Carnet de lectures : 2016

Annotation :

10.
« Dans un monde où tout le monde croit devoir s'exprimer, il n'y a plus d'illumination possible. Rien ne peut être éclairé dans la luminance totale. Il faut beaucoup de silence pour entendre une note. Il faut beaucoup de nuit pour qu'un éclair puisse jaillir, pour qu'une couleur neuve soit perçue, soit reçue […]. Ce qui me terrifie, ce n'est pas ce chaos de clarté qui brouille la ville comme une avalanche de soleils. C'est qu'il n'y ait plus nulle part une seule ombre. Tout est férocement surexposé. Mais rien n'est posé. Ni tranché. »
So Phare Away

Annotation :

1.
"- Salopard ! Pourquoi m'as-tu fait ?
- Je ne pouvais pas savoir.
- Quoi ? Qu'est-ce que tu ne pouvais pas savoir ?
- Que ce serait toi."

Annotation :

2.
J'avais dévoré Fahrenheit 451, j'ai dévoré les Chroniques martiennes. Le style poétique de Bradbury et l'intelligence de ces nouvelles donnent une âme à ce recueil. Coup de cœur.

Annotation :

3.
J'adore lire du Bonnefoy, mais je ne saurais pas dire pourquoi. J'ai beaucoup aimé ces poèmes, même s'ils sont parfois difficiles d'accès. En tout cas, ils sont habités. Coup de cœur.

Annotation :

4.
Moui. J'ai assez bien aimé, mais ce n'est pas du grand Ionesco. J'aurais pu assez bien ne pas aimer (ce qui n'a aucune valeur, je l'admets).

Annotation :

5.
Des poèmes saturniens par un poète musicien... Et plus encore. On ne s'en lasse pas.

Annotation :

6.
« Jadis, si je me souviens bien, ma vie était un festin où s'ouvraient tous les cœurs, où tous les vins coulaient.

Un soir, j'ai assis la Beauté sur mes genoux. -Et je l'ai trouvée amère. -Et je l'ai injuriée. »


Ça commence fort.


« Je finis par trouver sacré le désordre de mon esprit. »

Annotation :

7.

Annotation :

8.
"J'ai reçu la vie comme une blessure, et j'ai défendu au suicide de guérir la cicatrice."

Annotation :

9.
"- Ô vous compagnons de mon siècle ! N'interrogez pas vos médecins, non plus que les prêtres, si intérieurement vous êtes à la mort !
Vous avez perdu foi en tout ce qui est grand ; et donc il vous faudra disparaître, si cette foi ne fait pas retour, comme une comète revenant des cieux inconnus."

"Restez en bas, enfants du bref instant ! N'essayez pas d'accéder à ces hauteurs, car là-haut il n'y a rien."

Annotation :

11.
Suivi de Charmes de Londres

Annotation :

12.
Le dur désir de durer
Le temps déborde
Corps mémorable
Le Phénix

Annotation :

13.

Alicante

Une orange sur la table
Ta robe sur le tapis
Et toi dans mon lit
Doux présent du présent
Fraîcheur de la nuit
Chaleur de ma vie.

Annotation :

14.
« ''Si nous étions malheureux, mourant de faim et de froid, il nous restait encore quelque chose : l'honneur et le courage." L'honneur et le courage ! Comme ils résonnaient étrangement, ces mots, deux cents années plus tard. Étaient-ils encore en vie, ces mots, dans le monde que nous traversions pleins phares ? (...) Dieux, me disais-je, en pissant dans le noir, nous autres, pauvres garçons du XXIe siècle, ne sommes-nous pas des nains ? Alanguis dans la mangrove du confort, pouvions-nous comprendre ces spectres de 1812 ? Pouvions-nous vibrer des mêmes élans, accepter les mêmes sacrifices ? Les comprendre seulement ? Les Trente Glorieuses avaient servi à cela : nous aménager des paradis familiers, des bonheurs domestiques, des jouissances privées. Nous permettre d'avoir beaucoup à perdre. »

