde s'effondre ?...

Annotation :

C'est sacrément mièvre tout de même et un brin hypocrite. Grosse bataille (finale ?) où l'on décapite, démembre, brûle à vif mais que le prince est bon, doux, juste, immaculé avec ses cheveux blancs... sans tomber dans le gore niais adolescent des seinen (déso' Berserk), il y a dans Arslân un paradoxe de ton.

Annotation :

« Dans les situations d'urgence, les gens normaux préfèrent se regrouper... et se sentent en sécurité à plusieurs. Moi, j'ai horreur de la foule. Je me sens mieux quand je suis tout seul. »

« Les secrets, les non-dits, les mystères conduisent toujours à l’irréparable. »

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« Les expériences…ça ne réussit pas toujours ! [...] Il faut parfois essuyer de nombreux échecs avant d’avoir la réponse à ses questions ! »

(« Frieren : Je déteste les oignons...
Stark : Donne-lui-en plus !
Fern : Bonne idée !
Frieren : Pitié... »)

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« Il n'y a rien de pire qu'une bataille... qu'on ne peut ni perdre ni gagner ! »

Les villes et les régions continuent de se suivre et de se ressembler. Les auteurs ne cherchent même pas à leur donner un tant soit peu de personnalité, d'architecture régionale distincte — zéro lore, 0 world building ; ni de saison, ni de climat — un coup au nord il fait froid, un coup non : le monde de Frieren à l'instar de son dessin de Tsukasa Abe (comme celui d'Arslan) est éthéré, sans chair, sans chaleur, sans texture.

Cela manque pour donner corps à toute cette mélancolie.

«  Nous les humains nous ne sommes pas éternels et à force de repousser les choses, on finit par passer à côté ! »

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Toujours sur cet équilibre précaire entre le farfelu, le loufoque barré, le too much et la blague de couilles.

[Je trouve ça très bien traduit. Je ne sais pas à quel point Sylvain Chollet adapte et change mais ça glisse, ça n'est pas daté et ça aide pas mal à rendre les farfeluries agréables]

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(en)FIN !

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Je suis persuadé que l'hypothèse de l'Humanité du futur qui s'ennuie était la première fin imaginée par l'auteur, tant elle est facile, remâchée, edgy, très seinen.

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Brouillon (hérissé) mais intéressant.

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Sans fin les mêmes atermoiements (ici itou) : peignez et sculptez bon sang de bonsoir ! Yaguchi en devient détestable à force, aussi sincères et pertinente soient-elles, de se poser des questions, caduques, et de tirer au flanc par peur d'échouer, volonté de trop bien faire. Mêmes remâchements qu'un Alice, au demeurant, à culpabiliser d'être égoïste — l'égoïsme dans les mangas étant de juste ne pas se faire rouler dessus... Trop de ronds de jambes et pas assez de coups de pinceau. Jamais des questions plastiques au demeurant.

Il y a quelque semaines 80 peintres contemporains exposaient à Orsay pour une journée inédite et unique. Se prennent-ils tous autant la tête ? J'en doute.

Annotation :

It grows on me, comme on dit. Bien envie de tenter l'animé : d'un côté l'ennui d'avoir une intrigue que je connais déjà et des dialogues sûrement hystériques, de l'autre côté une animation de qualité, les couleurs*, le rythme.

Bien souvent je n'ai eu que peu de goût ou d'intérêt pour les pages en couleurs des mangas : illustratives. Celles de Yukinobu Tatsu on un petit goût spécial, acidulé.


« Momo Ayase : Tu peux rester, mais oublie les blagues salaces !
Kinta Sakata : C'est promis, poil au kiki !  »

Annotation :

AiB aura été à son meilleur - pas bien haut - en s'éloignant d'Alice et ses atermoiements sans fin. Caricature ? parodie de la fin d'Evangelion ? Shinji-Alice sur sa chaise dans l'obscurité tandis que ses démons lui disent qu'il peut vivre ?

Dessin toujours aussi moche et fluctuant.

Annotation :

P'tite réf. à Gurren Lagann, l'air de rien. Ça faisait longtemps.