Carnet de Curiosités : Bulles 2025

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Il y a décalage entre l'intention du projet, j'imagine quelque chose d'à la fois élégant et de cinglant sur le modèle des romans épistolaires du XVIIe siècle et le résultat, un dessin gras aux gueules vilaines toutes en mâchoires hérité des années 1990, une écriture trop peu subtile et un ensemble bien pénible à lecture à ainsi mêler lettres et phylactères.

On pourrait presque dire que c'est Les Mémoires du dragon Dragon en version non pas péteuse mais prétentieuse.

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Idem.
Aucun souvenir du démon-épée.

« Ah, et je vous signale que j’ai pas l’intention de m’intégrer… Alors vous avez pas de m’adresser la parole, bande de déchets ! »

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Si je ne suis pas très déçu car franchement osef que Chainsaw Man soit là où qu'il soit très très fort contre les gros démons... j'atteins une sorte de saturation dans laquelle Fujimoto me semble s'être enfermé dans une certaine monotonie pour ne pas dire facilité de cynisme. Plus trop de surprises.

Denji malgré tout me fait toujours autant rire dans sa lositude si réaliste. L'ado en moi se sent reconnu !

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Mes commentaires se répètent mais que veut-on, Akutami persévère, signe et amplifie ce qui est, à mes yeux, sa faiblesse et malgré tout son originalité. À croire qu'il en avait marre de ce tournoi aux règles über-compliquées qui ne menait à rien ou même de son manga vu que de toute manière il finira dans quelques volumes alors pif paf pouf, on cabre, Kakashi revient vite fait mal fait. Comme d'hab donc je pane R, ça passe du coq à l'âne, on saute d'une scène à l'autre, les personnages — que j'ai toujours autant de mal à reconnaître lorsque bruns et dessinés en trois traits — apparaissent au milieu des cases sans prévenir...

Et ce combat (final ?), annoncé de loin, est loin de ceux de Hunter X Hunter, que j'imagine, encore une fois, en être les modèles...

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Moins bordélique que le précédent mais mêmes reproches : too much visuellement, trop de dialogues, trop d'infos d'un coup.

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Ah mais comme Kagurabachi dans le post-shonen/proto-seinen c'est un melting-pot de déjà vu shonen, d'habitudes, de réflexes. Pffiou et comme ce dernier, ce premier tome est dense, rapide, foutraque, sans ambages, souvent pas clair, voire illisible dans sa baston... qui que quoi ? et à vrai dire dans ce méli-mélo de clichetons jetés à la face du lecteur un peu éreintant à la lecture. J'ai camé, écœuré, sur le dernier chapitre.

C'est que dans le dessin il y a du Tony Valente en moins clair, en moins frais. J'attends de voir si l'auteur parvient à décanter tout ça dans la suite.

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« Peut-être bien que la grande différence entre les deux sortes de monstres, c’est que les gentils monstres savent qu’ils sont des MONSTRES ! Alors que les méchants, eux, ne le savent pas, ET NE VEULENT PAS LE SAVOIR...»

« Le dessin, c’est grâce à lui que je comprends les choses. C’est un chouette mot « comprendre ». Ça veut dire « prendre avec soi », comme si on emportait quelque chose.»

«  Vous saurez que le pays est attaqué quand les puissants d’en haut se mettront à censurer la liberté d’expression. Aucun gouvernement n’a JAMAIS censuré les mensonges. Par contre, ils essaieront toujours de censurer la vérité. »

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Énième variation, retournement, réécriture - au choix - de la mythologie grecque. La saturation n'est pas loin. SAUF QUE ! Sauf que c'est plutôt réussi, fin sans être fade et avec un très chouette univers visuel. Il donne envie d'en voir plus, sous la forme d'autres BD, d'un livret d'illustration, d'animations... d'un jeu...

