Carnet de Curiosités : Films 2019

Annotation :

Midsommar est la continuité logique de Hérédité, supprimant le fantastique qui ne faisait qu'écran, contaminer le style d'Ari Aster. Mais ces effets, ces annonces évidentes — tapisseries de lin, fresques sur plâtres et crayons sur bois peint ; ces jeux et contre-jeux sur l'attente, sous ce soleil de minuit, sans ombre, cela, à force de musiques tendues comme des nerfs de bœuf, tout cela finit par virer à la complaisance, si ce n'est à la facilité, voire à l'inefficacité.

Annotation :

Dense dans sa mignonnerie. A la poétique un peu trop forcée toutefois. Eusong Lee devrait affiner son stylo.

Annotation :

Du Gunn tout craché : un peu de poudre aux yeux et beaucoup de vide. Et je dirais même plus, du "contre-film de super-héro si différents mai en fait ça n'en n'est qu'une sous-catégorie" tout craché. On va à rebours mais en restant dans le même fleuve : même tropes, mêmes thématiques mêmes attentes. Comme The Boys semblait surtout servir à se faire sentir un certain public consommateur de superhéros « ah vous voyez c'est pas juste pour les enfants, là il y a du sang et du sexe ! »

Ce film ne fonctionne que si l'on sait qu'il s'agit d'un ET SI SUPERMAN ÉTAIT PAS GENTIL ? HEIN ? CA SERAIT DRÖLE ! L'idée que tout le monde a eu, déjà faite en comics et qui ne tient pas un film, pas même une BA.

Montage aux fraises, on ne sait jamais qui est où et la moitié des plans ressemblent à des reshoots en studio. FX aux fraises et le film se complait dans une longue attente sans tension au lieu de nous montrer un Clark nerveux, rapide, efficace, effrayant.

Annotation :

"non".

Bonjour on voulait Romain Duris, Philippe Catherine et Pef mais on n'avait pas le budget.

Annotation :

"Boursouflé" dit-il. Mais justement Gray perce et dégonfle la belle baudruche cosmique. Nul sense of wonder et surtout aucune fin mystique. Non, ici pas de Monolithe tâchant la surface marbrée de Neptune, pas de trou noir pour renouer avec sa famille dans de longs flashbacks baignant dans de la naphtaline malickienne. Pas non plus un de ces films Dunning-Kruger qui te font sentir bien dans ton ciboulot car tu as reniflé le twist évident dès la BA et que même après 60 posts de forums certains de tes éclaireurs ne panent toujours pas ce qui est expliqué mille fois durant le dernier tiers.

Ad Astra est un film qui m'a pris à rebrousse-poil de mes attentes d'astro-geek justement — et je crois que pour beaucoup ils n'ont pas vu que le film allait à rebours, persuadés d'avoir un Interstellar 2 ou un 2002 — avec ses horribles décors de série SF des années 90, sorte de Blade Runner 2049 refilmé par SyFy, et avec son dédain absolu pour toute Hard SF. Il y a l'épopée inversée, contre-Ulysse qui, peu heureux, part de chez lui.

Et c'est pas plus mal, de changer.

Annotation :

Comme tout le monde, la même question. Pourquoi ? Sans vie, sans âme, pleins feux dans l'uncanny valley. Le très, le trop, l’infiniment petit qui marche ne marche que par souvenir du dessin animé et tout ce qui pouvait être ajouté, modifié, affiné est tristement laissé tel quel mot pour mot. Autant regarder un David Attenborough.

Annotation :

Je n'ai rien bité à Sybil. Ambiance très Quentin Dupieux mais à l'arrière-goût de rhum et de drame français, gorgé de scènes évoquant l'arrivée d'un mal étrange, l'attente d'un twist qui ne vient jamais : doppelgänger ? Coma ? Ce film renifle à mille kilomètres la psychanalyse, délire franco-français, ou tout autre symbolisme sous-jacent. Il doit falloir y voir, dans le découpage, les sauts et les ellipses emboitées, la mise en image d'une névrose quelconque, de complexes, d'un propos, d'un fragment de vie de Justine, peut-être ? A se croire devant une de ces récentes séries arty ARTE de 5 épisodes de 55 minutes.

Annotation :

Je n'ai rien pané à Yves. Ambiance très Quentin Dupieux mais à l'arrière-goût de 8.6 et de comédie française gorgé de beauferi et deux-trois tétons.

Annotation :

Jamais été un inconditionnel de Pixar. Jamais été touché plus que ça par leurs semi-grosses machineries inventives mais aussi très "in the face", souvent aussi très ciblées.
D'autant plus que je n'aime pas la façon dont ils font les humain : du plastique mou sans os, sans vie. Je préfère encore ceux de Disney, où le sang semble affluer.

Annotation :

Encore plus que le dessin animé, on est davantage dans l'Inde bollywoodienne que la Bagdad médiévale...

Annotation :

Meilleur qu'Apocalypse. Dark Phoenix se resserre sur son noyau de personnages pour un récit presque intimiste, dénoué de sa politique de bas-étages et des éternelles atermoiements sur les mutants. Jusqu'aux scènes d'actions qui se limitent à une rue new-yorkaise, un train dans la cambrousse. Et ils ont le bon goût de ne pas vouloir réitérer une troisième fois la séquence de ralenti de Quicksilver.

J'ai toujours trouvé dommage que le Phoenix soit une entité alien, externe à Jean Grey — possédée ou endormie sous un lac ; lavée alors de tous ses crimes. La métaphore s'y dissout. Ca donnerait presque d'avoir un spin-off de LEGION sur cet arc. On y retrouve déjà cette idée de viol mental...

Ils ne savent toujours pas quoi faire de Scott, personnage sans charisme, acteur sans présence. Magneto est toujours aussi facilement absous de ces crimes contre l'Humanité.

Annotation :

J'aime bien Tessa mais dans ce film, son personnage n'est pas très intéressant ; le cul entre deux chaises, à la fois la noob maladroite qui découvre et la génie qui sait déjà tout à la Rey, parce qu'il faut.

Bye bye à tout ce qui avait pu faire le charmer léger du premier MIB (le secret, l'ambiance vintage années 50....)

Annotation :

Sans surprise tout ce qui a trait aux humains est sans intérêt, du cliché à la pelle. Et l'on se demande pourquoi le pauvre Bradley Whitford interprète un personnage clairement écrit pour être l'habituel geek maladroit-boulet de Hollywood (comme si lui et Thomas Middleditch avaient échangé leurs scripts avant le tournage).

Et les monstres aussi sans intérêt aucun : bouillie de pixels qui semblent dater de 2010 ; Ghidorah surtout est totalement raté, ressemblant à un jouet en latex, sans vie, articulé par les doigts d'un enfant. Rien n'a de poids, de pesanteur, de détails dans les textures. trois cornes mal modélisée, on symbolise Satan, l'Enfer... Et l'on retrouve l'idée snydérienne que se font les américains du simili-beau tableau "peinture à l'huile", façon John Martin et autres kitscheries fin XIXe siècle (surtout russe, ils adorent les effets de manche d'Ilia Répine) : du contre-jour kitsch à souhait sur des éclairages fluo et flous.

Annotation :

Un banquet sur les hauteurs repris (et atténué) à Que ma joie demeure !