Carnet de lecture 2018-2019

Annotation :

Plus belle lecture de l'année, pour l'instant. <3

J'aime tout particulièrement le rapport à la nature exprimé dans ce genre de poèmes:

Le gardeur de troupeaux

X

" Holà, gardeur de troupeaux,
sur le bas-côté de la route,
que te dit le vent qui passe ?."

" Qu'il est le vent, et qu'il passe,
et qu'il est déjà passé
et qu'il passera encore.
Et à toi, que te dit-il ?"

"Il me dit bien davantage.
De mainte autre chose il me parle,
de souvenirs et de regrets,
et de choses qui jamais ne furent."

" Tu n'as jamais ouï passer le vent.
Le vent ne parle que du vent.
Ce que tu lui as entendu dire était mensonge,
et le mensonge se trouve en toi."

Annotation :

Autobiographie traversée par la nostalgie d'une Russie perdue.

Le style est merveilleux, parfois assez amusant.

"Le berceau balance au-dessus d'un abîme, et le sens commun nous apprend que notre existence n'est que la mince lumière d'une fente entre deux éternités de ténèbres."

"Comme le cosmos est petit (une poche de kangourou le contiendrait), comme il est dérisoire et piteux comparé à la conscience humaine, à un seul souvenir d’un individu et à son expression par des mots ! "

"Torture mentale du sommeil, supplice nocturne, tension et épuisement qui en résulte, cauchemars. Je ne peux tout simplement pas me faire à la trahison de la raison, de l’humanité et du génie qui a lieu toutes les nuits. J’ai beau être fatigué, la rupture violente d’avec la conscience me répugne indiciblement. J’exècre Morphée, ce bourreau masqué de noir qui me ligote au billot…"

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Le recueil qui m'a donné envie de me replonger dans l'œuvre de Rilke ❤

Annotation :

La prose de Rilke est vraiment très belle, mais j'ai trouvé certains passages ennuyeux.

Annotation :

"Le pavillon d'or est une étude approfondie des mobiles d'un crime. Une conception superficielle et baroque de quelque chose comme, par exemple, la Beauté, peut suffire à provoquer l'acte criminel d’incendier un trésor national. Si l'on se place d'un autre point de vue, il suffit, pour échapper à sa condition présente, de croire à cette idée folle et superficielle, et de l’hypertrophier jusqu'à en faire une fondamentale raison d’être. "

De très beaux passages même si j'ai la sensation de ne pas être entrée pleinement dedans, à retenter donc.

"La pensée que la beauté put déjà exister quelque part à mon insu me causait invinciblement un sentiment de malaise et d’irritation ; car si effectivement elle existait en ce monde, c’était moi qui, par son existence même, m’en trouvais exclu. »

Annotation :

Un personnage un peu fantasque, en décalage, souvent distrait, pouvant très bien se retrouver à marcher au plafond:

"Dans un stupide moment de distraction, Plume marcha les pieds au plafond, au lieu de les garder à terre
Hélas quand il s'en aperçut, il était trop tard."

Annotation :

Un livre qui hante...

"Je me tue parce que vous ne m'avez pas aimé, parce que je ne vous ai pas aimés. Je me tue parce que nos rapports furent lâches, pour resserrer nos rapports. Je laisserai sur vous une tache indélébile. Je sais bien qu'on vit mieux mort que vivant dans la mémoire de ses amis. Vous ne pensiez pas à moi, eh bien, vous ne m'oublierez jamais!"

Annotation :

Drôle mais tellement méchant.
C'est assez rare, peut-être la première fois, que je suis tentée d'abandonner un livre à cause du cynisme d'un personnage...
Madame Bovary paraît bien gentille à côté d'un Costals.
Presque trop misogyne.

"Elle dit pour dire quelque chose :
-Six pièces... Est-ce que ce n'est pas un peu grand ?
-Mais non. Salon, salle à manger, mon bureau, ma chambre, une chambre-débarras, et puis l'autre chambre, le "tombeau de la femme inconnue"...
-Le "tombeau" ? Seriez-vous Barbe-Bleue ?
-Non, "tombeau" dans un autre sens. Un double sens. La pièce où les femmes tombent. Et la pièce où tombent leurs illusions."