Contrairement à ce que j'ai trop souvent lu ici par des faquins snobinards qui n'ont pas lu les mythes, allez au mieux Ovide ! mais leurs racontages, leur récits par des intermédiaires, il serait illusoire de croire que l'on puisse "trahir" la mythologie. Chaque période, chaque ville avait son propre canon. Non, les pièces du XVIIIe siècle, la poésie du XIXe, le cinéma des années 60 ou les séries des 90's, les délires SF ne sont pas plus "fidèles" que ces réécritures récentes. Hybride, élastique, déformons là à volonté !

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Très appréciable, à la fin, un petit carnet de croquis qui tient du nano-artbook et explicite les sources d'inspirations, internationales, et qui vont donc au-delà d'un simple néo-orientalisme basique dans une sorte de joyeux melting-pot cohérent :

« Le kiosque osseux d’Hadès s’inspire de la Casa Montserrat de Manuel Sayrach (Barcelone, Espagne) et du temple Wat Rong Khun de Chalermchai Kositpipat (Chiang Rai, Thaïlande). On y trouve également une influence du travail de Moebius, François Schuiten et Killian Eng. »

« La coiffe princière d’Eurydice, ornée de gravures grecques antiques, s’inspire des kokochniks russes. Les costumes du convoi se basent sur les tenues d’apparat de la haute société kazakhe du XIIIe siècle, d’après la série Kazakh Khanate – Golden Throne de Rustem Abdrashev et le film Tomiris de Akan Satayev. »

« Le convoi du prince prend pour emblème l’abeille, en référence au Aristée mythologique qui agresse Eurydice. Il était impératif que les costumes de ce peuple soient radicalement différents de ceux de la cité : ils donnent donc une place centrale aux tissus et aux bijoux, il fallait aussi que le convoi soit adapté à la traversée du désert. IL emprunte donc aux modes de déplacement des peuples mongols et kazakhs du XIIIe siècle (palanquins, yourtes, chameaux…) »

« Galatée incarne les canons de beauté modernes. Son design s’inspire des travaux du sculpteur sur papier français Éric Joisel. »

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Je ne connais pas du tout Hugo tout seul, ou alors viteuf de nom et encore je confonds peut-être avec un autre. Il n'a pas eu de gros drama, non ?

Très vite agacé par la fausse naïveté, le côté sous-Fabcaro ou plutôt ses épigones du genre Salade Caesar ou Il faut pas prendre les cons pour des gens... (mais est-ce une influence ? Cet humour me semble surtout proto-boomer) puis, petit à petit, par petites touches (gauchistes) un certain attachement et parfois de la pertinence. Mais ça ressemble trop à de la BD du dimanche (Bref), et autres blogs d'il y a longtemps pour sortir du lot.

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{Lu en écoutant l'album Luminescent Creatures d'Ichiko Aoba, c'était de bon aloi, ton sur ton.}

C'est étrange. L'on pourrait comparer Bonbon à C&H, partant à ses dérivations mais cela ne
serait guère pertinent, ou à la marge. Nunuche en plus mélancolique.
Ce serait plutôt, en quelque sorte l'inverse du chat plus bas, rien du quotidien ou à peine, une sorte de douce étrangeté (qui serait l'inverse ou l'opposée de celle de Freud). D'ailleurs on y retrouve un peu de cet espace poétique, cosmos poétique évoqué un peu plus bas.

Trames, trichromie, légers dégradés, coins arrondis... qui évoquent les estampes.

Les bonbons sont parfois acides et peuvent piquer les langues sensibles.

*

« Ne t'inquiète pas, je suis avec toi. Les étoiles aussi t'accompagnent. Tout va bien se passer. »

« — Hé ! Tu t'en vas maintenant ?
— Oui.
— Rien oublié ? Tout le monde oublie. »

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Bravo Tébo, une BD sans blague de caca prout ! (bon, en vrai je base ma connaissance de l'œuvre voire du personnage à partir de l'Atelier Mastodonte, ce qui n'est probablement pas une source fiable...)

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Lourd... lourd... Richard est sûrement la pire part du Trondheimverse.