« Ils se montraient du doigt le Reichstag en gueulant. Ils se souvenaient de la photo du partisan qui plantait le drapeau rouge sur le toit, au-dessus de Berlin fumant. […] Aujourd'hui flottait au sommet du bâtiment le drapeau à étoiles mariales de l'Union européenne. Que de chemins et tant de morts pour changer la couleur du linge aux fenêtres des États. »

Annotation :

15. (Relecture)
"J'ai eu le courage de regarder en arrière
Les cadavres de mes jours
Marquent ma route et je les pleure
Les uns pourrissent dans les églises italiennes
Ou bien dans de petits bois de citronniers
Qui fleurissent et fructifient
En même temps et en toute saison
D'autres jours ont pleuré avant de mourir dans des tavernes
Où d'ardents bouquets rouaient
Aux yeux d'une mulâtresse qui inventait la poésie
Et les roses de l'électricité s'ouvrent encore
Dans le jardin de ma mémoire"

"Passons passons puisque tout passe
Je me retournerai souvent

Les souvenirs sont cors de chasse
Dont meurt le bruit parmi le vent"

"Saché-je d'où provient, Sirènes, votre ennui
Quand vous vous lamentez, au large, dans la nuit?
Mer, je suis comme toi, plein de voix machinées
Et mes vaisseaux chantants se nomment les années"

Annotation :

16.
Le poème Avenir dans Lointain intérieur, pour moi, un des plus beaux du XXe siècle...

"Siècles à venir
Mon véritable présent, toujours présent,
obsessionnellement présent...

(...)

Je vous vois,

Mais non je ne vous vois pas.
Jeunes filles de l'an douze mille, qui dès l'âge où l'on se regarde dans un miroir, aurez appris à vous moquer de nos lourds efforts de mal dételés de la terre.
Que vous me faites mal déjà.
Un jour pour être parmi vous et je donnerais toute ma vie tout de suite.
Pas un diable hélas pour me l'offrir.

(...)

Jamais, jamais, non JAMAIS, vous aurez beau faire, jamais vous ne saurez quelle misérable banlieue c'était que la Terre. Comme nous étions misérables et affamés de plus Grand.
Nous sentions la prison partout, je vous le jure.

(...)

On se sentait là, cloué dans ce siècle,
Et qui irait jusqu'au bout ? Pas beaucoup. Pas moi...

On sentait la délivrance poindre, au loin, au loin, pour vous.
On pleurait en songeant à vous,
Nous étions quelques-uns.
Dans les larmes nous voyions l'immense escalier des siècles et vous au bout,
nous au bas,
Et on vous enviait, oh ! Comme on vous enviait et on vous haïssait, il ne faudrait pas croire, on vous haïssait aussi, on vous haïssait..."

Annotation :

17.

Annotation :

18.

Annotation :

19.

Voyager, c'est faire voir du pays à sa déception.

Annotation :

20.

A force de rire avec elle
L'espoir nous pris la raison

Annotation :

21.

Annotation :

22.

Annotation :

23.

Annotation :

24.

« Elle m'a annoncé qu'elle avait de mauvaises nouvelles et j'ai immédiatement senti que cela concernait Robert. Il s'était fait hospitaliser pour une pneumonie consécutive au sida. Je suis restée sans voix. Instinctivement, j'ai porté la main à mon ventre, et j'ai éclaté en sanglot.
Toutes les craintes que je nourrissais par le passé semblaient se matérialiser avec la soudaineté de l'incendie d'une voile éclatante. La prémonition juvénile où j'avais vu Robert tomber en poussière est revenue avec une impitoyable clarté. J'ai alors vu sous un autre jour son impatience à parvenir à la reconnaissance, comme s'il savait avoir une ligne de vie prédestinée de jeune pharaon. »

Annotation :

25.

On part avec son petit barda pour conquérir le monde. On s'imagine que l'armée avance, mais on se fane sur place.

Annotation :

26.

Annotation :

27.

Annotation :

28.

Annotation :

29.

Annotation :

30.