carnet de lecture 2015

Annotation :

C’est difficile d’écrire sur ce livre, qui est sans doute la lecture qui m’a le plus plongé dans des réflexions assez affolantes. Il faut le savoir; des Esseintes est l’hyperbole du symbolisme, et qui dit exagération, dit donc agacement, irritement. Il pourrait être un héros romantique, en tout cas il en a la pose (loin de tout, perdu dans la contemplation de tout), seulement ce n’est pas le cas; c’est pire que ça, des Esseintes est l’archétype du héros “fin de siècle”. On connait l’admiration sans limites de Huysmans pour Baudelaire, roi du spleen, le spleen des âmes névrosées, l’ennui décadent, le terrible vide de tout espoir, de tout amusement.

Ce personnage est un prétexte à l’auteur pour se livrer au récit de ses passions. Chaque chapitre a sa spécificité; les pierres précieuses, les fleurs, la littératures religieuse… Et entre quelques soudaines prises d’amour pour chacun des thèmes présentés, des Esseintes replonge dans une névrose incontrôlable. Ainsi, cet isolement finira dans une longue descente aux enfers, pourtant toujours éclairée par Dieu.

C’est une lecture importante. Je ne saurais pas décrire ce que j’ai éprouvé après cet acharnement (d’ailleurs on constate bien que j’ai du mal à travers cet article), en tout cas merci de ne pas me tirer dessus car je suis assez ignorante dans le choix de mes mots, je ne connais rien aux auteurs ni à la littérature, salut.

Annotation :

Ce livre d'Albert Camus est simple. Encore une preuve que ce sont les choses qui comportent le moins d'artifices qui sont les plus belles (et parfois même, qui se révèlent être les plus tordues, en tout cas pour moi). Ce n'est pas une lecture ardue, elle n'en est pas moins profonde. C'est très lisse et cela m'a aidé à me plonger totalement dans l'ambiance de l'histoire. Tout le monde a compris pourquoi ce titre je pense. Le personnage est indifférent à tout ce qui lui arrive, on remarque que c’est toujours le même mode de pensées, les mêmes remarques, tout au long des pages, quoi qu'il arrive. Il est alors impossible de s'identifier ou d'éprouver quelque chose pour ce personnage à ce moment. Cependant après l'accident, ça devient bouleversant. L'étranger prend tout son sens lors du procès; on ne le laisse jamais parler, sa vie, son âme, son mode de fonctionnement sont analysés, décryptés et méprisés devant lui par l'audience, que le personnage apparentent aux gens qu'ils croisent dans le tramways -ces visages du quotidien dont on ne trouve aucun attrait. Ainsi, à saturer de toutes ces accusations, le personnage, qui était déjà étranger au reste du monde par son comportement stoïque, ne se reconnaît plus; il devient étranger à lui-même, dégoûté de tous ces gens qui débattent sur lui, qu'il trouve ridicules. Seulement, en tant que condamné à mort, l'étranger ne l'est plus pour le lecteur. C'est dans sa cellule, aux dernières pages qui représentent les derniers moment de sa vie, que l'on a ses premiers états d'âmes. Et l'histoire s'arrête ainsi, comme un sanglot qu'on retient dans la gorge car il a voulu sortir trop tôt. Ce livre m'a vraiment bouleversé, à la manière de L'attrape-cœurs de Salinger, je leur trouve des points communs.