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Moi qui n'y connais pas grand chose en comics, même dans son sens le plus élargi, Jeff Lemire est l'un des rares noms que je connais et reconnais et ayant une vague idée de la bibliographie.

Comme le dit grosso modo une critique négative publiée ici, cela n'est pas aussi bien que le thème, l'univers, l'ambiance le laissaient présager. Un diptyque aurait-il à coup sûr permis une meilleure immersion dans ce monde car le récit va très vite, les personnages passent, trépassent. L'aspect polar est possiblement sous-exploité. Le dessin sans doute manque-t-il de finesse et de subtilité pour ce monde à la Moebius-Giger coloré. (c'est toute une vague de comics colorés mêlant des thématiques SF à des motifs fantasy, ou l'inverse. Je pense notamment à Oblivion Song)

Les passages psychédéliques qu'un Flying Lotus d'Ash n'aurait pas reniés agrippent, perturbent, font un coup mouche, un coup long feu.
En un mot un potentiel pas vraiment exploité.

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Enfin, ce manga qui fait le buzz. Le buzz au Japon ou juste sur certains forums, dans certains milieux de lecteurs de scans, je ne saurais le préciser...

Puis-je dire que c'est très très mal raconté ? Des flashbacks mal contenus, présentations expresses, peu d'action au début puis d'un coup coup d'accélérateur.

Le dessin quant à lui paraît très fin, très petit pour le format classique tankobon, comme si le mangaka avait travaillé sur un format plus grand que d'habitude pour le réduire ensuite à l'impression. Rarement sensible à ces histoires, là une version "prestige" grand format ne me déplairait pas.

Peu surpris de savoir l'auteur fan de Naruto (et de Chainsaw Man).

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J'en peux plus de cette historie de Jubi, de chakra, etc. Ça tourne en rond, ça ressasse les deux mêmes concepts et tous les méchants au vilain design clouté...
et le twist-deus ex machina pour faire de Boruto un fugitif semble déjà faire long feu — les gens comprennent et lorsqu'ils ne comprennent pas ils changent d'avis tout de même.

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L’auteur remercie ce que j’imagine être son épouse pour la « coloration » et les effets spéciaux. Or ces gris, ces dégradés Photoshop et ces affreux halos ressortis de 2002 lissent gâchent clairement le line noir, acéré, vif – Breccia, Toppi, peut-être Mignola sont passés par là – de l’auteur.
Trop de texte, cela manque d'arêtes ; les jeux de mise en page, intéressants, n'apportent pas grand chose à la narration. Il y avait pourtant quelque chose à faire avec l'imbrication des récits et les changements de point de vue.

*

« Comment se pouvait-il que l'homme, si puissant, si vertueux, si magnifique par certains aspects, puisse être également si abject et si mesquin ? Tantôt capable d'atteindre au sublime, tantôt habité par l'esprit du mal... »

« J'avais rencontré les hommes et, là aussi, comme avec les chiens, je découvrais leur cruauté. »

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PGT se love à mon sens dans deux catégories ou traditions purement japonaises. D’un côté la tranche de vie qui s’attarde sur de petits riens et en particulier sur la mémoire des gens et des lieux, des objets minimes en apparences, essentiels pour les cœurs ; domaine où l’on retrouve le fameux wabi sabi cet art de l'imperfection, l'ichigo ichie, le mottainai*, tout ce qui pousse au kintsugi ou aux mame-omocha et autres miniatures.
Les exemples ne me reviennent pas en tête mais Mushishi est à n’en pas douter le fleuron le plus célèbre.
De l’autre côté, la tradition de l’espace interstellaire poétique, celui du train pour la voie lactée où l’on fait fi de la gravité, du manque d’oxygène et des radiations. L’espace peut y être coloré, voire un grand ciel bleu et l’on passe, comme dans Super Mario Galaxy (bien entendu dérivations du Petit prince) , de planète en planète. La version kawaïi de Daï Daï Dark ?