Annotation :

Belle lecture, même s'il est difficile d'avoir peur (ce qui était peut-être différent à l'époque de sa sortie)

« Elle avait coutume de me passer ses beaux bras autour du cou, de m’attirer vers elle, et, posant sa joue contre la mienne, de murmurer à mon oreille : » Ma chérie, ton petit cœur est blessé. Ne me juge pas cruelle parce que j’obéis à l’irrésistible loi qui fait ma force et ma faiblesse. Si ton cœur adorable est blessé, mon cœur farouche saigne en même temps que lui. Dans le ravissement de mon humiliation sans bornes, je vis de ta vie ardente, et tu mourras, oui, tu mourras avec délices, pour te fondre en la mienne. »

Annotation :

Ce que j'ai trouvé fascinant dans le livre, c'est toute cette réflexion sur le poids de la parole, des phrases qui restent, qui figent,
alors même que l'identité d'un individu est mouvante...

Annotation :

Très drôle, digressif...

Lu par extraits, en parallèle du Roman Comique et de Jacques le Fataliste et son maître, qui ont souffert de la comparaison.

"Incontestablement, c'est du soleil des digressions que nous vient la lumière. Elles sont la vie et l'âme de la lecture."

Annotation :

Lu pour les cours. Pas du tout accroché à la première lecture. J'ai trouvé ça lourd, malgré des passages amusants.

La deuxième lecture a été plus facile et agréable.

Dans l'ensemble c'est drôle notamment grâce :

- A des personnages comme La Rancune (vive les misanthropes!) ou Ragotin:

“Je cherche mon lit, dit Ragotin. -Il est à la main gauche du mien», dit la Rancune. Le petit ivrogne prit à la droite, et s'alla fourrer entre la couverture et la paillasse du troisième, qui n'avait ni matelas ni lit de plume, où il acheva de dormir fort paisiblement. La Rancune s'habilla devant que Ragotin fût éveillé. Il demanda au petit ivrogne si c'était par mortification qu'il avait quitté son lit pour dormir sur une paillasse."

- Ou aux commentaires du narrateur :
"alors le malheureux se trouva le pommeau entre les fesses, où nous le laisserons comme sur un pivot pour nous reposer un peu: car, sur mon honneur, cette description m'a plus coûté que tout le reste du livre".
(Le pauvre fait les frais du sadisme de la narration...)

Annotation :

Lu pour les cours.

Une grande virtuosité dans la composition. Intéressant à étudier...

Annotation :

Prenant, même si j'ai le sentiment que ce n'est pas le roman le plus saisissant de cet auteur.

Nb: lire d'autres romans de lui. Des arbres à abattre ou extinction peut-être.

Annotation :

Relecture.

Annotation :

Je dois le lire depuis une éternité...

Ça s'annonce bien pour l'instant!

Annotation :

« Hélas. D’où venait, mon Dieu, cet évincement dont elle était l’objet ? De nouveau le sentiment du désert ? Le désert était plus horrible que jadis. Paulina n’avait plus d’extases, Il ne la visitait plus jamais. A mesure que montait le soleil de chaque jour une couleur funèbre se déposait sans bruit sur les choses et descendait au cœur des êtres, ces êtres et choses dont la grande beauté aurait dû au contraire en chaque instant, comme un long chant rituel, annoncer la venue éblouissante du Sauveur. Je suis seule pour la première fois au monde. »

Annotation :

"Je me demande si nous ne sommes pas tous des revenants, pasteur Manders. Ce n'est pas seulement l'héritage de nos parents qui revient nous hanter. Il y a aussi toutes sortes de vieilles idées et de croyances mortes. Elles ne sont plus vivantes, mais elles nous encombrent l'esprit et nous n'arrivons pas à nous en défaire. »

Annotation :

Très drôle.

Annotation :

Trop contente de l'avoir au programme !! ❤