Deux dimensions qui me parlent et m'attirent mais qui avec le temps me touchent de moins en moins...

* https://danslegris.com/fr/blogs/journal/what-is-mottainai-the-meaning-behind-the-japanese-philosophy-of-sustainability

*

« Quand quelque chose disparaît, qu'il soit détruit ou replacé... il reste toujours des sortes de fragments de sa forme originelle. [...] Tout ça forme alors un nouveau paysage dont se souviendront d'autres personnes; et je trouve que c'est une bonne chose !»

« — C’est mon travail de garder en mémoire ce qui a bel et bien existé. […] Non… je suis voyageur stellaire. Je me rends sur les planètes endormies pour préserver leurs cultures… archiver des documents, collecter des objets rares, et ainsi de suite. »

« Cela dit, tout n’est pas si triste… on voit d’autant mieux les étoiles… »

« Je vais être triste, en fin de compte. J’ai plus de livres que je ne pourrai jamais en lire... plein de choses que j’ai envie de faire… Dans le ciel comme dans l’eau et pourtant… Il suffit que je lâche sa main pour que tout devienne vide de sens. »

« Il préfère aller voir les gens et contempler avec eux les choses précieuses qu’ils gardaient enfermées dans un tiroir. »

« — La cote 412 c’est l’angélologie dans l’ancienne clasification Planetaria, non ?
— Vous le savez ?! Oui ! J’aime cette discipline. […] Le 623, c’est la poésie astronomique, je crois. Vous aimez ça ?[...] 623, ce sont les beaux-arts mathématiques. »

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Combien de BD et combien de mangas sur les chats ? TOUJOURS les mêmes scènes, les mêmes réflexions, la même douceur mièvre des petits minous mais qui savent griffer. Rien contre cette variation mais saturation.

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Trop pensé à Baudouin, mais comme en une caricature sans ironie, au premier degré, en quelque sorte l'idée que se font les gens de droite du "cinéma français" d'intello, (faussement) financé par leurs impôts. C'est peu lisible tant sur la forme avec les airs de croquis liquides mais sans les couleurs douces et pastel de Chicagoland et de La Fille de l'eau, que sur le fond avec une énième histoire de déchirure et un twist à peine compréhensible. J'aurais plus apprécié il y a quelques années, avec plus de patience peut-être de ma part dans l'affaire.

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C'est pile mon allée, ma came - j'aurais aimé - si j'avais été bédéiste - explorer ce type d'univers, cette enfance rêveuse, qui s'invente des histoires mais, comme l'a si bien montré Boulet, sans jamais partir de zéro (et moins idyllique ceci dit avec ses déceptions, ses coups durs, sa cruauté, voire sa violence pour certains, sa mélancolie déjà, pour moi tout du moins).

Sauf que impossible de ne pas voir Pico Bogue et sa verve, son répondant acide, jusque dans le dessin aquarellé et par rebond évidemment à C&H dont elle cite certaines planches iconiques, les arbres ourlés... Dès lors l'aspect intime, le côté autobiographique de sa jeunesse évoquée en introduction peine à convaincre. Ces instants figés dans la naphtaline du souvenir sonnent faux, factices, tissés du trope de l'enfant turbulent qui ne veut pas aller à l'école, préfère faire la buissonnière dans les arbres, fleur de gadoue. Bref, en un mot, une certaine familiarité pour ne pas dire complaisance et aucune surprise (personnalité ?).

« Je pense que nos souvenirs se rejoignent dans ce petit coboye dégourdi qui incarne les grandes vacances d'été, où les journées durent des semaines, où les jardins sont des prairies et le monde entier est tout neuf chaque matin. Je l'ai partagé dès le début parce que j'espérais que ceux qui le verraient le trouveraient familier. Parce qu'on a tous quelque part ce carton de photos oubliées et qu'en retrouvant ces instants figés, quelque chose en nous s'anime. »

« Recherchée dans cinq hameaux et deux lotissements : Pour extorsion de madeleines sur personne vulnérable et somnolente, insolence caractérisée envers un vieux pépé poilu pas si sourd que ça finalement, vol de cerises, de pommes, de fraises, de lapins, destruction de poulailler sans faire exprès, contrebande de têtards, mise en péril de petite sœur, commerce clandestin et recel de vieux chouinegomes. »

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J'aime bien le travail délicat, silencieux, mélancolique et contemplatif de Jon McNaught. Ce n'est pas grand chose en apparence mais cela fonctionne sans tambours ni trompettes — là où d'autres sur des exercices similaires se cassent les dents. Cela me fait toujours un peu de peine de voir les gens sur divers sites ne pas y être sensible.

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Très MAM sans surprise et plus que Borgès avec sa trop célèbre bibliothèque c'est à Perec que l'on pense. Il sera cité à la fin. S'amuser aux jeux cachés, anagrammes et autres. C'est de jouer en ce moment à Blue Prince qui m'oriente. On pensera également aux œuvres imaginaires — à réaliser — d'Édouard Levé, au Mal de Montano. On coudrait en lire certains, quitte à être, forcément, déçu...

« Le Grand Entrepôt des albums imaginaires renfermait toutes les couvertures des livres en attente de leur récit.
Un jour l'entrepôt brûla. Toutes les couvertures - fictions de fictions disparurent dans les flammes. Une formidable fumée blanche obscurcit le ciel de Babel à Alexandrie. Certains poètes avaient prédit cette non- catastrophe: elle n'était à leurs yeux que le juste retour du vain aux cendres. Des couvertures échappèrent miraculeusement à la destruction. Le Livre des livres en réunit quelques-unes. »

Les textes pour rien (logo évoquant les Minuits) pour se moquer de Duras ?

// Je serais curieux d'un roman-récit écrit par lui. Une Maison des feuilles moins horrifique, plus kafkaesque, encore plus hybride ? Allez, Fabcaro pond bien un roman par semestre ! /

*

« Malek Roar travaille au bureau F du bloc A du niveau 25 du bâtiment R du service missions au secrétariat du département du district O du secteur 12 du pôle 5 du quartier S, en tant que sous-agent administratif mandaté aux études des recherches sur les analyses des affaires des dossiers en attente d'enregistrement des classements d'enquête avant examen, pour lequel il a été chargé de redéclasser le banal certificat d'un dossier de l'élément d'un document de l'extrait d'une fiche du compte-rendu d'un bulletin d'un feuillet d'une liasse du classeur d'un grand livre du registre des actes de l'index d'un fichier des archives des annales d'un des corpus du codex. (...)
Sa mission s'avérera beaucoup moins simple qu'elle n'y paraissait de prime abord et entraînera le héros dans les méandres des couloirs et des escaliers d'accès aux halls d'entrée des passages aux itinéraires pour les étages via les corridors menant aux galeries des niveaux des paliers pour les vestibules guidant aux plates-formes d'orientation vers les salles d'attente... »

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Encore des sorcières ? *Baille*
Il faudrait que je lise le récent ouvrage de Michelle Zancarini-Fournel.

L'idée était intéressante, surtout le chapitre avec les mails et, petit à petit, les indices qui dessinent un faisceaux (c'est ma technique préférée, surtout en romans, parfois en JV) mais l'exécution est loin d'être parfaite. De fait, je me suis trop souvent emmêlé les pinceaux dans les personnages ou sur ce qui était censé se passer pour pleinement apprécier ma lecture ou le propos du livre.

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Mon cerveau aime bien associer des noms par d'étranges similarités, des proximités évidentes, tant qu'il finit non par les confondre mais les amalgamer, l'un n'allant plus sans l'autre... Leiris-Michaux, par exemple. Bablet-Singelin faisaient partie d'un tel lien avant leurs collaborations.

Un peu décevant : pas de mécha, de kaiju mais le quotidien de livreurs Deliveroo. Mais c'est tout le propos alors peut-on le critiquer ?

Sinon comme Bolchoi Arena de Boulet, il y a dans le dessin cette saveur des mangas (seinen) des années 90 avec trames à gogo, détails partout, cheveux gonflés. J'aimerais replonger dans certains titres de l'époque mais ils sont difficiles à trouver...

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Cette adaptation n'aura vraiment pas fait honneur au roman de Jaworski, en accentuant son côté un peu rugueux, bourrin, joueur de rôle basique, pour ne pas dire beauf.
À commencer par le dessin, épais, et surtout par les couleurs, criardes et laides, du brun mal lavé, du marron décati. Il aurait fallu que l'intérieur ressemble aux couvertures pour retenir mon œil, voire avec un rendu proche de la fresque renaissante et des panneaux de bois de l'époque...

Il y a souvent des problèmes de proportions entre mains trop petites et trognes trop grosses. Bene' n'y est pas à son avantage. Et la fin me paraît toujours emberlificotée.

(Va-t-il ensuite s'attacher à des bouts de Janua Vera ? Au Chevalier aux épines ? Le dessin lourd, fort loin de la finesse l'héraldique et de la miniature médiévale, risque de jurer d'autant plus...)

Annotation :

Beau, tendre, mignon (mièvre ?). Un peu court sur pattes (sans vouloir filer de mauvaise métaphore). le voyage du petit tourne court.
Souvent avec les albums jeunesse je suis conquis par l'univers, l'esthétique, l'ambiance mais bien incapable de m'intéresser au fond. "j'ai passé l'âge" dira-t-on or pourtant j'y reviens sans cesse ! (foin de seinen "matures" pour moi !)


« - Mais, Grand-père, pourquoi voyager si tu ne m'emmènes pas avec toi ?
- Je ne peux pas t'emmener cette fois, mon enfant. C'est mon dernier voyage. »

*

« Écoute, je porte sur mon dos, les montagnes du monde, et mon front s'est creusé de tous les sentiers sur lesquels j'ai marché. Tu peux entendre dans ma voix les grondements de la terre, tu peux voir dans mes yeux l'eau de toutes les mers... »

*

« Les racines, c’est ce qui fait que je suis chez moi ici, et que je m’y sens bien. C’est ce qui me rend fort et me fait résister au souffle du vent. C’est ce qui fait de moi un arbre, mais c’est aussi ce qui fait que j’aime être un arbre. Tu comprends ? »

Annotation :

Bon les spécialistes sont un peu revenus de l'expression "révolution néolithique".
Trop d'action, de violence comme Megafauna et pas assez de petits détails ethnographiques imaginaires.

« Je comprenais soudain pourquoi les gens d’ici vénéraient toutes les choses matérielles. C’est bien plus facile de pleurer un chapeau que d’admettre qu’en réalité on est terrifié. »

« Parfois, certains hommes se croient si puissants qu'ils deviennent fous. Ils oublient l'intérêt de la communauté, et menacent finalement leur propre survie. »

Annotation :

Déçu, forcément car destiné à un jeune public alors que j'attendais l'amertume et le piquant d'une Meurisse. Cela reste léger sur l'aspect épistémologique (encore lu l'autre jour l'habituelle chouinerie que l'on en ferait trop et que les générations futures seront terriblement critiques envers ce qu'ils appellent une mode. J'en doute.)

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« — Votre secret est plus profond et plus technique : votre style est léger, spontané et vous êtes une fine observatrice.

— J'essaie de fixer l'expression dominante pour chacun...

— Et la mienne, quelle est-elle ?

— Une certaine mélancolie. »


« — Vous êtes associée à la reine et notre richesse est mal vue.

— Pourtant cette richesse, je l'ai gagnée avec mon travail. Et encore,vous possédez mon argent. Sur 12 000 francs de vente d'un tableau, j'en touche 5 et vous prenez le reste.

— Madame, c'est la loi. Je Suis votre époux et vous laisse de quoi vivre luxueusement. »

« L’art est notre arme. La culture est une forme de résistance. »